Bienvenue à GATTACA
Oubliez le onze septembre, la capture de Saddam Hussein, le coup de boule de Zidane ou l’élection de Barack Obama, premier président américain noir de l’histoire des Etats-Unis. Le monde est vraiment entré dans le 21ème siècle en l’an de disgrâce 2020. Comme Waterloo (1815) marquait le début de l’histoire dite contemporaine, comme le premier tir d’artillerie de la Grande Guerre (1914) sonnait le glas de la Belle-Epoque et enterrait symboliquement Proust, Eiffel et Debussy, l’année du Covid relèguera l’URSS, Kennedy, Vatican II, Martin Luther King et les chambres à gaz dans les placards à balais du vingtième siècle.
Le changement de paradigme était en gestation, la perte de repères en mode accéléré, mais rien d’assez monumental pour orner le portail du grand basculement, en ce printemps gris de mer où les hommes se seront révélés, non comme ils ont toujours été, mais tels qu’ils sont redevenus. Dociles, froussards, résignés, incapables de reconnaître leur gauche de leur droite et pourtant si sûrs d’eux-mêmes au moment de foncer droit dans le mur. Des murs qu’on ne détruit plus comme à Berlin en 1989, mais qu’on reconstruit méthodiquement depuis dix mois – et qui sait pour combien de temps encore – pour séparer le blanc du noir, l’infecté du cas contact, l’éveillé de l’endormi, le ripoublicain du démoncrate, le résistant du collabo.
Personne n’est dupe, voudrait-on croire, de la farce mondialiste qui a transformé en un mois la planète Terre en théâtre de la peur. En France, pourtant, tout le monde a joué sa partition avec une ferveur de communiant : les personnels soignants proclamés héros d’une pandémie en deux actes par ceux-là mêmes qui avaient tiré le rideau, un an plus tôt, sur leurs revendications ; les Sgnanarelle de plateaux télé qui après leur quart d’heure de gloire retournent un par un à leurs cabinets soigner des grippes et des bronchiolites tout penauds que madame Michu ne les ait pas reconnus sur LCI ; une opposition contrôlée hurlant à hue et à dia comme des charretiers après leurs bestiaux, incapables de tenir l’opinion publique sur les sentiers balisés du sanitairement correct ; des policiers et des enseignants mis devant le fait accompli et devant leur propre (in)conscience au moment de verbaliser ou d’exclure d’insignifiants rebelles réfractaires au port du masque ; des médias corrompus tenus au secret défense par leurs vœux d’obéissance aux nouveaux maîtres de l’univers dont pas un seul, ô miracle, n’aura succombé au virus.
Le vaccin de la discorde
Point de Belzébuth ni de Moloch derrière ces grands mots si peu adaptés, au fond, au vide abyssal de notre époque. Just business as usual, avec d’autres cartes en main. Chacun s’adapte, siècle après siècle, à son écosystème quelle que soit sa place dans la chaîne alimentaire. Herbivores d’un jour, herbivores toujours, et les grands carnivores n’échappent pas à la règle. Se repaître de viande, dans le monde des humains, c’est se goinfrer d’argent, d’influence et de pouvoir.
Depuis bien avant la crise du coronavirus, les docteurs Frankenstein de l’Imperial College préparaient dans leurs chambres noires des vaccins à ARN contre un mystérieux pathogène à venir : ‘‘ We cannot predict where or when Disease X will strike, annonçait en 2018 Richard Hatchett du Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), but by developing these kinds of innovative vaccine technologies we can be ready for it. ’’ Trop tard pour le SRAS (2003) et le H1N1(2009), mais pas pour le Covid-19 tombé à point nommé pour endosser le rôle de Disease X, le grand méchant de service nécessaire à un test grandeur nature pour valider – ou réévaluer – les coûteuses recherches en cours. Moderna, Pfizer, AstraZeneca étaient aussi en embuscade ; l’occasion était trop belle pour la laisser filer. Ils n’avaient rien prédit, certes – en tout cas pas au jour près – mais hors de question, cette fois-là, de louper le moment Mauricette du big Return on Investment.
