Ben Laden, un linceul cousu de fil blanc
Bon allez, on rentre du boulot (un dépannage d'X-Press, quel cochonnerie de logiciel !), on branche BFM et on tombe sur l'habituelle correspondante à Washington qui nous dit "voilà, le président à tranché, on ne verra pas la photo du crâne éclaté de Ben Laden". Le temps de zapper sur une autre chaîne pour entendre la même rengaine, de déguster sa bière fraîche bien gagnée... et c'est reparti à la chasse aux contradictions, et Dieu sait si elles sont nombreuses depuis ce fiasco repeint en opération modéle. Un posteur m'a suggéré une théorie de réglement de comptes de la CIA avec un gros importateur-exportateur de drogue et non Ben Laden comme habitant de villa : ça se tient tout autant que la théorie officielle, vu que de corps il n'y en a plus et qu'on ne le verra jamais. On a proprement escamoté un problème, de façon assez cavalière et assez inorganisée, à ce qu'on a pu constater ces dernières heures. Or cet escamotage survient le lendemain même du départ de celui qui avait porté Ben Laden sur les fonts baptismaux : Robert Gates, l'homme qui détient toutes les clés du mystère Ben Laden, le grand protégé de Brezynski. A peine Gates parti, Ben Laden est annoncé mort : personnellement, je n'ai jamais cru aux coïncidences. L'administration Obama ne pouvait s'en débarrasser tant qu'il était là, celui qui a traversé tant de présidences. Robert Gates a refilé une patate chaude qui a fini sa trajectoire médiatique dans l'Océan. L'Amérique ne s'est pas que débarrassé d'un mythe : elle a enfin enterré un mensonge, mais en s'y prenant tellement mal que pour ce faire elle a dû en rajouter d'autres. Le dilettantisme d'Obama restera bien sa marque de fabrique.
Rappellez-vous ce bon Gates : le 6 décembre 2009 alors que cela fait quatre ans que l'homme le plus pourchassé du monde se serait installé dans une résidence immanquable de satellite, il déclarait que "En fait, nous ne savons pas où se trouve Oussama Ben Laden. Si nous le savions, nous irions le chercher. - Et à quand remontent les différents renseignements fiables sur l’endroit où il se trouve ? - Je pense que ça fait des années." Et déjà, la presse avait émis deux hypothèses : "Oussama Ben Laden pourrait bien être caché au Pakistan. Les experts avancent plusieurs hypothèses : certains estiment qu'il aurait trouvé refuge dans les zones tribales, d'autres penchent pour l'anonymat offert par une grande ville". Combinez les deux, et vous n'êtes pas loin du lieu où on l'aurait dégotté pour l'abattre.
Je n'aurais jamais imaginé qu'une administration américaine puisse autant s'enfoncer toute seule dans ses bourdes et ses évidentes contradictions. Avec le cabinet de G.W.Bush, on avait déjà atteint des hauteurs, avec celui d'Obama on atteint la stratosphère. L'homme le plus en vue, catégorie approximations tentant de masquer une opération plus que douteuse par bien des aspects s'appelle John Brennan, bombardé conseiller "contre-terrorisme" dans l'équipe du maître ce la Maison Blanche. Avec lui, pas une heure sans un démenti ou une mise au point depuis l'expédition pakistanaise. Ça démarre fort dès sa première conférence avec des phrases telles que "si nous avions eu l'opportunité de le prendre vivant, nous l'aurions fait". sachant que l'homme abattu n'avait pas d'armes sur lui, chose confirmée le lendemain, on est en face d'une exécution programmée, pas d'une tentative d'arrestation. Au delà de cette information, la lecture même du moindre plan de la maison où il était censé se cacher, attaquée par les airs par trois hélicoptères lourdement armés avec à bord les tueurs habituels des Navy Seals laissait difficilement entrevoir cette possibilité. Les défenses mêmes du bâtiment et l'arsenal qu'il devait comporter ne "collent" pas avec cette cueillette gentillette de forcené qui se serait rendu comme ça, dès la première explosion de grenade, car explosions de grenades il y a eu, visiblement.
