Au Cameroun, des hommes violent leur femme
Les femmes qui refusent de satisfaire leurs maris, pourtant pris par une envie folle de remplir leur devoir conjugal, se trouvent très souvent prises de force. Cette attitude est de plus en plus controversée, car certaines femmes dénoncent leur époux. Ce comportement observé au Cameroun est certainement fréquent dans de nombreux pays. Il faut que le machisme s’estompe.
Le viol est en droit français un crime (passible de cour d’assises),
ainsi que dans la plupart des pays occidentaux. Le viol est aujourd’hui
désapprouvé dans la plupart des sociétés mais ce n’a pas été toujours le cas et
il existe toujours des sociétés où il est toléré, voire non juridiquement
défini. Le viol est un crime très fréquent et sa prévention comme sa répression
connaissent des difficultés dans tous les pays.
Viols ou pas
Une jeune femme qu’on appellera Mathilde P, âgée de
vingt-deux ans, a quitté son époux il y
a quelques semaines. Cette jeune épouse fraîchement mariée s’en est allée de son
foyer à cause de l’attitude indigne de son mari. Ce dernier, époux fidèle, la
prenait contre sa volonté. Il justifiait son comportement indigne par le fait
de remplir son devoir conjugal. Elle proteste et explique : “Quand je me
suis mariée, il travaillait dans un débit de boisson et ne rentrait que tard la
nuit. Tout ce qui lui restait à faire c’était de dormir. Il ne m’honorait pas.
Lorsque je lui ai demandé de démissionner pour avoir des horaires raisonnables,
il l’a fait et a trouvé un autre emploi dans la journée au marché. Je pensais
avoir un homme disponible pour moi. En fait, en rentrant il voulait me prendre
tout de suite. J’étais embêtée car il fallait que je le fasse n’importe où dans
la maison. J’ai préféré partir de mon foyer. »
Actuellement de nombreuses femmes abandonnent leur foyer
parce qu’elles ont été contraintes à entretenir des rapports sexuels contre
leur gré avec leurs époux. Selon les résultats d’une enquête menée par la
représentation camerounaise de l’Organisation des Nations unies pour la
science, l’éducation et la culture en partenariat avec le ministère des
Affaires sociales et de la condition féminine, plus de 97 % de femmes
entretiennent des rapports sexuels avec leur époux, sans consentement. En
France et dans les pays occidentaux, cela s’assimile à un viol pour les juristes. Le code est strict là-dessus. Les
femmes sont en effet violentées quand ces actes se produisent. L’association
camerounaise des femmes juristes (Acafej), affirme que 90 % des plaintes de
femmes portent sur les bastonnades. Un des motifs évoqués pour justifier la
correction, c’est le refus de céder à l’acte sexuel. Une autre femme
appelée Maryvonne C témoigne : “ Il en
a besoin le matin, le soir, parfois même à midi. Et très souvent, il me
soustrait à mes occupations ménagères pour le satisfaire”, affirme cette
commerçante au marché de Bonabéri à Douala.
Faut-il dénoncer son mari ou son
compagnon pour cette attitude ?
Les femmes qui refusent de satisfaire leurs maris, pourtant
pris par une envie folle de remplir leur devoir conjugal, se trouvent très
souvent prises de force. Certains hommes questionnés avancent des arguments que
les femmes leur donnent : « Je suis fatiguée. Faisons ça plutôt le
matin. » « Va voir ta bordelle ta prostituée. Ne me dérange pas. »
« Pourquoi n’as-tu pas acheté ma robe que je t’ai demandée... ”, vous
imaginez d’autres répliques. Ces situations lassent certains hommes qui, impuissants,
passent à l’acte. Certains se résignent et d’autres, non. Une femme qui use de
ces subterfuges, dit : “ Mon sexe est un objet très précieux pour moi.
Lorsque je veux dire quelque chose de sérieux à mon mari, je lui donne d’abord
en gros. Puis je pose le problème. S’il ne résout pas au moment indiqué, je lui
refuse la prochaine fois. Si je veux le menacer, je l’excite très bien et je
refuse de me livrer. C’est à ce moment qu’il fait toutes les promesses et des
révélations importantes. ”
Dans la majorité des cas, Elles occasionnent des dégâts et
des conséquences néfastes pour l’épanouissement de la famille. Les enfants qui
ont une maman concernée par de telles pratiques sexuelles quotidiennes vivent sous
tension. Il est incontestable que de
pareilles comportements échappent aux enfants. Ces actions barbares s’accompagnent
souvent de querelles ouvertes suivies ou non de violences physiques. Comment pouvez-vous
expliquer cela aux enfants ? Qu’allez-vous leur faire croire ? S’ils
vivent de telles situations fréquemment, il est impossible de leur faire croire que
le couple rencontre de petites difficultés. Les enfants sont traumatisés et
peuvent devenir des loups en prenant partie, ou des agneaux inoffensifs. Quelle
que soit la posture, ils sont des victimes expiatoires de l’attitude violente
de leur géniteur. Les assistantes sociales doivent alors exceller dans leur
métier.
Elles signalent comme conséquences certains troubles
d’adaptation scolaire chez les enfants scolarisés. Cette mauvaise pratique dans
les couples détruit les enfants. Les spécialistes du social soulignent : "Vous allez constater que les femmes victimes de ces viols conçoivent très
souvent contre leur gré, simplement parce qu’au cours d’un viol l’inattendu est
arrivé. Et comme l’enfant est un don de Dieu, selon la conception africaine,
elle garde ce fœtus même si elle allaite encore le dernier enfant. Les hommes
aiment bien se réfugier derrière le devoir conjugal pour imposer cela à leurs
épouses. Pourtant, lorsque la femme est dans une situation de non-désir, elle
ne devrait pas être forcée. Le devoir conjugal devrait être joyeux et conduire
au plaisir conjugal."
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