Barack Hussein Obama, le nouveau prophète
Barak Hussein Obama est-il le prophète de la libération du monde arabe et de l’Afrique ? Face à la montée des tensions en Côte d’Ivoire, Tunisie, Egypte, les discours d’Obama sont de l’assistance à des peuples en danger. Une vaste opération d’exorcisme pour chasser les fantômes du colonialisme. Ces vieux démons qui ressemblent à leurs concitoyens, mais qui ne sont en fait que la réincarnation des colons et des esclavagistes.
Le démon tunisien Benali est parti, tandis que les démons Gbagbo et Moubarek résistent. Mais leurs jours sont désormais comptés comme tous ceux de leurs congénères. C’est bien Obama qui a menacé les militaires s’ils tiraient contre des manifestants en colère. C’est bien lui qui a enclenché l’opération de communication de la CIA intitulée « Révélations Wikileaks », pour dévoiler la déliquescence et l’absurdité des régimes totalitaires, la corruption et la sénilité de leurs dirigeants.
Le positionnement américain en faveur des révolutions, des insurrections, des changements de régime, pour la démocratisation et la citoyenneté n’est pas nouveau, ni conjoncturel. Il remonte loin dans le temps. Obama s’inscrit dans cette lignée. Il a anticipé et encouragé un nouvel accompagnement à la volonté de liberté des africains trop longtemps opprimés et compressés par des pouvoirs totalitaires.
L’Amérique libératrice des peuples opprimés a eu plusieurs visages, plus ou moins sanglants, plus ou moins compréhensibles ou répréhensibles. Que ce soit en Europe, Asie ou Amérique latine, « l’impérialisme américain » accepté ou imposé a généré des démocraties et de nouvelles puissances économiques, comme l’Allemagne, Japon, Corée du sud,…
Tel un prophète annonciateur de bonnes nouvelles, Barak Obama a tenu quatre discours messianiques qui sonnent comme autant de sermons, de drashoth, de fetwas (Berlin, Chicago, Le Caire, Accra). Dans celui de Berlin, durant sa campagne électorale, le 24 juillet 2008, il donne le ton.
En Amérique dit-il, « Nous n'avons jamais fait allégeance à une quelconque tribu ou un quelconque royaume… Ce qui nous a toujours unis, ce qui a toujours fait avancer notre peuple, ce qui a conduit mon père sur les rivages de l'Amérique, est un ensemble d'idéaux qui parlent aux aspirations partagées par tous. On peut vivre à l'abri de la peur et à l'abri du besoin. On peut dire ce qu'on pense, se réunir avec qui on veut et prier comme on l'entend. »
Son slogan fétiche « Yes We Can » a largement dépassé les frontières des Etats-Unis pour déferler sur la planète Terre.
Les rêves des parents d’Obama
Le président afro-américain Barack Hussein Obama est, bien malgré lui, une synthèse religieuse et géographique, un condensé de métissage et de melting pot américain, un brassage d’éducation multiple.
Son père, Barack Obama Senior, est un kenyan noir d’une famille islamo-chrétienne, mais devint athée. Il se maria quatre fois et donna sept autres frères et sœurs à son fils. Sa mère, Anne Dunham, est une américaine blanche judéo-chrétienne née au Kansas, devenue agnostique. Pour l'historien conspirationniste, Henry Makow, point de doute, la mère d’Obama a des racines judaïques.
C’est à l’université d’Honolulu, dans l'État d'Hawaï, que les parents d’Obama Junior se sont connus, mariés et lui donnèrent naissance le 4 août 1961. Ils ne vivront que deux ans ensemble. En août 1963, son père est accepté à l'Université Harvard mais part seul pour le Massachusetts. Le divorce sera prononcé en janvier 1964.
Ann Dunham s'est remariée en 1965 avec un étudiant Indonésien, et le rejoignit avec son fils à Jakarta en 1967, où Barack va passer quatre ans. Il y fréquente une école catholique, une école publique et une école coranique. Il étudie la religion javanaise de son beau-père, et aurait pratiqué l’Islam. Sa demi-sœur, Maya, est née en Indonésie.
A l’âge de 10 ans, en 1971, sa mère le fait revenir à Hawaï d’où il ne quittera plus sa grand-mère maternelle. Ann Dunham était « idéaliste et exigeante ». Docteur en anthropologue, elle fut responsable d'un programme d'aide aux femmes pauvres par le système de micro crédit indonésien. Elle meurt d'un cancer à Hawaii à 52 ans le 7 novembre 1995.
