Bernanke and Bernie at brunch
Bernanke est vert.
Il ressemble de plus en plus à Torquemada.
Il a eu assez de problèmes avec son plafond, si on lui lâche dans les pattes des incompétents, des ignares, des paysans, on veut vraiment l'énerver ! C'est la fin du mois, il est en train de distribuer ses enveloppes. Il a besoin de rester concentré pour savoir combien il donne et combien il garde. Et c'est le moment que choisit l'autre pour sortir son homélie !
L'autre c'est Bernie Sanders, sénateur du Vermont, la province gauchiste qui n’a pas voté pour Bush, le Nigel Farage des States qui pousse une belle gueulante.
Il y a de quoi !
Entre décembre 2007 et juillet 2010, la Fed aurait secrètement prêté 16 000 milliards de dollars pour le renflouement de banques, d’entreprises et d’organismes aux Etats-Unis et à travers le monde !
16 000 milliards de dollars « au noir » ! Sans aucune comptabilité officielle.
Par comparaison, le PIB américain était de 14 600 milliards de dollars en 2010 et la dette avoisine aujourd’hui les 14 300 milliards de dollars !
Ce chiffre est ressorti du premier audit partiel de la Fed, mesure arrachée par un amendement des représentants Ron Paul (républicain) et Alan Grayson (démocrate) à la loi Dodd-Frank votée en 2010 et censée réguler le monde financier. Bernie Sanders fait partie de la bande des « fouines. »
-Mais qui a laissé passer ces putains d’audits ! Ils ne sont pas assez briefés à la chambre et au Congrès ?
-Heu ?..Monsieur Bernanke, c'est que c'est la loi...
-Je me fous de la loi ! Je chie sur la loi, c'est compris !
-Mais il n'a pas tout trouvé, Monsieur, rassurez-vous !
-Que personne ne parle de cette histoire ! Téléphone à la presse ! Ce n'est pas que je veuille cacher quoi que ce soit, mais les gens ne sont pas habitués à ces chiffres ! Pour eux cinq cents euros c'est le pactole, alors des milliards d'euros, ils trouvent que c'est bcp. Hé bien non ! Moi je te dis que c'est peu ! Les dollars c’est comme des lentilles. Seize mille milliards de lentilles, c’est beaucoup ?
-Je ne sais pas Monsieur. Je n’ai jamais compté tant de lentilles. Monsieur Bernie Sanders passe à la télé en ce moment. Vous voulez que je le mette ? Encore un café ?
-Mais je lui pisse dessus à Sanders ! Qu'il reste dans son Vermont ! Dans sa merde ! Ils n'ont que dix villes de plus de dix mille habitants dans le Vermont ! Ce sont, évidemment, des spécialistes des Finances Internationales ! Même moi, j’ai du mal à comprendre !
-Plus personne ne comprend rien, monsieur.
-Sauf quand on reçoit son relevé de fin de mois ! Là, tout est clair !
-Exact !
-Mets-le moi 5 mn. Ensuite j'ai rv avec Lagarde au Sofitel.
-Au Sofitel ?
-Oui . Ils font des prix au FMI et à la FED pour leurs salles de réunion. Avec la pub que l’autre connard leur a fait !
-Ah ! Voilà Sanders !
-Ca pue le fumier tout à coup ! Communiste ! Pars à Moscou !
-BS : Suite à cet audit, nous savons désormais que la Réserve fédérale a fourni plus de 16 000 milliards de dollars en aide financière totale à certaines des plus grandes institutions financières et sociétés des Etats-Unis et partout dans le monde !
-C'est ça ! Crie-le plus fort ! Monte au minaret ! Islamophile !
-BS : C’est un cas flagrant de socialisme appliqué pour les riches et les robustes et de « débrouillez-vous-chacun-pour-soi » pour tous les autres !
- Ah ! Ah ! Les cochons du Vermont font de l’humour ! Groiiin groiiiinnn !!
- BS : Aucune agence du gouvernement des Etats-Unis ne devrait être autorisée à renflouer une banque ou une société étrangère sans l’approbation directe du Congrès et du président !
-Mais de quoi je m'occupe ? Va planter tes salades à Fukushima !
- BS : Comment se fait-il que la Fed ait fourni des dérogations de conflit d’intérêts aux employés et aux entrepreneurs privés afin qu’ils puissent maintenir les investissements dans les mêmes institutions financières et les sociétés qui ont reçu des prêts d’urgence !
-Comment sait-il ça ? Heureusement qu’il ne donne pas de noms !
-BS : Par exemple, le PDG de JP Morgan Chase a siégé au Conseil d’Administration de la Fed de New York en même temps que sa banque recevait plus de 390 milliards de dollars en aide financière de la Fed.
-Putain !
-Mais calmez-vous, Monsieur, personne n’a envie de se battre contre la Fed et Morgan Chase !
- BS : Par ailleurs, JP Morgan Chase a servi comme l’une des banques de compensation pour les programmes de la Fed de prêts d’urgence. Le 19 septembre 2008, William Dudley, qui est maintenant le président de la Fed de New York, a obtenu une dérogation pour l’autoriser à garder ses investissements dans AIG et General Electric au moment où AIG et GE recevaient des fonds de renflouement. L’enquête a également révélé que la Fed a externalisé la plupart de ses programmes de prêts d’urgence à des entrepreneurs privés, dont beaucoup ont aussi été les bénéficiaires de prêts secrets a très faible taux d’intérêt .La Fed a sous-traité presque la totalité des opérations de leurs programmes de prêts d’urgence à des sociétés privées telles que JP Morgan Chase, Morgan Stanley et Wells Fargo. Ces mêmes entreprises ont également reçu des milliers de milliards de dollars en prêts de la Fed à des taux d’intérêt proches de zéro. Au total, quelque deux tiers des contrats que la Fed a attribué pour gérer ses programmes de prêts d’urgence l’ont été sans appel d’offre. C’est Morgan Stanley qui a obtenu le plus important contrat sans appel d’offre de 108,4 millions de dollars pour gérer le plan de sauvetage de la Fed envers AIG. La Réserve fédérale doit être réformée pour répondre aux besoins des familles qui travaillent, et pas seulement à ceux des PDG de Wall Street !
-Il faut que quelqu'un lui réponde, là.
-C'est prévu monsieur. Jean-Pierre Chevallier. Business behavioriste.
-Qu'est-ce que ça veut dire ?
-Qu'il est avec nous. Je vous le lis ?
-Vas-y.
-JPC : La somme est considérable, difficilement imaginable mais en fait, ce sont là des opérations normales…Les grandes banques sont obligées de jongler au jour le jour avec des milliards de dollars (et d’euros) car certaines en ont trop alors que d’autres en manquent, sachant qu’elles doivent toutes avoir à tout moment une position nette créditrice vis-à-vis de la banque centrale, a priori minimale.
-Je ne comprends plus là. Mais continue.
-JPC : Au cours de cette période de fortes turbulences, les prêts interbancaires étaient réduits à zéro car les banques n’avaient plus confiance entre elles : effectivement, certaines ont disparu comme celle des frères Lehman, mais il y en a eu d’autres. Le risque était donc bien réel. Pour éviter une paralysie du système bancaire, voire un risque systémique, c’est-à-dire une chute des dominos bancaires américains, la Fed a été obligée de remplacer les marchés en réceptionnant les prêts des banques créditrices et en prêtant de l’argent aux banques qui avaient besoin de liquidités.
-C’est bien présenté.
-JPC : Chaque jour, les sommes en jeu sont énormes.
-C’est ce que je dis.
-JPC : Dans ces conditions, il est normal (c’est-à-dire dans les normes, en respectant les règles) que la Fed ait reçu et prêté au total 16 000 milliards de dollars au cours de cette période. Toutes ces informations sont connues car la Fed les publie chaque semaine dans ses Releases H.4.1.
-Il est excellent, lui !
-JPC : Ce qui est inquiétant dans cette histoire des 16 000 milliards de la Fed, c’est le manque de culture économique et financière des Américains et non des moindres, comme cet idiot nuisible de libertarien ,Ron Paul, qui ne comprend rien à rien.
-Ah ! Bravo ! Ca, tu le fais publier partout ! Quand à Sanders, tu peux lui dire ceci de ma part : « Oui, on est les plus forts ! Oui, on est les plus riches ! Oui, on bouffe tout, on gobe tout, on vampirise tout ! Oui, la moindre de nos entreprises, comme Apple, a un produit brut supérieur à celui des EU ! Oui, nous sommes les vainqueurs et nous vous lamineront jusqu’au dernier et si vous n’êtes pas contents, venez vous battre, venez nous chasser parce que vos discours on s’en tamponne totalement ! Vous voyez ? Vous comprenez ? Vous comprenez que vous êtes en train de crever ? Grand bien vous fasse ! Nous nous foutons complètement de vos états d’âme, de vos campings inorganisés, de vos maladies incurables ! Crevez et crevez le plus vite possible ! Nous sommes les Rois, vous êtes une obscure valetaille qui n’a pas même le courage de venir se faire trouer la peau ! Les Indignés ! C’est ça, indignez-vous !
-Monsieur… certains disent que légalement…
-Légalement quoi ? Quelle est la légalité des pauvres ! Les pauvres ? Combien de divisions ?
Bon. Qu’est-ce qu’on fait ?
http://sanders.senate.gov/newsroom/news/?id=9e2a4ea8-6e73-4be2-a753-62060dcbb3c3
http://chevallier.biz/2011/07/banques-des-milliers-de-milliards-de-et-la-fed/
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