Au procès du gendre de Ben Laden, on repasse... par Bruxelles !
Décidément, on y revient à chaque fois à la veuve noire dont les autorités n'ont jamais voulu montrer le regard lors de ses différents procès. Car à bien regarder, le procès qui s'ouvre à New-York d'un gendre de Ben Laden nous ramène directement en Belgique... via un intermédiaire appellé Saajid Muhammad Badat, aujourd'hui libre, et qui vit depuis en Angleterre aux frais du contribuable (libéré, on lui paye depuis ses frais de déplacement pour voir sa famille et son usage de l'Internet selon la presse anglaise), après avoir vu sa peine minorée de huit ans (il n'a fait que 5 ans de prison sur les treize de sa condamnation pour attentat terroriste programmé) grâce à une "bonne coopération" avec les services secrets anglais. L'homme a beaucoup parlé depuis, et ce qu'il a dit mérite qu'on s'y intéresse davantage en effet. Selon le Telegraph, il aurait su en effet dès 2001 où se cachait Ben Laden... et aurait aussi rencontré au Pakistan Mohammed Atef, cet ancien policier égyptien devenu le chef militaire d’Al-Qaïda (mort le mort le 16 novembre 2001 à Kaboul lors d'un bombardement). Or il a été arrêté en novembre 2003... soit près de 8 ans avant qu'on ne découvre.... le leader tant recherché, là où son gendre et lui s'étaient filmés sur les flancs d'une montagne située en surplomb d'Abbottabad !
Le procès qui va débuter à New-York concerne donc Souleymane Abou Ghaith (ici- contre à la droite des deux leaders d'Al-Qaida, et donc à gauche sur le cliché), l'époux de Fatima Ben Laden (à ne pas confondre avec la sœur de Ben Laden mariée à l'homme d'affaires saoudien Marwan al-Sawaf, soigné en France en 2010). L'individu a été capturé en Jordanie, à la frontière avec le Koweit, le 7 mars 2013 seulement, soit deux ans après la mort présumée de son beau-père. Bizarrement, en février, il avait été arrêté en Turquie, à Ankara, mais avait été relâché par les autorités turques : à partir de là la CIA ne l'avait plus lâché, visiblement. "selon le journal turc Hürriyet, il a été arrêté fin janvier à Ankara puis expulsé le 1er mars vers la Jordanie, alors que le secrétaire d'État américain John Kerry était en visite officielle en Turquie. Il a ensuite été arrêté par des agents de la CIA sur le sol jordanien et conduit aux États-Unis, selon Hürriyet".
Historiquement, il était apparu en 1990, lors de l'invasion du Koweit par Saddam Hussein... en prenant parti contre l'invasion lors de prêches enflammés, ce qui lui avait valu de devenit très populaire dans les milieux islamiques... au point de demander au gouvernement rétabli après la défaite de Saddam d'en faire davantage et d'appliquer la sharia dans le pays, ce qui lui avait valu d'être empêché de faire des sermons dans sa mosquée. Il aurait alors rejoint son beau-père dès juin 2000 en Afghanistan. L'examen attentif du paysage où il sera filmé en compagnie d'Oussama Ben Laden et de l'égyptien Ayman al Zawahiri, le seul survivant actuel des leaders historiques d'Al-Qaida montre qu'il s'agissait déjà des flancs de la montagne surplombant Abbottabad...
Je vous ai décrit ici en détail le décor (dans l'épisode 9 de l'article "le volet oublié"), en précisant ceci : "la région d'Abbottabad, véritable petite Suisse, offre en effet un nombre important de correspondances visuelles avec les décors des premières apparitions d'après le 11 Septembre de Ben Laden. Un paysage tellement idyllique qu"il aurait pu y faire du ski l'hiver, la ville étant réputée pour ses parcs alentours avec des domaines skiables et ses téléphériques !! Il lui suffisait d'escalader les hauteurs de la ville pour réaliser ses vidéos !!! Les géologues attentifs auraient proposé par exemple les flancs des hauteurs de Mansehra, (où se trouvaient aussi les camps d'entraînement au Jihad) par exemple, comme lieux de tournage des vidéos, ou les collines de Chunah. La CIA aurait-elle manqué de géologues ou de spécialistes de décryptage de vidéos pour ne pas cerner l'endroit de villégiature où se serait réfugié Ben Laden ??? Des images glanées sur des sites de trekking montrent le chemin vers le lac de Kandol (ci-dessus à gauche), qui présente le plus de similitudes avec les images des ascensions de Ben Laden.
