Avers et revers de la médaille
Et dire que c’est en Corse qu’est né le plus illustre créateur de médailles : Napoléon Bonaparte. L'empereur a dit « On gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leur vertus ». Il a même ajouté que le mot « vertu politique » est un « non-sens ». Aujourd’hui, l’honneur et le mérite se bradent dans les antichambres ministérielles. On peut méditer sur cette pensée de Vauvenargues : « Les grandes vertus se perdent dans l’intérêt, comme les fleuves dans la mer ».
Il est tard ; ainsi qu'une médaille neuve la pleine lune s'étale… Ce soir, en regardant cette lune comparée par Baudelaire à une médaille neuve, je sais que chaque médaille a son revers, comme la face cachée de la lune, surtout lorsqu’elle est distribuée dans l’entre-soi politico-financier. José Artur a dit : « Ce n’est pas parce qu’on a un trou de balle qu’on mérite une médaille militaire ». On peut ajouter : « Ce n’est pas parce qu’on naît le cul dans le gâteau, qu’on mérite la légion d’honneur ». Un insigne rouge ou bleu à la boutonnière, c’est comme le mythe de la Rolex à cinquante ans. Il marque la réussite qu’il soit mérité ou pas. Aujourd’hui Le bracelet électronique a tendance à remplacer la Rolex. Il est moins visible que l’insigne de la Légion d’honneur mais sans doute plus mérité.
Des millions de décorations ornent les boutonnières des Français. Mais à l’hitparade des médailles, il y a les plus demandées : légion d’honneur, ordre du mérite, Arts et des lettres. Nous serions curieux de connaître le nombre des « grands enrubannés » qui ne doivent cette distinction qu’à une relation politique. Les Grands maîtres de la Légion d’honneur aiment accrocher des insignes aux boutonnières de leurs amis et de leurs adjuvants en politique. Lors de la promotion du 14 juillet 2008, Nicolas Sarkozy a décoré les artisans de son bonheur conjugal : Jacques Séguéla, entremetteur de son mariage et Nicole Choubrac, magistrate de son divorce avec Cécilia. Les présidents distribuent à tour de bras les plus hautes distinctions nationales à des « potes » du show-biz, des médias, du Droit sans oublier les PDG et les banquiers.
Médaille : Petit disque de métal, donné en récompense pour des vertus, des talents ou des services plus ou moins authentiques. C’est la définition donnée dans le dictionnaire du diable écrit par Ambroise Pierce en 1911.
« Chaque médaille raconte sa propre histoire, mais aussi celle de l’être humain qui l’a détenue ou qui la détient. L’art de la médaille est cet art, posé dans l’objet, que, progressivement, le médailliste va percevoir avec son âme. Il s’agit, d’abord, pour lui, de regarder la médaille, afin d’y voir la maîtrise de l’espace, la profondeur de la gravure, la qualité du dessin, le tracé des lignes. Puis, le médailliste en opère une lecture du doigt et une lecture du cœur, pour, en premier, discerner les différentes facettes de la médaille, car chacune donne une vision supplémentaire d’un espace de pure intensité mentale. En s’attardant un peu sur elles, le médailliste trouve qu’elles captent l’attention, en faisant vivre tout un lot de sensations lumineuses, et qu’elles communiquent à la fois espace et traces dans l’espace, en dévoilant tout un champ d’associations, toute une superposition de sens. Il est alors à même d’en ressentir toutes les vertus. En effet, la médaille est une perception accélérée de l’instant, qu’il faut lire et relire, pour l’aimer. La médaille appartient à la totalité sensible, entre intuition et attention et elle devient naturellement miroir de soi-même. Le médailliste est maintenant prêt à comprendre l’art de la gravure. » Tel est le lyrisme d’un marchand de médailles. Il faut le reconnaître : la médaille est un objet d’art inspiré. Et il ajoute : « Son lyrisme ramassé, sa célébration d’un charivari du vivant, sa complicité avec le temps permettent de fraterniser avec l’effleurement de l’affleurement artistique, mais aussi de s’en retrouver les dépositaires et les ambassadeurs, et, enfin, d’en