En mission officieuse aux ordres de Sa Majesté, l’oracle de Londres, Neil Ferguson, patron du service de modélisation de l’Imperial College, prédit dans un rapport du 16 mars resté sagement confidentiel l’apocalypse aux dirigeants des ex-grands pays d’Europe : 96 000 morts en Suède, 500 000 en France et au Royaume-Uni et une recommandation d’astreinte à résidence des populations durant douze à dix-huit mois en cas de seconde ou troisième vague, dans l’attente d’un vaccin. Fin 2020, le gros des dégâts a été fait et d’inventifs médecins de terrain aux quatre coins du globe ont trouvé la parade pour limiter la casse (hydroxychloroquine, ivermectine, azithromycine, zinc, vitamine D, anticoagulants…). Plus vraiment d’urgence, donc, pour la santé publique, mais les grands pontes de l’industrie médicale rappellent à qui n’aurait pas bien compris qu’à Hollywood ce sont les producteurs qui décident du Happy end, et non les figurants sommés de ne pas surjouer leur rôle. Comprenez ici Raoult, Perronne et quelques autres à qui le Conseil de l’Ordre aimerait bien faire la peau ; mais pas Karine Lacombe récemment décorée par Emmanuel Macron de la Légion d’horreur, sorte d’Oscar à la française de la meilleure actrice de télé réalité.
Avec son grand sourire masqué assorti à ses beaux yeux bleus, elle y aura donné l’absolution, mois après mois, à toutes les mesures gouvernementales les plus idiotes et les plus liberticides, n’hésitant pas à balancer quelques coups de pied sous la table quand certains décideurs, un peu longs à la détente, tardaient à traduire en actes les recommandations du conseil pharmaceutique aux ordres des grands labos. Tenir, ensemble, oui, tenir jusqu’à ce vrai faux vaccin qui réduirait substantiellement le risque de développer une forme grave d’une maladie qui, pour l’instant, s’est révélée bénigne dans 90% des cas à condition de sortir autre chose que du Doliprane de la trousse à pharmacie.
Un article en ligne de la revue médicale Vidal signé par Stéphane Korsia-Meffre rendait d’ailleurs compte le 8 décembre dernier des curieuses propriétés thérapeutiques du nouveau vaccin Pfizer à ARN messager :
‘‘ Si les résultats rendus publics par Pfizer/BioNTech et la FDA sont rassurants sur l'efficacité globale du vaccin BNT162b, de nombreuses questions sur cette efficacité demeurent sans réponse :
- la persistance de la protection obtenue dans le temps ;
- l'efficacité parmi les populations vulnérables aux formes graves (en particulier les insuffisants rénaux et les personnes immunodéprimées) ;
- l'efficacité chez les personnes ayant des antécédents de COVID-19 ;
- l'efficacité chez les enfants et les moins de 16 ans ;
- l'efficacité contre les formes asymptomatiques de la COVID-19 ;
- l'efficacité contre les formes graves et l'effet sur la mortalité ;
- l'efficacité contre les effets à long terme des infections acquises malgré le vaccin ;
- l'efficacité sur la transmission du virus en cas de contamination d'une personne malgré le vaccin ;
- le futur de cette efficacité si la pandémie venait à évoluer (mutations de SARS-CoV-2 par exemple).’’
Si tout cela est digne de foi, si le principe de doute raisonnable s’applique à la médecine autant qu’à la justice, on comprend mal l’empressement des hautes autorités de santé à siffler le top départ du Covid Globe Challenge supposé faire le tour du monde en moins de quatre-vingt jours. A moins, bien sûr, que les Phileas Fogg de l’industrie médicale n’aient lancé un pari à la FDA américaine et à l’Agence européenne des médicaments quant-au nombre de cobayes prêts à se faire tatouer le bras, partage des pourboires à la clé.
