AUX SOURCES DU NIL : Les nouvelles aventures de Stanley et Livingstone
Personne ne saura jamais vraiment ce que se sont dit David Livingstone (1813-1873) et Henry Stanley (1841-1904) en se retrouvant sur les rives du lac Tanganyika, dans l’actuelle Tanzanie, le 10 novembre 1871. Depuis des années, Livingston, médecin de son état, explorait l’Afrique centrale afin de trouver la source du Nil. Sans nouvelles de lui, la Royal Geographical Society et le journal à sensation New York Herald organisèrent une expédition pour le retrouver. Ce fut Stanley, journaliste de profession, qui fut choisi pour cette mission. En voyant venir vers lui, à l’entrée d’un village, un homme blanc et âgé, coiffé d’une casquette délavée et vêtu d’une vieille veste et d’un pantalon en tweed, Stanley lui aurait posé cette question devenue légendaire : « Doctor Livingstone, I presume ? »
Les deux hommes se lient d’amitié et Stanley restera quelques mois aux côtés de Livingstone à explorer, sans relâche, le continent africain, à la recherche des sources du Nil. Stanley finira par retourner en Europe en 1872, laissant Livingstone à sa quête inachevée. Fatigué et malade, le docteur explorateur décèdera à 60 ans de malaria et de dysenterie le 1er mai 1873, au village de Tshitambo, près du lac de Bangwelo (actuelle Zambie), où ses porteurs l’avaient amené en civière.
On sait que grâce à Livingstone, de grands progrès ont été réalisé en matière de lutte contre les maladies tropicales, notamment avec le développement de l’usage de la quinine, ancêtre de la chloroquine. On sait aussi que Stanley, par sa médiation et ses explorations, a ouvert la voie au colonialisme européen, avide des richesses du continent noir. Léopold II, roi de Belgique et Prix Nobel d’esclavagisme, lui en aura été reconnaissant à vie.
Plus de 150 ans plus tard, c’est le monde entier qui a été colonisé. Colonisé par un virus aux vertus paradoxales sans équivalent dans l’histoire de l’humanité. D’une contagiosité banale (0,01% de la planète infectée), d’une létalité très faible (0,02% des cas recensés décédés), inquiétant principalement les personnes âgées ou à comorbidités sévères (diabète, obésité, hypertension), il a mis la moitié du monde en stand-by pendant toute une année et fait parler de lui sans discontinuer dans les médias du monde entier.
Le monde médical et le monde journalistique ont littéralement sorti leurs peintures de guerre dès l’apparition du microbe, et les tambours de l’information ont résonné aux quatre coins de la planète à en réveiller les morts. Si Stanley et Livingston étaient encore de ce monde, ils n’auraient, au vu de leur tempérament, qu’une seule idée en tête : explorer ce mystère de fond en comble et en livrer les clés à leurs maîtres en cosignant peut-être, pour la galerie, un livre qui s’intitulerait : « Aux sources de la Coronafolie : les nouvelles aventures de Pfizer et Reuters. »
Les crises prennent souvent fin, nous enseigne l’histoire, quand les intérêts des uns s’emboîtent dans les intérêts des autres et que le problème posé engendre lui-même sa solution, satisfaisante pour les diverses parties en présence. Si l’on met de côté les peuples, qui n’ont que rarement voix au chapitre, il s’agit neuf fois sur dix d’intérêts politiques ou économiques. A l’heure ou certaines multinationales brassent davantage de richesses que l’empire Inca à son apogée et étendent leur influence par-delà les mers et les océans, la question des pays – comme celle des peuples – ne mérite même plus d’être posée. Les Grands de ce monde ont autre chose en tête que de perdre leur temps à pinailler sur des histoires de frontières et de partage du monde, quand l’heure est la pêche au gros et au développement durable d’un modèle économique pour lequel la crise du coronavirus fait office de passage obligé.
