Aujourd’hui qui gouverne vraiment en France ?
C’est avec beaucoup de lucidité que le jeune député LR Aurélien Pradié, introduit le sujet : « Emmanuel Macron est l'archétype du président de la République qui n'est pas libre, parce que, dans son parcours, il s'est soumis progressivement à des aliénations qui ne sont pas des fidélités personnelles, qui ne sont pas des fidélités humaines. Dans son parcours à la banque, il s'est soumis à des liens qui aujourd'hui le tiennent.
(…)
J'ai juste observé le fait que l'État se soit mis au service d'un intérêt privé. Moi, je n'ai ni d'intérêt avec Pinault ni d'intérêt avec Arnault. Juste cet élément-là est pour moi absolument révélateur de ce qu'est Emmanuel Macron et de l'idée qu'il se fait du pouvoir. Je pense que, notamment, son passage dans la banque d'affaires a créé ça. Il faut comprendre que c'est quand même un microcosme qui est, pardon pour le mot, à la limite de la consanguinité, ils fréquentent les mêmes restaurants, ils vont en vacances aux mêmes endroits, ils se cooptent de la même manière… Et moi, j'ai un problème avec ça, j'ai toujours détesté les cercles. Et eux, ils ne fonctionnent que via ces cercles-là. Quand j'ai posé la question, j'ai dit aux collègues : comment ça se passe, dans un milieu comme ça ? Bernard Arnault appelle son ami Emmanuel en disant : "J'ai besoin qu'on me rende un service". »
Propos recueillis par Gérard Davet et Fabrice Lhomme, publiés dans Le traitre et le néant.
Les confirmations.
« Emmanuel (Secrétaire général adjoint de l'Élysée) est un précieux relais de la voix des entreprises », se réjouit la présidente du Medef Laurence Parisot. L'express, 15 mai 2013.
« Personne n'a pleuré au patronat quand il a été élu ! » Geoffroy Roux de Bézieux, patron du Medef.
Le traitre et le néant, Gérard Davet et Fabrice Lhomme.
Confirmation par son ami intime, Bernard Arnault, PDG de LVMH qui appelle à voter Macron en 2017 : « Les raisons d'espérer sont simples : le programme d'Emmanuel Macron est bâti sur la conviction que l'entreprise privée constitue le seul levier efficace de création durable, saine et massive d'emplois en France. Cette conviction fondatrice, je la partage sans ambiguïté : une entreprise qui ne subit pas d'entrave à son développement, qui n'est pas distraite de sa volonté de croître par une fiscalité déraisonnable ou une bureaucratie procédurière n'a d'autre projet que d'investir, d'innover et de créer des emplois durables.
(…)
C'est un programme qui a le courage de rompre, dans son ambitieux plan contre le chômage, avec la facilité des emplois publics ou des emplois aidés, faux recours dont les mandatures précédentes ont trop usé, immobilisant la croissance et mettant en péril les équilibres de la solidarité nationale. »
Évident, le programme de Macron c’est celui de son obligé Bernard Arnault.
D’un autre ami intime, Xavier Niel, gendre du précédent, qui a déclaré sur Europe 1 le 6 décembre 2018 : « Je ne suis pas à la mode en disant cela, mais je crois qu’on a un super président, qui est capable de réformer la France. (…) il faut qu’il réforme la France de tous les côtés. On a le sentiment qu’il l’a fait uniquement pour les plus aisés. Mais il est en train de faire des lois fantastiques. »
Voici une liste des soutiens d’Emmanuel Macron. En la lisant demandez-vous quel intérêt pouvaient-ils avoir à l’être.
Le tout premier est Henry Hermand, homme d'affaires de la grande distribution, témoin de mariage de Brigitte et Emmanuel. Ils se sont connus dès 2002 dans l'Oise.
Celui qui - alors que le jeune Macron avouait 40 000 euros de revenus et venait d’obtenir un prêt miraculeux de 330 000 euros de sa banque – celui qui lui a prêté en complément 550 000 euros pour l’achat d’un appartement.
Celui qui très tôt prédisait qu’un jour « Emmanuel sera président. »
Celui qui décédé en 2016 n’a pas assisté à l’élection de son poulain.
Rencontrés lors de la commission Attali en 2007 et qui le soutiendront depuis : Pierre Ferracci (groupe de conseil Alpha) ; Hans-Peter Frick, directeur juridique de Nestlé ; Bernard Mourad qui appelle Emmanuel Macron « mon petit lapin », banquier chez Morgan Stanley, plus tard patron d'Altice ; Serge Weinberg, président du conseil d'administration du groupe Accor ; Peter Brabeck-Letmathe, PDG de Nestlé ; l'économiste néolibéral Philippe Aghion ; l'avocat Jean Michel Darrois ; Geoffroy Roux de Bézieux, devenu depuis président du Medef.
En septembre 2008, Macron est recruté par la banque Rothschild, recommandé par Serge Weinberg et l'avocat d'affaires, Jean-Michel Darrois. Là, François Henrot bras droit de David Rothschild, le propulsera au sommet en 4 ans.