En France, pays décidément de tous les paradoxes, ça ne se bouscule pas au portillon – c’est le moins que l’on puisse dire. Au 30 décembre, seulement 138 Français avaient retroussé leur manche pour se faire administrer la piquouze, contre 130 000 en Allemagne et près d’un million au Royaume-Uni selon les sources officielles. Les mêmes qui applaudissaient les infirmières en avril et toisaient de loin, début septembre, les quelques rassemblements anti-masques seraient-ils en train de sombrer, bien gentiment, dans l’irrévérence et l’irresponsabilité citoyenne ? Noam Chomsky, au chapitre 6 (sur les collectifs militants) du livre Comprendre le pouvoir, nous rappelle à quel point l’opinion publique et la doxa médiatique sont volatiles sous nos latitudes à l’aide d’un exemple frappant :
« Boston est une ville assez libérale et la première grande action contre la guerre du Vietnam y a eu lieu en octobre 1965. Il y a eu une manifestation publique à Boston Common et j’étais censé être l’un des intervenants. Le rassemblement a été dispersé : nous n’avons pas pu dire un seul mot. Les médias étaient furieux contre la manifestation. La une du Boston Globe montrait une grande photo d’un vétéran blessé et le reste de la page n’était que condamnation de ces gens qui osaient prétendre que nous ne devrions pas bombarder le nord du Vietnam. Les émissions de radio ont reçu un déluge de dénonciations de ces ‘traîtres communistes’. Au Congrès, les libéraux ont dénoncé la ‘parfaite irresponsabilité’ des manifestants qui mettaient en cause le droit des Etats-Unis à bombarder le nord du Vietnam. »
Comme pour l’Amérique de cette époque, passée en quelques années du patriotisme doctrinaire à l’antimilitarisme le plus exalté, il n’est pas déraisonnable de penser que le mensonge prend de moins en moins dans la France des réseaux sociaux. L’appel retors à l’union sacrée et à une pseudo-solidarité décrétée d’en haut pour mieux asservir le bas peinerait-il, contre toute attente, à tracer son chemin jusque dans les consciences ?
Des souris et des hommes
Chomsky, du haut de ses 92 ans, nous dirait que rien n’est jamais perdu d’avance. Mais quand les dés sont pipés par ceux-là mêmes qui les fabriquent, il est difficile de se motiver pour se lancer dans la partie, aussi lucide et courageux soit-on. Jean-Paul Marat, Charlotte Corday, Abraham Lincoln, Jean Jaurès, Rosa Luxemburg, MLK, Ernesto Guevara, Harvey Milk, tous furent assassinés en raison d’un idéal qui ne convenait pas à tout le monde, mais qui du moins n’était pas feint et portait en germe le rêve reconduit, à chaque génération, d’un monde plus juste, d’un monde meilleur. Aucun de ces personnages anoblis par l’histoire n’a rêvé seul dans son coin. Ils n’ont fait qu’entrer dans le sommeil des peuples et révéler au grand jour les aspirations muettes des sans-culottes et des sans-voix (qu’on n’appelait pas encore, comme sous François Hollande, les sans-dents), où à défaut les nécessaires changements qu’une humanité se voulant civilisé se devait d’acter dans ses lois. Ceci sans calcul politique ni cynisme philanthropique, mais avec une conscience humble et éveillée des réalités complexes d’un monde en perpétuel mouvement.
Lincoln a lu Harriet Beecher Stowe et passé moultes nuits blanches avant d’abolir l’esclavage ; Simone Veil, huée par les parlementaires pour oser défendre l’innommable, a dû rappeler à ces beaux messieurs de l’Assemblée à quels extrêmes les lois répressives poussaient des milliers de nos concitoyennes ; Harvey Milk aura ouvert les yeux d’une certaine Amérique sur les réalités odieuses de l’homophobie ; Robert Badinter a défendu toute sa vie l’abolition de la peine de mort, dans une société qui commençait à avoir honte d’être en la matière l’une des dernières de la classe. Rien de tout cela n’est arrivé par la grâce de la bienpensance, ni par la théorisation d’un dogme soumis au gai savoir d’autorités de tutelle percluses de certitudes, n’entretenant plus avec la base que de lointains rapports de dominants à dominés.
La gangrène qui ronge le monde d’aujourd’hui ne procède pas nécessairement d’un renversement des valeurs, mais d’une perversion hypocrite et sournoise des acquis et des avancées de l’après Seconde guerre mondiale. Perversion de la médecine, de l’écologie, des principes d’égalité et de coopération entre les peuples ; perversion même de la morale dont certains gros malins ont compris tout l’intérêt à confisquer le brevet pour court-circuiter le débat démocratique et toucher à vie leurs royalties.
