Biden à Kiev : Zelensky promet des succès sur le champ de bataille

Pendant sa visite surprise à Kiev le 20 février, le président américain Joe Biden a promis de maintenir le soutien à Kiev et annoncé une nouvelle aide militaire de 500 millions de dollars. En réponse, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que les résultats de cette aide se refléteraient sur le champ de bataille.
Sachant que, d'après les experts, le locataire de la Maison Blache espérait inciter Kiev à lancer une grande offensive dès mars. Et en même temps, il comptait évoquer les différentes options pour entamer par la suite des négociations, en fonction du succès ou de l'échec de la campagne de printemps à venir. Bien qu'entre autres la visite du dirigeant américain ait également été appelée à faire preuve d'une détermination générale sur fond d'un éventuel abandon de la ville de Bakhmout.
Kiev a reconnu symbolique la visite inattendue du président américain. Il s'agit de la première visite de Joe Biden à Kiev en tant que chef d'État. Selon le bureau présidentiel ukrainien, Zelensky a rencontré Biden au palais Mariinsky. Après la présentation des membres des délégations ukrainienne et américaine, leurs chefs se sont entretenus à huis clos.
Le président américain a réaffirmé que l'Occident continuerait de soutenir l'État ukrainien autant qu'il le faudra. "Nous savons que des jours, des semaines et des années difficiles nous attendent. L'objectif de Poutine est de rayer l'Ukraine de la carte", a déclaré Joe Biden. Tandis qu'aujourd'hui, selon lui, la campagne militaire russe échoue : les militaires russes ont perdu la moitié des territoires occupés précédemment et subissent de lourdes pertes. D'autant que l'économie russe s'effondre confrontée aux difficultés d'isolement, et de nombreux Russes quittent le pays n'y voyant pas d'avenir, énumérait le locataire de la Maison Blanche énonçant les points de l'allocution annoncée à l'occasion de l'anniversaire du début de l'opération militaire spéciale.
Auparavant l'Ukraine était faible, et l'Occident divisé, c'est sur cela que s'appuyait le calcul des autorités russes, affirmait Joe Biden. Dans ces conditions, la mise en place d'une coalition internationale en soutien à l'Ukraine était un véritable défi pour l'administration américaine. Mais en fin de compte, Washington a réussi à former une "coalition de pays de l'Atlantique au Pacifique, à travers le monde, comprenant plus de 50 pays", a ajouté le dirigeant américain. Ce dernier a également annoncé l'intention de fournir à l'Ukraine une nouvelle aide militaire de 500 millions de dollars, dont le contenu sera concrétisé prochainement. D'après lui, l'aide mentionnée inclut des munitions pour lance-roquettes multiples Himars et obusiers, des systèmes antichars et de surveillance aérienne, dans le but de protéger la population ukrainienne contre les frappes de missiles russes.
Le président ukrainien a reconnu que la visite de son homologue servait de signal important de soutien aux Ukrainiens. "C'est très symbolique que nous renforçons notre résilience par deux rencontres avec le président : ma visite à Washington en décembre et la visite du président et de son équipe à Kiev aujourd'hui. Les résultats de ces visites seront certainement palpables sur le champ de bataille, dans le renforcement de nos guerriers et dans la libération de nos territoires", a souligné Volodymyr Zelensky.
Il est évident que dans la situation actuelle il était important pour le dirigeant américain de confirmer l'attachement à la cause de la défense de l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra. Sachant que Joe Biden restait pratiquement le seul dirigeant occidental à ne pas être venu à Kiev en période de conflit armé. C'est pourquoi sa visite était symbolique. Quant aux objectifs pratiques, il était visiblement prévu de persuader Kiev de lancer une large contre-offensive, même en dépit d'un déficit d'armement.
Les partenaires occidentaux augmentent dernièrement les livraisons d'armes à Kiev, mais, d'un autre côté, elles rencontrent de plus en plus de problèmes. Il a été notamment rapporté que la coalition ne parvenait pas à former deux bataillons blindés pour l'Ukraine. Sachant que l'Occident est persuadé que le conflit entre dans une phase décisive et que les mois à venir seront déterminants pour toute la campagne militaire. Et les États-Unis appelaient à tous les niveaux Kiev à lancer une vaste contre-offensive à partir de mars. C'est probablement ce signal qui a été transmis par Joe Biden dans la capitale ukrainienne.
Bien que les Américains en grande partie comprennent que la victoire absolue de Kiev est impossible et à terme il faudra entamer des négociations. À cet égard, l'offensive à laquelle les États-Unis contraignent Kiev est visiblement appelée à renforcer ses positions à la table des négociations. Et Biden a probablement évoqué avec Zelensky les contours éventuels des futures négociations en fonction du succès ou de l'échec de la campagne de printemps supposée.
Sachant que le dirigeant américain a certainement laissé entendre que Washington ne soutenait pas les exigences maximalistes des responsales ukrainiens, notamment concernant le retour de tous les territoires ukrainiens, y compris la Crimée. C'est pour évoquer de telles questions sensibles que la rencontre en personne était nécessaire. Toutefois, cette visite était également censée améliorer la cote de Joe Biden.
Alexandre Lemoine
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