Darrois est marié à Bettina la nièce de David de Rothschild.
David de Rothschild, président de Rothschild and Co : « J'ai été contacté à la fois par Serge Weinberg et par Jean-Michel Darrois, le mari de ma nièce Bettina Rheims, me recommandant chaudement de rencontrer Emmanuel Macron. Nous passons une heure et demie ensemble. Je le trouve follement séduisant, charmant, attirant sans pour autant qu'il fût un expert en finances. Son intelligence et sa vivacité sautaient aux yeux. (...) Emmanuel Macron a accepté de venir chez nous. Il a commencé comme gérant mais je lui avais promis qu'à l'issue de la première année il deviendrait associé gérant. C'était une décision exceptionnelle, car nous ne prenons pas d'avance ce genre d'engagement. »
À l’Inspection Générale des Finances il est cornaqué par Jean-Pierre Jouyet auprès de qui ils fréquentent René Carron, PDG du Crédit Agricole, Anne Lauvergeon, à la tête du directoire d'Areva, Claude Bébéar, fondateur d'Axa, François Villeroy de Galhau, président de Cetelem, désormais gouverneur de la Banque de France.
En 2007 aux Gracques, un groupe de hauts fonctionnaires, il rencontrent Éric Lombard (aujourd'hui patron de la Caisse des dépôts, nommé par Macron) ; Nicolas Dufourcq (ancien Directeur Général de Capgemini, aujourd'hui président de la Banque Publique d’Investissement, reconduit par Macron) ; Éric Lombard (ancien PDG de Generali nommé directeur général de la Caisse des dépôts et consignations en décembre 2017 sur la proposition d’ Emmanuel Macron) ; Stéphane Boujnah (patron d'Euronext), Bernard Spitz (président de la Fédération française des assurances) ; Guillaume Hannezo (ex-associé de chez Rothschild) ; Denis Olivennes (ancien patron de la FNAC, d'Europe 1, aujourd'hui patron de la branche médias du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky).
Certains diront que c’est ce club qui a fait élire Macron en 2017.
La liste est interminable trop pour une chronique. Quelques noms encore :
- campagne 2017 Macron conseillé par Jean-Paul Perrier, l'ancien patron de Thales (et Thomson-CSF) et Hervé Guillou, patron de Naval Group ;
- par son épouse Brigitte, rencontre du candidat avec Bruno Durieux, ex patron de DCI (Défense Conseil International) ;
- juin 2016, Yannick, fils de Vincent Bolloré, patron d'Havas, assiste au premier meeting de Macron à la Mutualité à Paris, etc.
Mais pas de Jojo le gilet jaune.
Alors, peut-on imaginer qu’un quelconque inspecteur des finances ayant choisi cette carrière par défaut après avoir échoué deux fois au concours d’entrée à l’école normale supérieure, celui dont Christophe de Margerie, PDG de Total disait en 2013 - « ce qui est incroyable avec Macron, c’est qu’il ne dit jamais non, il dit toujours oui. » sous-entendu à nous les grands patrons -, celui dont Alain Minc disait - « Il a un charme fou, en particulier sur les vieux. Il a fait carrière avec les vieux. Les vieux le savent, mais ce n'est pas grave. » - ait, à 39 ans, l’envergure pour s’imposer tout seul comme futur président.
Il a été repéré comme le raconte Emmanuel Maurel député européen : « Moi, témoigne-t-il, Macron, on m'en parle très tôt. Je me souviens un repas avec de grands patrons du CAC 40, dès 2012 ; c'est d'ailleurs là qu'on voit la puissance des capitalistes... J'étais à l'époque vice-président de la région Île-de-France chargé de la formation professionnelle et de l'apprentissage. Et donc, je me retrouve à un dîner avec de très gros patrons du CAC 40, et les mecs se mettent à parler d'Emmanuel Macron - je ne savais même pas qui c'était ! - en disant : "Il est prometteur, c'est un gars bien..." Donc, il avait été repéré. Par les capitalistes. »
Et en 2016 quand le Pénélope-Gate ruine la campagne de Fillon, tous ces grands capitalistes changent leur fusil d’épaule et choisissent Macron pour être leur candidat, leur marionnette une fois élu.
Êtes-vous convaincu maintenant par le verdict du député Aurélien Pradié : « Emmanuel Macron est l'archétype du président de la République qui n'est pas libre, parce que, dans son parcours, il s'est soumis progressivement à des aliénations qui ne sont pas des fidélités personnelles, qui ne sont pas des fidélités humaines. »
Emmanuel Macron mène docilement la politique qu’attendent de lui ses soutiens grands capitalistes et pour le reste, les crises inattendues, il improvise.
Et aujourd’hui qui gouverne réellement ?
Les cabinets de conseil.
Démonstration.
