Avec les travailleurs de Ford, PSA, Renault, Sanofi, Arcelor Goodyear, etc
L'accord dit « pour l'emploi » signé le 11 janvier 2013 : par la CGC, la CFTC, la CFDT et le Medef en réponse aux souhaits du gouvernement est incontestablement un pas de plus vers le démantèlement du droit du travail. C'est une nouvelle étape qui renforcera la précarité des salariés avec la création des nouveaux CDI intermittents, tout en généralisant la mobilité et la flexibilité. des horaires et des salaires.
Ces dispositions visent surtout à rendre plus difficile la possibilité pour les travailleurs de contester les licenciements et la modification des contrats de travail.
Ces accords « emplois-compétitivité » négociés entre le patronat et certains syndicats sévissent déjà dans certaines entreprises. A Sevelnord par exemple (groupe PSA) ce marché de dupes, signé par les syndicats FO-CFDT-CGC, prévoit deux ans de gel des salaires, la perte de quatre jours de RTT, la suppression de jours de congés, une flexibilité accrue, la réduction de la prime d’intéressement et des majorations pour heures supplémentaires, la mobilité interne au site et externe dans PSA et même plus largement sous forme de prêt du salarié dans toute la région. Ceci n’empêchera pas la suppression de 1000 postes de travail en échange de la promesse de la non-fermeture du site ni la suppression de 8000 emplois sur tout PSA !
À l’heure où les confédérations syndicales se montrent bien incapables d’impulser la moindre action d’envergure contre les fermetures d'industries et les licenciements, il existe à la base un fort sentiment qu'il est plus que temps de riposter dans l'unité. C'est une question de solidarité au sein de notre camp social, c’est aussi une question d’efficacité. Pour changer la donne, nous avons besoin d'unir nos forces.
Il y a donc urgence à construire une mobilisation d’ensemble pour s’opposer à ces mauvais coups du gouvernement et du patronat, bref faire vivre ce vieux slogan « Tous ensemble » tant de fois scandé, depuis des lustres, et dont les directions syndicales ne veulent surtout pas entendre parler.
Cette mobilisation d'ensemble a déjà commencé par la rencontre très symbolique entre ouvriers en lutte de PSA et de Renault devant l’usine de Flins. Il y a aussi eu cette initiative d’ex-salariées des 3 Suisses, licenciées il y a quelques mois et qui ont créée une association « Les Licenci’elles » permettant de continuer leur bataille en popularisant un projet de loi interdisant les licenciements dans tous les groupes qui font des bénéfices.
Depuis des mois, par des manifestations ou des rencontres, des équipes militantes de boites en lutte affirment la nécessité de se coordonner à la base pour essayer de mettre en place un réseau de résistance. Le Collectif des Licenci’elles a déjà organisé une manifestation de plusieurs centaines de salariés le 29 janvier devant le ministère du Travail pour rappeler l’urgence et la nécessité de l’interdiction des licenciements. L’objectif était d’amorcer la construction d’une véritable coordination pour aider à la convergence des luttes.
Cette journée du 29 janvier a bien été un pas important vers des mobilisations conséquentes. Les PSA d’Aulnay ont tout d’abord rejoint les Virgin devant le magasin des Champs-Élysées. Il y avait aussi les Sanofi, les Candia, les Ford... Des délégations du Front de gauche, de Lutte ouvrière, EÉLV et du NPA ont également apporté leur soutien.
Dans la foulée, les salariés de Virgin, venus aussi des magasins de province se sont rendus au siège du groupe. Entre le Virgin et le ministère du Travail, Philippe Poutou a rencontré les salariés de la Banque de France qui luttent contre un plan de licenciement de 2 500 postes.. De l’autre coté de la Seine, les Sanofi, les Candia et les PSA sont allés retrouver les Goodyear, les Fralib, les Licenci’elles et les Faurecia pour présenter au ministère du travail un projet de loi contre les licenciements boursiers. Nathalie Arthaud, Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon étaient présents.
Tout de rouge vêtus. ambiance assurée par les Sanofi avec chansons et haka pendant qu’une délégation était reçue par un sous-fifre de Michel Sapin le Ministre du travail. Pas de surprise : pour lui et pour le gouvernement il faut dialoguer et l’accord Medef-CFDT-CGC-CFTC est la bonne solution.