On peut s'y rendre en autocar à proximité à partir d'Abbottabad. Juste après le 11 Septembre 2001, les vidéos démontrent, par leur décor similaire, que Ben Laden, tout droit sorti des grottes de Tora Bora, a déjà élu résidence à Abbottabad !" A regarder de plus près ces premières vidéos de 2001, on constate qu'il cherche du regard le bas de la caméra pour y lire ce qu'il doit dire, ou va chercher dans ses notes papier (ici à 30'15) ce qu'il ne doit pas oublier . L'homme qui parle semblant physiquement bien affaibli, et évoque les réfugiés du Pakistan ("des enfants qui vivent dans des tentes alors qu'ils n'ont rien fait", entendu à 1'48 du début), preuve qu'ils les cotoyaient déjà tous les jours. Il fallait être bien aveugle pour être incapable de le localiser alors. Il vivait donc déjà à Abbottabad (*) !
Sur place donc, voilà notre beau-fils bombardé porte-parole qui se charge des nouveaux arrivants en camp d'entraînement, dont un dénommé Saajid Badat, envoyé de Londres par Abou Hamza, le recruteur de mosquées en forme de capitaine crochet borgne, bien connu du tout "Londonistan" (extradé, son procès aux USA démarrera fin mars). Une "formation" au camp de Khalden qui prêterait à sourire si des événements tragiques n'auraient pas suivi sa mise en place : "Selon les documents déposés devant les tribunaux vu par The Telegraph, Badat décrira comment il a reçu de type militaire de formation au tir et d'explosifs avec un "lieutenant" bien connu qui aurait été envoyé par Abou Hamza pour se préparer à une mission de terreur dans un camp djihadiste al-Qaïda en Afghanistan en 2001. Et dans le procès d'Abu Ghaith il dira que qu'au printemps de 2001, il a reçu une formation avancée à la "guérilla urbaine" et à la « sécurité » dans le camp d'Al-Qaïda (...) Badat a pris part à la formation aux armes à feu dans lequel les élèves ont pratiqué leur adresse au tir en tirant sur des ballons marqués "Blair", "Clinton" et "Sharon", alors leaders de la Grande-Bretagne, les Etats-Unis etd' Israël.... précise sans même sourire le Daily Telegraph.
En fait de baudruche, Saajid Badat va en rencontrer une autre. C'est le fameux "shoe-man" numéro 1, autrement dit Richard Reid, débarqué lui aussi d'Angleterre, en provenance de la mosquée de Brixton, puis celle de Fingsbury Park ou sévissait Abou Hamza... dont des documents révéleront qu'il renseignait le MI5 anglais tant qu'il le pouvait (le dira-t-on à son procès, cela métonnerait !). Au camp Khalden, comme le juge Brugière l'a démontré, on croisait de tout : notamment le Colonel Khawaja un "ancien" des services secrets pakistanais (ISI) qui avait beaucoup aidé la CIA pour lutter contre les Russes en Afghanistan (**). Un journaliste curieux est déjà sur leur piste, il s'agît de Daniel Pearl, qui a eu vent de l'arrivée de jihadistes anglais et souhaite tirer au clair ce qu'ils font : on connaît la suite de sa tragique histoire. Ce serait l'ISI avec Khawaja qui aurait eu l'idée de la chaussure explosive... dont deux "artificiers" sont choisis : Reid et Badfat. Tous ces préparatifs, il faut le noter, ont lieu bien avant le 11 septembre. C'est à remarquer, car lorsqu'on voit l'amateurisme avec lequel la tentative d'attentat de Reid va se produire (et échouer !) et les moyens dérisoires employés face aux "réalisations" des attaques coordonnées et des dégâts occasionnés, on reste forcément dubitatif... est-ce qu'un Ben Laden aurait pu chapeauter deux sortes d'action aussi différentes laisse en effet assez songeur... d'un côté des camps d'entraînements démunis de tout (de jeunes français mourreront en tentant de les rejoindre) avec des tirs sur des ballons de baudruche, et de l'autre quatre gros porteurs détournés et envoyés sur des cibles hautement symboliques, il y a de quoi se gratter la tête à voir les disparités entre les deux moyens de faire dans le terrorisme...