apprécier, avec hédonisme, (recherche du plaisir et de la satisfaction de vivre), toutes les énergies. La médaille est de la sensibilité communicative, dont on ne peut se priver à une époque parfois ressentie comme trop technologique. La médaille grave dans les esprits… Et le médailliste devient son graveur spirituel, en faisant passer nombre de ses messages… La médaille est également espace pour rêver. L’être humain, qui a constamment besoin de trouver du sens et qui a besoin de relier les gens, les événements et les choses entre eux, va être touché par les liens durables, qui s’inscrivent dans une médaille, où la mémoire des dates importantes d’une vie reste éveillée. Dans le métal, l’être humain peut soudain voir son immortalité. La médaille lui donne une vision supplémentaire, tout en proposant une observation de la savante simplicité de la mise en scène, effectuée par le graveur, que ce soit dans le lieu le plus commun ou dans le lieu le plus exceptionnel. D’hospitalière, la médaille devient expression de reconnaissance et une sensation de reconnaissance. La médaille met en image du silence, pour lui en faire dire plus… »
Je m’arrête là mais l’auteur de ces extraits n’en finit plus de conceptualiser la médaille… Certes, il y a le silence des morts décorés. « Il s'est entraîné toute sa vie pour réaliser son rêve : une médaille, le monté des couleurs et La Marseillaise. Il a réussi : casque bleu tué à Sarajevo. » chantait Patrick Sébastien et en écho Charles de Leusse « Les champions de la liberté - Ont la médaille pour tout collier. » En marge des guerres, par temps de paix, « Des petites médailles d'écume blanche se détachent d'un bouillon et s'en vont à la dérive, au fil de l'eau… » écrivait Jules Renard. Une métaphore bien à propos. Darcos, un temps ministre inculte de la culture voulait donner des médailles aux élèves méritants. Il fallait conditionner les jeunes à travailler pour une médaille et non pour un salaire décent. Une idée olympique non reprise par son successeur. Si on n’a pas de médaille à distribuer, on peut lancer des slogans comme « Travailler plus pour gagner plus » car cela n’engage que celui qui l’entend. Il y a toujours un revers à la médaille. Les mauvais élèves pourraient être un jour affublés des oreilles de l’âne pour avoir préféré la musique de Delphes au pipeau ministériel.
Si vos enfants ont échappé aux médailles de Darcos, vous pouvez leur offrir celles en chocolat dont ils seront friands en période de fêtes. C’est bientôt Pâques et ils préfèrent sans doute les œufs. Toutefois dites leur bien qu’une médaille ne nourrit pas son homme, qu’elle a son revers politique et qu’on ne meurt pas pour elle, même si elle est religieuse. Pour ma part, je suis tenté de confectionner une poupée Vaudou pour l’épingler avec la médaille du cynisme et de l’hypocrisie. .
Nos politiques, lorsqu’ils arrivent au pouvoir qu’il soit national ou local, reçoivent et délivrent des médailles prestigieuses. C’est fou le nombre et la qualité des gens qui sont décorés... Depuis son arrivée aux affaires, Macron semble éprouver un malin plaisir à piquer les médailles sur les poitrines offertes. Beaucoup de salariés voudraient lui planter les aiguilles de la médaille du travail dans sa poupée Vaudou.
Prenons la légion d’honneur. Elle sert à récompenser des amis politiques et scellent parfois des services sans doute rendus lors de campagnes électorales. Une autre médaille est très prisée, c’est celle des arts et des lettres. Des gens qui n’ont jamais rien créé ni rien n’écrit la reçoivent. De plus en plus de Peoples et d'affairistes ont été récipiendaires de l'une ou de l'autre grâce à leurs amitiés politiques... Si on distribue chez nous tant de colifichets, c’est que d’aucuns en sont fiers et croient encore au prestige de la boutonnière. Avec le costume Smalto et la Rolex, la rosette rouge de la légion d’honneur et celle bleue de chevalier du de l’ordre du mérite sont du plus bel effet dans la Jet set politico-people.
Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française, a souvent remis des décorations à diverses personnalités. Cependant, certaines de ces remises de décoration ont été controversées. Pilier de la Françafrique, Robert Bourgi a reçu la Légion d’honneur des mains de Sarkozy en 2007. Cette décoration a suscité des critiques, car Bourgi était connu pour ses relations troubles et son rôle de porteur de valises entre la France et ses anciennes colonies africaines. Jacques Servier, l’inventeur du Mediator, a également été décoré par Sarkozy. Cette décision a été largement critiquée, étant donné les problèmes de santé publique liés à ce médicament. Hélie Denoix de Saint Marc, ancien déporté et officier putschiste en Algérie, a été fait Grand’Croix de la Légion d’honneur par Sarkozy. Ces exemples montrent que les remises de décoration peuvent parfois être controversées et susciter des débats sur les mérites réels des récipiendaires. La Légion d’honneur, censée récompenser des mérites éminents, peut parfois être épinglée au revers de personnalités sulfureuses. On a l’impression que les médailles sont le plus souvent des cadeaux faits à des courtisans.
Hollande n'a pas fait comme Nicolas Sarkozy en décorant, au début de son mandat, la juge qui s’occupe de son divorce, son bijoutier, son couturier et celle ou celui qui lui a présenté sa compagne actuelle. Il a toutefois fait sa distribution personnelle à son entourage politique. Nous en avons pris l’habitude, la légion d’honneur sert à récompenser les amis. Cadeaux du nouvel An ! Dans un autre ordre d’idées, François Hollande a décerné la Grand-Croix de la Légion d’honneur à Michel Rocard, saluant ainsi le « réformiste radical » pour ensuite faire une politique de droite et servir de marchepied à Macron. Cette distinction rappelle l’accolade entre François Mitterrand et Pierre Mendès-France lors de la cérémonie d’investiture du président socialiste en mai 1981. Mendès-France, homme politique intègre et rigoureux, avait les larmes aux yeux. Pourtant, Mitterrand, bien qu’étreignant ce qu’il y avait de plus honnête et rigoureux à gauche, n’a pas suivi cette voie dans sa politique. Il a dû opérer un virage de la rigueur en 1983, trahissant ainsi ses promesses. Depuis lors, Jospin puis Hollande ont affaibli notablement le parti socialiste et la gauche.
Macron vient de décorer Bernard Arnault qui, depuis 2017, a multiplié ses milliards tout en habillant Brigitte Macron avec des tenues de haute couture, chacune des sorties de la première dame est commentée comme dans un défilé de mode. Emmanuel Macron a remis la grand-croix de la Légion d'honneur au célèbre homme d'affaires devant de nombreuses stars internationales, dont Beyoncé et son mari Jay-Y et d'autres milliardaires dont Elon Musk. Bernard Arnault est l'homme le plus riche du monde avec un patrimoine estimé à 230 milliards de dollars, devant Elon Musk et ses 210 milliards de dollars, selon le classement Forbes. A-t-il été décoré pour son poids en euros ? Pour les tenues vestimentaires de Brigitte ? Parfois Macron décore dans le secret de l’Elysée. Le jeudi 16 février 2023, en fin d'après-midi, il a remis les insignes de la Légion d'honneur à l'Américain Jeff Bezos, 4e fortune mondiale (111,3 milliards de dollars fin 2022), de passage à Paris. L'événement, prévu depuis plusieurs semaines, ne figurait pas à l'agenda officiel et n'a été suivi d'aucun communiqué. L'Élysée avait-il peur d'un fâcheux télescopage le jour où des milliers de manifestants défilaient contre la réforme des retraites ? Seuls quelques invités triés sur le volet ont assisté à la réception. Beau joueur, le fondateur d'Amazon avait convié le patron de LVMH, Bernard Arnault, qui le devance désormais (1er, selon Forbes, avec 184,7 milliards de dollars) et qui a eu droit à la grande croix de la légion d’honneur un peu plus tard. En février 2022, Macron avait remis, dans le secret des alcôves élyséennes, les insignes de commandeur de l’Ordre national du mérite à la patronne de la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière est en poste jusqu’en 2027, date des prochaines élections présidentielles. Parmi les milliardaires, viendra sans doute le tour d’Elon Musk avant 2027.
