• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Au soir du 29 mars (fiction ?)

Au soir du 29 mars (fiction ?)

20 heures sur France 2, Pujadas annonce d’une voix grave les résultats du second tour des départementales. Les mots sont trop faibles pour décrire ce qui s’est passé : séisme, défaite historique, déculottée, coup de tonnerre,… Tout y passe.

Pensez-donc, le Front National détient la majorité dans 5 départements et participera à l’exécutif de 7 autres grâce aux accords passés avec les sections locales de l’UMP entre les deux tours. Le P.S. et ses alliés radicaux sont laminés et perdent 35 Départements. Les centristes tirent leur épingle du jeu dans certains départements grâce à des apports de voix d’électeurs de l’UMP dégoûtés par le retour de Sarkozy. Ils gagnent aussi quelques départements avec parfois l’aide de l’électorat socialiste dont les candidats ont été éliminés dès le premier tour.

Débat en direct

Après cet énoncé et les premières réactions en direct dans les PC des principaux partis, le débat s’organise dans le studio autour des seconds couteaux des partis et des représentants des instituts de sondages qui apportent leur éclairage.

C’est ainsi que l’on apprend, selon un enquête à la sortie des urnes, que la nouvelle percée du FN dans les zones rurales est due majoritairement aux agriculteurs que l’on pensait réticents envers ce parti, favorable à la sortie de l’Europe, donc à la fin de la Politique Agricole Commune et de ses subventions.

Aussitôt, le politologue de service intervient pour dire qu’il n’est pas surpris, et ce, pour deux raisons : voter FN aux départementales n’aura aucune conséquence à court terme sur les acquis de la PAC et selon les informations dont il dispose, des contacts ont eu lieu entre les deux tours entre le FN et les syndicalistes agricoles tendant à ce que le combat anti européen de ce parti cesse en contrepartie d’un ralliement durable de la profession.

Cette annonce en direct fait l’effet d’une bombe, mais pour les observateurs de la vie politique française faite de renoncements successifs et d’abandon des promesses électorales, c’est la seule voie offerte au FN s’il veut enfin parvenir au pouvoir. Bien entendu, la classe ouvrière qui aura servi de marchepied à ce parti, aura sans doute le sentiment d’avoir été instrumentalisé, mais n’est-ce pas dans les habitudes des partis politiques ?

Pas un mot sur le plateau pour contredire le représentant du FN qui répète en boucle que le Front est le premier parti de France, malgré les 60 % d’abstentions et de votes blancs. Les politiques présents font profil bas sur ce point, compte tenu de leurs responsabilités évidentes sur cette évolution constante et le fait que les compétences définitives des Départements n’étaient pas encore connues avant les deux tours du scrutin.

Pour faire bonne mesure, sur le plateau de France 2, les représentants des centristes et de l’UMP, voulant masquer leurs demi-succès, voire leurs défaites, réclament à cor et à cris la dissolution du Parlement.

Rien de nouveau sous le soleil, donc, sinon que le FN continue tranquillement sa progression dans le paysage politique français sous les yeux des autres partis, impuissants ou complaisants, depuis le 21 avril 2002.

Pendant ce temps, à l’UMP…

Sarkozy, comme à son habitude engueule tout le monde en oubliant ses propres responsabilités dans la déroute de ses troupes et promet des sanctions exemplaires pour ceux qui se seront alliés au FN entre les deux tours, promesses destinées aux médias et qui ne tiendront que quelques heures. NKM appelle discrètement le Président de l’UDI pour savoir s’il n’y aurait pas quelques postes dans les exécutifs centristes nouvellement élus, pendant que Wauquiez fait de même avec son contact au FN. Juppé, de son côté, qui joue au billard à trois bandes fait la même chose avec le PS et prévoit quelques ralliements respectifs.

Quelques fédérations UMP prennent également discrètement des contacts avec l’UDI ou le FN, pour négocier leur ralliement, poussés par les adhérents de base qui demandent déjà la démission de celui qu’ils considéraient comme un Dieu quelques mois auparavant, mais qui semble désormais davantage préoccupé par sa survie politique et judiciaire et son compte en banque qu’il alimente régulièrement en faisant des conférences.

Les démêlés judiciaires des époux Tibéri et des époux Balkany (dont on ne connaîtra pas le sort avant 15 ou 20 ans) se superposent à cette image dégradée du Président de l’UMP et poussent les militants à quitter le navire.

Le trésorier de l’UMP perçoit déjà les affres financières et judiciaires qui attendent le parti, devenu moribond et qui ne pèse quasiment plus rien sur l’échiquier politique Français.

Pendant ce temps, au P.S….

