• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Binge drinking, what the fuck ?

Binge drinking, what the fuck ?

Et on dit que les jeunes ne savent plus s'amuser...

J’ai un truc à vous avouer. Je suis pas fier, je vous le dis de suite.

Voilà, en fait, j’ai bu mon premier verre d’alcool à 20 ans. Oui, je sais. Je suis vraiment un gros naze.

Je me fais honte. Pas étonnant que j’aie été puceau jusqu’à un âge avancé.

 

Bon, soyons clairs, j’ai rattrapé mon retard depuis (en bières et en filles). J’ai été bourré plus souvent qu’à mon tour, me suis réveillé à côté de femmes que je ne connaissais pas (ou plus), j’ai repeint un certain nombre de fois mes toilettes (sans compter ma chambre, mon salon, un nombre indéterminé de taxis, des trottoirs parisiens, des abribus, les vêtements des femmes que je ne connaissais plus, j’en passe et des plus sales).

 

Il me semble cependant que j’ai fait ça dans les règles de l’art :

  • J’étais majeur de plus de 15 ans et vaguement vacciné (au moins celui contre les BCBG)
  • Je n’ai jamais bu du rouge sur du blanc sinon tout fout le camp
  • Je n’ai jamais tué personne en état d’ébriété ou alors c’était sans faire exprès et je me suis excusé après
  • Je me suis toujours endormi en ronflant avant de profiter de la situation avec une autre fille bien entamée
  • J’ai toujours nettoyé mon vomi le lendemain
  • Je n’ai jamais enfermé mes parents dans le débarras à 2 grammes (ni mis dans l’embarras d’ailleurs) même quand ils le méritaient

 

Bref, j’ai toujours été un esthète de la picole.

 

Jamais (au grand jamais), je n’aurais pratiqué ce qu’on appelle aujourd’hui le « binge drinking ».

 

What the fuck ?

Ouais, tout ça pour en arriver là.

Vous savez pas ce qu’est le binge drinking ? Rien à voir avec Mr Binge même si ça vient effectivement d’Angleterre (sont forts ces rosbifs avec la booze)

Il s’agit, en fait, d’une technique de plus en plus prisée par les jeunes : la biture expresse. En gros, on se met le paquet en moins de temps qu’il n’en faut pour dégobiller.

D’après une étude récente, 11% des étudiantes reconnaissent avoir connu des ivresses régulières contre 2% en 2005. Bon, ça en fait quand même 89% d’à peu près sobres mais à ce rythme-là, elles seront toutes en coma éthylique avant la fin du siècle (si l’humanité survit jusque-là).

 

Et alors ?

Oui, c’est vrai ça, et alors ? Elles ont quand même le droit de boire ces petites décérébrées (je parle de leur état après la cuite). Certes, mais je vais vous parler en homme d’expérience.

L’alcool, ça me connaît. Y’a qu’à voir : on m’ouvre le bide régulièrement pour m’essorer le foie, j’ai même déjà donné une teinte aux alcootests que les flics n’avaient jamais vue avant (même qu’ils ont cru que c’était eux qu’étaient bourrés). Un autre jour, je suis tombé dans une rivière en Amazonie et y’a une quinzaine de sangsues qui ont fait un coma éthylique. Donc, je suis bien placé – presque aussi bien que Jean-Vincent, c’est dire – pour vous signifier que faut pas faire ça les filles.

Vous vous rendez compte que vous ne profiterez même pas de votre premier viol rapport sexuel ?

Remarquez, comme vous vous en rappelez jamais, c’est un peu à chaque fois la première fois. Pas con.

Non, non, en fait c’est très con.

Déjà, c’est dangereux pour votre santé. Oui, je sais que le foie se régénère, mais faut voir la vitesse, hein ? Bayrou est plus rapide à finir une phrase.

Ensuite, vous avez pas envie qu’on vous aime pour votre taux d’alcoolémie, mais pour ce que vous êtes, non ? A savoir, une jeune fille avec l’avenir devant soi (c’est même pas moi qui le dis, c’est les Enfoirés), des rêves plein la tête et une énergie à pousser les montages – ou seulement mamie dans les orties parce qu’elle est quand même moins lourde et que c’est bon pour la circulation.

On voudrait quand même pas gâcher tout ça pour une mode à la con.

 

Quelques conseils de base

Bon, maintenant que vous savez que c’est mal de picoler comme un trou – au risque que l’on ne vous prenne que pour un trou –, je vais vous donner quelques conseils de base (même si je crois autant aux conseils qu’au socialisme).

  • Tatouez-vous votre adresse derrière l’oreille droite. Ainsi, si quelqu’un vous trouve dans la rue, vous ne finirez pas la nuit à la fourrière.
  • Avant de sortir, buvez une cuillère d’huile d’olive. Cela vous enduira la paroi de l’estomac et retardera l’absorption de l’alcool. Ainsi, vous tiendrez plus longtemps que vos copines et pourrez prendre plein de photos compromettantes.
  • Faites le test un soir – juste un, mais pas Bridou – de faire semblant d’être bourrée et de voir ce qui se passe. Une fois que vous aurez bien flippé votre race de voir les mecs que vous auriez pu vous taper (de manière plus ou moins consentante), vous me remercierez.
  • A chaque verre que l’on vous paye, payez le suivant ! C’est très égalitaire et vous finirez pauvre avant d’être saoule, comme ça le problème sera réglé.

