Bien que ce soit difficile, un seul Etat fédéral Israélo-Palestinien est la solution
Un Etat fédéral unique, laïque et démocratique d’Israël-Palestine sur ce bout de terre de qualité très médiocre, grand comme deux fois la Corse, où vit moins de 0,18 % de l’humanité ne peut être que la seule solution pour résoudre le conflit israélo-palestinien qui ne cessera de perdurer, tant que sur ce territoire commun existera deux entités ethno-religieuses côte à côte en conflit permanent.
Superficie et population des territoires Palestiniens et d’Israël
L’idée d’un seul Etat Israélo-Palestinien a déjà été proposée ou soutenue par des intellectuels engagés tels que Noam Chomsky, le théoricien littéraire palestinien Edward Said et Sami Aldeeb juriste chrétien palestinien qui enseigne également dans différentes universités en Suisse, France et Italie, pour ne citer que les plus célèbres.
Israël compte 9 727 000 habitants, selon le CBS : 7 145 000 Juifs, soit 73,5 %, 2 048 000 Arabes (21 %) et 534 000 membres d’autres minorités (5,5 %). Israël est un pays au nord de la péninsule du Sinaï sur la Méditerranée. Le pays a une superficie de 22.070 km² et une longueur totale de côtes de 273 km. Cette masse terrestre correspond à environ 1,8 fois la taille de l'Île-de-France. Israël est le 153e au niveau mondial. 93% fait partie de la population urbaine. Un habitant sur dix vit à Jérusalem.
En 2023, la population a augmenté de 216 000 personnes par rapport à 2022, soit une hausse de 2,3 %. Il y a eu 79 000 nouveaux immigrants.
Les territoires Palestiniens comptaient en 2023 un total de 5,5 millions d’Habitants, dont 3,3 millions en Cisjordanie pour une superficie de 5655 km2 et 2,2 millions dans la bande de Gaza où elle était estimée à 1,5 million d’habitants en 2008 soit une progression de 730 000 habitants en 15 ans. La seule ville de Gaza regroupe 778 000 habitants, ce qui est environ celle de Marseille (876 000), sauf que la superficie de la ville de Gaza est de 45 km², quand celle de Marseille est de 241 km², soit près de 10 fois plus. La superficie de la bande de Gaza est de 365 km2. La densité du territoire de la bande de Gaza est ainsi un des plus élevées au monde, elle s'élève à 6090 habitants au km2, contre environ 450 en Israël. Pire encore, la ville de Gaza seule a une densité de 21 034 habitants au km². Pour la totalité de la bande de Gaza, le taux de fécondité s’élève à 3,34 enfants par femme. L’âge médian des habitants de la bande de Gaza est de 18 ans. Environ 40 % d’entre eux ont moins de 14 ans et à peine 3 % sont âgés de plus de 65 ans.
Au 30 septembre 2023, avant l’attaque du Hamas, à Gaza l’électricité n’était disponible en moyenne que la moitié du temps (13,5 heures par jour). Par ailleurs, l’ONU estimait en 2021 que 800 000 personnes n’avaient pas d’accès régulier à l’eau potable.
Selon les Nations unies, près de six Gazaouis sur 10 (59,8 %) vivent sous le seuil de pauvreté. Près de la moitié de la population active (46,4 %) est au chômage. Avant même les affrontements actuels qui ont poussé 175 000 personnes à se réfugier dans des écoles gérées par l’UNRWA (l’organisation onusienne chargée des réfugiés palestiniens), 1,3 million d’habitants de Gaza dépendaient de l’aide humanitaire,
La population de Gaza souffre également d’un accès limité aux soins : la bande ne compte que 2,71 médecins et 1,3 lit d’hôpital pour 1 000 habitants. L’espérance de vie est de 75,6 ans, ce qui place le territoire au 122e rang mondial pour cette statistique. Elle est plus élevée pour les femmes (77,5 ans) que pour les hommes (73,9 ans).
L’actualité tragique avec le conflit qui ensanglante la région et qui a été déclenché par le Hamas et le Djihad islamiste, des organisations terroristes islamistes criminelles qui ont assassiné plus de 1400 personnes en Israël le 7 Octobre 2023, faisant également plusieurs centaines de blessés, sans compter de nombreux otages, ce qui a entraîné la riposte de l’armée israélienne. Qu’on le veuille ou non, la cause fondamentale de cette situation à Gaza reste la question démographique en regard de l’espace vital disponible, dont les aspects religieux, culturels et ethniques ne sont que des phénomènes aggravants. En Cisjordanie la situation n’est guère meilleure avec le développement inadmissible sur son territoire de colonies Israéliennes.
Deux Etats sur un territoire commun entre Israéliens et Palestiniens un leurre ?
Depuis des décennies, les termes qui se sont imposés sur le plan international dans les discussions de paix pour essayer de résoudre le conflit Israélo-Palestinien tournent autour de la « solution à deux États ». Or depuis 70 ans sans réellement pouvoir s’entendre, cette solution à deux Etats ne peut plus être envisageable aujourd’hui, du fait du déséquilibre en population et territoire, notamment en terres arables arable, existant entre Israël et les territoires Palestiniens qui ne va cesser de croître. Les deux camps portent une responsabilité, même si elle est différente. Le conflit avec la guerre actuelle, dont une violence à nouveau inouïe est l’échec de la politique où dans sa définition la plus simple, la création de deux États distincts dans l’entité territoriale à l’ouest du fleuve Jourdain, l’un pour les Palestiniens et l’autre pour les Israéliens, et bien que les États membres des Nations unies aient voté en faveur à plusieurs reprises, n’est absolument pas viable. Les États-Unis, allié indéfectible d’Israël, ont toujours exprimé leur accord avec ce principe de les faire vivre côte à côte dans le respect mutuel, en garantissant la sécurité de l’un et l’autre des peuples, mais dans les faits, cela ne peut être qu’un leurre.
Plutôt que deux Etats dont l’un, la Palestine, serait vite mort-né pour cause de non-viabilité territoriale, la résolution rationnelle du conflit passe donc par la création d’un seul Etat fédéral, laïque et démocratique d’Israël-Palestine, composé d’Etats fédérés, eux-mêmes délimités selon le double critère du peuplement majoritaire soit juif soit arabe, et de la continuité territoriale. Jérusalem en serait la capitale fédérale. De surcroît, sur le modèle de la Belgique, deux Communautés, l’une juive et l’autre arabo-musulmane, pourraient par exemple s’occuper de la culture et de leur identité culturelle dans les Etats fédérés. L’Etat fédéral serait compétent uniquement pour le régalien, c’est à dire : la diplomatie, l’armée, la police, la justice, l’éducation et battre monnaie. A lire : https://www.revuepolitique.fr/transformons-israel-palestine-en-un-etat-federal-unique/
Un nombre croissant de Palestiniens milite d’ailleurs en faveur d'un seul État binational. La colonisation Israélienne en Cisjordanie qui doit cesser rend par ailleurs impossible la création d'un État palestinien.
Bien que très minoritaires, les chrétiens des territoires palestiniens et Israéliens peuvent avoir un rôle essentiel dans la création d’un Etat unique Israélo-Palestinien
Il est difficile de fournir des chiffres très fiables concernant la population palestinienne chrétienne qui ne fait pas l’objet de recensement en tant que telle. On peut toutefois estimer leur nombre à partir des données des bureaux centraux des statistiques israélien et palestinien ainsi que des registres paroissiaux. La majorité des chrétiens est répartie entre Jérusalem-Est et la Cisjordanie, dans les villes et villages du district de Bethléem, c’est à dire Bethléem, Beit Jala et Beit Sahour, et ceux de Ramallah avec les villages de Taybeh, Jifna, Birzeit, Zababdeh.
En Israël, les chrétiens se trouvent surtout dans le Nord, principalement dans les villes de Nazareth et de Haïfa.
A la veille de Noël 2021, le bureau des statistiques avait recencé 182 000 chrétiens en Israël, ce qui correspond à 1.9% de la population. Un chiffre qui n’inclue cependant pas la population étrangère. Or celle-ci, majoritairement composée de travailleurs issus des Philippines, du Sri Lanka ou d’Inde, est estimée à environ 150 000 personnes supplémentaires. La multiplication des colonies en Cisjordanie entraîne surtout une hausse de la population juive qui est estimée, selon le bureau des statistiques Palestiniens à 712 815.
Les chrétiens en Palestine n’ont cessé de décliner numériquement
Comme ailleurs au Proche-Orient, l’évocation des chrétiens de Palestine est associée à leur déclin numérique depuis 1948 qui est attribuée à un fort mouvement d’émigration. La proportion des Palestiniens chrétiens en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et Jérusalem-Est est estimée à 1,5 % de la population qui est majoritairement musulmane sunnite, soit environ 52 000 personnes. Avant 1948, ils constituaient environ 20 % de la population de Palestine. Certains prévoient leur extinction et leur prédisent un avenir en Israël seulement. La peur de l’islam, invoquée pour expliquer l’émigration des chrétiens, est toutefois loin de constituer un élément significatif. Les événements de la décennie en cours : l’arrêt du processus d’Oslo, la construction du mur de séparation, l’opposition entre le Fatah et le Hamas parti islamiste où cette organisation classée terroriste composée d’une partie politique et d’une partie militaire gagna les élections législatives de janvier 2006 dans la bande de Gaza, lequel assassina de la façon odieuse plus de 1400 personnes en Israël le 7 Octobre 2023, faisant plusieurs centaines de blessés, prenant également plusieurs centaines d’otages. Leurs effets sur la situation économique et les conditions de vie sont les facteurs déterminants pour les chrétiens qui sont candidats au départ. Cette instabilité affecte l’ensemble de la population palestinienne, notamment les jeunes, pour qui l’avenir demeure plus que jamais incertain.