Les médailles sont données à des industriels officiellement pour leurs réussites, à des politiques pour services rendus ou à rendre, et à des militaires pour tuer ou être tués. Les guerres sont des terrains d’exploits guerriers et de sacrifices des héros. Pour les exploits sportifs, les médailles ne manquent pas et bientôt vont avoir lieu des jeux olympiques à Paris. On se demande si l’on ne devrait pas créer une médaille de la corruption pour tout ce qui touche au choix d’un pays et à l’organisation d’événements sportifs, lorsque l’on voit une coupe du monde de foot attribuée au Qatar. Pourquoi ne pas attribuer les jeux olympiques d’hiver à l’Arabie Saoudite ?
Il est tard ; ainsi qu'une médaille neuve la pleine lune s'étale… Ce soir, en regardant cette lune comparée par Baudelaire à une médaille neuve, je sais que chaque médaille a son revers, comme la face cachée de la lune, surtout lorsqu’elle est distribuée dans l’entre-soi politico-financier. De même qu’offrir une médaille religieuse ne donne pas la foi, la légion d’honneur et la médaille du mérite national ne donnent pas la sainteté civile ou militaire. Et dire que c’est en Corse qu’est né le plus illustre créateur de médailles : Napoléon Bonaparte. L'empereur a dit « On gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leur vertus ». Il a même ajouté que le mot « vertu politique » est un « non-sens ». Enfin il a même admis que « l’on ne va pas chercher une épaulette sur un champ de bataille quand on peut l'avoir dans une antichambre. » Aujourd’hui, l’honneur et le mérite se bradent dans les antichambres ministérielles. Les grenouilles s’agitent autour du ruban rouge. On peut méditer sur cette pensée de Vauvenargues : « Les grandes vertus se perdent dans l’intérêt, comme les fleuves dans la mer ».
Des récipiendaires ont osé refuser « avec la plus grande fermeté » une médaille. Parmi eux, le dessinateur et auteur de BD Jacques Tardi. Il n’est pas un secret qu’il a des origines corses comme Napoléon. La Légion d’honneur lui a été attribuée mais il a voulu « rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit », a-t-il déclaré mercredi à l’AFP., ajoutant « J’ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier, que l’on venait de m’attribuer d’autorité et sans m’en avoir informé au préalable, la Légion d’honneur ! » Un bel exemple ! Marcel Aymé, écrivain prolifique, fait partie des célébrités ayant refusé cette médaille. Il déclara : « “Si c'était à refaire, je les mettrais en garde contre l'extrême légèreté avec laquelle ils se jettent à la tête d'un mauvais français comme moi et pendant que j'y serais, une bonne fois, pour n'avoir plus à y revenir, pour ne plus me trouver dans le cas d'avoir à refuser d'aussi désirables faveurs, ce qui me cause nécessairement une grande peine, je les prierais qu'ils voulussent bien, leur Légion d'honneur, se la carrer dans le train, comme aussi leurs plaisirs élyséens ».
Combien d’élus n’ont pas encore reçu leur légion d’honneur ? Qu’ils patientent, ils obtiendront le ruban de leurs rêves à la fin de leur mandat, pour la simple raison qu’ils sont des élus d’une majorité qui alterne. Nous espérons qu’un jour l’âne corse sera à son tour décoré car il a rendu plus de services que certains politiciens. D’aucuns nous diront qu’il vaut mieux recevoir et distribuer des rubans rouges que des pots de vin. Il paraît que parfois les deux vont de pair. Et dire que de valeureux soldats, des résistants, des hommes courageux ont reçu ces médailles qui sont devenues des colifichets. Nous comprenons le refus de Jacques Tardi qui est l’auteur d’albums sur la Première Guerre Mondiale et qui avait publié « Moi René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B » (Casterman), une œuvre très personnelle, basée sur le témoignage de son père, prisonnier en Allemagne.
