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#34 des Tendances

Bataille fratricide dans la lutte togolaise

BATAILLE FRATRICIDE DANS LA LUTTE TOGOLAISE

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Crise politique au Togo : Comment faire tomber la dictature

       

La guerre froide

C’est une époque de reconfiguration de l’indépendance des pays Africains, notamment au niveau national et international, il est naturel de penser que les façons de mener les hommes se démultiplient, nouvelle ère numérique oblige. La mise en place de nouvelles institutions, les changements de règles du jeu politique, la déconcentration des décisions sont autant de facteurs apparemment favorables à la mise en jeu de nouvelles bases et donc de nouvelles formes pour ce qu’on appelle aujourd’hui couramment le « leadership ». Pourtant, les choses ne sont pas aussi simples. En distinguant le leadership informel du leadership formel, cet article propose d’éclairer, du point de vue de deux différentes dimensions du leadership, certains effets du processus de changement institutionnel que constitue la construction d’une nouvelle hégire. On partira de ce paradoxe : plus les espaces politiques changent à grands pas, plus les acteurs politiques se raccrochent à des formes éprouvées de leadership. Ceci ne signifie pas que le leadership reste immuable et que les opportunités disparaissent comme si de rien n’était. Mais c’est principalement la dimension informelle du leadership qui est affectée, tandis que dans sa dimension formelle le leadership est marqué par une certaine inertie institutionnelle. Cette déconnexion paradoxale entre une dimension informelle du leadership en mutation accélérée avec la genèse des réseaux sociaux, l’espace où quiconque peut devenir meneur, dirigeant, et une dimension formelle assez statique rend la tâche difficile, car il lui faut rendre compte d’un phénomène informel qui par nature n’est pas immédiatement observable, mais peut s’avérer redoutable, pressant et efficace. Un doux relant de guerre froide semble peser sur cette lutte togolaise. 

Le développement qui suit est donc une tentative de relever les contours de la lutte du peuple togolais. J’ai essayé de m’attacher ici, tout d’abord à expliquer le leadership formel(partis politique traditionnels) et le leadership informel (diaspora, activistes, société civile) dans ce combat pour la liberté, d’une population en lambeau face à une dictature enracinée et féroce. La bataille qui à court actuellement au sein de la diaspora pour le leadership informel, contre le leadership formel, est un leadership furtif. Pour cela, je me suis planché successivement à deux facettes particulières du leadership informel, qu’on peut appeler le sens politique et la réserve. Tout au long de cet exposé, le propos sera illustré de façon plus concrète par des exemples tirés des duels et rivalités entre les différents protagonistes de la diaspora, des activistes et membre de la société civile au Togo et ailleurs, contre notamment le leadership formel incarnés par les partis d’oppositions politique attitrés (Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral – Alliance National pour le Changement – Dynamique pour la Majorité du Peuple – Forces Démocratique pour la République).

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Grande rencontre de la diaspora Team d’Europe

 

Une bataille fratricide entre les membres de la diaspora, les activistes, et certains togolais de la société civile fait rage et met à mal le lancement de la révolte sur le territoire de Faure Gnassingbé, président despote sur son trône depuis 20 ans, pour celui qui a succédé aux 38 années de règne de son père (Eyadema Gnassingbé) décédé en 2005. A croire que le puissant dictateur semble dans un fauteuil pour continuer à martyriser sa population. Les atermoiements accolés aux récriminations de "Paul" contre "Jacques" mettent un sacré coup au mouvement qui a démarré depuis plusieurs mois maintenant.

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Rencontre de la diaspora Togolaise aux Etats-Unis

 

