Barnier ou Macron ?
Barnier ou Macron ? (*)
Pour les élections présidentielles de 2022, sont en concurrence plusieurs candidats qui se réclament de l’idéologie du gouvernement mondial et qui acceptent la perte par le peuple de son pouvoir de décider de son destin.
Les principaux de ces candidats seront E. Macron (v. ses déclarations) et celui ou celle que les membres du Parti Républicain (qui partagent très exactement la même idéologie) présenteront. Parmi lesquels M. Barnier. Qui fait l'objet de notre attention.
Qui seront confrontés, mais c’est une autre question, à un ou une candidat (e) prônant la restitution aux citoyens de leur pouvoir de décider de leur avenir. Candidat qui sera taxé de « souverainisme » ou d’autres maladies se voulant infâmantes. Contre lequel ils ( ou leurs supporters), aidés en cela par certains médias (et bien entendu par certains autres candidats), redoubleront, (c'est bien parti) eu égard à l’importance de l’enjeu, d’invectives, de procès d’intention ou d’injures.
E. Macron avait été objectivement le candidat rêvé de ce qu’on appelle parfois « l’oligarchie ». « Oligarchie » promettant aux peuples, contre la sauvegarde et la maîtrise de la gestion de leurs comptes en banque, qu’elle leur assurerait, avec leur système de gouvernement (v. la formulation de D. Rockefeller), une belle vie, dans une « mondialisation heureuse ».
De son côté, Macron avait su se mettre en valeur auprès de personnes qui pouvaient contribuer à sa carrière ( entre autres, J. Attali, A. Minc … eux mêmes sympathisants, si l’on s’appuie sur leurs déclarations, de ladite idéologie). Qui lui ont mis le pied à l’étrier pour sortir de la fonction publique et gagner de l’argent autrement ( engagement à la banque Rothschild). Puis, selon un nouveau changement d’itinéraire, pour se faire une place dans la politique ( entrée au cabinet de F. Hollande et la suite)
Et, après qu’E. Macron a probablement (v. les études réalisées) fait les preuves logiquement attendues par eux, les mêmes lui organisèrent son élection à la présidence de la République (v. les livres consacrées à cette question).
Une fois en place, E. Macron a magnifiquement respecté la feuille de route ( inscrite dans les décisions de la commission européenne, elles-mêmes rédigées dans le respect du dogme formulé dans les dispositions des traités européens) : permettre aux affaires de se faire, tailler un peu plus dans les services publics, préparer la gestion des fonds de retraite par les assurances ou les banques privées, faire des organes de l’Etat des spectateurs des flux financiers et des apporteurs d’affaires aux milieux d’affaires, etc., etc…. (Et ce, dans la parfaite continuité de l’action de ses prédécesseurs).
Le problème d’E. Macron, c’est qu’en dehors de ce rôle d’exécutant des directives européennes allant dans le sens ci-dessus, il a donné à beaucoup le sentiment qu’il aurait quelques faiblesses lorsqu’il s’agissait de gérer des questions dont la solution, (extérieures à la mise en œuvre de l’idéologie des traités mondialistes) ne lui était pas dictée. Gilets jaunes. Crise sanitaire. Situation née de personnes refusant la règle du jeu française ou voulant en importer une autre de l’étranger. Et le reste … Puisque l’ancien Premier Ministre Edouard Philippe vient de prononcer des paroles lors de la création de son parti politique, dont beaucoup tirèrent (en résumé) que ce qui avait été fait sous la direction de d’E. Macron, ou plutôt pas fait … était nul, puisqu’à faire dans l’avenir.
L’autre problème d’E. Macron, c’est qu’en recrutant des transfuges palots du parti républicain et du parti socialiste, il a pu s’assurer de sa supériorité sur ces derniers (sur le phénomène qui n’est pas propre à E. Macron, entendre Charles Gave sur you tube). Mais il a cru semble-t-il, dans la même logique, qu’il pourrait « en même temps » se comporter en « pion » avec les citoyens. Auxquels il a imposé de multiples décisions, dont lui pensait que venant de lui ou de son entourage, qu’elles étaient toujours « évidentes » ou intelligentes. Mais dont d’autres pensaient qu’elles manquaient parfois de « logique » :
« Autoritarisme » insupportable, et non autorité que les citoyens attendaient d’un chef d’Etat.