Diplômé en économie en 1965, le père de Barack Obama repart au Kenya où il fonde une nouvelle famille. D'abord homme en vue proche du gouvernement, il devint opposant. Limogé et boycotté, il sombre dans la pauvreté et l'alcoolisme avant de se tuer dans un accident de voiture en 1982. Son fils ne l'aura revu qu'une fois, à l’âge de 10 ans, lors d'un séjour à Hawaï en 1972.
Barack Obama sera doublement et profondément marqué par la mort de son père et de sa mère. Il jura de consacrer sa vie à la réalisation de leurs rêves. Il a raconté son enfance et sa jeunesse dans son autobiographie Les rêves de mon père, publiée en 2008.
Sa carrière a été fulgurante, irrésistible, comme balisée, écrite pour atteindre les sommets, des plages de Hawaï et d’Indonésie jusqu’à l'Université de Columbia et Harvard.
Travailleur social à Chicago, Obama prêta serment comme sénateur le 4 janvier 2005. Il a été élu, le 4 novembre 2008, 44e président des États-Unis d’Amérique sous les regards admiratifs de tous les laissés pour compte de la planète. Il prend sa fonction le 20 janvier 2009, et reçoit le prix Nobel de la paix, le 9 octobre 2009.
Barack Obama est considéré comme un homme politique pragmatique, adepte du compromis, partisan de la realpolitik.
Le discours de Berlin pour les Européens
Avant même son élection, Barack Obama a tenu son premier discours classé historique à Berlin, le 24 juillet 2008. D’une force prophétique, il annonce les événements en cours en Afrique.
« Peuples du monde, regardez Berlin où un mur est tombé, où un continent s'est rassemblé, et où l'histoire a prouvé qu'il n'est pas de défi trop grand pour un monde qui reste uni… Les murs entre les pays qui ont le plus et ceux qui ont le moins ne peuvent pas durer. Les murs entre les races et les tribus ; entre les autochtones et les immigrés ; entre les chrétiens, les musulmans et les juifs ne peuvent pas durer. Ce sont les murs qu'il nous faut maintenant faire tomber…
Les murs ne sont pas seulement tombés à Berlin, mais ils sont tombés à Belfast où les protestants et les catholiques ont réussi à vivre ensemble ; dans les Balkans où notre alliance atlantique a fait cesser les guerres et traduit les criminels de guerre barbares devant la justice ; et en Afrique du Sud où la lutte d'un peuple courageux a vaincu l'Apartheid…
Maintenant que le mur est tombé, nous ne devons pas rester inertes et observer tranquillement la dispersion de l'atome mortel. Il est temps de sécuriser tout le matériel nucléaire ; de réduire les arsenaux d'un autre âge. Le moment est venu de commencer à travailler pour chercher la paix d'un monde sans armes nucléaires…. Peuple de Berlin – peuples du monde – le moment est venu, notre heure est venue. »
Le triomphe de l'espérance sur la peur
Après sa victoire, Barack Obama a prononcé son discours de la victoire, à Chicago le 4 novembre 2008, devant les téléspectateurs du monde entier.
« Si quiconque ici doute encore que l’Amérique soit le lieu où tout est possible, se demande encore si le rêve de nos Pères Fondateurs vit toujours à notre époque, ou s’interroge encore sur la vitalité de notre démocratie, cette soirée lui donne la réponse…
Et à tous ceux qui suivent ce soir au-delà de nos frontières, dans les parlements et les palais, à ceux qui sont regroupés autour de radios dans les coins oubliés du monde : nos histoires sont différentes, mais notre destin est partagé, et une nouvelle aube du leadership américain est à portée de main… A ceux qui cherchent la paix et la sécurité : nous vous soutenons. Et à tous ceux qui se demandent si le phare de l’Amérique est toujours aussi brillant : ce soir, nous avons prouvé une fois de plus que la véritable force de notre nation ne vient pas de la puissance de nos armes ou l’ampleur de notre richesse, mais du pouvoir durable de nos idéaux : la démocratie, la liberté, l’opportunité offerte à chacun et l’espoir inébranlable…
Un homme s’est posé sur la lune, un mur est tombé à Berlin, le monde a été relié grâce à notre imagination et notre science… Et là où nous rencontrerons le cynisme et les doutes et ceux qui nous disent que nous ne pouvons pas, nous répondrons avec cette foi éternelle qui résume l’esprit d’un peuple : Oui, nous pouvons. »
Le discours du Caire pour les Musulmans
Le 4 juin 2009, Barack Hussein Obama s’est adressé aux musulmans dans le fameux discours du Caire.
