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Autisme ?

« Tous les gestes de Sarkozy, y compris son autisme face au désaveu électoral, montrent qu’il entend bien tout faire pour se représenter en 2012 ».
Ce fut la réponse d’Edwy Plenel quand on lui demanda le 24 mars 2010 ce qu’il pensait « ... des rumeurs disant que Sarkozy ne se représenterait pas en 2012 si le terrain lui semble miné ? », dans un chat du journal belge « Le Soir ».
 
Le nom « autisme » et l’adjectif « autiste » trouvent chez nous un usage fréquent. Pierre Haski sur Rue89 avait abordé le sujet à propos de Pierre Lellouche qui avait, en novembre dernier, « déclenché une petite polémique outre-Manche pour avoir qualifié des hommes politiques d’autistes", les Anglais acceptant mal « l’utilisation de la métaphore liée à un «  trouble mental » pour dénigrer (les) adversaires » en politique.
 
L’internet, archiviste précieux, nous donne des exemples précis d’effet de répétition du mot sur des sujets liés à la politique. En voici quelques uns tirés des actualités de 2007 à nos jours. Il y en a pour tout le monde.
 
En septembre 2007, c’est la BCE qui se défend d’être autiste, Nicolas Sarkozy ayant déclaré que la Banque centrale européenne était au service des "spéculateurs".
 
Avec l’Extension du domaine de l’autisme", c’est le PS qui en prend pour son grade : "il a quand même fallu un Sarkozy pour en aboutir à cette implosion d’un PS autiste et rongé de l’intérieur par l’ambition des créateurs de courants".
 
Mais Nicolas Sarkozy va très vite attirer le mot vers lui : «  Sarkozy/Algérie. Autisme sur le colonialisme français, mais vive le bizness ».
 
En aout 2008, il va subir : "Nicolas Sarkozy fragilisé par l’autismerusse", mais en septembre, étant à Toulon : " à Toulon : l’autiste fait son coming out public. Il n’aura fallu que plusieurs mois de plus que le reste de la planète..."
 
Le phénomène s’accélère en 2009...
 
En mars 2009, "Face à l’autisme de la Présidence de la République, les 8 centrales syndicales se sont mis d’accord ce soir pour appeler à une nouvelle journée d’action nationale, grève générale et manifestations",
et très vite, "La presse déplore l’« autisme » de Fillon et Sarkozy face aux grèves de jeudi mars 2009".
Avec les parachutes dorés et la défense du bouclier fiscal,"A bon entendeur salut !Nicolas Sarkozy autiste est reparti en campagne électorale".
 
En avril, dans un billet titré « Benoît XVI, Sarkozy et les autres. Propos sur la secte et « l’autisme » des élites contemporaines », nous sommes invités à méditer sur le « phénomène d’autisme du pouvoir. L’usage de ce dénominatif n’est pas anodin. Alain Juppé l’a employé pour qualifier l’attitude du Pape face à la question du sida avril 2009 qui s’interroge sur l’autisme des élites contemporaines ».
 
 Le 3 mai 2009 sur Marianne 2, on raconte la 104eme semaine d’un « Sarkozy, glamour, vulgaire, entêté et autisteet le mois suivant, "Desirs d’avenir Castelnau Médoc" reproduit un « Sarkozy à Versailles : un président ringard, irresponsable et autiste ».
 
En 2010, le calendrier invite au vote, et l’on s’interroge en mars :"Entre les deux tours des régionales de mars 2010, Le sarkozysme, soluble dans l’autisme ?"
 
François Fillon aurait employé le mot autiste ? : "François Fillon refuse de voir dans le résultat des élections régionales un vote sanction à l’égard du gouvernement, il n’en pense pas moins en privé. Entre les deux tours, le Canard enchaîné rapportat ces propos du Premier ministre : « Nicolas est entouré par des autistes et des béni oui-oui qui le confortent dans son refus de voir la réalité. On paie plein pot les conneries de Besson. Ce n’est pas faute pourtant d’avoir tiré la sonnette d’alarme  ».
 