Brennan en rajoute quelques mots plus loin en affirmant "qu'il n'aurait pas non plus laissé exposer ses troupes non plus". Œil pour œil en quelque sorte, OK Cooral dans le jardin de Ben Laden : parlez-donc d'une politique ! Non armé, arrêté proprement, on avait toute chance de l'emprisonner et de le faire parler (connaissant les "techniciens" attitrés de Guantanamo !) : on préféré le faire taire définitivement, si c'est lui, toujours, car rien à ce stade ne le prouve, les USA détenant depuis longtemps son ADN (selon des sources c'est celui d'une de ses sœurs, soignée jadis aux USA et décédée en 2000). Or tout démontre que l'opération présentée comme une telle réussite (pensez donc, "we got him" vont pouvoir titrer les journaux, comme l'annoncera Brennan à son propre président) ne s'est pas passée exactement comme prévue. On a été au bord du même fiasco que lors de l'Opération Eagle Claw de sinistre mémoire aux USA. Avec un (ou plusieurs) gros mensonge(s) à la clé : selon l'équipe d'Obama, il n'y a eu "aucun blessé parmi les assaillants" et "tout s'est parfaitement déroulé"... ce qui représente un second mensonge. De taille, lui aussi.
Ces deux mensonges gisent en effet là devant nos yeux, dans la photo ci-dessus. Celle d'un Blackhawk modifié, devenu furtif, qui n'a rien trouvé de mieux que de s'écraser, façon Mogadiscio, en plein déroulement de l'assaut, tombant l'avant dans la cour intérieure, l'arrière de l'autre côté d'un des murs de protection. Officiellement, "l'anicroche" du si beau scénario préparé par l'armée a été un "incident technique" sur un des trois hélicoptère d'attaque. Or on sait aussi très bien ce que signifie le terme chez les officiels de l'armée manipulant parfaitement la langue de bois. En Afghanistan, les "incidents techniques" de Chinook ou de Blackhawk ont la plupart du temps dissimulé des attaques par missiles Strella, dont disposent les talibans, qui avaient déjà attaqué les MIL russes grâce aux Stinger offerts par... les américains. Des vidéos prises dans la Province de Kunar, l'avaient montré, devenues propagande talibane. En 2007, un CH-47 avait été abattu par un missile aux abords du barrage de Kajaki. Seul Wikileaks avait donné la vraie raison de ce qui avait été déclaré comme "accidentel" par les autorités US. Petraeus a un moment interdit aux hélicoptères de survoler certaines zones en raison de ce danger évident et ces attaques meurtriéres d'hélicoptèrs en vol qui ont grevé lourdement la logistique et les approvisionnements : chaque Chinook de transport devant être escorté, le plus souvent de Blackhawks sur-armés de nouvelle génération.
Ce soir là, quel que soit le mode opératoire des habitants du "compound", toujours est-il qu'un des appareils a clairement été abattu. Et pas n'importe lequel. Les bruits caractéristiques des armes et du crash avaient été notés par les voisins du bâtiment, qui avaient clairement parlé "d'un hélicoptère abattu". Notamment Sohaib Athar (@ReallyVirtual sur Twitter). Missile, RPG ou tir nourri d'armes de gros calibre, on n'en a pas le détail. Mais on a eu clairement un hélicoptère qui a chuté directement au sol... sans faire de blessés, tentent de nous faire croire le Pentagone et la Maison Blanche. C'est de l'ordre du miracle en ce cas, à voir l'état de l'arrière de l'engin pendant à l'extérieur du bâtiment. L'avant n'est pas visible, il a vite été embrasé le soir même et les vestiges trop visibles emmenés dès le lendemain de l'opération : or la disposition de son élément arrière sur le mur d'enceinte laisse clairement augurer un avant tombant vers le sol non pas à plat, mais bien nez en premier : à ce stade, je ne donne pas cher de l'existence des deux membres d'équipage. Pour ce qui est de l'autre morceau resté de l'autre côté du potager du Ben Laden présumé, c'est ici... officiellement, c'est à se tordre nous dit le Télégramme : "le haut responsable dit ne pouvoir entrer dans les détails et ne précise pas si des prisonniers ont été faits. L'un des hélicoptères à des ennuis mécaniques, il ne peut redécoller. Les commandos le détruisent et s'entassent à bord d'un autre appareil avec le corps de Ben Laden. Les commandos seront restés 40 minutes au sol, la traque est finie". "Ennuis mécaniques" : le nouveau vocabulaire pour expliquer ça. Ou plutôt le même que lorsque Petraeus parlait "d'ennuis mécaniques" aussi pour les Chinooks descendus au missile porté sur l'épaule... le 3 mai un journal spécialisé parle de M-60 Blackhawk et de gros Chinooks pour amener les Navy Seals sur place. Et parle de "problème mécanique possible" en évoquant de loin la possibilité d'avoir été descendu.