Reid, ce terroriste peu intelligent et maladroit, va donc lamentablement échouer en décembre 2001, après les attentats sur le sol US (à gauche la photo prise en vol de son arrestation par ses voisins de sièges d'avion). Badat, prévu comme second "shoe-man", a alors pris peur... et s'est réfugié chez lui, à Gloucester, ou plus exactement s'est installé dans le quartier de Barton, avec paraît-i, toujours sa chaussure piégée, et il est redevenu l'étudiant fort affable que tout le quartier connaîssait. Le recrutement de l'ISI et de Ben Laden laisse à désirer. Et ce jusqu'en 2003, où un raid de la Police anglaise fond chez lui et l'arrête, deux ans après son expédition pakistanaise et deux ans après l'arrestation de Reid. "En Décembre 2001, le Reid a tenté de déclencher une bombe de chaussure sur un vol American Airlines entre Paris et Miami, mais a été maîtrisé et plus tard emprisonné à vie aux États-Unis (nota : il a été extradé aux USA et purge depuis une peine à vie à la prison "SuperMax" dans le Colorado). Badat est revenu d'Afghanistan avec une mission suicide similaire, mais quelques jours avant de l'effectuer, il a changé d'avis et décidé de l'interrompre, en e-mailant ses supérieurs pour l'annoncer (et la NSA si vaillante ne l'aurait pas intercepté ?). Au lieu de cela, il s'est inscrit à au College of Islamic Knowledge and Guidance Blackburn dans le Lancashire" écrit le journal. Les policiers anglais retrouveront chez lui la même chaussure "détonante", dont dit-on le cordon d'allumage avait été coupé d'une certaine manière, la trace de la coupure étant jointive avec le cordon de la chaussure de Reid. Des chaussures délivrées... à Bruxelles, pour les deux apprentis terroristes...
Car ce qui est prouvé, ce sont les trajets des deux transporteurs de bombes, qui passent tous deux par Bruxelles où on leur remet leur chaussure piégée. On y revient en effet, à Bruxelles et chez notre veuve noire manipulatrice de jeunes esprits sur le net. C'est en effet chez la célèbre Malika el-Aroud que les deux porteurs de chaussures recevront leurs engins explosifs : les traces de leurs voyages aériens précédents leur tentative le démontre. Avant même le 11 septembre 2001, le réseau de la veuve de l'auteur de l'attentat sur Massoud était déjà en place. En somme, les attentats du 11 septembre et la mort de Massoud étaient donc bien programmés à l'avance. Massoud, le grain de sable des USA dans la guerre en Afghanistan, qui n'avait pas la docilité d'alors des maîtres de guerre régionaux tel Gulbuddin Hekmatyar, qui se fera livrer des lance-missiles Stinger pour se les faire racheter à bon prix par les américains eux-mêmes....
Mais il y a mieux encore, avec une découverte étonnante. En janvier 2002 en effet, à peine quelques mois après les attentats, un journaliste du Wall Street Journal Andrew Higgins (prix Pulitzer 1999 pour son analyse de la crise russe, ici au centre) et son confrère Alan Cullison, se retrouvent avec sur les bras tous les plans d'attaque d'Al-Qaida, décrivant par le détail les trajets de Reid, appelé dans des fichiers "Abdul Ra'uff". Leurs ordinateurs étant tombés en panne à Kaboul, il se sont vus proposer chez un revendeur local des matériels d'occasion (un IBM desktop avec 40 gigas de disque dur et un portable Compaq) pour les remplacer. A sa grande surprise, les machines n'avaient pas été vidées et appartenaient à des responsables d'Al-Qaida qui venaient juste de fuir précipitamment Kaboul, le 12 novembre 2001. Les deux ordinateurs avaient en fait été volés dans l'ancien quartier général de Muhammad Atef, qui visiblement avait dû fuir très vite devant l'offensive US. Le détail de leur contenu est ici, que je vous résume de cette manière : dedans, il y a 17 000 fichiers et des tonnes de vidéos, notamment de repérages, semble-t-il, plus 170 noms de responsables du mouvement (ici le dossier Cryptome du contenuà) soigneusement classé par Mohamed al-Zawahiri, le frère du dirigeant d'Al-Qaida Ayman al-Zawahiri. On découvre ainsi que Richard Reid, sur lequel se concentrent un bon nombre de textes, a ainsi testé impunément des vols vers Tel Aviv ou Amsterdam, ou vers la Turquie et le Pakistan voire via l'Egypte. Dedans, il y a aussi tous les efforts d'Al-Qaida pour dégotter des bombes sales, des bombes à germes ou d'autres bombes chimiques, tout en restant fort dans le vague : bref tout ce que raconte aussi depuis des mois Ashcroft aux USA pour effrayer ses concitoyens. Un mémo indique que "la puissance destructrice de ces armes n'est pas inférieure à celle des armes nucléaires," il semble attrtibué à Zawahri.