Rue de Solférino, c’est le calme plat. Il faut dire que le parti conscient de sa déconfiture, n’avait pas prévu de réception pour les militants qui d’ailleurs se font de plus en plus rares. Leurs seules manifestations, ces derniers temps, furent des mails et des coups de fil peu amènes pour les dirigeants du parti et de manière plus large pour un gouvernement dans lequel ils ne se reconnaissent plus. Le P.S. est désormais un astre mort et le message d’attente du téléphone serine en boucle « le temps des cerises », hymne d’un autre temps.

Les recalés du suffrage universel, et ils sont nombreux, s’agitent et grenouillent dans tous les sens pour trouver un point de chute, qui dans un cabinet, qui dans une collectivité territoriale, qui leur permettra de rester au chaud en attendant des jours meilleurs et surtout éviter l’humiliation suprême d’avoir à pointer au pôle emploi.

Pendant ce temps à l’Elysée…

Passé le moment de l’abattement, les conseillers ont repris leurs occupations, et elles sont nombreuses, puisque le Président a décidé dans un premier temps de rameuter le ban et l’arrière ban du PS, y compris les représentants des frondeurs, et des radicaux de gauche pour faire un point.

Un buffet abondant les attend dans la salle des fêtes de l’Elysée.

Le Président, flanqué de son labrador et de son secrétaire général s’avance, l’air guilleret, et serre les mains, à la grande stupéfaction des présents qui se demandent s’il a bien pris connaissance des résultats ou alors s’il est en pleine possession de ses moyens.

Il prend le micro et invite ses convives à se servir copieusement, et annonce d’une voix claire et enjouée : « Mes chers camarades, voici bientôt trois ans que j’attendais ce moment. Nous sommes à poil. Après la défaite des municipales, la déroute des Départementales. C’était prévu ! Rien de tel pour provoquer un réflexe salutaire de cohésion qui commençait à faire défaut, au point que je me demandais si la fin de mon mandat ne serait pas placée sous le signe permanent du 49.3. Rien de tel qu’une bonne branlée électorale pour resserrer les liens et ramener au bercail les brebis égarées. Voilà ce que je vous propose : les municipales et les départementales sont désormais derrière nous et nous devons maintenant travailler pour gagner les régionales. J’exige que le projet de loi sur la répartition des compétences entre les départements et les régions soit voté comme un seul homme par la majorité à l’Assemblée Nationale dans les termes initiaux, c’est-à-dire qu’on siphonne dans un premier temps les compétences départementales intéressantes pour les confier aux régions et qu’on supprime le Conseil Général à l’horizon 2020, comme prévu. Comme ça, en attendant un enterrement de 1ère classe de leur joujou, les nouveaux exécutifs départementaux de droite et d’extrême droite en seront réduits à inaugurer les chrysanthèmes et à faire la bise aux centenaires dans les maisons de retraites. On expliquera ça au français, chiffres à l’appui, en leur disant qu’on fera des économies. »

Un silence stupéfait s’installa dans la salle et les plus vifs intellectuellement, enfin ceux qui n’avaient pas noyé leur chagrin dans le Pommard, se mirent à cogiter, applaudirent à tout rompre et réattaquèrent le buffet.

« Attendez, ce n’est pas fini, reprit le Président, il nous faut travailler également sur l’horizon 2017 et je vous propose donc de signer un accord de gouvernement avec les écolos et le Front de Gauche pour les deux années à venir, sur la base de mon discours du Bourget, avec bien sûr, les quelques postes ministériels ou dans des commissions qui vont avec. Il n’est pas exclu non plus que je passe un coup de fil à Bayrou, on ne sait jamais, on pourrait en avoir besoin… »

C’est peu de dire que la perspective de bosser avec Mélenchon ou Dufflot ne réjouissait pas tout le monde, mais enfin, si c’était le prix à payer pour garder la majorité, les mandats et les indemnités qui vont avec et continuer à tutoyer les ors des palais présidentiels…

Il faudrait sans doute expliquer ce revirement aux militants et aux électeurs, mais en fait il suffirait de dire que cette stratégie avait été pensée dès 2012 et le tour serait joué…. De toute façon, les électeurs désespérés s’abstenaient davantage à chaque scrutin ou votaient pour le FN et avaient à nouveau besoin de rêver.

Les derniers petits fours eurent du mal à passer.

Plus rien à perdre. Cela valait peut-être le coup d’essayer… 


Moyenne des avis sur cet article :  3.91/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

17 réactions à cet article    


  • DIMANCHE SOIR 29.O3.2015 LES VAINQUEURS SONT :

     LES ABSTENTIONNISTES 55%

     L ELECTION SERA T ELLE LEGITIMEE ?????