Brennan, lui, va sortir de son chapeau une autre tirade à se rouler par terre : "Oussama ben Laden vivait depuis cinq ou six ans dans la résidence d'Abbottabad, au Pakistan, où il a été tué lundi par un commando américain, a déclaré le conseiller de Barack Obama pour les affaires de terrorisme. D'après les dernières informations, il se trouvait dans cette résidence depuis cinq ou six ans et il n'y avait pratiquement aucune interaction avec des personnes extérieures à ce complexe. Il semblait néanmoins très actif à l'intérieur du complexe », a déclaré John Brennan sur CBS". Vous pouvez relire toute l'absurdité de ce propos : la Maison Blanche tente de nous vendre un homme coupé du monde, sans moyens modernes de communications, mais elle SAIT qu'à l'intérieur de sa maison il "s'activait beaucoup" ? Ah bon, et comment le savoir, sinon en surveillant ses communications ? Les gens de la CIA ont donc recueilli tous les petits bouts de papiers donnés aux fameux "courriers" ??? la note "penser à acheter du Coca", aurait-elle pu faire partie des dépositions à charge du procès qu'il n'aura donc jamais ?
Plus sérieusement comme autre mensonge éhonté, il y a effectivement le "coup du messager", destiné à fabriquer un Ben Laden retrouvé grâce aux confidences d'un prisonnier de Guantanamo... ce qui revient en même temps à légitimer la torture. Et ça certains l'ont bien compris : ceux-là mêmes qui sont à la base de la création du mythe, tel Wolfowitz, l' ancien secrétaire adjoint à la Défense,qui a aussitôt déclaré que l'action réussie « reposait largement sur certaines de ces politiques controversées. Cela n'aurait pas été possible si nous relâchions les terroristes bon gré mal gré et ne les gardions pas pour obtenir des informations. » En résumé, Ben Laden a été retrouvé grâce à la torture. Ce à quoi a répondu Tommy Vietor, du staff d'Obama et le porte-parole du Conseil de sécurité nationale : "si on avait collecté des informations cruciales grâce au waterboarding dès 2003, on aurait eu Ben Laden en 2003 !". Car notre "bon" Sheik recordman de la noyade aurait en effet dû lâcher le morceau, c'est vrai ça, dés la première centaine de séances, disons... D'un côté l'administration Obama ne veut pas entendre parler de liens entre les interrogatoires musclés et la "capture" de Ben Laden et de l'autre, pour tenter de fourguer la théorie du Ben Laden sans téléphone et sans internet, trahi par un de ses "messagers", elle acquièsce à la découverte d'un obscur lien entre un prisonnier, le fameux messager et la fameuse villa : or là encore elle va à nouveau se mélanger en beauté les pinceaux. Pour mentir, les gens d'Obama ont nettement moins d'aplomb qu'un Rumsfeld ou un Wolfowitz !
Selon un fichier de 2008 de Wikileaks, nous rappelle le Telegraph, le nom du courrier aurait été fourni par un dénommé Hassan Ghul, membre d'Ansar al-Islam, capturé en 2004 en Irak par les Kurdes et interrogé par la CIA, dans une des prisons secrètes. Or ce fameux Ghul n'a jamais été envoyé pour autant à Guantanamo et semble avoir été emprisonné au Pakistan. L'homme est plus que douteux, ayant été surpris avec sur lui deux CD-Roms et une clé USB faisant la promotion d'al-Zarqawi, dont on sait qu'il n'a été que la créature de la CIA. Ghul lui étant devenu depuis un de ses fantômes de prisons US avant d'être livré en 2006 au Pakistan.Tout le monde aura noté que fait prisonnier en 2004 il ne pouvait absolument pas indiquer Abbottabad comme lieu de résidence de Ben Laden, la villa ayant été construite après le tremblement de terre de 2005 ! La piste se révèle complètement foireuse, car selon le Pentagone elle remonterait, justement à Ghul et à al-Kuwaiti qui aurait reçu l'info du premier nommé ! Al-Kuwaiti ayant été vu lui à Tora Bora en compagnie de Ben Laden ! Le vrai nom d'al-Kuwaiti étant Sheikh Abu Ahmed.
