Bilan d’étape d’un bombardement médiatique
Cette fois, les sondeurs ne se sont pas trop trompés. Les listes de Bardella et Glucksmann ont fait un peu moins qu'annoncé ; celle d’Aubry, un peu plus.
Les commentateurs n'ont pas été en reste. Le Figaro, Le Monde, Libération et Médiapart ont soutenu la gauche qu'ils aiment, celle de la PP et du PS ; et fait semblant de soupçonner la FI d’antisémitisme.
Les chaînes d'intox ont fait leur travail, CNEWS la campagne de Bordella et de Maréchal nous voilà, les autres ont cajolé Roussel et pointé le danger Mélenchon.
Le spectacle gnangnan des résultats a été bouleversé par l'annonce de la dissolution que Bardella avait exigée un peu plus tôt dans la soirée.
La dissolution de l'assemblée nationale est aussi celle de sa présidente, et tous ces ministres qui s'imaginaient un destin national. Dissolution de Gabriel Attal, Yael Braun Pivet, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire etc....
Depuis, les commentateurs professionnels se sont multipliés pour disserter sur l'état du génie présidentiel. D’aucuns ont supposé qu'il avait comme stratégie de diviser une gauche qui l'était déjà. Le surlendemain, « le mec » (selon le gazouillis de Sandrine Rousseau) a décidé que, quel que soit le résultat, il ne démissionnerait pas et donc, qu’il penche plutôt vers Chirac que vers de Gaulle. Depuis, comme à son habitude d’adolescent pervers, il aurait déclaré : « Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant, on va voir comment ils s’en sortent… ».
Les partis de gauche sont parvenus en catastrophe à jeter les fondements d'un Nouveau Front Populaire. Aussitôt, la classe dominante, par ses diverses courroies de transmission, a rappelé un principe de gouvernement : « Plutôt Hitler que le Front Populaire ». La formule avérée est d’Emmanuel Mounier : « Plutôt Hitler que Blum » (Lendemains d’une trahison). Elle a donc été actualisée : Plutôt Bardella/La Pen que Mélenchon.
Le CRIF, qui prétend être le représentant de toute la communauté juive de France (même de l’Union Juive Française pour la Paix ?) a donné un des premiers coups de griffes et des instructions à un PS d'ailleurs très disposé à les suivre.
Des représentantes de ce parti ont aussitôt été invitées dans les médias pour dire leur exigences : retrait de Mélenchon, qualification du Hamas comme organisation terroriste, dénonciation du prétendu antisémitisme de la FI et pendaison haut et court d'Adrien Quatennens.
Leur emboitant le pas, Anne Sophie Lapix a reçu Mélenchon pour lui demander s'il renonçait à être premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front Populaire. Il avait déjà dit la veille que, s’il se sentait les capacités pour le poste, il ne demandait pas à être choisi. Puis elle lui a présenté une photo de Quatennens pour savoir comment il fallait le pendre. Mélenchon lui a répondu comme elle le méritait, tant elle faisait montre de sa mauvaise foi. Une publication people en a conclu qu'il avait perdu son sang froid.
Depuis, il a décliné une proposition de débat avec Gabriel Attal et Jordan Bardella que lui proposaient TF1, FRANCE 2 et Gabriel Attal
Rien n'y fait. Mélenchon n'est pas fair play. On lui demande de se faire hara kiri et il ne veut rien entendre.
L'accord électoral est signé, mais les hostilités ne s'arrêteront pas là. Les médias continueront de cibler prioritairement la FI, en non pas le FRN. Le PS continuera sa stratégie de reconquête d’une hégémonie que lui a confisquée la FI.
Les sondages actuels donnent actuellement les macroniens, honteux ou revendiqués, derrière le bloc d’extrême droite et le front populaire. Nul doute qu’en cas d’élimination au premier tour, ils feront le choix d’éliminer l’insoumis(e) quoi qu’il en coûte, ainsi qu’ils l’ont déjà fait en 2022.
C’est à un véritable bombardement politique que l’on assiste depuis la fin de la semaine et, bien sûr, les médias n’entendent pas laisser à la FI le droit de se défendre.
La listes des candidatures a été bouclée dimanche dernier. Adrien Quatennens est allé se faire pendre ailleurs, mais ce n’est pas suffisant. Des voix s’élèvent dans les partis associés du Nouveau Front Populaire pour soutenir, non pas pour Aurélien Le Coq, choisi par la FI pour le remplacer, mais Amy Bah, une collaboratrice de Raquel Garrido
Même attitude pour 5 députés sortants que la FI a décidé de ne pas reconduire. Les médias et des dirigeants des partis associés en font des martyrs.
https://www.youtube.com/watch?v=WIX8yWNMPVM
Pendant que Corbière tentait hier de se légitimer dans un meeting à Montreuil, avec le soutien des médias, bien sûr, et avec celui de Marine Tondelier, d'Olivier Faure et de Ruffin - en contradiction avec les accords signés - Manuel Bompard répondait aux commissaires politiques de l’axe de la raison, fervents partisans de la ligne Autain, Corbière, Garrido, Ruffin, puisqu’elle est sans danger pour le système en place.
A noter que la France Insoumise n’a pas dénoncé publiquement le choix du PS d’investir, dans la 1ère circonscription de l’Ariège, Madame Martine Froger, élue dans une partielle en 2023 avec les voix de toutes les droites (ReNaissance, LR, RN), contre la députée insoumise sortante Bénédicte Taurine.
Et s’est contenté d’ironiser sur le soutien de ReNaissance à l’ancien président Hollande, contre qui elle ne présentera pas de candidat.
Pour calmer le jeu, il serait plus simple, plus clair et plus honnête que Corbière, Garrido et Simonnet retournent au PS ; et qu’Autain et Ruffin rallient un PCF qui les accueillerait à bras ouverts.
A suivre et à subir...
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