 

Et sinon, n’oubliez pas d’analyser les signes évidents d’alcoolémie pour éviter de partir en cacahuète trop tôt :

  • Si vous ne voyez que des gens beaux partout : vous commencez à être bourrée !
  • Si vous vous croyez drôle : vous êtes bourrée !
  • Si vous ne vous rappelez plus ce que vous faites là : trop tard…

 

Voilà, je pense que maintenant, vous êtes fin prête pour votre prochaine soirée.

 

Envoyez-nous des photos, et à la vôtre !

 

---

 

Retrouvez tous les articles inutiles de Jean-Fabien sur http://www.jean-fabien.fr


Moyenne des avis sur cet article :  3.09/5   (23 votes)




Réagissez à l'article

25 réactions à cet article    


  • Donbar 7 avril 2015 15:46

    Cool ! Fun !


    • lsga lsga 7 avril 2015 15:47

      Un nom en anglais pour faire passer un phénomène millénaire pour une nouveauté.

      Les jeunes boivent de l’alcool pour se bourrer la gueule ?
      Waooo... Jamais les punks ou les zazous n’auraient fait une telle chose....

      • Fabienm 7 avril 2015 15:52

        @lsga
        en fait, visiblement, c’est la pratique de la biture expresse qui est nouvelle et la jeunesse des gens concernés.

        J’ai lu la semaine dernière que les comas éthyliques chez les mineures de 15 à 18 avaient été multipliés par 10 en 10 ans.
        C’est pas rien smiley
        (ça en fait du vomi !)

      • lsga lsga 7 avril 2015 16:31

        je demande à voir les études sur les comas éthyliques chez les mineures de 15 à 18 ans datant des années 50. 

         
        L’étude peut simplement démontrer que les jeunes aujourd’hui se font plus volontiers hospitaliser après un bad trip qu’il y a 10 ans. Franchement, les Punks n’étaient pas du genre à aller à l’Hosto quand ils faisaient un coma, ils ne remplissaient donc pas les statistiques officielles, et pourtant, je ne pense pas qu’ils buvaient moins que les gamins d’aujourd’hui. 
         
        Boire très vite pour se bourrer la gueule : tous les jeunes le font depuis toujours. 


        En revanche, une chose est certaine, c’est que la consommation globale d’alcool a énormément reculé en France ces 50 dernières années.

      • Fabienm 7 avril 2015 16:35

        @lsga

        hello,
        si le sujet t’intéresse, t’as les liens vers les études ici (perso, j’ai pas le courage de tout lire smiley ) :http://fr.wikipedia.org/wiki/Consommation_d%27alcool_chez_les_jeunes_en_France


      • lsga lsga 7 avril 2015 16:42

        tiens, voilà ce que donnent les études sur l’alcoolisme chez les 15 ans et plus depuis les années 60 à aujourd’hui : 

         
         
        En recul constant, y compris ces 10 dernières années.
         
        Un des trucs qui a changé ces 10 dernières années : c’est le nombre de flics qui tournent dans les grandes villes les samedis soir pour faire ramasser tous les gamins qui vomissent dans le caniveau. Ça fait exploser les statistiques. Hier : ils décuvaient à la belle étoile, aujourd’hui, ils la finissent au commissariat ou à l’hôpital.  Voilà ce que montre votre étude : on n’a plus le droit de vomir en paix sans se faire embarquer. 
         
        Pourtant, de fait, les jeunes boivent font beaucoup moins la fête aujourd’hui que dans les années 80

      • Fabienm 7 avril 2015 16:45

        @lsga
        Ok, je lirai ça plus tard.

        thanks

      • Fabienm 7 avril 2015 16:47

        @lsga
        ah mince non, ça m’intéresse pas. Ca ne fait que confirmer ce qui est déjà dit dans mon lien : les jeunes boivent moins au global. C’est la répartition qui est différente.

        Bref, pas très passionnant tout ça.

      • lsga lsga 7 avril 2015 16:50

        donc je te répète : les chiffres que tu utilises sont ceux de la police. Ce que les chiffres que tu utilises représentent, ce n’est pas la hausse de la BITURE chez les jeunes, mais la hausse d’activité de la police. ça va ? c’est clair ? Les flics envoient plus de gamins à l’hosto pour coma éthylique qu’il y a 10 ans. ça va ? ça rentre ? ça ne veut pas dire que les gamins font plus de comas, mais qu’on a renforcé l’interdit du coma. compris ?

         

      • Fabienm 7 avril 2015 16:58

        @lsga
        non, non, je ne parle pas de ça, je parle des études qui ont été réalisés par les différents observatoires de la santé publique en France (et l’équivalent dans les pays étrangers). Rien à voir avec la biture donc (que nous connaissons tous, hips). Il s’agit de phénomènes d’alcoolisation rapide et massive en recrudescence chez les jeunes.T’as d’autres liens là : http://fr.wikipedia.org/wiki/Binge_drinking#cite_note-15
        Bref.