"C’est en étudiant l’entourage de Ben Laden et notamment ses « messagers personnels » que la CIA a réussi à remonter jusqu’à lui, a expliqué la Maison Blanche, dans la nuit de dimanche à lundi. Un coursier en particulier requérait toute notre attention" a tout d'abord expliqué le staff de com' d'Obama. Or ce "coursier" aurait été identifié par "des détenus de Guantanamo". Bon, pourquoi pas. Mais attendez, ça va devenir croquignolet : l'homme est paraît-il l'ex-protégé de Khalid Cheikh Mohammed, le cerveau des attentats du 11 Septembre (incarcéré à Guantánamo), et « homme de confiance » d'Abu Faraj al-Libbi, l’ancien numéro 3 d’Al-Qaida (capturé en 2005 et transféré aussi à Guantánamo), ce « coursier » « pourrait vivre avec Ben Laden et le protéger », avaient indiqué ces prisonniers", a expliqué un de ces officiels américains. « Il y a quatre ans, nous avons découvert son identité », « et il y a près de deux ans, après des mois d’efforts persistants, nous avons identifié les régions du Pakistan où opérait ce coursier et son frère » a poursuivi cet officiel, raconte le blog de Libération. "Parmi les organismes mobilisés, l'Agence de sécurité nationale (NSA), spécialiste des écoutes, et l'Agence nationale du renseignement géospatial (NGA), spécialisée dans l'imagerie par satellite, ont été cités par M. Panetta" précise Courrier International : pour une maison visible sous Google Map ça fait un peu gabegie, non ? Réfléchissons donc : il aura fallu quatre années aux ordinateurs de la NSA, et leurs milliards de photographies stockées pour trouver une tête d'individu ? al-Kuwaiti, alias Sheikh Abu Ahmed.Ils ont fait ça avec une visionneuse à microfilm des années 60 ou quoi ? Et deux encore de recherches pour localiser l'endroit où il habiterait ?
Remarquez c'était il est vrai la grande période de Vista de chez Microsoft : entre les reboots, les plantages et les pertes de connexion, on veut bien, pourquoi pas les croire. Car le mieux reste à venir : "En août 2010, la CIA trouve enfin où habitent ces deux frères, cette résidence d’Abbottabad, quelques 50 kilomètres au nord d’Islamabad, au Pakistan, où Ben Laden a finalement été tué dimanche. « Un ensemble vraiment unique », près de huit fois plus vaste que les autres résidences du quartier, et entouré de « mesures de sécurité extraordinaires ». A chouette alors : mais deux ans avant, en 2008, des camions militaires US passaient tous les jours devant la maison de Ben Laden, qui avait déjà été survolée pendant des mois, rappelons-le par des Chinooks d'USAID apportant l'aide humanitaire après le tremblement de terre. Car au bout de la rue de Ben Laden (si c'était lui !), "d'après des câbles diffusés par WikiLeaks, l'armée américaine était stationnée en octobre 2008 à Abbottabad, à seulement quelques centaines de mètres de la résidence d'Oussama ben Laden, révèle le Guardian. Des forces américaines se trouvaient en effet dans l'académie militaire de la ville afin de former des troupes pakistanaises. Elles y seraient même retournées quelques mois plus tard" précise 20 minutes.
Oui, vous avez bien lu : " cette résidence d’Abbottabad, où habitent ces deux frères"... qui depuis, ont complètement disparu de la description de l'intérieur de la bâtisse, où l'on a trouvé qu'un seul homme, des femmes et des enfants. Enfin dans une première description : dans un rectificatif, ça devient en parlant des responsables proches d'Obama "ces derniers sont beaucoup moins diserts sur ce qui a permis cette percée, l’identification finale et la localisation du fameux messager, tué dans l’assaut aux côtés de Ben Laden. Le New York Times avance qu’il aurait été aperçu en juillet circulant à bord d’une voiture à Peshawar, dont des agents pakistanais de la CIA auraient relevé l’immatriculation". On pensait traque cybernétique, on se retrouve avec le gendarme de St-Tropez distribuant des contraventions ! Deux ou trois "aides" alors avec le Ben très recherché ? Morts ou pas ? Le 4 mai, la version change à nouveau : c'est trois hommes, qui seraient morts sur place. Et un invité surprise de dernière minute : "Les Etats-Unis n'ont jamais fait état de prisonniers, plusieurs sources officieuses réfutant même cette possibilité. Pourtant, un agent des services pakistanais a affirmé à la chaîne de télévision américaine CNN que les militaires américains étaient bien repartis avec un prisonnier, dans le plus grand secret". Pas de quartiers, sauf un ? Une annonce le jour-même où Obama refuse de montrer la "photo trop horrible" ? Les Navy Seals, les sous-doués crasheurs d'hélicoptères secrets auraient embarqué quelqu'un... de vivant à bord de leur porte-avion Vinson ? Ah ben tiens alors, voilà qui ferait un parfait faux cadavre à jeter à la mer, non ? Evidemment, l'info provenant des rois de la manipulation de l'ISI est à prendre avec des pincettes... mais les litres d'hémoglobine déversés et le nombre de trous dans la tête de Ben Laden (ce soir c'est deux balles qui l'auraient atteint : "Ben Laden aurait été tué de deux balles sur le côté du visage" !) ne penche pas trop non plus pour plus de crédibilité : la maison visitée a été vidée de tous moyens de communications, y compris des "computers" avait indiqué un commentateur ayant oublié les consignes officielles ! Une balle hier, puis deux aujourd'hui : logiquement, Ben Laden devrait finir par décéder vraiment ; mais de saturnisme, avec tout ce plomb dans le ciboulot !