Dans le même temps la grève reconductible à l’usine PSA d’Aulnay-sous-bois se poursuit contre la fermeture programmée du site. Il y a aussi des débrayages répétés et de plus en plus importants dans toutes les usines Renault contre le chantage de la direction qui ne laisse aux travailleurs que le choix entre « travailler plus pour gagner moins » ou être licenciés.
Depuis l'annonce de la fermeture du site d'Amiens, qui laissera sur le carreau 1200 emplois et des milliers d'autres induits dans la région et au delà, les Goodyear pourraient bien devenir le symbole et le catalyseur de toutes ces résistances ouvrières... Le 12 février, les salariés de dizaines d’entreprises victimes de plans sociaux iront manifester leur solidarité avec les Goodyear devant le siège social de Rueil-Malmaison de ces patrons voyous. Un mouvement surveillé de très près par la police qui craint, selon Le journal le Parisien, une radicalisation des luttes ouvrières.
Il s'agit donc ce jour là de frapper fort Le Collectif qui s'était rassemblé devant le ministère du travail le 29 janvier sera présent et manifestera auprès des travailleurs de Goodyear venus d'Amiens.Tous se regrouperont à 8h30, Avec les Ford, PSA, Renault, Sanofi, Arcelor Goodyear, etc. pour imposer l’interdiction des licenciements et refuser la fermeture du site d'Amiens !
Ce geste de solidarité envers les 1173 employés de l’usine d’Amiens Nord, qui apprendront officiellement ce jour-là la fermeture de leur site lors d’un comité central d’entreprise (CCE).nous pouvons tous le faire. Les salariés de dizaines d’autres entreprises — la plupart du temps des adhérents CGT — devraient rejoindre le mouvement. Philippe Poutou, du Nouveau Parti anticapitaliste a assuré de la présence des militants du Npa et LO et le FdG seront aussi présents.
Pour l’instant, les organisateurs assurent que la manifestation se fera uniquement devant le siège social de Goodyear… sans débordement dans la capitale, toute proche. Jean Mangin, de la CGT ArcelorMittal de Florange, qui fera le déplacement, prévient toutefois : « C’est vrai que dans ce genre d’action on ne sait jamais comment cela peut se passer. »
Ce combat de la classe ouvrière doit devenir la lutte de tous. Pour changer la donne, nous avons besoin de toutes nos forces. Il faut nous organiser au plan national pour interdire les licenciements (pas que boursiers) et les fermetures d'entreprises, sans hésiter à exiger leur réquisition afin de les placer sous le contrôle des salariés. Cela nécessite de s'en prendre à la logique du profit et à la propriété privée des grands moyens de production et au pouvoir d'une minorité qui gouverne l'État et l'économie en fonction de ses intérêts.
Et c'est d'autant plus important que se sentant menacé le patronat trouve des alliés inattendus contre les grévistes. Ainsi, comme le rapporte l'Humanité :
« Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, réserve ses flèches aux grévistes d’Aulnay, les accusant d’avoir des comportements « pas conformes à ceux de la tradition de la classe ouvrière », et Laurent Berger, qui vient de prendre la tête de la CFDT, ouvre, lui, plus largement encore la boîte à gifles contre les syndicats CGT de PSA et de Goodyear. « Ce sont des méthodes que je ne partage pas ! » lance-t-il, drapé dans sa dignité, à propos d’Aulnay »
Ces responsables syndicaux feraient mieux de s'en prendre à la direction de PSA et aux 200 cadres et agents de maîtrise des autres sites PSA appuyés par une centaine de vigiles de deux sociétés privées habillés en treillis et Rangers noirs. qu'elle a fait venir de Poissy et d'ailleurs pour tenter de mater la grève, renouant ainsi avec des traditions anciennes d'organisation de commandos anti-grève, vieille spécialité de Peugeot.
Et si certains de leurs adhérents se sont sentis menacés par les travailleurs d'Aulnay il faut se demander s'ils ne sont parmi ceux qui cherchaient à briser par la force et les menaces la grève des ouvriers. Bref ces chefs syndicalistes auraient mieux fait de soutenir les sept militants très actifs dans la grève qui ont été convoqués à la Sureté territoriale. Cinq sont menacés de licenciement et ont été mis à pieds immédiatement. Ils ont toute notre solidarité.
Rassemblement Mardi 12 février à 8h30 devant le siège social de Goodyear, 8 rue Lionel Terray, 92 Rueil Malmaison
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