Guerre des égos, et culte de la personnalité 

De vives tensions apparaissent au grand jour entre les membres de la diaspora, les activistes, et les autochtones grands exécutants, et acteurs majeurs de la rébellion en gestation. Il semble que ces dissonances qui ne sont plus éclipsés aujourd’hui, soient dues à la bataille de leadership, et l'inévitable culte de la personnalité. Forcés de se montrer à l’orée de la dernière ligne droite, certain revendiquant l’hégémonie. Il n’en fallait pas plus pour déclencher les invectives, les insultes, et épithètes. Entre ceux qui brandissent des reçus de paiements, preuve ultime de financement de partis politique d’oppositions togolaise, accusant de fait, de trahison différents acteurs de la scène politique, de détournement de fonds, d’autres exposent des factures de règlements de cotisations, justification d’appartenance à tel ou tel camp. On n’hésite pas à dénoncer, balantisquer, dévoiler les leaders de partis traditionnels de tout bord, des militants et toutes personnes gravitantes autour de la vie publique du pays. Il est vrai que bons nombres au sein de cette diaspora ont, à un moment où un autre contribué à des dons, des cotisations, et oraisons à tous les partis d’oppositions sans que cela ne donne aucun résultat à la hauteur des attentes. Les partis politique, dont la population a bien du mal à voir les actions concrètes dans la défense de leur droit, la prise de position ferme et inébranlable dans des affaires diverses, notamment concernant la vie chère. Des partis politique accusés d’être le prolongement du parti au pouvoir UNIR (Union pour la République). Des passes d’armes entre membres de partis traditionnels, et activistes ont cristallisé la lutte. Aujourd’hui la frustration est cyclopéenne, et sans doute participe à la défiance des uns contre les autres. Dorénavant on choisit son camp, sans que cela n’ait encore fissuré la cohésion. Il est déplorable quand bien même de faire cet amer constat au moment prééminent du GRAND soulèvement, qui doit avoir lieu sur cette petite bande de terre de 56000 Kms carré. La lutte à couteaux tirés et les exacerbations multiples dans des joutes verbales enflammées sur les réseaux, montrent ostensiblement la nervosité qui gagne les rangs, peut-être cela indique-t-il l’imminence de l’agitation à venir, on l’espère pour tous.

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Les partis éligibles aux financements publics, selon la nouvelle charte des partis politiques

 

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La rue 190 à Lomé pendant les travaux – Travaux restés en jachère jusqu’à présent comme beaucoup d’autres

 

Il y a encore tellement à faire note-t-on, le mouvement qui fait entre autres, face à la menace des infiltrés du pouvoir qui viennent semer le doute dans les rangs des différends groupes lors des directs sur Tik-Tok, un canal aussi rassembleur que poreux.

Fort de ce climat délétère, quelques-uns ont décidés de prendre du recul, afin de recharger les accus, apaiser les tensions, et refonder certainement les alliances. bien leur en a pris !!!

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Togo : ou l’impossible alternance

                               

Fin heureuse ???

C’est la fin de la démagogie chez les rédempteurs, les affranchisseurs du Togo. Quelques mois après les promesses de la diaspora, des activistes, et membres de la société civile incluse, à l'émergence d’une amélioration de la vie effroyable, cruelle des habitants, avec un service de santé public, œuvre prioritaire, hôpitaux, dispensaires, centres de santé. Asphaltage des pistes sableuses et poussiéreuses, constructions d’infrastructures, créations de syndicats, augmentation du SMIC, mais surtout la fin de l’endémique corruption, à ériger en cause national, le Togo est au 134 -ème rang sur 180 selon le baromètre mondial(corruption_togo_V2.pdf). Bref une vie bien meilleure que la majorité des habitants n’ont jamais connu jusqu’à présent pour ce petit pays de 8,5 millions d’âmes classé au 162 -ème rang des pays les plus pauvres. Des tensions, dissensions, disputes, échanges houleux pendant lesquels la moindre mauvaise élocution est accueillie comme une attaque personnelle, voire une traitrise, prévarication. Il est difficile de savoir pourquoi cela advient alors que tout semblait rouler entre les différents acteurs du cénacle. En primauté, l’accumulation des directs sur le réseau social Tik-Tok avec la prise de paroles de qui veux-tu, chacun y allant de sa proposition, dont certaines farfelues, abracadabrantes et fantaisistes. Subséquemment à l’apparition de quelques membres, soi-disant sympathisants de la cause mais en réalité des mandatés du pouvoir, censés jeter le trouble au sein du mouvement. Il s’est avéré que ces infiltrations incessantes, et insidieuses ont fonctionnées merveilleusement à la vue des éclosions de conflits, et désaccords, de plus en plus populeux. Des clans comme souvent en pareille circonstance se sont formés, et semblent distendre la position, et le lien qui furent jadis de proximité. Permettez-moi de vivement recommandé à ces artisans libérateurs de vite trouver un compromis pour affermir leur dessein au risque d’une grande désillusion, qui assurément sonnera le glas non seulement du mouvement, mais essentiellement celle de tout un peuple avide d’une liberté depuis 57 ans maintenant. Vaux mieux ne pas s’emberlificoter, le peuple qui s’est pris au jeu souhaite ardemment pouvoir jouir de la victoire contre une dictature qui a syphilisé déjà trois générations. Les jambes fourmillent, démangent en attendant le GRAND jour, irrévocablement !!!

 

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Une manifestation contre le régime dictatoriale de Faure Gnassingbé à Lomé, dernier trimestre de 2017

 


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Messan Arnold

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