Au chevet de la France
Les émeutes de novembre 2005, les violences urbaines de Villiers Le Bel et plus récemment les affrontements éthnico-religieuses dans le 19ème arrondissement de Paris traduisent un malaise dans la société française auquel la tradition républicaine semble impuissante à apporter une solution.
Les plans banlieues, la mise en oeuvre de la "discrimination positive", la représentation au gouvernement de la diversité des minorités dites visibles ne me paraîssent suffisantes pour remédier à la situation actuelle.
La France est un creuset de peuples divers rassemblés par une langue officielle et durant des siècles par une religion majoritairement catholique.
Le vouloir vivre ensemble en constitue le socle républicain.
La naissance de la modernité dans le sillage de la Révolution Française a consolidé la centralisaion du pays et consacré l’émancipation juridique des hommes.
La constitution déclare que les hommes naissent libres et égaux accomplissant un progrès difficilement imaginable sous l’ancien régime.
Or la France a fait appel à une immigration de travail au cours de la révolution industrielle du XIXème siècle : Belges, Allemands, Italiens participeront à l’essor de l’industrie française dans un premier temps puis Portugais, Algériens, Marocains et Tunisiens leurs succèderont dans les années 1950, enfin l’Afrique subsaharienne en 1980.
Cette main-d’oeuvre immigrée, bon marché, ne pouvait qu’à de rares exceptions installer sa famille demeurée au pays.
En 1976, le gouvernement Chirac confectionne un projet de loi sur le regroupement familial dans un but humaniste mais dont les conséquences s’avérèrent désastreuses : le rapprochement familial.
Celui-ci permet à un travailleur immigré installé légalemment de faire venir sa famille.
Corrélativement à cette loi, les enfants nés en France sont automatiquement Français tout en conservant la nationalité de leurs parents, ce qui n’était pas le cas dans les années 1960.
Cette population jeune, désoeuvrée et reléguée dans des quartiers que les autochtones quittent dès qu’ils en ont la possibilité, terrorisés par la violence qui y sévit et les dégradation volontaires infligées à leur propre environnement.
Et que dire de cités où femmes et hommes sont séparés dans les piscines ou lors de rencontre sportive pour soutenir telle organisation.
La banalisation de la violence lorsqu’un jeune homme de Vitry asperge une jeune fille d’essence et allume son briquet ou plus récemment quand un bus est incendié avec ses passagers à Marseilles et que Fofana et consort enlève et torture à mort un juif au motif qu’un juif ne peut être que riche.
Cette population essentiellement issue du recroupement familial pèse d’un poids économique non négligeable de 35 milliard d’euros chaque année : moins de 5% des gens bénéficiant de cette mesure travaillent.
Outre la violence et leur participation aux déficits budgétaires, il faut aussi évoquer le sacrifice de la langue française sur l’autel de la démocratie utilitaire pour, comme le souligne Richard Millet, intégrer des gens dont il conviendrait de leur demander s’ils souhaitent réellement être Français.
Les responsables politiques français de tous bords considèrent que le sort en est jeté et que notre pays est voué à se métamorphoser dans une construction européenne vouée à l’échec en la forme qui lui est imposée.
Fadela, Ramaya et Rachida ne sont que des alibis destinés à acheter la paix sociale et retarder l’inévitable explosion.
Sauf à réformer en profondeur notre législation sur le regroupement familial, sur l’obtention de la nationalité française, sur la naturalisation (comme les Suisses ont su le faire) je crains que les jacqueries de banlieues ne deviennent notre quotidien et que cet etat de fait ne suscite l’émergence de mouvements plus radicaux que ceux des Le Pen et Mégret.
Le seuil de tolérance existe bel et bien disait Claude Lévi-Strauss qui passa sa vie à protéger les différences, mais les gens privilégient les valeurs sur les faits, ajoutait-il.
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