Autoritarisme mal camouflé par ses itératives dissertations, dans lesquelles il énonçait des évidences que chacun était censé pouvoir reprendre à son compte ( certains attendaient lors des inondations qu’il dise que l’eau mouillait).
Un peu comme si les électeurs étaient des examinateurs qui auraient à donner une (bonne) note ou à délivrer un certificat de considération, après avoir vérifié que le candidat avait dit ce que le jury voulait entendre. Dissertations, dont la conclusion renvoyait au futur. Dissertations qui ont fini par lasser. Et qui ont parfois fait rigoler les facétieux qui les mettaient en relation les unes avec les autres..
C’est pour des considérations de ce type que les personnes qui ont « fabriqué » E. Macron préféreront peut-être le candidat sorti du « congrès » de décembre du parti républicain.
Surtout si c’est Michel Barnier, miraculeusement candidat au milieu de personnalités un peu usées et au discours usant, qui sort vainqueur … Et qui, au sein des « Républicains », peut être aidé à gagner l’investiture, … comme les règles à calcul savent parfois le faire.
Puisqu’avec Barnier, « on » est certain (v. son parcours dans les instances européennes) que l’idéologie maastrichienne sera mise en œuvre. Même s’il s’applique à donner à penser que la France devrait recouvrer sa souveraineté dans le contexte « européen » - la constitution de ce pays étant présentée comme « supérieure » à la « loi » européenne - (1).
Et puisque la « personnalité » de ce candidat, au moins en l’état, ne semble pas comporter, au regard des conséquences s’agissant du comportement potentiel à venir des citoyens, les « inconvénients » que certains ( trop ?) voient dans la « personnalité » (2) d’E. Macron.
Quelque affaire donnée à la presse complaisante, pourra alors convaincre E. Macron de renoncer à faire prendre des risques à ses anciens mentors au delà de ces cinq dernières années.
Et inciter les supporters actuels de ce dernier au réalisme. En leur faisant se rappeler que les postes à pourvoir risquent de l’être dorénavant sous une présidence Barnier.
A suivre.
Marcel-M. MONIN
m. de conf. hon. des universités
(*) Est développée ici une simple hypothèse de travail.
(1) En réalité M. Barnier a précisé sa pensée en disant en substance le 11/09/21 vers 8h45 sur CNEWS (en réponse à J.-J. Bourdin), que le droit européen était supérieur au droit français, mais pas à la constitution française.
Ce qui n’est en réalité qu’un banal rappel de la situation actuelle. Et non une remise en cause. Puisque la classe politique , en 1992, a ajouté un titre XV à la constitution pour rendre « constitutionnelle » la perte de souveraineté découlant du texte du traité de Maastricht. Lequel permet précisément que la loi européenne soit supérieure à la loi française.
Ce qui tend à faire penser que le thème de la souveraineté ( remis à l’ordre du jour) ne pourrait être utilisé par certains (comme M. Barnier) que pour déclencher le « bon » réflexe ( celui qui leur apportera des voix) chez les électeurs.
(2) Ces questions de « personnalité » ( au sens large) sont en général occultées dans la compréhension du fonctionnement des institutions. Or, les présidents de la République successifs ont, en raison de leur éthique, de leurs choix de société, de leur conception de l’Etat, de ce qu’il estimaient relever ou non de leur dignité … (bref de ce qui fait partie de leur personnalité) , mis en place des politiques très différentes. Leurs rapports avec le Premier Ministre n’ont pas été les mêmes. Leur pratique des relations avec les citoyens n’a pas été la même. On n’imagine pas le général de Gaulle faire des selfies avec des jeunes gens au torse nu. On n’imagine pas le général de Gaulle conserver son poste après avoir été désavoué d’une manière ou d’une autre par les citoyens à l’occasion d’une consultation électorale. Etc…
L’analyse du texte de la constitution (qui est resté le même), ne permet pas d’expliquer ces différences.
Quant aux modifications constitutionnelles qui sont intervenues après 1969, on ne voit pas non plus le général de Gaulle inscrire dans la constitution que la France pouvait accepter de rogner dans l’exercice de sa souveraineté (v. la note 1 ci-dessus sur le titre XV).
En tous cas, la « personnalité » d’un candidat est toujours pris en compte d’une manière ou d’une autre par le recruteur.
D’où nos développements.
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