En cas d’échec, ce serait le retour en fanfare des peuples vitupérant et des nations souveraines, capables de désobéir aux injonctions du bon sens universel qui leur intime l’ordre confraternel de cesser, une bonne fois pour toutes, de se poser trop de questions et de continuer à consommer comme si de rien n’était. En cas de succès, ce serait l’avènement du nouveau Reich millénaire, régnant par la modernité et la frénésie de bien-être sur un orphelinat géant de sept milliards de galériens apatrides, ramant ensemble et le cœur en joie vers le nouvel Eldorado des gadgets Biotech, de la monnaie dématérialisée et de la jeunesse éternelle.
Trois enjeux ont très rapidement émergé du chaos engendré par la migration du virus d’Orient en Occident, au printemps 2020 :
- Un enjeu journalistique : comment informer (ou désinformer) ;
- Un enjeu médical : comment soigner (ou ne pas soigner) ;
- Un enjeu économique : comment réparer (les dégâts provoqués) et gagner de l’argent par la même occasion.
Une courte enquête sur Internet aurait suffi à n’importe quel journaliste pour tirer sur ces trois ficelles et s’apercevoir qu’au bout de la corde se trémoussait un seul et même cerf-volant : celui des intérêts opaques et des éternelles luttes de pouvoir entre des masses atrophiées par la bêtise, l’ignorance et la peur et ceux qui les gouvernent vraiment. Une histoire simple et banale où ce ne sont pas tant le mensonge et la vérité qui s’affrontent, mais plutôt la réalité et le déni de réalité dans lequel cherche à nous enfermer le narratif politico-médiatique qui entend faire main basse sur notre appréhension du réel.
Dr Pfizer et Mr Reuters
James C. Smith est né en 1959 dans le Kentucky. C’est un homme d’affaires américain dont le nom ne dit rien à personne et qui a commencé sa carrière comme simple journaliste, à l’instar de Stanley. En janvier 2012, pourtant, il a été nommé PDG de Thomson Reuters et il est aujourd’hui encore Chairman of the Thompson Reuters Foundation. Pour ceux à qui cela aurait échappé, l’agence Reuters est l’une des trois plus grandes agences de presse au monde et c’est elle qui inonde, au quotidien, les salles de rédactions de dépêches et d’articles repris souvent au mot près par les journalistes de la planète entière. Si Reuters, donc, dit qu’un pays croule sous les morts du coronavirus, c’est que ce pays, de facto, croule sous les morts du coronavirus. Le 22 décembre, Reuters a ainsi donné le ‘la’ aux journalistes européens friands de Sweden-bashing en publiant un article intitulé : « Sweden to fast-track pandemic bill permitting wider shutdown. » Au menu de l’article, du bonheur en barre pour les adeptes des confinements, des masques et des restrictions à gogo : « Sweden registered 22,319 new coronavirus cases since Friday, Health Agency statistics showed on Tuesday. It was the highest weekend figure since the start of the pandemic and compared with 20,931 cases recorded in the corresponding period one week ago. »
Si Reuters avait choisi un autre narratif, appuyé sur les statistiques de mortalité officielles, voilà ce que ça aurait pu donner : « A la date du 11 décembre 2020, la Suède comptait 89 491 décès toutes causes de morts confondues, soit moins qu’en 2018, 2017, 2016, 2015, 2013, 2012 et 2010. La crise du coronavirus a-t-elle été aussi meurtrière qu’on le dit ? »
Mais ce n’est pas tout. L’agence Reuters, comme sa consœur l’AFP, s’est doté d’un service de fact-checking bigrement réactif, dont tous les journalistes, trop paresseux pour croiser leurs sources ou enquêter plus en amont des chutes, s’emparent dans la minute. Et qu’est-ce qu’on fact-checke chez Reuters ? Un peu toujours les mêmes choses à vrai dire, au point que ça en devient lassant. Non, le Sars-Cov-2 n’est pas une arme chimique à base de virus HIV. Non, l’hydroxychloroquine n’est pas un traitement éprouvé contre la maladie. Non, le fait qu’en Ouganda, la population ait eu un large accès à ce traitement n’explique pas la faible mortalité. Non, le fait que les hôpitaux de Liverpool soient vides ne signifie pas que le coronavirus n’y sévit pas. Non, le vaccin Pfizer n’a pas d’effets secondaires délétères. Non, les études préliminaires n’aboutissent pas à montrer que le vaccin est inefficace.
Si le journaliste Reuters et le docteur Pfizer se rencontraient aujourd’hui comme Stanley et Livingstone en leur temps, nulle doute qu’une poignée de main franche et cordiale acterait leur amitié, tant leur vision du monde et leurs objectifs semblent s’accorder. Pfizer, pour rappel, est l’une des trois plus grandes entreprises pharmaceutiques au monde et la campagne de vaccination saluée par la presse du monde entier, nourrie aux dépêches de l’agence Reuters, lui rapportera en 2021 un pactole tel que ses actionnaires pourront envisager, pour de vrai, une vingtaine de voyages touristiques dans l’espace à bord du Virgin Galactic de Richard Branson.
Pfizer a souvent eu du nez dans ses aventures médicales. On lui doit le Xanax, le Lipitor et surtout le Viagra qui lui a rapporté 24 milliards de dollars de recettes entre 2003 et 2016, avant que d’affreux prédateurs ne viennent menacer son empire et réactiver son pire cauchemar : l’expiration du brevet et l’apparition de génériques échappant à son contrôle. Tout comme Reuters, Pfizer a su prendre le train en marche et sauter sur l’occasion offerte par la pandémie de coronavirus. L’entreprise s’est positionnée rapidement dans la course aux vaccins, avec une seule et unique peur, que le virus ne se débine ou que les gens cessent de flipper avant que le vaccin ne soit prêt. Grâce à l’aide de Reuters et de gouvernements complaisants résolus à tenir leurs populations le plus longtemps possible, le pari est en passe d’être gagné.
Il aura fallu, pour cela, batailler ferme contre les traitements de charlatans comme l’hydroxychloroquine et faire oublier certains dossiers fâcheux comme l’histoire du traitement expérimental administré à des enfants nigérians en 1996 à la suite d’une épidémie de méningite. Aucun média, récemment, n’a remis le sujet sur la table et il valait sans doute mieux pour la confiance dans le vaccin. Sur les deux-cents enfants ‘soignés’ par Pfizer au Nigéria en 1996, onze, officiellement, seraient morts et de nombreux autres auraient développé des anomalies physiques ou mentales. Soucieux de s’épargner la mauvaise presse des tribunaux, Pfizer a préféré, en 2009, aligner 75 millions de dollars pour acheter définitivement le silence des familles.
Mais alors si notre ‘journaliste’ James C. Smith, né en 1959 dans le Kentucky, est le Henry Stanley de notre histoire, qui donc est le docteur Livingstone ? Et bien il s’agit du même James C. Smith, membre depuis 2014 du Board of Directors de Pfizer ainsi que l’annonçait alors très sobrement un communiqué de presse de l’époque :
“Pfizer Inc. today announced the election of James C. Smith to its Board of Directors, effective immediately. Mr. Smith also was appointed to the Corporate Governance and Science and Technology Committees of Pfizer’s Board.
We are pleased to have Jim Smith join Pfizer’s Board of Directors. He brings leadership and operational and international business experience to Pfizer’s Board, and will be an excellent asset to the company,” stated Ian Read, Pfizer’s Chairman and Chief Executive Officer. “The addition of Jim to our Board helps ensure that Pfizer will continue to benefit from a breadth and variety of experience.”
De l’effondrement des nations au néocolonialisme
Sur fond de pandémie moderne comme naguère sur fond d’exploration coloniale, le journalisme intègre, comme on le voit, emboîte le pas à la médecine intègre. Un remède incertain à quatorze euros la dose développé en urgence pour sauver la planète des confinements à répétition et des muselières à longueur de journée, voilà le deal passé dans les coulisses entre un faiseur de peur (Reuters) et un faiseur de vaccins (Pfizer), par l’intercession courtoise et discrète d’un homme intègre opérant en toute impunité au carrefour des deux mondes.
Pendant que tous les regards sont braqués sur Bill Gates, aimant magnétique de tous les fantasmes et paratonnerre idéal à la foudre complotiste, c’est un profil presque anodin qui, semble-t-il, aura servi de cheville ouvrière à la grande tartufferie médico-médiatique de 2020. On pourrait ajouter, en poussant le bouchon et les révélations encore un peu plus loin, que les copinages vont vraisemblablement beaucoup plus loin. Car James C. Smith, né en 1959 dans le Kentucky, est aussi un membre du Forum Economique Mondial, où l’on réfléchit, depuis des mois, à la façon de procéder à la fameuse Grande Réinitialisation. Extrait du manuel de survie de Klaus Schwab, tête pensante et directeur du Forum Economique Mondial :
‘‘ Nous ne pouvons pas savoir à quoi ressemblera le monde dans dix mois, encore moins dans dix ans, mais ce que nous savons, c’est que si nous ne faisons rien pour réinitialiser le monde d’aujourd’hui, celui de demain sera profondément touché. Dans la Chronique d’une mort annoncée de Gabriel Garcia Marquez, un village entier prévoit une catastrophe imminente, et pourtant aucun des villageois ne semble capable ou désireux d’agir pour l’empêcher, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Nous ne voulons pas être ce village. Pour éviter d’en arriver là, nous devons sans tarder mettre en route la Grande réinitialisation. Ce n’est pas un bonus mais une nécessité absolue. Ne pas traiter et réparer les maux profondément enracinés de nos sociétés et de nos économies pourrait accroître le risque, comme tout au long de l’histoire, d’une réinitialisation finalement imposée par des chocs violents comme des conflits et même des révolutions. Il nous incombe de prendre le taureau par les cornes. La pandémie nous donne cette chance : elle représente une fenêtre d’opportunité rare mais étroite pour réfléchir, réimaginer et réinitialiser notre monde.’’
Le Forum Economique Mondial, par l’intermédiaire de son site Internet, a déjà donné son feu vert à la vaccination de masse. On y lit en conclusion d’un article du 17 décembre : « Comme tout médicament, les vaccins présentent des effets indésirables. Le tout est de peser l'analyse risque-bénéfice. Au cours des prochains mois, vous aurez le choix simple entre vous protéger, protéger vos proches et la communauté d'une maladie hautement transmissible et mortelle, et quelques jours de désagrément. » Un non-choix, on l’aura compris, pour tous ceux qui voudront continuer l’aventure du néo-colonialisme global du 21ème siècle. Pour les autres, la suite se jouera sans eux, comme à toutes ces époques où l’étau de l’histoire s’est révélé irrésistible.
Personne n’avait demandé au paysan de 1914 s’il voulait aller à la boucherie pour quatre ans. Personne n’avait demandé aux Juifs de 1940 ce qu’ils pensaient, entre autres réjouissances, du port de l’étoile jaune. Personne, déjà, n’avait demandé aux Noirs ou aux Amérindiens s’ils étaient d’accord pour devenir des colonies d’exploitation. Personne ne nous demandera, en 2021, de consentir ou non à la fable futuriste qu’on projette devant nos yeux depuis bientôt dix mois. Oui, la menace est là. Oui, elle est gravissime. Oui, il faut tout fermer. Oui, il faut se vacciner. Oui, il faut nous faire confiance. Non, il ne faut pas partager cet article.
https://www.zonebourse.com/barons-bourse/James-Smith-4390/biographie/
https://fr.reuters.com/article/idUSKBN28W1HJ
https://www.statista.com/statistics/525353/sweden-number-of-deaths/
https://www.bloomberg.com/profile/person/5634987
https://www.weforum.org/people/james-c-smith
https://www.youtube.com/watch?v=BxbBESz2jEU
https://fr.reuters.com/article/idFRKCN1SE1FW-OFRBS
https://www.pharmaadvancement.com/pharma-news/james-c-smith-elected-to-pfizer-s-board-of-directors/
https://fr.weforum.org/agenda/2020/09/covid-19-la-grande-reinitialisation/
https://fr.reuters.com/article/idUSKCN2512A7
https://www.reuters.com/article/uk-factcheck-uganda-idUSKBN26L2KW
https://www.theguardian.com/business/2010/dec/09/doctors-fought-save-lives-pfizer-drug
https://www.pfizer.com/people/leadership/board-of-directors/james_smith
28 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON