Aux gendarmes, Citoyens !

Le traité de Rome rejeté par référendum qui s'expatrie à Lisbonne pour s'y faire maquiller et se voit ratifié par les représentations nationales ;

Sur la nécessaire réforme de la finance, un projet de loi concocté dans l'opacité des officines. Le résultat ? Pas plus de scission fonctionnelle que de cure d'amaigrissement pour des banques trop obèses pour ne pas tuer leur écosystème. Un texte qui aurait été élaboré des des pré-pantouflards chez des banquiers pour des banquiers n'aurait pas pu recevoir plus grande dose d'édulcorants ;

Sur le mariage et l'adoption par des couples homosexuels, après un travail en commission bâclé et partisan ne démontrant que le sectarisme des gens en place, après des tergiversations et volte-face sur le droit à la conscience des Maires, le pouvoir nie et méprise ostensiblement un million (ou plus) de personnes qui manifestent contre ce projet, organise le black-out médiatique et le mensonge d'état. Puis il organise un débat parlementaire supersonique avec des séances nocturnes à répétition à l'Assemblée pour assommer toute tentative de contestation. Il interdit en dernière minute une manifestation pacifique au profit d'un groupuscule issu d'un des lobbys auquel il s'est lui-même asservi. Dernier épisode en date : Le CESE saisi d'une pétition de 700 000 français sur le sujet demande par son Président au Gouvernement les arguments qui lui permettent de rejeter cette demande de saisine. Pauvre CESE qui aurait enfin eu l'occasion d'exister et qui par veulerie retourne à sa nihilitude (néologisme que je crée sans vergogne ce jour, après normalitude qui venait en écho à bravitude), certes en lançant le sujet de substitution de la famille sans calendrier ni objectifs. A tous ceux qui y conserveront la jouissances des avantages supposés acquis, je citerai l'Apocalypse 3, 16 « Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche » ;

Je ne fais qu'évoquer les piteuses manœuvres sur le non-cumul des mandats, c'est encore en cours.

Aux larmes, Citoyens !

La démocratie transformée en simulacre lors de ces grand-messes médiatiques qui tiennent dorénavant lieu de lien social. Ce lien social n'existe plus parce que trop peu de personnes se soucient du bien commun, de la chose publique. Mais cela ne fonctionne pas, bien sûr. Le pouvoir n'est certes pas seul en cause dans ce désastre, le matérialisme consumériste, égoïste et jouisseur est vraisemblablement tout aussi coupable. Oui, le délitement de la démocratie est une bien triste et désepérante nouvelle.

Aux alarmes, Citoyens !

Bien sûr, il faut tirer ces sonnettes d'alarme ! Il faut alerter tout ceux qui s'illusionneraient encore sur un niveau prétendument acceptable de démocratie où nous nous situerions. Nous pouvons faire mieux que la Corée du Nord, par exemple. C'est pour tirer ce signal d'alarme que j'écris, pour dire qu'il faut recréer cette communauté d'intérêt autour de l'idée de démocratie actuellement exsangue dans les faits. Il faut que par osmose cette communauté de citoyen grandisse et prenne conscience des enjeux, des menaces et de l'impérieuse nécessité de se mobiliser.

Aux vacarmes, Citoyens !

Le bruit des touches qui s'enfoncent rageusement sur mon clavier, les clicks de ceux qui me liront, vous me direz que ce n'est pas un bruit bien assourdissant. Mais je serai aussi le 24 Mars à Paris, et je compte y abîmer mes cordes vocales. Je n'y serai pas seulement pour la manifestation contre le Mariage et l'adoption par des couples homosexuels, j'y serai aussi pour y dire que dans la lutte contre les déficits, le déficit démocratique doit aussi être pris en compte, il n'est pas moins important que les déficits publics. Ce vacarme, je vous invite à vous y joindre, mais aussi à en susciter de nouveaux et à en partager d'autres pour préserver ce qui reste de notre démocratie : un peu de liberté de pensée et d'expression, et aussi bien sûr regagner le terrain que nous avons perdu : une république irréprochable, impartiale et respectueuse du peuple, où les élus et l'état seraient au service de l'intérêt public et des citoyens. Toutes les occasions où le pouvoir tente de passer en force, au mépris de l'esprit de la démocratie, doivent devenir des occasions de faire savoir que les Citoyens ne sont pas dupes et n'approuvent pas ces façons. Le pouvoir, malgré ses volontaires cécité et surdité, sera obligé un jour de nous voir et d'entendre nos vacarmes.

Et si cela ne suffit pas, il restera aux armes, Citoyens.