L'histoire de cette course aux armements efficaces et peu chers, ou faciles à mettre en œuvre (le nucléaire semblant totalement hors de portée) est résumé ici : il montre que même ces tentatives ont échoué, et prouve surtout le manque de moyens dont disposait le mouvement. "En date du 7 mai 1999, un fichier indique que depuis, les dirigeants d'Al-Qaïda ont affecté 2000 à à 4000 dollars pour les frais de "démarrage" du programme. Dans une lettre datée du 23 mai et écrit sous l'un des alias de Zawahri , les auteurs rapportent dans le forum des " idées très utiles " lors d'une visite à Abou Khabab (ici à gauche), l'alias d'un scientifique égyptien, une personne âgée." Il a juste besoin de quelques expériences pour développer son utilisation pratique. Particulièrement encourageante, la lettre dans les fichiers informatiques évoque un gaz neurotoxique fait maison à partir d'insecticides et d'un additif chimique qui permettrait d'accélérer la pénétration dans la peau. L'auteur dit que Khabab avait fourni un disque de l'ordinateur qui a donné les détails de " son produit" dans un fichier Zip, et " que mon voisin a ouvert par la volonté de Dieu". Les responsables américains, citant des photos satellites et des renseignements recueillis auprès des résidents locaux, disent qu'Abu Khabab a expérimenté un gaz neurotoxique sur des chiens et des lapins dans un camp près de la ville orientale afghane de Jalalabad. Le camp, l'un des nombreux dans la zone touchée par les bombes américaines après le 11 septembre était connu sous le nom d'Abou Khabab en l'honneur du scientifique. Dans une lettre datée du 26 mai et stockées dans l'ordinateur sous le même pseudonyme que la correspondance antérieure, l'auteur dit qu'il était « très enthousiaste » sur le projet Zabadi et était particulièrement heureux des progrès importants ".d'Abou Khabab " Il n'est pas clair dans quelle mesure Al-Qaïda a réussi à faire un gaz neurotoxique. En juin 1999 un autre mémo trouve sur le disque dur et adressé à l'alias de " Abou Hafs " Atef a donné des instructions pour la construction d'un laboratoire, ordonnant que les murs sont recouverts de peinture et les planchers de tuiles ou du ciment "pour faciliter le nettoyage des insecticides. " Mais , note le mémo, " la construction ne devrait pas commencer avant que l'électricité ne soit installée. " Il a également appelé à des mesures d'évitement pour éviter la détection : " périodiquement (par exemple tous les trois mois ) un des emplacements doit être annulé et remplacé par un autre. " Un rapport d'avancée des travaux se plaignait que l'utilisation de non-spécialistes avait " donné lieu à un gaspillage d'efforts et de l'argent », exhortant le recrutement d'experts comme le moyen le "plus rapide, plus sûr et moins cher ". en juin 1999 un note dit que le programme devrait recherchert ces talents dans les établissements d'enseignement qui, selon elle seraient " plus bénéfique pour nous et permettre un accès facile à des spécialistes , ce qui va grandement nous bénéficier dans la première étape, si Dieu le veut .
" Bref, les notes découvertes montrent davantage une bande d'amateurs en train de se battre avec des problèmes d'argent ne dépassant pas le millier de dollars et un incompétence flagrante en matière d'armes de destruction massive plutôt qu'un groupe capable d'organiser des attentats coordonnés à grande échelle ! Ce qu'on peut retenir de cette recherche plus qu' hésitante.... c'est plutôt comment les satellites US ou les U-2, voire les premiers drones non armés ont pu distinguer des lapins au sol... alors qu'ils n'ont pas su déterminer si c'était bien sur Ben Laden qu'ils étaient tombés un jour au milieu de sa ferme de Tarnak (ici à droite en photo), mais bon... c'est ça le charme de la manipulation de l'info !