    • oui CAR CES CORROMPUS D’ ELUS EN VIVENT ET TRES BIEN MR LE DIT...... RECTEUR


      • Pere Plexe Pere Plexe 4 mars 2015 18:25

        Si le Ps perds 35 départements et que le Fn en gagne 5 il est probable que l’UMP (ou assimilé) en ait gagné 30 non ?
        Ce qui serait un triomphe pour ce parti et son président qui détiendraient environ 70 départements


        • Michel DROUET Michel DROUET 4 mars 2015 18:35

          @Pere Plexe
          Non, mais l’UDI pourrait aussi participer au festin mais il s’agit avant tout d’une fiction, bien entendu.


        • Pere Plexe Pere Plexe 4 mars 2015 18:45

          Dans combien de département l’UDI part elle seule au combat ?
          Les listes UMP/UDI sont la norme dans cette election.
          Ce qui m’amène à la remarque précedente ?


        • César Castique César Castique 4 mars 2015 18:32

          « Pas un mot sur le plateau pour contredire le représentant du FN qui répète en boucle que le Front est le premier parti de France, malgré les 60 % d’abstentions et de votes blancs. »


          Pourquoi contester ? Est-ce que quelqu’un a remis en cause l’« écrasante victoire » de Tsipras, alors que son parti n’a recueilli les voix que d’un votant sur trois, et d’un inscrit sur quatre  ?

          Et puis 40 % de participation, ça équivaut à un sondage grandeur nature portant sur un échantillonnage de près de vingt millions de personnes, un peu plus représentatif que son équivalent usuel de douze cents pingouins.

          A cela s’ajoute encore - plus terrifiant ! -, le fait que 27 millions de personnes n’ont pas ressenti le besoin de se déplacer pour faire barrage (citoyen) au Front national. Et ça, ça fout vraiment les chocottes smiley

          • Michel DROUET Michel DROUET 5 mars 2015 08:55

            @César Castique
            Bien sûr, il existe des règles en matière électorale, mais c’est l’accroissement des votes blancs ou nuls et surtout de l’abstention qui doit nous préoccuper.
            Derrière ce phénomène, il y a l’usure des partis dits de gouvernement (PS UMP)


          • Attilax Attilax 5 mars 2015 15:55

            @Michel DROUET
            Ca fait quarante ans qu’ils se foutent de notre gueule, depuis Pompidou qui a vendu la France aux banquiers en 73 (il bossait pour Rotschild depuis 20 ans, faut pas l’oublier) jusqu’à Hollande qui a trahi tous ses électeurs (comme les autres), en passant par le voyou Sarkozy et ce grand niais de Chirac (qui a au moins eu le mérite de nous épargner une guerre).
            Aujourd’hui, le ’front républicain’ est mort et enterré. Ils nous ont déjà fait le coup je ne sais pas combien de fois et nous sommes fatigués de nous faire enfler. Que les pompiers pyromanes se démerdent, nous on survivra. Car le FN n’a pas progressé tant que ça ces derniers temps. Ce sont surtout tous les autres partis qui s’effondrent. Nuance. Et quand le FN arrivera au pouvoir, ce qui paraît plus probable au fur et à mesure que s’enchainent les trahisons et les renoncements, on se rendra compte qu’ils ne valent pas mieux que les autres, au contraire !
            Les partis politiques ont asservi l’état, alors qu’ils devaient le servir. c’est ça, le vrai problème.


          • HELIOS HELIOS 5 mars 2015 03:49

            ... vous revez !


            Le FN va accroitre son expansion, mais faiblement.

            Les français AIMENT le PS et l’UMP, même si ces partis leur font des « enfants dans le dos » depuis des années.
            Que voulez vous, l’intox permanente reprise par la presse et le grands media audiovisuels font effet.
            Vous ne me croyez pas§ ? regardez le siege de Moscovici dans le Doubs, c’est le PS qui a gagné... c’etait il y a1 mois. elles jouent sur du velours, nos z’élites.

            • Michel DROUET Michel DROUET 5 mars 2015 08:51

              @HELIOS
              En fait, la « croissance » en trompe l’œil du FN, est surtout due à la baisse des résultats des autres partis, en particulier le PS et l’UMP.
              C’est donc davantage le rejet de ces partis et l’abstention qu’il provoque qui font croire à la hausse du FN qui reste stable en nombre de voix. 


            • HELIOS HELIOS 6 mars 2015 15:05

              ... oui, oui, vous avez raison... 


              ...exactement comme avaient raison ceux qui prétendaient, il y a 10 ans que le vote FN n’etait qu’un vote (honteux) de protestation !

