Au regretté Ferdinand Lop, la dimension virale reconnaissante
Il fut un temps où nous avions des parlementaires intelligents, cultivés et plein d’humour. Ainsi Ferdinand Lop qui n’avait pas hésité à proposer une modification législative interdisant les wagons de queue dans les rames de Métro…
Désormais nous avons une nouvelle « race » d’élus qui proposent des choses tout aussi saugrenues mais sans le faire exprès.
J’en veux pour preuve, cette fois-ci, cette excellente proposition pour laquelle nous ne pouvons qu’adresser tout notre respect à ceux qui l’ont rédigée, signée, et surtout ont accepté de mettre leur nom pour en devenir les « auteurs » !
Il s’agissait pour ces individus de protéger l’internaute (vous savez cet abruti qui gobe n’importe quoi sur le « net ») des gens mal intentionnés, des méchants complotistes ou conspirationnistes, de ces mécréants qui, en ces temps d’état d’urgence à prolongation indéterminée, pourraient faire douter le simple pékin, le crétin des Alpes informatisées, le sang-bleu de Fenêtre 10, l’idiot de fesse de bouc.
Sous le titre pompeux de Amendement n° CL 837 Chapitre 1 bis « protection des internautes vis-à-vis des données numériques », nous avons une phrase d’une exceptionnelle avancée dans le domaine du droit, la voici (cf. également document joint avec la liste des heureux auteurs du texte) :
« « Après l’article 25 insérer la division suivante :
Article 25 bis « le deuxième alinéa de l’article 27 de la loi du 29 juillet 1887 sur la liberté de la presse est ainsi rédigé :
Les mêmes faits seront punis de 135.000 euros d’amende lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction faite de mauvaise foi aura pris une dimension virale telle qu’elle en aggrave l’ampleur ou lorsqu’elle sera de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées ou à entraver l’effort de guerre de la Nation. » »
Nous parlons donc de la liberté de la presse dans l’univers de l’informatique, dans le but unique de protéger les internautes … déjà la locution « liberté de la presse » est à mettre entre guillemets puisque c’est de sa propre liberté dont il est question ! Mais jusque là rien de surprenant, la presse gérée par des sociétés privées est subventionnée par l’Etat depuis des années, elle est donc en liberté surveillée… et elle nous le montre bien avec Ouattara qui a gagné les élections en Côte d’Ivoire sur ordre de Sarközy contre l’avis du Conseil Constitutionnel ivoirien, avec les 500 chars devant Benghazi que personne n’a jamais vus et avec le gaz Sarin utilisé par Assad « contre son peuple » dont seul Laurent Fabius et la presse française ont pu assurer l’existence puisque la commission de l’ONU nommée pour vérifier ces faits a déclaré que c’était faux … avec des tels exemples nous en arrivons à la « mauvaise foi » et à la « dimension virale » … non ???
Le législateur va donc devoir définir quelque chose de particulièrement compliqué, à savoir la mauvaise foi assortie de la dimension virale car selon leur phraséologie la mauvaise foi seule ne pourra pas être retenue.
La mauvaise foi c’est assez simple, par exemple la fameuse fiole de produits présentée par Colin Powell aux membres des Nations Unies horrifiées et crédules.
Mais qu’est-ce que la dimension virale ? En matière de virus nous avons quelques éléments de repère, le SIDA, Ebola, la syphilis, la blennorragie, mais quand c’est trop étendu on parle de pandémie, pas de dimension ; il s’agirait donc d’un concept nouveau à mesurer à l’aune des individus que j’ai mentionnés plus haut, à savoir le crétin des Alpes informatisés, le sang-bleu de Fenêtre 10, l’idiot de fesse de bouc.
Je souhaite donc bon courage au législateur qui va devoir définir ce concept hautement fantaisiste et qui démontre que nos élus, les pauvres, font du Ferdinand Lop sans le savoir et sans le vouloir !
Inutile de parler de la fin de la phrase qui avec ses références au « moral des armées » et à « l’effort de guerre », m’a laissé quelque peu sur ma faim, en effet vu la politique de diminution des effectifs militaires ces modificateurs de Lois n’auraient-ils pas mieux fait d’écrire « le moral désarmé » et « l’effort de guère » ???
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