Tout le contenu du disque dur découvert est étrange, parfois protégé par mot de passe (sous Windows 2000 avec un encryptage pas trop complexe en 40-bits seulement au lieu de 128 un autre amateurisme) ou parfois parlant par ellipses : on y parle "d'Omar & Brothers Company" ou de la "Abdullah Contracting Company" en place d'Al-Qaida.... on y explique aussi la méthode utliisée par Reid pour se faire refaire un passeport : le placer dans une machine à laver et venir dire que c'est une erreur qu'il faut à tout prix réparer au plus vite. Or Reid cet épisode sent le vrai : il obtiendra en effet à Bruxelles un passeport... neuf le 6 juillet, en ayant affirmé que le précédent était inutilisable. Tout le dossier découvert était écrit à l'intention d'Abu Mohammed al-Masri, un faux-nom d'Abdullah Ahmed Abdullah, un des attaquants de 1998, et donc un proche de Ben Laden. A ce jour, on ne sait pas si les disques durs avaient bien été remplis par un membre d'Al-Qaida ou s'il s'agissait d'un très beau travail d'intoxication de la part de la CIA, e qui semble difficile à croire. Ce qui fait en effet pencher la balance pour un vértiable document égaré, c'est que nul part ne sont évoquées les attaques du 11 septembre proprement dit ! Rien sur les attaques coordonnées du WTC ou du Pentagone !
Parmi les pseudos rencontrés, on découvre en revanche un obscur "Abdel Moez" alias "Nur al-Din" ("Salah al-din," étant celui de l'autre clown du jihad, Zawahri ; le vocable "Hafs" étant réservé à Mohmed Atef, proche de Ben Laden, le militaire du groupe).... que la presse américaine ne relie pas à un personnage pourtant connu : Moez Garsallaoui, qu'on retrouvera bien plus tard en train de chaperonner Mohamed Merah et auparavant avant lui tous les apprentis jihadistes envoyés au casse-pipe par son épouse.... Malika el-Aroud. On l'annoncera mort le 10 octobre 2012, d'une frappe de drone au Nord-Waziristan, au Pakistan, sans qu'on ne montre de cadavre (évaporé comme Ben Laden ?). Un de ces nombreux escamotages si pratiques. Sa veuve, déjà habillée de noir de son mari précédent, après avoir bénéficié pendant des années d'une étrange sollcitude de 2002 à 2008 des justices belge, française et suisse, sera condamnée en 2010 à 8 années de prison. Pendant le procès, "obligée de se présenter devant le justice belge sans son voile intégral", elle ne sera jamais montrée de face, ou alors les yeux masqués ou la tête floutée. Jusqu'ici, dans ses interviews, on ne distinguait que ses yeux à travers la fente du niqab, qui pouvait difficilement dissimuler son abondante chevelure : y aurait-il eu mise en scène de ses prestations journalistiques, avec une autre... Malika ; qui paraissait beaucoup plus jeune ? Pourquoi un tel acharnement à ne pas montrer son vrai visage ?? Quel contrat a été passé avec la presse (notamment belge) pour qu'on ne montre jamais ce regard ? Au point de la déguiser en véritable robot lors de ses transferts de police ? Ne serait-elle pas le symbole même d'un gigantesque mascarade organisée bien avant les attentats du 11 Septembre ? Une mascarade où Richard Reid ne serait qu'un pion manipulé de plus (***), et dont la découverte des agissements remonterait tout le fil du réseau, dans lequel la CIA et l'ISI seraient intimement liés ???
Liés par une fraternité du mensonge entretenu, pourrait-on dire (notamment pour Daniel Pearl). Malika el-Aroud était apparue sur les écrans lors d'une émission de 2006 signée Christiane Amanpour, la responsable de la rédaction de CNN, dans un reportage intitulé "dans les traces de Ben Laden" (aujourd'hui effacé de leur serveur !!!). Amanpour aura beaucoup fait pour perpétuer l'image d'un Ben Laden insaisissable, le reportage sur el-Aroud, retrouvée alors en Suisse (elle avait dû quitter la Belgique après un premier jugement) tissant une aura supplémentaire au personnage. Personne ne s'était aperçue que l'irano-anglaise d'origine responsable de CNN, au demeurant saluée jusqu'ici par ses pairs, n'était autre que l'épouse de James Rubin, le porte-parole du département d'État de 1997 à 2000... En octobre 2008, fort étrangement, elle avait une répartie qui lui avait échappée, semble-t-il, en lâchant que Ben Laden vivait dans une grande villa au Pakistan, et non dans une cave ou dans une grotte comme on le répétait depuis des années. L' année suivante, on donnait Ben Laden et le Mollah Omar résidants à Quetta.... toujours au Pakistan. Celui qui avait laissé fuité l'info était Gerald Feierstein, le chef de la mission américaine à Islamabad : les USA avaient alors, il est vrai aussi, changé de tête, et Barack Obama avait renvoyé G.W.Bush à ses tableaux de peinture, son nouveau dada. Il mettra trois ans, on l'a vu, pour résoudre le problème du mensonge entretenu (en en fabriquant un autre du même acabit !). L'info dérangeante de 2009 avait été critiquée et rejetée par Rehman Malik, le ministre de l'intérieur pakistanais, qui n'avait pas apprécié. Revenue en 2012 s'expliquer à l'antenne, Amanpour avait parlé "d'intuition", sur les "informations journalistiques" dont elle disposait... son marin proche du pouvoir en place dans un équivalent d'un ministère des Affaires étrangères avait-il pu l'ignorer ? Ou l'avait-il lui-même appris ???
Comme pour celui de Malika el-Aroud, l'autre point à regarder de près est donc comment va se passer ce procès. Ça s'annonce mal d'emblée... Le juge qui va s'occuper du cas de Souleymane Abou Ghaith s'appelle en effet Lewis A. Kaplan, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est peut-être pas le plus à recommander pour ce genre de procès. C'est en effet le seul à avoir traité jusqu'ici au civil de cas de prisonniers de Guantanamo, ou plutôt d'un seul, et d'une drôle de manière, à vrai dire. Car il a derrière lui le cas pendable d'Ahmed Khalfan Ghailani, condamné en 2009 à la réclusion à perpétuité par un jury présidé par Lewis A. Kaplan, et de bien étrange façon en effet. Ahmed Khalfan Ghailani est en effet ce jeune tanzanien accusé d'avoir participé aux attentats contre les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie en 1998, pour lesquelles Oussama Ben Laden avait été offciellement recherché par le FBI (il ne l'a JAMAIS été pour les attentats du 11 Septembre, rappelons-le !).
Or le moins que l'on puisse dire est que l'histoire de Ghailani et sa condamnation sont pour le moins rocambolesques. Lors des attentats, il a été souvent présenté comme un "expert en explosifs", et sera même présenté plus tard comme ayant été "garde du corps de Ben Laden" ou son "cuisinier" (selon ses "aveux" de Guantanamo : à noter qu'il ne parle plus non plus de Ben Laden après 2001, dans ses fameuses confessions !). A Dar-es-Salaam, la bombe de l'ambassade dont il aurait été l'artificier était colossale et montée à bord d'un petit camion Nissan Atlas. Elle était composée de 15 bouteilles de gaz et d'oxygène entourés de nitrate d'ammonium, les détonateurs étant du TNT. Pour beaucoup d'experts en explosifs, sa réalisation dépassait de loin le savoir-faire du jeune Ghailani. Le conducteur kamikaze du camion s'appelait Hamden Khalif Allah Awad, surnommé "Ahmed l'allemand"... en raison de ses cheveux blonds.
Réfugié dès le lendemain des attentats au Pakistan, Ahmed Khalfan Ghailani y restera six ans sans être inquiété. Jusqu'à l'approche des élections de 2004 aux Etats-Unis, ou un John Kerry ,montant dans les sondages commence à inquiéter l'administration Bush, qui fait savoir à la cantonade qu'Al-Qaida prépare d'autres attentats, et a même largement répandu depuis 2002 l'idée de "bombes nucléaires" de petite taille utilisables par Al-Qaida, une idée propulsée dans les journaux par Pepe Escobar, journaliste brésilien controversé (****.... alors que l'administration détient le contenu du disque dur découvert par le journaliste du Wall Street journal, qui lui a remis). Une administration qui vise particulièrement Ghailani qui se retrouve nommé avec Adnan Gulshair el Shukrijumah comme susceptible de commettre des attentats aux USA. On accusera ainsi Shukrijumah (évoqué ici en 4 épisodes dont voici le dernier), parfois lui aussi désigné comme N°2 de remplacement du mouvement, d'être en capacité de voler du matériel nucléaire...
à Hamilton, dans l'Ontario sans aucunement le prouver. Parmi les autres accusés désignés du doiget par John Ashcroft, on trouvait aussi le clown d'Al-Qaida à savoir l'ineffable Adam Yahiye Gadahn qui ne fait plus parler de lui depuis que son idole a disparu (il s'est lui aussi... volatilisé !). Les accusations les plus ridicules contre les extrémistes avaient été colportées essentiellement par un écrivain d'extrême droite, Paul Williams, dans son livre apocalyptique Dunces of Doomsday. L'auteur (qui a également rédigé "The Day of Islam : The Annihilation of America and the Western World" ) se verra taxé par ses confrères de racisme pour cet ouvrage outrancier et accusateur ne reposant sur aucun fait précis. Le dossier de Guantanamo révélé par Wikileaks sur lui montre qu'il semble bien s'être fait avoir (il a transporté des pains de plastic début 1998 qu'il croyait être du savon !) et n'avoir pas pu organiser l'attaque à la bombe de l'ambassade.