L’étrangement nommée loi bioéthique votée en pleine nuit au milieu de l’été 2020 par une soixantaine de députés manifestement pressés d’en finir n’a pas trouvé dans le débat public, loin s’en faut, le même écho démocratique que la loi Veil en son temps. Il y est pourtant écrit noir sur blanc que l’interruption médicale de grossesse jusqu’au neuvième mois devient possible lorsque « la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme, ce péril pouvant résulter d’une détresse psychosociale. » Sur des sujets aussi cruciaux, aussi éthiques, justement, on aimerait croire que la seule urgence est d’informer et d’attendre que chacun se saisisse en pleine conscience de la question. A l’image d’un certain vaccin dont on est absolument ravi qu’il nous « permette de retrouver, collectivement, une vie sociale et culturelle » (déclaration de la députée Valérie Six, de l’UDI, à la séance parlementaire du 16 décembre), mais dont beaucoup n’ont toujours pas compris en quoi médicalement, il changeait fondamentalement la donne.
Les Gay Games organisés à Paris en 2018 auront peut-être convaincu quelques derniers obscurantistes que les lesbiennes savaient courir et tenir une raquette, mais le contribuable pourrait légitimement se demander si « lutter contre l'homophobie dans le sport et promouvoir la diversité » en passait nécessairement par l’organisation d’un tel évènement subventionné à hauteur de 1,3 million d’euros par l’Etat et la Mairie de Paris.
Après la 25ème conférence en 25 ans sur le changement climatique (Varsovie, New-York, Paris, Marrakech, Bonn, Katowice, Madrid…), il serait intéressant de savoir de combien de degrés la température de la planète a diminué depuis, sachant que le trafic aérien des trente dernières années a tellement explosé qu’Airbus, en 2016, prévoyait un doublement de la flotte mondiale d’ici 2034. On est très heureux à ce propos de savoir que Greta Thunberg, comme des milliards d’êtres humains, préfère la bicyclette au scooter ; on est moins certain de vouloir l’entendre ramener sa fraise (des bois) sur la crise du Covid-19 si c’est pour balancer – sur CNN le 15 mai – à quel point il est nécessaire « d’écouter les experts » et « d’agir avec force » quand on voit le génocide social qui en a résulté.
Les nouveaux anges gardiens
Rien que des mots, des mots de pluie, des mots de là-haut, a-t-on envie de chanter en reprenant l’air du tube de Véronique Sanson, tant ces postures bobo friendly sentent à plein nez l’autosatisfaction. Les nouveaux hymnes consensuels de l’activisme en robe de chambre se sont trouvé, et c’est tant mieux, un nouveau public plus présentable que les Blue-collar aux jeans crasseux des usines automobiles de Detroit dans les années 1970. Mais comme on ne sait plus très bien qui a écrit les paroles ni ce qu’elles veulent encore dire dans ce monde délavé, il devient difficile de s’identifier aux nouveaux troubadours du progressisme global.
Aux grandes messes constructivistes de Davos, Bruxelles et des Journées mondiales de l’Humanité en marche parrainées par Bloomberg et l’Open Society, ce n’est plus Saint-François d’Assise qui vient plaider la cause des pauvres ou Simone Veil celle des femmes, mais tout un cartel d’actionnaires, de Young leaders et de dirigeants de tout poil pétris de bonnes intentions. A la fois juges et parti, donateurs et bénéficiaires de programmes dont personne n’a jamais entendu parler, ils donnent la météo du monde et s’engagent chaque année à sauver hommes et bêtes en prévision du Déluge. Ainsi, à Davos, un peu à la façon d’un Téléthon des nations, chaque suzerain de l’UE se fait le rapporteur du handicap qu’il a entrepris de réformer. Début 2020, Sanna Marine, Première Ministre de Finlande, a rappelé que « l'égalité des sexes est une question qui concerne aussi bien les hommes que les femmes ». L’espagnol Pedro Sanchez a souligné que « l'intelligence artificielle, la biotechnologie et la robotique ne sont pas de simples maillons dans la chaîne des changements économiques en cours, mais de véritables leviers pour une transformation totale ». Mais aussi, encore plus palpitant, que « les citoyens croiront en la démocratie si la démocratie croit en chacun d'entre eux. »
Quand le quorum est atteint et que l’humeur est à la déconnade, on théorise le réel sur fond de guerres préventives censées contrer la famine, le racisme, l’illettrisme, la maladie, la pollution, la pauvreté, les inégalités et le sexisme. Au niveau du terrain, pourtant, c’est plutôt le contraire qui s’y passe. Rien qu’en Europe de l’ouest, la montée des tensions, la paupérisation des classes moyennes, le plafonnement de l’espérance de vie, l’explosion des inégalités, la déshérence de la culture, la fragilisation des familles, l’érosion du tissu social donnent à penser que l’écart se creuse chaque jour davantage entre l’Europe numérisée d’Ursula von der Leyen et l’Europe analogique des naufragés de Maastricht.
Le dévoiement totalitaire de grands acquis sociétaux n’aura surtout servi, depuis une trentaine d’années, qu’à polir l’image de marque d’institutions hors-sol et de grandes multinationales à l’opportunisme inné. Les niaiseries que les politiques régurgitent instinctivement dès qu’on leur tend un micro ne sont que le prolongement de la bienpensance corporate dont (l’activiste) Naomi Klein pressentait à la fin des années 1990 qu’elle serait le nouveau modus operandi des mastodontes du marché planétaire.
IBM s’engage sur le volet climatique ; Apple nous vend des bracelets Watch Pride ; Facebook nous protège de la propagande antivax ; l’ECRI (European Commission against Racism and Intolerance) reprend courageusement le flambeau de l’antiracisme ; Amazon intègre sur son site un bouton d’appel aux dons pour « lutter contre le coronavirus » ; Microsoft France s’associe aux « Trophées de l’Egalité », tremplins pour la parité.
Autant de pets qui sentent la rose et dont Marguerite Yourcenar (1903-1987), bénie entre toutes les femmes, n’aurait jamais voulu pour embaumer son cercueil :
« Je n’aime pas les étiquettes, déclarait-elle dans un entretien télévisé méconnu datant de 1981, et ‘femme’ en un sens est une étiquette. Je n’aime pas tout ce qui sépare et réduit les êtres à certaines attitudes. Je voudrais qu’une femme ait la liberté d’être aussi femme ou aussi peu femme qu’elle le veut. Et il y a là une autre difficulté qui se pose à notre époque. C’est que, un petit peu comme toutes les minorités et les vieilles institutions lorsqu’elles se régénèrent comme l’Eglise catholique avec l’œcuménisme, on lutte en faveur de libertés qui auraient été très utiles il y a cinquante ans. »
Si l’on déroule le fil de sa pensée jusqu’au brouillard des temps présents, on voit bien que nos nouveaux philanthropes, politiques comme businessmen, n’ont strictement rien inventé mais tout capitalisé, poussant le vice jusqu’à faire croire au bas-peuple dont ils s’imaginent connaître les moindres désirs qu’ils constituent l’avant-garde éclairé du modernisme cool, alors qu’ils ne font que de la récup’ pour asseoir leur domination.
A grand renfort, il faut bien le dire – c’est d’ailleurs la seule vraie nouveauté, d’une propagande culpabilisante diablement efficace et dont on constate aujourd’hui les déprimants effets. Le nouveau Deutéromone de l’orthodoxie mondialiste a été si bien assimilé qu’on pourra bientôt l’indexer à la Charte des Nations Unies. Tu ne pollueras pas la planète. Tu ne contamineras point ton prochain. Tu te vaccineras contre Disease X, XI et XII – si possible sans t’évanouir. Tu accueilleras les migrants. Tu conchieras les extrêmes. Tu mangeras-bougeras.fr. Tu boufferas bio. Tu trieras tes déchets. Tu ne changeras de Smartphone qu’une fois tous les deux ans. Tu likeras sur Twitter le prochain #JeSuisMachinTruc.