La défense a conclu un contrat de 87 millions d’euros pour « définir la stratégie de la transformation du ministère, le pilotage de projets, l’accompagnement de la conduite du changement, le conseil en gestion financière ou en relations humaines. »
McKinsey, Accenture, Ernst & Young ont ainsi eu accès à des secrets défense et même à des informations confidentielles des services secrets français.
En 2018 toujours, un contrat d’une durée de 4 ans pour organiser des campagnes publicitaires sur les dangers de l’alcool, la lutte contre le cancer et les réformes gouvernementales pour 300 millions d’euros a été signé avec un cabinet japonais Dentsu Aegis Network.
En décembre 2019 le ministère de l’économie commande pour 407 550 euros une étude sur les choix possibles de conception et du coût de l’EPR2.
Entre le 12 mars 2020 et le 4 août 2021 le ministère de la santé a passé 47 commandes à 7 grands cabinets, McKinsey, Accenture, JLL, Roland Berger, Deloitte et Citwell pour 25 millions d’euros par exemple pour connaitre les stocks de masques en France.
Pour mettre en place le passe sanitaire c’est Accenture qui est choisi pour 4,2 millions d’euros.
Pour la mise en place de l’application StopCovid il a été fait appel à 4 sociétés, Capgemini, Dassault, Orange et Lunabee. Au total l’hébergement, la mise à jour, l’amélioration ont coûté 6,5 millions d’euros d’après un rapport parlementaire de novembre 2020.
En avril 2021 le ministère de l’économie lance un appel d’offre pour étudier le financement des nouvelles centrales électriques pour 300 000 euros.
Extravagant ! Le ministère de l’économie a sollicité les cabinets Accenture, McKinsey, pour qu’ils trouvent le moyen d’économiser 1 milliard dans les dépenses annuelles des ministères. Mon conseil génial digne d’un cabinet de conseils : commencer par ne jamais utiliser ces cabinets.
Les quelques exemples donnés ici ne sont qu’une toute petite part du scandale. Tout se trouve dans le livre Les infiltrés, comment Les cabinets de conseil ont pris le contrôle de l’État écrit par Caroline Michel-Aguirre et Matthieu Aron que je vous recommande ardemment de lire.
En conclusion.
Emmanuel Macron.
Par un heureux hasard pour lui, toutes les planètes se sont alignées et l’ont conduit à l’Élysée.
Tous les précédents présidents élus avaient un long passé de militantisme et s’étaient élevés jusqu’au sommet de la hiérarchie de leur parti avant d’être choisi comme candidat. Ils avaient une doctrine, de la pratique, des partisans… Ils représentaient un mouvement dans lequel ils avaient fait leur apprentissage et leurs preuves. Un mouvement qui avait une histoire, une doctrine, des valeurs, un programme.
En Marche n’était qu’un simulacre de mouvement politique, une coquille vide de principes, thèse et vision civilisatrice.
Macron, on entend dire qu’il est sorti de nulle part et qu’il s’est fait tout seul.
C’est faux.
Après avoir été repéré par les oligarques et les ploutocrates, devant les difficultés du candidat d’abord choisi, Fillon, ils se sont rabattus sur ce second couteau et ont fait le nécessaire pour qu’il soit élu en abusant de leurs média hégémoniques.
Comme il n’était pas compétent, une fois servilement appliquée la volonté de ses promoteurs, suppression de l’ISF, de l’exit-tax, APL, instauration de la flat-tax, lois travail, chômage, etc., pour le reste il a improvisé, erré. D’où la nécessité des cabinets de conseil.
Aujourd’hui il n’a plus d’idée nouvelle parce qu’il n’a pas de credo, il n’en n’a jamais eu d’ailleurs puisqu’il n’a ni conscience ni philosophie politique. Il n’a jamais eu d’idée en fait, sauf celles que lui ont imposées ses patrons. Alors il pique celles des concurrents qui ne sont pas très novatrices et bien marquées à droite : des heures de travail en échange du RSA, suppression de la redevance audiovisuelle, etc. Des mesures au niveau de son livre de campagne de 2017 titré pompeusement titré Révolution dont certains disent qu’il l’a sans doute lu et peut-être écrit : des mesures révolutionnaires donc. Eureka, Macron ex machina, thaumaturge républicain sauvera la France ayant appris comment faire ces cinq dernières années.
C’est pourquoi personne ne peut affirmer voter pour lui par conviction, lui-même n’en n’ayant aucune. Ceux qui le font, le font en majorité par intérêt personnel et les autres par crédulité et/ou méconnaissance du personnage.
Alors si tu es de la deuxième catégorie, renseigne-toi, réfléchis et tu ne pourras que convenir que voter pour Emmanuel Macron c’est voter pour le président des ultra-riches contre les pauvres, les gilets jaunes et contre toi.
Sur le même sujet des exemples qui illustrent sa connivence avec les capitalistes :
Pour aller plus loin dans votre réflexion si vous le voulez, avec plein d’informations hors doxa, sur la dette, les impôts, où trouver l’argent, l’Europe, Macron, etc., sur Mon Blog.
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