L’émigration des Palestiniens en général, celle des Palestiniens chrétiens en particulier, s’inscrit dans une longue tradition qui remonte à la fin du XIXe siècle. Elle obéit à des raisons d’ordre économique et elle est favorisée chez les chrétiens par un niveau élevé d’éducation, le multilinguisme et l’esprit d’entreprise. Par la suite, ce sont surtout des raisons politiques qui poussent les chrétiens à partir : la nakba de 1948 ainsi que l’occupation israélienne de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en 1967. La nakba a éloigné du pays 50 000 d’entre eux, soit 7 % de l’ensemble des réfugiés et 35 % des chrétiens qui vivaient dans la Palestine mandataire. A partir de la première intifada (1987), les départs étaient motivés par l’absence de perspective économique pour des diplômés ayant par ailleurs un bon niveau de vie.
Des départs qui ont des conséquences très concrètes sur la population des villes. À Bethléem, seul un habitant sur cinq était chrétien en 2007 (22 %). Dix ans plus tôt, ils étaient 84%. À Beit Jala (10 kilomètres au sud de Jérusalem), la majorité chrétienne est passée de 99 % à 61 %. À Beit Sahour (à côté de Bethléem), elle est passée de 81 % à 65 %.
Le recul du nombre de chrétiens s'explique aussi par un autre facteur : une croissance démographique plus lente chez les chrétiens que chez les musulmans palestiniens, et une population en moyenne plus âgée. Près de 39 % de la population chrétienne de Palestine avait plus de 50 ans, contre seulement 21 % chez les musulmans.
Si la tendance de ces dernières années était plutôt à l'émigration de la population chrétienne locale, en 2022, le bureau des statistiques Israélien précisait que le nombre de chrétiens en Israël avait toutefois augmenté de 1,4% par rapport à 2020. Un phénomène qui s'expliquerait par l'arrivée de migrants chrétiens.
Dépasser le risque d’enfermement de chacune des parties ethno-religieuses Juives et Arabo-musulmanes dans une logique de conflits permanent, les chrétiens peuvent y contribuer
Pour ne citer que Jérusalem, où le risque de l’enfermement est grand entre les musulmans qui se retranchent dans la mosquée Al-Aqsa, pendant que quelques activistes juifs font le tour de l’esplanade entourés par des miliciens pour éviter que ça ne dégénère. La mosquée Al-Aqsa est située au milieu de la vieille ville de Jérusalem et se dresse sur une colline connue des musulmans sous le nom d'al-Haram al-Sharif, ou le Noble Sanctuaire. Le site de 14 hectares est connu des juifs sous le nom de Har ha-Bayit, ou Mont du Temple.
Mais que peuvent faire les chrétiens qui ne sont qu’un infime minorités ?
Avec de la volonté, la loi du nombre peut dans certains cas ne pas être un obstacle pour agir. Les Chrétiens, plus que les autres (juifs et Arabo-musulmans) ont intérêt à un seul Etat Israélo-Palestinien démocratique et laïque, car comme le disent certains d’entre eux, les chrétiens palestiniens sont l’objet d’un double ostracisme. « Les musulmans nous considèrent comme des athées, car selon eux, un palestinien ne peut être que musulman. Les Juifs nous considèrent comme les Arabes, autrement dit comme des terroristes potentiels ».
Il faut savoir aussi que le Mur construit par l’armée israélienne autour de Bethléem destiné à protéger Jérusalem des attentats terroristes, a fait fuir nombres de familles chrétiennes. Ces derniers sont particulièrement touchés car la muraille de béton de huit mètres de haut qui pénètre dans la ville afin de protéger le tombeau de Rachel, lieu vénéré par les juifs et les musulmans, transperce ainsi un quartier chrétien de part en part. N’étant ni Juifs ni musulmans, les chrétiens, malgré leur très faible nombre peuvent être la clé de voûte dans des discussion pour aller vers un seul Etat Israélo-palestinien, fédéral, laïque et démocratique
Faut-il rappeler que des intellectuels Palestiniens chrétiens entretiennent des relations privilégiés avec leur collègues Israéliens, mais aussi avec leurs homologues musulmans et militent ensemble pour la création d’un seul Etat Israélo-palestinien fédéral, laïque et démocratique. Plutôt que de se perdre dans un labyrinthe d’échanges sur deux hypothétiques Etats qui ne pourront gommer les risques de conflits meurtriers, la communauté internationale, avec les USA, doivent soutenir les initiatives de ces intellectuels chrétiens, Juifs et musulmans de Palestine.
Pour conclure
Depuis des décennies, les termes qui se sont imposés sur le plan international dans les discussions de paix pour essayer de résoudre le conflit Israélo-Palestinien tournent autour de la « solution à deux États ». Or depuis 70 ans, excepté le bref intermède d’Oslo, sans réellement pouvoir s’entendre, cette solution à deux Etats ne peut plus être envisageable, la seule façon de sortir de la logique des conflits meurtriers entre Israéliens et Palestiniens est d’apporter un soutien total à celles et ceux qui en, Palestine militent pour un seul Etat, fédéral, laïque et démocratique.
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