              On voit ce qu’il en est maintenant.



            • Le p’tit Charles 5 mars 2015 09:11

              +++

              Gardez votre article pour ce soir là...il n’y aura rien à changé.. !

              • @Le p’tit Charles

                NE PAYEZ PAS LE LOYER POUR 1 AN EN 3 MOIS VOUS SEREZ BALAYE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


              • Alren Alren 5 mars 2015 10:29

                EELV a déjà expérimenté la façon dont le PS solférinien traitait ses alliés minoritaires.

                Je doute qu’avec un PS « astre mort » ses dirigeants acceptent de se retrouver sommé de voter pour des lois UE-Gattaz-Valls-Macron en échange de « fromages » pour quelques uns d’entre eux.

                Le PCF qui a failli briser le Front de gauche en s’alliant aux municipales avec des solfériniens dans beaucoup de villes, n’aura pas non plus intérêt à recommencer ses bêtises aux régionales après la déculottée du PS aux départementales.
                Quant aux autres composantes du FG dont le PG de J-L Mélenchon, elles sont dès le début en rupture avec le PS.

                Donc je suis tout à fait d’accord avec le début de l’article et je félicite l’auteur pour son travail mais les derniers paragraphes me paraissent moins probables.

                • Michel DROUET Michel DROUET 5 mars 2015 11:01

                  @Alren
                  Le propre d’une fiction, c’est d’envisager l’improbable, mais en politique, et je ne ferai pas de dessin, tout est possible !


                • BA 6 mars 2015 15:38

                  Vendredi 6 mars 2015 :

                  Claude Guéant en garde à vue dans l’enquête sur un présumé financement libyen de la campagne de Sarkozy en 2007.

                  Claude Guéant a été placé en garde à vue, vendredi 6 mars, a annoncé une source au Monde, confirmant une information de L’Express.

                  Entendu depuis 6 h 45 par les enquêteurs, l’ancien ministre de l’intérieur UMP est notamment interrogé sur l’origine d’une somme de plus de 500 000 euros versée sur son compte en mars 2008 et en provenance d’un compte à l’étranger.

                  Quand cette affaire a été révélée, M. Guéant a avancé que ces « 500 000 euros provenaient de la vente en 2008 de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt à un confrère avocat. Cela n’a rien à voir avec la Libye ».

                  Les enquêteurs se demandent si le cabinet d’avocat ne serait pas une simple boîte à lettres dans la transaction et si cette vente de tableaux ne cache pas des mouvements de fonds suspects.

                  Comme l’ont assuré plusieurs spécialistes, les œuvres d’Andries van Eertvelt n’ont jamais atteint une telle cote, d’autant que l’ancien ministre parle de tableaux de taille réduite, qui sont évalués autour de 15 000 euros.

                  Par ailleurs, M. Guéant aurait dû obtenir un certificat du ministère de la culture pour vendre, au tarif qu’il a indiqué, des œuvres à l’étranger. Or il n’en a jamais fait la demande ; ce qui constitue un délit.

                  En 2013, Claude Guéant avait également été mis en cause après la découverte de paiements en liquide suspects pour un total de 20 000 à 25 000 euros qu’il attribue à des primes en liquide, touchées lorsqu’il était au ministère de l’intérieur.

                  http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/03/06/claude-gueant-en-garde-a-vue-dans-l-enquete-sur-un-presume-financement-libyen-de-la-campagne-de-sarkozy-en-2007_4588902_3224.html


                  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 6 mars 2015 16:17

                    La réalité et non la fiction...

                    Ni Hollande ni Sarkozy ne comprennent les Français et quand d’autres essaient de le faire comprendre un peu, ils mettent le vote des français sur le dos de la pauvreté, du désenchantement, de la simple déception ...

                    Comme quoi tous les adhérents au Front National sont automatiquement « pauvres », « sans abris », peut-être même « SDF », en tout cas « très précaires » et tellement « désabusés » par la politique de Sarkozy qu’ils seraient récupérés facilement par Hollande, ou vice-versa, ayant perdu leurs dents sous le lourd régime de Hollande, ils se précipiteraient en masse dans les bras du Petit !!! 

                    Peut-être qu’un sondage de la Maison du Sondage pourra être commandité pour dire la grande diversité des Français qui votent pour leur Front : Du paysan, au professeur, au travailleur d’entreprise, au fonctionnaire de l’administration... et à n’importe qui. 

                    Les prochaines élections doivent redessiner la France localement pour que l’échéance nationale prochaine soit une consécration française et non national-socialiste UMPS !

                    Que celui qui comprend mieux que moi le peuple français ose dire quelque chose !


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité