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Avec les CDD, l’intérim et la sous-traitance, la souplesse est déjà là... au préjudice des faibles

Sortons de l’hypocrisie du débat actuel sur la souplesse de l’emploi en france

On se pose en ce moment la question de savoir s'il faut oui ou non plus de flexibilité en France pour sauver l'emploi (voir par exemple le débat sur ce sujet sur Newsring). Mais, la question est mal posée, car nous avons déjà la flexibilité en France, mais une mauvaise flexibilité.

En effet, comme le contrat de travail dit CDI est trop rigide, et largement inadapté à ce qu'est devenue la réalité économique, il a été contourné et ce de trois façons :

- d'abord bien sûr au travers de la prolifération de CDD, qui représentent maintenant quasiment le statut normal à l'embauche,

- ensuite avec l'intérim, qui est la version dégradée des CDD : quand l'entreprise a un besoin trop fluctuant, et qu'elle trouve les CDD trop rigides encore, elle recourt à l'intérim, et c'est auprès des entreprises d'interim que les CDD sont signés. Les entreprises d'intérim se trouvent ainsi amortir les aléas en agrégeant les besoins de leurs clients,

- enfin avec l'externalisation croissante : là l'entreprise achète seulement des produits et des services, et laisse ses sous-traitants ou ses fournisseurs faire face au problème social

Donc la souplesse et la précarité sont là. En fait elles se sont répandues pour protéger une forme d "élite du salariat" qui bénéficie des CDI et qui constitue le gros des bataillons des syndicats. Elles sont aussi l'expression d'une sorte de démission des dirigeants (économiques et politiques) qui n'ont pas voulu affronter le problème et l'ont contourné.

La question en France n'est donc pas plus ou moins de souplesse, mais d'inventer un nouveau cadre social, plus juste et recouvrant la majeure partie des situations, tout en préservant la souplesse actuelle, ce afin de protéger les plus faibles qui sont les victimes du système actuel.

Arrêtons de laisser le débat monopolisé par d'une part les dirigeants des grandes entreprises, et d'autre part des représentants syndicaux qui parlent au nom uniquement des CDI....

Il est plus que temps d'avoir collectivement et individuellement le courage en France de sortir de l'hypocrisie ambiante. C'est à cette condition que se créeront de nouvelles solidarités et que nous sortirons du climat de défiance actuel.

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9 réactions à cet article    


  • jpm jpm 11 janvier 2013 13:44

    Assez d’accord avec le point de vue de l´auteur... la précarité et la flexibilité sont déjà imposées depuis longtemps aux nouveaux entrants sur le marché du travail... c´est à dire aux jeunes. Il est donc très hypocrite de la part des travailleurs surprotégés que ce sont les syndicats ne pas intégrer ce fait de société.

    Une proposition intéressante de contrat de travail universel avait été faite par François Bayrou pendant la campagne et je me permets de redonner le lien vers l´article que j´avais écrit á l´époque sur le sujet.

    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/bayrou-pour-un-contrat-de-travail-110915


    • Robert Branche Robert Branche 11 janvier 2013 13:47

      Oui François Bayrou a souvent eu des idées justes, mais n’a pas su se donner les moyens de les mettre en oeuvre. C’est aujourd’hui un homme seul...


    • Robert GIL ROBERT GIL 11 janvier 2013 13:49

       Il faut un travail qui permette de vivre et non de survivre, un travail qui concilie vie familiale et vie professionnelle, un véritable droit au travail avec de véritables protections sociales, un véritable droit au travail avec un véritable droit à la formation…etc, etc, a mile lieu de ce que veut le Medef !

      voir : UN TRAVAIL DECENT POUR TOUS, PARTOUT !


      • realTMX 11 janvier 2013 13:54

        Ras le bol de ces discours pro-Patron. Ce n’est pas le CDI qui est rigide mais les profits que veulent faire les Actionnaires, véritables parasites de notre société.

        Ce qu’il faut faire, c’est diminuer le temps de travail sans diminuer le salaire afin que plus de personnes puissent trouver un emploi. Une 6ème semaine de congés payés voire 8 semaines ainsi qu’une durée de travail de 30h / semaine seraient un bon début.

        Il y en a marre de ces patrons de grosses boites et de ces actionnaires qui volent l’argent durement gagné par les salariés. Les charges sont soient-disant trop importantes mais il ne faut pas oublier que ce sont des cotisations sociales qui permettent à notre système social de continuer à fonctionner.

        Si on arrêtait de donner de l’argent au MEDEF, premier assisté de France, on trouverait de l’argent pour financer tout ce dont on a besoin.

        La priorité, aujourd’hui, c’est de faire passer en tête les intérêts des salariés au détriment de ceux des actionnaires et du patronat.


        • Inquiet 11 janvier 2013 15:17

          Est-ce qu’on parle du CDI parce que les syndicalistes sont en CDI, ou parce que sans CDI on ne peut pas vivre tout simplement ?


          Il est évident qu’un capitaine sans bateau ne peut pas naviguer, et qu’un syndicaliste sans emploi ne peut pas représenter des employés.
          Facile, ensuite de critiquer une représentativité des syndicats intimement liée au fait d’être en CDI.

          Mais le plus grave, c’est que sans CDI on ne peut pas vivre « normalement ».

          Ce n’est pas travailler à plein temps que les gens souhaitent avoir, c’est tout simplement vivre voir survivre.

          Paradoxalement, le fait de demander à travailler en CDI c’est justement parce qu’idéologiquement le lien n’est pas rompu avec l’idée qu’il faille travailler beaucoup pour être bien rémunéré, et que les gens ne veulent pas apparaître comme des assistés.


          • Robert Branche Robert Branche 11 janvier 2013 15:28

            Je crois que j’ai été insuffisamment précis dans mon propos : effectivement le CDI doit être la règle, et non plus l’exception, mais un CDI qui n’est pas aussi rigide qu’aujourd’hui... car sinon les CDD, l’intérim et la sous-traitance resteront la règle.

            Et je crois que le fait que les représentants syndicaux bénéficient de situation personnelle protégée (ce n’est pas un reproche, mais juste un constat) risque de les pousser à prendre des positions maximalistes, en sous-estimant l’amélioration qu’un nouveau CDI modifié et assoupli représenterait pour la plupart, cad ceux qui ne sont plus ou pas en CDI

          • TSS 11 janvier 2013 17:57

            En 1960 la France a 45 millions d’habitants peu de machines= plein emploi !

            En 2013 la France a 65 millions d’habitants ,tout est automatisé ou peu s’en faut ,sans

            oublier la concurrence des pays émergents, on peut donc retourner le problème

             dans tous les sens ,il n’y aura plus jamais de travail pour tous... !!


            • TSS 12 janvier 2013 09:24

              CHEREQUE leche train du patronat remplacé par ,PIERRON ,leche boulles du patronat !!

              Elle est belle la CFDT... !!


              • ArnaudB ArnaudB 3 avril 2014 14:29

                Vous avez raison sur certains points mais je trouve que vous y allez un peu fort tout de même en qualifiant l’intérim de « version dégradée » du CDD. Il arrive que des personnes soient volontaires pour effectuer des missions en intérim, ce qui leur laisse une certaine flexibilité.

                Ce site n’a pas été évalué

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