Le monde d’après
A la mutualisation de la dette s’ajoute, excellente chose, la mutualisation de la faute. Tout individu, même né de père et mère inconnus au fin fond des steppes de Sibérie, sera désormais suspecté d’être un superspreader qui s’ignore, un white supremacist en puissance ou un assécheur du Marais poitevin dès lors que lui viendrait l’idée d’arroser ses plantes trois fois par jour. Le 21ème siècle est à ce prix si l’Homo sapiens veut s’offrir un avenir, la bonne nouvelle étant qu’en vérité, il n’a plus à s’occuper de rien puisque le plan de vol a déjà été déposé en 1992, lors du Sommet de la Terre organisé à Rio de Janeiro.
Dans le monde d’après, qui ne sera jamais que le monde d’avant révélé au grand jour, il semble acté que ce n’est plus la base qui portera ses héros au sommet, mais que ce sont les strates supérieures de l’hyper-démocratie qui nous enverront leurs sous-fifres négocier le prix de l’essence, les conditions de réouverture des piscines et des restaurants et le vrai sens à donner aux films de Victor Fleming (Gone with the Wind, Joan of Arc).
Les futurs grands hommes et les futures grandes femmes à naître, à cette allure-là, feraient mieux de ne jamais sortir du ventre de leur mère. A quoi bon un Aldous Huxley pour pondre le Meilleur des mondes quand l’avenir s’écrit par défaut sans besoin d’encre ni d’inspiration. ?
Dans le chapitre ‘Organiser le chaos’ de son livre Propaganda (1928), le génial Edward Bernays écrivait :
‘‘ Nous sommes pour une large part gouvernés par des hommes dont nous ignorons tout, qui modèlent nos esprits, forgent nos goûts, nous soufflent nos idées. C’est une conséquence logique de l’organisation de notre société démocratique. Ce sont eux qui tirent les ficelles : ils contrôlent l’opinion publique, exploitent les vieilles forces sociales existantes, inventent d’autres façons de relier le monde et de le guider. (…) Nous ne réalisons pas, d’ordinaire, à quel point ces chefs invisibles sont indispensables à la marche bien réglée de la vie collective. Théoriquement, chacun se fait son opinion sur les questions publiques et sur celles qui concernent sa vie privée. Dans la pratique, si tous les citoyens devaient étudier par eux-mêmes l’ensemble des informations abstraites d’ordre économique, politique et moral en jeu dans le moindre sujet, ils se rendraient vite compte qu’il leur est impossible d’arriver à quelque conclusion que ce soit.
Nous avons donc volontairement accepté de laisser à un gouvernement invisible le soin de passer les informations au crible pour mettre en lumière le problème principal, afin de ramener le choix [du vote] à des proportions réalistes. Nous acceptons que nos dirigeants et les organes de presse dont ils se servent pour toucher le grand public nous désignent les questions dites d’intérêt général. Nous acceptons qu’un guide moral, un pasteur par exemple ou un essayiste, ou simplement une opinion répandue nous prescrivent un code de conduite social standardisé auquel, la plupart du temps, nous nous conformons. ’’
Pour ce qui est de se conformer, comme à peu près sur tout le reste, notre époque ne se sera rendue coupable d’aucun manquement aux règles du vivre-ensemble. Elle aura seulement rendu public le rapport d’autopsie de nos libertés chéries que seul un petit miracle, dorénavant, saurait ressusciter.
https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.11.20062133v1
https://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2020-2021/20210123.asp
https://sportbusiness.club/les-gay-games-2018-a-lequilibre/
https://edition.cnn.com/2020/05/14/us/greta-thunberg-townhall-coronavirus-socialtv/index.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Blue_Collar_(film)
https://fr.weforum.org/agenda/2020/01/qui-vient-a-davos-2020-voici-tout-ce-que-vous-devez-savoir/
https://www.france24.com/fr/20200713-la-faim-dans-le-monde-s-aggrave-l-onu-pessimiste-pour-2020
http://ultraliberalisme.online.fr/NoLogo.htm
https://www.apple.com/fr/shop/product/MY1X2ZM/A/bracelet-sport-pride-edition-40-mm-regular
https://www.coe.int/en/web/european-commission-against-racism-and-intolerance/
https://pay.amazon.fr/blog/venir-en-aide-aux-victimes-du-covid-19
http://www.ellesbougent.com/concours/trophees/
https://www.youtube.com/watch?v=D345B42X9Ko
https://www.vie-publique.fr/fiches/274842-quest-ce-que-lagenda-21
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