Etrangement, encore, Ghailani se retrouve donc arrêté... le 25 juillet 2004 après un raid effectué à Gujrat, au Pakistan, par l'armée pakistanaise assistée... par la CIA , main dans la main alors avec l'ISI : manifestement. Ghailani a fait l'objet d'un deal secret entre les deux états, qui a peut-être pour origine une transaction sur l'achat de F-16 (la CIA étant en ce cas capable de cerner facilement et rapidement Ghailani mais pas Ben Laden !). Après "un siège armé de huit heures", officiellement, où il n'y aurait eu qu'un seul policier de blessé (?), il est donc capturé. L'homme est aussitôt expédié par les pakistanais aux USA, où il débarque à Guantanamo. G.W.Bush attendra lui la convention démocrate et le discours de Kerry pour annoncer sa capture, soit plusieurs jours après... le 29 juillet : c'est bien une opération de com' avant d'être une opération anti-terroriste réelle ! A peine l'individu arrêté, la presse US se déchaîne en effet, la bride ayant été lâchée par le pouvoir : le Boston Globe ira même jusqu'à affirmer que Ghailani aurait été vu en 2001 au Liberia avec Charles Taylor en train de marchander des diamants !!! Un procès est donc annoncé... qui se tiendra cinq ans plus tard, et se passera dans de bien étranges conditions. Le juge Lewis A. Kaplan, ordonnateur du procès, va en effet obtenir du jury une condamnation à la prison à vie, après avoir fait des pressions sur un des membres du jury qui empêchait l'unamité de se faire (aux USA elle est indispensable). Le verdict en lui-même ayant été fort étrange : Ghailani avait vu à la dernière minute les charges d'attentats menées contre lui toutes retirées, seule était restée la vague dénomination de "complot" contre les Etats-Unis. Car le juge Kaplan avait à l'étonnemernt de tous les observateurs dû abandonner ce volet en refusant une comparution d'un témoin à charge, Hussein Abebe, compagnon d'infortune de l'accusé, ce qui avait alors étonné tout le monde.
Mais c'était pour une raison simple, qui aurait pu fortement embarrasser Washington. "Il y aura beaucoup d'incrédulité sur le fait que Ghailani n'a pas été trouvé coupable des autres chefs d'accusation. En particulier, ce que les gens allaient penser sur le fait qu' Hussein Abebe avait été autorisé à témoigner qu'il avait vendu l'explosif que Ghailani avait utilisé dans l'attaque, ce qui aurait reconnu ce dernier coupable de toutes les accusations. Mais au delà de vouloir refaire un autre procès, il y a eu un problème avec ce qui suit : le juge Lewis Kaplan a fortement suggéré qu'il a refusé de laisser témoigner Abebe pas seulement parce que les procureurs ne l'auraient pas retrouvé à moins d'accepter que Ghailani avait fait sa confession sous la torture, mais aussi parce que lui-même avait été contraint pour faire son témoignage. Ce qui signifiait que nous ne pourrons jamais savoir si son témoignage avait été orienté pour refléter ce que ceux qui l'avaient contraint à témoigner voulaient lui faire dire" écrit finement l'excellent Empty Wheel. La torture n'existant pas à Guantanamo, c'est bien connu. Le même juge a demandé aussi le témoignage de Khalid Sheik Mohammed... arrêté lui aussi par une action conjointe de la CIA et de l'ISI, par écrit seulement, pour "éviter que sa déposition ne se transforme en happening". Lors de son procès militaire, toujours en cours, il est vrai aussi, on coupe le micro aux journalistes quand il évoque des événements dérangeants pour le pouvoir US.
Pour beaucoup d'observateurs, le juge Lewis A. Kaplan s'était comporté ce jour-là comme un juge... de tribunal militaire (bien aidé par d'autres confrères). Celui du beau-frère de Ben Laden s'annonce donc sous les meilleurs auspices... pour qu'on n'apprenne rien qu'on ne sache déjà. Et encore moins sur l'escamotage de la disparition d'Oussama Ben Laden (*****). Selon l'acte d'inculpation, Souleymane Abou Ghaith (ici en photo désigné du doigt par les sénateurs républicains Kelly Ayotte et Lindsey Graham, des faucons de droitte dure proches de McCain) serait "un individu impliqué dans la préparation et l'exécution d'un crime fédéral de terrorisme contre les Etats-Unis, ses citoyens et ses habitants et leurs biens". On devrait conseiller à Kathryn Bigelow de faire un film sur le sujet.... Hollywood possède à l'évidence une pédagogie adaptée me semble-t-il pour faire avaler les plus grosses pilules.