« Je suis venu ici au Caire en quête d’un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier….
Je suis chrétien, mais mon père était issu d’une famille kényane qui compte des générations de musulmans. Enfant, j’ai passé plusieurs années en Indonésie où j’ai entendu l’appel à la prière (azan) à l’aube et au crépuscule. Jeune homme, j’ai travaillé dans des quartiers de Chicago où j’ai côtoyé beaucoup de gens qui trouvaient la dignité et la paix dans leur foi musulmane…. Le doute n’est pas permis : l’islam fait bel et bien partie de l’Amérique… À Ankara, j’ai fait clairement savoir que l’Amérique n’est pas - et ne sera jamais - en guerre contre l’islam.
Les Noirs en Amérique ont souffert du fouet quand ils étaient esclaves et de l’humiliation de la ségrégation. Mais ce ne fut pas la violence qui leur a finalement permis d’obtenir l’égalité des droits dans son intégrité. Ce fut la persévérance ferme et pacifique pour les idéaux au coeur même de la création de l’Amérique. Cette même histoire peut être racontée par des peuples de l’Afrique du sud à l’Asie du sud ; de l’Europe de l’est à l’Indonésie. C’est une histoire avec une simple vérité : la violence ne mène nulle part…
Le développement et la tradition ne sont pas nécessairement contradictoires. Des pays comme le Japon et la Corée du Sud ont connu une prodigieuse croissance économique tout en conservant leur culture distincte. Il en va de même pour les progrès remarquables au sein de pays à majorité musulmane, de Kuala Lumpur à Dubaï… Les habitants du monde peuvent cohabiter en paix. Nous savons que telle est la vision de Dieu. C’est maintenant notre tâche sur cette Terre. »
Le discours d’Accra pour les Africains
Le 11 juillet 2009, Barack Hussein Obama s’est adressé aux africains dans le discours d’Accra au Ghana.
« Le XXIe siècle sera influencé par ce qui se passera non seulement à Rome ou à Moscou ou à Washington, mais aussi à Accra… Je ne considère donc pas les pays et les peuples d'Afrique comme un monde à part …
Mon père a grandi dans un tout petit village où il gardait des chèvres…. Il est devenu adulte à un moment de promesse extraordinaire pour l'Afrique. Les luttes de la génération de son propre père ont donné naissance à de nouveaux États… Ce seront les jeunes, débordant de talent, d'énergie et d'espoir, qui pourront revendiquer l'avenir que tant de personnes des générations précédentes n'ont jamais réalisé… Alors ne vous y trompez pas : l'histoire est du côté de ces courageux Africains, et non dans le camp de ceux qui se servent de coups d'État ou qui modifient les constitutions pour rester au pouvoir. L'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, mais de fortes institutions… Cependant, le progrès ne viendra de nulle part ailleurs, il doit découler des décisions que vous prendrez, des actions que vous engagerez et de l'espoir que vous porterez dans votre cœur. »
Obama est-il un Prophète ou l’Antéchrist ?
Quelques jours après son discours de Berlin, en août 2008, une rumeur était partie d'obscurs blogs évangélistes et avait enflé jusqu'à atteindre les plateaux de la chaîne CNN. Une minorité de chrétiens extrémistes, avaient vu des similitudes entre le candidat démocrate et les descriptions du personnage de l'Antéchrist de l'Evangile.
Selon le livre de l'Apocalypse, celui-ci doit émerger un jour sous la forme d'un leader d'un immense charisme, homme politique très influent qui émerge subitement de l'ombre, ralliant le monde autour d'un message de paix et d'espoir masquant en fait le mal absolu. Il porte un message de paix et unit le monde autour d'une fausse religion commune pour provoquer ensuite la guerre et la destruction.
Comme tout prophète et tout président révolutionnaire qui bouscule de gros intérêts, Barack Hussein Obama est en danger permanent. Tant que ce nouvel ami américain prônant la démocratie pour des peuples opprimés est là, les Musulmans et les Africains devraient se dépêcher de chasser les démons qui les gouvernent au lieu de se chamailler sur le leadership et l’idéologie des révoltes populaires, ce qui rappelle étrangement le culte du veau d’or.
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