Autriche-Italie : 0,5 à 1
Le nouveau second tour de l’élection Présidentielle en Autriche s’est donc soldé par la victoire de l’Européiste Alexander Van der Bellen face au représentant du parti « d’extrême-droite » FPO Norbert Hofer. Mais en Italie, le Référendum sur la modification de la constitution s’est soldé par une nette victoire du NON, amenant Matteo Renzi le premier ministre italien à démissionner. Quelles leçons en tirer pour les futures élections prévues en France et en Europe en 2017 ?
Concernant l’Autriche, tout d’abord, il faut se souvenir que le second tour de la présidentielle avait été annulé en mai 2016 suite à des « irrégularités », les bulletins par correspondances (méthode utilisée pour la première fois) ayant été ouverts sans véritable contrôle et les deux candidats étant à 50-50. L’élection prévue à nouveau en octobre avait dû être reporté suite à un problème de bulletin. Mais cette fois le verdict des urnes semble clair, Norbert Hofer a reconnu sa défaite mais fait tout de même 46,5 % des voix, alors que l’ensemble de la classe politique et des médias ont fait barrage contre lui.
Rappelons que cette situation où les deux partis du centre-droit et du centre-gauche ont été éliminés dès le premier tour et où les deux candidats présents, écologiste et droite extrême est inédite et prouve que la politique suivie par les partis de gouvernement (les deux gouvernent au sein d’une grande coalition) est désapprouvée par une bonne partie de la population (voir http://www.christophebugeau.fr).
Quant à Matteo Renzi, il a largement perdu son pari et son référendum, le non l’emportant à près de 60 % ! Il avait été clair par avance et avait annoncé son retrait en cas de défaite d’où sa démission. Il est probable que le projet de constitution permettant de facto de stabiliser la pouvoir dans les mains des partis centristes européens a fait l’objet d’un rejet clair, tout comme la politique de Matteo Renzi.
Désormais, le mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo (qui a obtenu la mairie de Rome lors des dernières élections municipales) est clairement en « embuscade » et va demander la tenue d’élections anticipées. Il n’est pas certain qu’il les obtiennent mais les prochaines législatives sont en 2018 et le gouvernement mis en place sera peut-être un gouvernement technique. Quoi qu’il en soit, les partis de gouvernement sont dans une situation difficile et les italiens dont les banques sont elles aussi dans une situation difficile, veulent clairement du changement !
Quant au reste de l’Europe : la conclusion est nette, avec un nouveau référendum montrant le rejet du système actuel, après le Brexit de juin dernier, et des élections en Autriche qui dès le premier tour avaient écartées les partis de gouvernement, il y a décidément un vent nouveau qui souffle sur le vieux continent, et l’élection de Trump ne peut que le renforcer.
Or, des élections sont prévues l’an prochain en Allemagne et en France (dans les deux cas Présidentielles et Législatives) et aux Pays-Bas (législatives). Au vu de l’évolution en Europe des surprises pourraient bien avoir lieu : si en Allemagne Angela Merkel semble toujours favorite, les résultats électoraux en septembre dernier d‘Alternative Fur Deutchland en Poméranie où il a devancé le parti de la chancelière (pourtant élue de la Région), prouve que tout n’est pas joué d’avance !
Aux Pays-Bas, Geerts Wilders, président du parti « populiste » du PVV souhaite pour sa part un référendum sur une sortie de l’Union Européenne et de l’Euro. Mais avec 10 % des députés, il faudrait qu’il fasse un saut quantitatif important.
Pour la France, la présidentielle est désormais une inconnue : le Président sortant ne se représente pas, ce qui est une première sous la V° République, le favori de la primaire de la Droite, Alain Juppé, a été éliminé laissant la place à François Fillon dont le programme économique et social sera difficile à faire passer auprès de nombreux français de droite comme de gauche !
La présidentielle est désormais un jeu ouvert quel que soit le candidat qui représentera le PS. Mais quel que soit le résultat, il sera difficile de gouverner : si Marine Le Pen venait à être élue, elle ne pourrait bénéficier d’une majorité à l’assemblée et si François Fillon venait à être élu, il est possible qu’il soit obligé de faire alliance avec le PS pour gouverner et avec son programme, c’est la France qui serait dans la rue ! Et n’oublions pas qu’un troisième larron peut toujours s‘inviter au bal !
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