(*) pas mal de gens le savaient : en 2010, par exemple la rumeur était revenue via la bouche d'un général bien connu : "Le général David Petraeus, commandant des forces américaines et internationales en Afghanistan a estimé, dimanche 15 août, qu’Oussama ben Laden est probablement dans "une région montagneuse très, très isolée" d’Afghanistan ou du Pakistan. Même s’il a jugé sa capture souhaitable, il a affirmé lors d’une interview sur la chaine américaine NBC qu’il ne pensait pas "que quiconque sache où se trouve Oussama ben Laden" près de neuf ans après les attentats du 11 septembre 2001."Le fait qu’il lui ait fallu quatre semaines pour diffuser un message de félicitations ou de condoléances montre à quel point ils est retranché sans doute dans une région montagneuse très, très isolée", a-t-il ajouté.Oussama ben Laden reste une "figure iconique et je pense que le capturer ou le tuer est encore une tâche très, très importante pour tous ceux qui participent à la lutte antiterroriste" dans le monde", a dit David Petraeus".
(**) on le retrouvera mort le Le 30 avril 2010 avec trois autres hommes dont Amir Sultan Tarar, surnommé le Colonel Imam. Un mot découvert sur la voiture, qu'ils occupaient, déposé par les Talibans, les accusait d'être à la solde de la CIA. Khawaja s'apprêtait parait-il à révéler que les hauts commandants talibans étaient des espions de l'ISI, qui aurait ainsi empêché ces révélations. Lire ici le récit.
(***) Voici l'opinion du clairvoyant Taïké Eilée sur la question : "Daniel Pearl enquêtait sur Richard Reid, un terroriste manipulé (selon Roland Jacquard) par un membre de l’ISI ! C’est une information pour le moins explosive qu’était sur le point de découvrir Pearl. L’ISI pakistanaise commanditant une opération terroriste suicide dans un avion au lendemain du 11-Septembre ! Sans doute ne faut-il pas aller chercher plus loin la raison de son assassinat. On a souvent dit qu’il avait été tué parce qu’il était juif. Cela n’a évidemment pas arrangé sa situation. Mais l’essentiel n’est certainement pas là. L’essentiel, c’est qu’il enquêtait sur Richard Reid, un pion et un kamikaze de l’ISI... Pour résumer : Daniel Pearl enquête sur Richard Reid, qui a tenté de commettre un attentat suicide dans un avion entre Paris et Miami après le 11-Septembre. Reid est manipulé par un membre de l’ISI, qui était instructeur pour les explosifs dans les camps d’Al-Qaïda (selon Roland Jacquard dans Le Figaro). Pearl est victime d’un kidnapping orchestré par Omar Saeed Sheikh, qui a versé 100 000 dollars à Mohammed Atta avant le 11-Septembre sur les ordres du chef de l’ISI, Mahmoud Ahmad. Et Pearl est enfin exécuté et décapité par Khalid Shaikh Mohammed en personne, le "cerveau" du 11-Septembre. Découvrir que l’ISI était derrière Richard Reid, c’était bientôt découvrir que l’ISI était aussi derrière Mohammed Atta." Et l'ISI travaillant alors la main dans la main avec la CIA, pourrait-on ajouter...
(****) controversé mais capable de lueurs intriguantes : comme ici dans un article rédigé le 30 août 2001 : "Oussama ben Laden - est également la cible n ° 1 au centre du contre-terrorisme de la CIA - c'est maintenant une superstar pour jouer le méchant dans une sorte de fiction planétaire d'Hollywood. Pourtant, à l'intérieur de l'Afghanistan d'aujourd'hui, où le saoudien en exil vit, Oussama est un personnage mineur, il est malade, et toujours dans la clandestinité -... "quelque part près de Kaboul", et de temps en temps il se rend incognito à Peshawar. Son organisation, Al Qaïda, est divisée, et en lambeaux, mais les Talibans lui doivent beaucoup pour ses actions passées envers le mouvement et pour les avoir mis au pouvoir en Afghanistan -.. et y avoir contribué avec une pile de sa propre fortune personnelle en millions de dollars. Mais il n'est plus un atout, il est devenu un handicap".
(*****) j'en pense la même chose que Seymour Hersh...
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