      • lsga lsga 7 avril 2015 17:16

        Se biturer la gueule  : boire très vite de grande quantité d’alcool. Ça marche beaucoup mieux avec de la prune (comme au bon vieux temps) qu’avec 5cl de rhum diluée dans 1/2 de litre de coca-cola (comme aujourd’hui).

         
        Se biturer la gueule : C’est ce que faisaient les punks, c’est ce que faisaient les blousons noirs, c’est ce que faisaient les étudiants de la Sorbonne au 12ème siècle, c’est ce que faisait Saint Augustin dans sa jeunesses durant les bacchanales romaines (et les bitures d’HEC ressemblent à des congrès de bonne soeurs comparées aux bacchanales romaines)
         
        Les études que tu pointes se basent TOUTES sur le nombre d’hospitalisations pour coma éthylique. C’est donc bien la pratique de l’hospitalisation qui augmente, et non pas le nombre de comas.
         
        Par exemple : il y a beaucoup plus de comas éthyliques dans les Free Parties que dans les boites de nuits. Pourtant, il y a beaucoup plus d’hospitalisations pour coma éthylique dans les boites de nuits que dans les free parties. Ce sont deux phénomènes différents. 
         
        Mais, les études que tu cites sont faites par la « société française d’alcoologie », sortes de Talibans français qui veulent à tout prix diminuer la consommation d’alcool quitte à utiliser des méthodes pseudo-scientifiques. 

      • Fabienm 7 avril 2015 17:25

        @lsga
        J’avoue mon ignorance quant à l’histoire de la biture (je ne suis qu’un pratiquant récent), mais je ne vois nulle part que les études se basent sur le nombre d’hospitalisation ou de PV de police. Ne peut-on pas imaginer que certaines études se basent sur du déclaratif ou autre ?


      • el cogno 7 avril 2015 18:10

        En tout cas, si la tise diminue, la fumette semble augmenter.

        Dans tous les cas, on se défonce toujours la couenne ! smiley


      • juluch juluch 7 avril 2015 16:17

        Excellent !!


        J’ai adoré !!

        Bien à vous. smiley

        • Fabienm 7 avril 2015 16:19

          @juluch
          merci smiley


        • lsga lsga 7 avril 2015 17:18

          juluch, qui bien entendu, ne se biturait pas la gueule quand il était jeune. 


        • juluch juluch 7 avril 2015 17:55

          @lsga

          Vous me parlez ?

        • Fergus Fergus 8 avril 2015 13:50

          Bonjour, lsga

          Je ne sais pas si Juluch ne se biturait pas la gueule quand il était jeune, mais cela a été mon cas : ayant pris conscience très tôt de l’état dégradant d’une ivresse avancée et de ses conséquences comportementales, jamais je n’ai été bourré de ma vie. Je n’en tire ni fierté ni honte.

          Pour autant, jamais je ne me suis privé ni d’apéros, ni de vin, ni parfois de digestif. Mais naturellement consommés avec modération smiley


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 7 avril 2015 21:58

          Avant je buvais lentement ...Mais c’est vrai qu’aujourd’hui j’accélère ...
          Faut voir qu’avec les bagnoles de plus en plus puissantes faut suivre le rythme !


          • marmor 7 avril 2015 22:05

            Si vous vous croyez drôle : vous êtes bourrée !

            Je te le fais pas dire, Kevin, t’es encore défoncé !


            • 65beve 65beve 7 avril 2015 23:24

              bonsoir,

              L’important est de se sortir de ce mauvais pas.
              Ne pas transformer cette distraction en ligne de conduite.
              cdlt.


              • cathy30 cathy30 8 avril 2015 00:42

                Très drôle, mais pourquoi se soûler vite ?


                • Attilax Attilax 8 avril 2015 12:22

                  Merci de cet article qui m’a fait rire. Ça fait du bien, comme dirait Poutine.
                  L’alcool tue lentement, mais on s’en fout : on n’est pas pressé. Sauf ces imbéciles qui doivent être plus malades que ivres...


                  • Fergus Fergus 8 avril 2015 13:44

                    Bonjour, Fabienm

                    Je ne suis pas d’accord du tout avec les affirmations de Isga. Non qu’il n’y ait pas eu autrefois des alcoolisations de jeunes, mais cela se faisait de manière différente. Et contrairement à ce qu’il affirme, les filles participaient alors beaucoup moins. Le binge drinking n’existait pas, sauf cas rares de biture rapide, alors qu’aujourd’hui il est pratiqué par des adolescents (garçons et filles) parfois tout juste entrés dans la puberté ! Quant aux filles, jamais elles n’ont consommé autant de vodka, et je n’ai pas le souvenir d’en avoir vu rouler ivre-mortes dans les rues. A cet égard,  et à toutes fins utiles, je mets en lien un article de 2010 intitulé Shoes tossing, alcoolisation, et hurlements. Il illustre ce qui se passait alors dans les rues de Rennes. Quatre ans plus tard, la situation ne s’est pas arrangée.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité




Palmarès



Publicité