Avez-vous besoin d’un dessin ?
Une de Cabu pour "Le Monde" du 10 novembre
Cabu, Charb,Willem, Wolinski, Faizant, Plantu, Geluck, et la liste est très loin d'être exhaustive. Idem pour le nombre de procès et de polémiques à l'actif des caricaturistes de presse, faut-il rappeler les caricatures de Mahomet publiées par "Charlie Hebdo". Un hebdomadaire d'ailleurs en difficulté financière qui doit se résoudre à faire la manche pour s'en sortir ; à votre bon coeur Mesdames et Messieurs ! Refuser la publicité par souci d'indépendance peut coûter cher.
Mais dessiner un cartoon (image unique) ou un comic strip (bande dessinée), lorsque le crayon de l'artiste dessinateur de presse est bien affûté, voire trempé dans un acide satirique très corrosif, peut occasionner quelques petits problèmes avec un juge pas toujours sensible à l'humour d'un auteur engagé plus souvent payé à la pige que salarié d'un journal.
L'exemple de Cabu, qui n'est pas un perdreau de l'année (76 ans), est judiciairement parlant. 6 procès avec l'armée, 3 avec le père Le Pen et même un qu'il doit au président Pompidou après la parution de courte durée de son livre " Les Aventures de Madame Pompidou". Le plus souvent selon ses déclarations, Cabu avait été attaqué pour injures ou diffamation mais comme le dessinateur l'avoue lui même "ça vaut le coup d'avoir un procès avec Le Pen", publicité assurée, car autrement l'activité ne paie pas bien son homme.
150 euros pour un dessin au quotidien Le Monde, 100 chez Charlie Hedo, 80 à l'Humanité et 200 chez Télérama. De plus, souvent le dessinateur n'est pas considéré par la direction du titre comme un journaliste et n'a pas le droit d'assister aux conférences de rédaction, il en est ainsi au Canard Enchaîné. Le pigiste dessinateur n'ayant pas son mot à dire, il l'écrit parfois sur ses caricatures ou donne la parole aux personnages qu'il a croqués à pleine dents.
Selon un entretien avec plusieurs dessinateurs, la profession ne compterait plus aucun humoriste de droite, ce qui ne veut pas dire pour autant que la gauche soit épargnée par les coups de crayon parfois sans pitié des dessinateurs. "L'humour doit pouvoir garder quelque chose d'anar et de sauvage", d'après Pétillon.
La télévision puis le numérique, auront-ils dans un futur plus ou moins rapproché la peau de la presse papier. Les dessinateur s'interrogent, quel avenir pour eux si lés médias en ligne continuent à si peu utiliser leur talent. Pas besoin de vous faire un dessin.
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