Bill Gates et le « racket » des écoles privées « low-cost » en Afrique (*)

Le gouvernement d’OUGANDA vient d’ordonner la fermeture d’une chaîne d'écoles privées délabrées financées par « l'homme le plus riche du monde. Elles ne présentaient pas le minimum d’équipements permettant d’assurer un accueil décent des enfants.

La Ministre de l'Education, Mme Janet Museveni, a déclaré mardi 9 août que les 12 000 élèves des Bridge International Academies (BIA) élèves seraient transférés dans les écoles publiques.

Le ministère de l'Education a constaté que la plupart des écoles du BIA n’avaient pas été correctement enregistrées, avaient de mauvaises conditions sanitaires et manquaient d'enseignants formés parmi ses 800 membres du personnel.

"Nous avons découvert que la plupart des accusations qui circulent sur ces écoles étaient vraies et nécessitaient une intervention", a déclaré Mme Museveni au parlement.

"L'organisation a démarré ici en 2014, localisée sur 53 sites, mais avec une seule licence. Son statut juridique n'a pas été établi et elle n'est jamais passée par la procédure d'enregistrement des écoles internationales."

Mme Museveni a déclaré que les écoles seraient autorisées à rouvrir quand elles seraient en conformité avec les normes requises.

M. Michael Kaddu, représentant de BIA en Ouganda, a affirmé lors d'une conférence de presse mercredi que l'entreprise était en pourparlers avec le ministère sur ses faiblesses.

Fondée au Kenya en 2008, BIA transnational est l'un des plus gros opérateurs de l’enseignement « low-cost » privé qui exploitent ce marché juteux en Afrique et en Inde d’une manière croissante, en prétendant compenser la faiblesse des états concernés en matière d’enseignement. Ses écoles sont généralement des cabanes en tôle ondulée et ses enseignants des personnes non formées, faisant réciter « par cœur » des leçons à partir des instructions fournies par une tablette informatique.

Les bailleurs de fonds sont le co-fondateur de Microsoft Bill Gates ( 78 milliards de dollars), Mark Zuckerburg, le patron de Facebook (41 milliards $) et Pierre Omidyar de e-Bay ( 8 milliards $).

L’organisation reçoit également l'argent des contribuables de plusieurs pays « occidentaux » au nom du développement international ; elle est étroitement liée à l'éditeur éducatif britannique Pearson.

L'entreprise a déjà réussi à supplanter l'Etat pour la prise en charge de l’éducation au Libéria. En Janvier, M. George Werner, ministre de l’éducation au Libéria a annoncé que toutes les écoles primaires de l'Etat et la scolarisation pré-primaire seraient confiés à BIA.

(*) « bas-coût » et « extorsion » sont des traductions approximatives qui ne rendent pas compte de la réalité aussi bien que les deux anglicismes du titre. Bill Gates