Même Besson en prend pour son grade : "Surdité et autisme électoral de Xavier Bertrand".
 
Après le deuxième tour des régionales, "A tous ceux qui, à l’UMP notamment, taxent Nicolas Sarkozy d’autisme, Claude Guéant a tenu un langage rassurant : "Il est décidé à entendre le message" lancé par les Français au second tour des élections régionales ».
 
"A défaite historique, sursaut historique ! Ce soir, l’UMP a subi une défaite historique. Le message populaire est clair : les Français ont dit non au sark-autisme !" ose Dupont-Aignan, énervé comme une puce, dans le JDD le 21 mars 2010. S’ensuivra le remaniement que l’on sait, taxé de"Remaniement cosmétique et autisme de Sarkozy".
 
Pas étonnant alors que l’on apprenne que l’on lise : «  Sarkozy autiste pour sept français sur dix parce qu’il n’aurait pas tiré les leçons des régionales  »
 
Le président de Sésame Autisme, une association française qui lutte contre les discriminations vis-à-vis des autistes, aurait saisi La Halde , à cause de la comparaison pathologique.
 
Le 25 mars dernier, un sondage « conduit par Autisme France et Autisme sans Frontières » indique qu’en France, « ...un enfant sur 156 est atteint d’autisme et pourtant, selon le corps médical, seulement un enfant sur 15 000 serait suivi pour cette pathologie » 
 

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9 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 5 avril 2010 11:50

    On appelle également cela , « la fuite en avant ».


    • joelim joelim 5 avril 2010 12:04

      Sarkozy l’a dit, il se prend pour Forrest Gump. Il n’a aucune intention de prendre en compte ce que les français pensent de lui, sinon il est psychologiquement foutu. Etre obligé de se sentir parfait est son talon d’Achille.


      • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 5 avril 2010 12:43

        Personnellement je préfère dire que Sarkozy est psychorigide.

        Psychorigide  : Qui, mentalement, manque de souplesse, d’autocritique, de fantaisie, qui fait preuve d’autoritarisme et de méfiance.
        La psychorigidité est un mécanisme de défense des personnalités obsessionnelles. Obsession de l’ordre, refus total du moindre changement, fuite devant toute remise en cause. Le psychorigide craint de voir son monde s’écrouler à la moindre entorse faite à ses habitudes, ses valeurs ou ses croyances.
        "C’est comme ça et pas autrement« .
         »Les petits pois sont rouges, c’est ce que j’ai appris depuis que j’étais petit(e), donc ça ne peut qu’être vrai".


        • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 5 avril 2010 12:44

          Et :
          « Ne touchez pas au bouclier fiscal ».


        • lapinblanc 5 avril 2010 15:27

          Je suis d’accord avec vous car on fini par galvauder ce mot ..

          Au côté psychorigide, on peu rajouter une recherche de toute puissance démesurée, la rationalisation des émotions et affects, sa volonté de mettre dans des cases ....
          Le tableau est vaste !


        • Fergus Fergus 5 avril 2010 14:29

          Je le regrette pour moi-même, pour ma famille et pour mes concitoyens, mais je suis au regret de dire que je suis totalement d’accord avec les précédents intervenants.


          • Lisa SION 2 Lisa SION 2 5 avril 2010 19:54

            Bonjour,

            " un enfant sur 156 est atteint d’autisme et pourtant, selon le corps médical, seulement un enfant sur 15 000 serait suivi pour cette pathologie » Ben, évidemment, s’ils étaient tous suivis, on aurait personne au gouvernement !


            • paul 5 avril 2010 23:18

              Le qualificatif d’autisme est donc en général un faux-sens , même appliqué à notre président .
              Pourtant , avec une recherche comme « profil psychologique de sarkozy », on obtient une documentation abondante , tant le personnage se prête bien à toutes les analyses .
              Une définition parait bien lui convenir , celle de pervers narcissique : c’est un psychopathe bien
              intégré socialement , souvent très ambitieux ...
              La question que l’on peut se poser , comment une majorité d’ électeurs a pu choisir ce personnage comme président  ? la vacuité de l’ offre politique de cette époque sans doute ....

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