Pour accompagner les lancées annuelles de médailles nationales, on pourrait s’inspirer des monnaies et médailles satiriques confectionnées jadis pour ridiculiser des monarques. Ces objets, souvent créés avec humour et ironie, offraient un moyen de critiquer le pouvoir en place. Pendant des périodes de conflits politiques, les républicains et les royalistes s’affrontaient à travers ces pièces. Elles étaient utilisées pour exprimer des opinions politiques et pour se moquer des dirigeants. Suite à la défaite de Napoléon III à Sedan, de nombreuses pièces et médailles satiriques ont été émises pour ridiculiser l'empereur français. Jugé responsable des 80.000 prisonniers, Napoléon III est fréquemment affublé d’un casque à pointe et associé à des ossements tandis que l’aigle impérial est devenu un hibou. Adolphe Thiers et le général Mac-Mahon ont également été la cible de ces pièces satiriques. Certains soupçonnaient Adolphe Thiers et le général Mac-Mahon d’avoir voulu instaurer un Troisième Empire. Les monnaies et médailles satiriques étaient un moyen de critiquer cette idée et de mettre en lumière les ambitions politiques cachées. Ces pièces racontent une histoire non officielle, souvent décalée et parfois cocasse. Elles sont un témoignage unique de l’opinion publique de l’époque. Si vous êtes intéressé par ces objets de collection, vous pouvez les découvrir et les collectionner auprès de la Compagnie Française des Monnaies et Médailles (CFMM).
Si j’avais une médaille à épingler sur le torse bombé de notre actuel autocrate élyséen, ce serait celle de sa médiocrité historique qui n’a d’égal que son cynisme politicien. Il n’est pas le seul à démériter. Il faut bien constater que ni Sarkozy ni Hollande ni Macron n’ont pu prendre de la hauteur dans un costume de président trop grand pour eux. Même Hollande, pourtant boudiné dans ses costumes, manquait de hauteur pour celui de chef d’Etat. Ils sont tous les trois de petite taille mais surtout ils n’ont pas d’hauteur d’âme. C’est la France qu’ils ont rabougrie car ils ont contribué à écorner son image de pays défenseur des droits de l’Homme.
L’Elysée est-il le lieu délicieux de la mythologie grecque, qui faisait partie des Enfers, et était le séjour des âmes des héros et des hommes vertueux ? Démystifié, le Palais de l’Elysée est un ancien hôtel particulier baptisé Elysée-Bourbon, construit en 1720 pour un négrier, Louis-Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux, qui avait fait fortune grâce à l’esclavage. Est-ce un lieu propice à l’épanouissement des grandes âmes ou témoignant de l’exploitation d’esclaves capturés en Afrique ? Les présidents résident dans un lieu construit avec le sang des esclaves. Même ce haut lieu de la république a son revers de la médaille et n’est pas le séjour des âmes de héros et d’hommes vertueux. Les insignes et médailles que les locataires de l’Elysée arborent ne sont que des breloques pour les cérémonies en grandes pompes.
« Il n'y a eu aucune prise de la Bastille, rien de comparable à l'incendie du Reichstag, et l'Aurore n'a encore tiré aucun coup de feu, écrit le philosophe Alain Deneault qui enseigne la pensée critique en science politique à l'Université de Montréal. Pourtant, l'assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir. » ( dans l’ouvrage « La médiocratie »)
Il existe une tendance à récompenser les médiocres. Cela peut être observé dans divers domaines et, en particulier, en politique. Les médiocres peuvent parfois accéder au pouvoir, souvent en raison de leur conformité aux intérêts établis ou de leur manque d’ambition pour des changements significatifs. Ils peuvent être favorisés par des systèmes de patronage ou des alliances stratégiques, même s’ils ne possèdent pas les compétences ou la vision nécessaires pour diriger efficacement une collectivité locale ou un gouvernement. Ils collectionnent les médailles comme des trophées qui marquent les étapes de leur ascension politique. Un insigne rouge ou bleu à la boutonnière, c’est comme le mythe de la Rolex à cinquante ans. Il marque la réussite qu’il soit mérité ou pas. Le bracelet électronique a tendance à remplacer la Rolex.
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