Besson : entre trahison et contradiction
Alors qu’il est aujourd’hui le premier défenseur pour légiférer sur la burka, tout le monde semble oublier qu’il s’y opposait il y a à peine 6 mois...

Les multitudes de revirements d’opinion, les trahisons et les contradictions de la part de notre ministre de l’immigration ne devraient plus étonner personne.
Mais il est tout de même important de les relever, ne serait-ce que pour analyser le mal politique de notre époque : Le reniement de ses opinions. Reniement qui a pour nom : l’ouverture.
En effet, en plein débat sur l’identité nationale et sur une éventuelle loi interdisant le port de la burka au sein des services publics, Besson a récemment voulu aller plus loin, et a proposé d’interdire le voile intégral dans tout l’espace public.
On n’est pas à une contradiction près…
Mais personne n’a voulu relever l’incohérence des prises de parti de ce ministre. Pourtant, en juin 2009, l’Express relevait que tous les ministres « n’étaient pas disposés à légiférer sur le sujet », et notamment Eric Besson qui se « refusait à toute loi sur le sujet » et déclarait même que cela ne ferait que créer des « tensions inutiles » entre les communautés.
Comment peut-il être aujourd’hui, le premier défenseur d’une loi aussi générale et stigmatisante ?
Celui qui avait la lucidité d’admettre qu’une telle mesure ne favoriserait que plus de tensions au sein de la société, est aujourd’hui celui qui les crée, les impulse et les entretient, puisqu’il clame la nécessité d’une loi s’appliquant partout.
Comment comprendre ces revirements de positions, devenus quotidiens, de la part de Besson ?
C’est devenu aujourd’hui, le nouveau mal politique de notre quinquennat. La tendance, la mode est de renier ses opinions politiques pour intégrer, par exemple le gouvernement UMP. Et faire croire à tous que la pensée et les opinions sont restées les mêmes.
Nous avons Bernard Kouchner qui, jadis portait des sacs de riz, avait eu le mérite de créer Médecins sans Frontières, mais qui aujourd’hui ne cesse de renier ses idéologies d’époque. Il reste au gouvernement malgré l’envoi d’immigrés afghans dans un pays en guerre, reconnaît que la politique et les droits de l’Homme ne sont pas toujours compatibles.
Besson n’est même plus à présenter. Il pourrait être le symbole, l’incarnation de la trahison (voire de la honte). Il n’y a qu’à regarder l’émission de Riposte de 2007, lorsqu’il s’attaquait à Sarkozy et à toute sa politique pour s’apercevoir du reniement de soi dont cet homme est victime. Comment a-t-il pu soutenir des valeurs, des principes, des idées, qu’il nie, renie et contredit aujourd’hui ?
Il y en a hélas bien d’autre, et de plus en plus…
Qui peut comprendre que Rocard ou Lang serve Sarkozy ? Bien sûr, tous savent justifier cette ouverture et nient l’idée qu’ils se trompent.
Mais rejoindre le gouvernement, l’aider ou le conseiller n’est pas anodin. Soutenir la progression des idées de l’UMP, de Sarkozy, ce n’est pas faire progresser des valeurs telles que celles des droits de l’Homme, de la tolérance ou des libertés qui étaient les leurs auparavant. Rejoindre un gouvernement qui justifie sa politique de plus en plus extrémiste, sous prétexte qu’il faut capter les électeurs du Front National, ne peut s’expliquer. Depuis quand faut-il attirer des gens à l’idéologie absurde et souvent xénophobe, en s’alignant sur leur pensée. Plutôt que de prouver que le modèle républicain de tolérance et d’ouverture (la vraie) est la seule viable et sur lequel doit reposer notre société.
Mais ces gens qui se trahissent sont la manifestation d’un symptôme d’une nouvelle forme de pouvoir dont Sarkozy est la plus belle expression. Ce dernier qui condamne Mai 68, alors même qu’il est le premier à en profiter.
Attention, ce nouveau Mal est contagieux !
On se souvient tous de Ségolène Royal qui au lendemain des élections de 2007, clamait sans honte, ni état d’âme qu’elle ne pensait pas tout ce qu’elle disait lors de sa campagne électorale, notamment ses prises de position sur les 35h. D’autres sont ou seront donc contaminés…
La politique souffre aujourd’hui des ces contradictions.
Ces Hommes de pouvoir n’ont plus de moral, ni d’éthique, et n’hésitent pas un instant à mentir, à se mentir. Besson est peut-être le plus caractéristique de cette pathologie. C’est aussi peut-être pour cela qu’il est l’homme le plus détesté de France.
Celui qui, motivé par ses ambitions ministérielles et l’envie de satisfaire son chef, le président, ne cesse de s’asseoir sur son identité, de se renier, de se faire honte.
D.Perrotin
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