Mais attendez, il y a pire encore : accrochez-vous, on va faire un tour complet et revenir à la case départ nous dit en quelque sorte Associated Press, qui, en une seule dépêche va ruiner le bel édifice élaboré par Panetta du Ben Laden "sans téléphone" et "sans Internet" : selon AP, c'est bien le dénommé Abu Ahmed al-Kuwaiti qui aurait été l'un des courriers. Chose "confirmée par Hassan Ghul capturé en Irak en 2004" nous annonce-t-on du staff présidentiel. Outre le fait que cet Hassan Ghul est devenu un bel oiseau rare, comme on l'a vu, un énième "fantôme", le fait qui va plomber les déclarations de Panetta c'est l'annonce comme quoi le second courrier aurait été un dénommé "Sheikh Abu Ahmed", "un pakistanais né au Koweit". Le même que déjà décrit, donc. Et que croyez-vous que cet homme a bien pu faire, à peine débarqué au Pakistan à l'été 2010 ? Téléphoner, pardi ! Et révéler le nom... d'Abbottabad, alors qu'il est sur écoute. Avouez que c'est coup de chance, non ? L'envoyé de Ben Laden, sermonné par lui, selon le staff d'Obama, pour ne pas utliser de téléphone qui ne trouve rien de mieux que de téléphoner sur place... à Ben Laden lui-même, peut-être bien.. car contrairement à ce que l'on tente de nous vendre ; l'habitant de la villa avait le monde à sa portée via des coupoles satellites, dont deux visibles, et des antennes VHF ; visibles sur les toits. La terrasse d'Abbottabad, ce n'est pas le pont d'un Kington Class (canadien !) mais ça en est pas loin.. on aurait suivi pendant 4 ans deux ploucs alors que les émissions satellitaires de téléphonie ou d'ordinateurs partant de la villa étaient en monitoring via le décryptage satellitaire ? C'est grotesque : l'histoire des "courriers" ne sert qu'à une seule chose : justi-fier les tortures, censées avoir apporté la première piste menant au reclus pakistanais. Et rien d'autres : la villa de la personne installée dans la région communiquait vers l'extérieur par antenne satellite et antennes VHF (la bande aéronautique !).
Si l'on se rend sur le net, il est très facile de retrouver un fournisseur d'accès pakistanais de service web satellitaire. L'adresse ici donne le calcul du fournisseur pour un satellite comme l'Immarsat qu'utilisait déjà Ben Laden il y a plus de dix ans. Ou Thuraya... le réseau utilisé, on le sait, par les enragés de Mumbaï dans leur raid dévastateur. Le logiciel vous donne l'orientation à donner à votre coupelle pour que vous puissiez surfer via le satellite, ou téléphoner via.. Skype qui est ... crypté (et difficile à décrypter !). A l'arrière de la villa, un mât isolé est relié à cette dernière par trois cables, et au sommet de ce mat, de petites antennes grises, et au milieu une antenne blanche (à mi-hauteur du mât, à sa droite). Une liaison de plus pour la villa !
Bref, après Tora Bora qui nous avait mené en bateau en plein désert, voilà un nouveau rideau de fumée pour brouiller les pistes encore une fois. Pour conclure, laissons donc la parole au générateur de fumée principal, venu enfoncer devant tout le monde ce pauvre Brennan, complètement dépassé : "le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney est venu donner à la presse, mardi 3 mai, une version plus officielle et détaillée de l'opération. Il a repris une expression employée par un journaliste, « le brouillard de la guerre », pour justifier le caractère confus de la communication sur le sujet dans les premières heures qui ont suivi l'événement" nous dit RFI. Nous, à lire ces communiqués farfelus ou grotesques, on dira tout simplement désormais "enfumage", à la place de "brouillard", si vous le voulez bien.
PS ; aux dernières minutes, des photos de cadavres semblent être apparus chez Reuters : mais pas de Ben Laden. N'ayant pas le temps d'en vérifier la provenance, je vous les laisse trouver, n'ayant pas une propension à faire dans l'hémoglobine. Les hommes abattus paraissent tous de type pakistanais.
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