Bloquons les blogs
C’est ce que semblent souhaiter certains, notamment la député estonnienne, Marianne Mikko, tout au moins en restreindre un peu la liberté de ton.
Cette censure prophétisée (souhaitée parfois ?) suffit-elle à faire des blogueurs de réels dissidents ?
Il y a peut-être un pouvoir de nuisance, mais infime et cela reste une "résistance" confortable, du moins en France...
Ben oui, suivons cette mirifique idée de la jadis inconnue, mais désormais très buzzée Marianne Mikko, député estonnienne de son état, qui a gardé quelques vieux réflexes, probablement ancrés en elle depuis l’occupation soviétique.
Chassons le dissident, même s’il ne "disside" pas d’ailleurs... Il y a toutes sortes de blogs. Bien sûr, cette Marianne qui porte si mal son joli prénom ne vise que les blogs politiques et, encore, certainement pas tous. Les passeurs de brosse à reluire de tous les pays, les blogueurs ravis du pouvoir, les éminents journalistes éructant leurs âneries sur le web, prophètes ridicules, déjà vus et entendus partout (qui a dit Apathie ?), ceux-là ne risquent pas grand-chose, ils seront labellisés, officialisés.
Belle reconnaissance d’un pouvoir de nuisance pour les "opposants" internautes que nous sommes. Mais, il ne faut pas se leurrer... Si le net permet d’aller à la pêche à l’info, celle que l’on ne trouve que difficilement par les canaux classiques, la blogosphère n’est justement qu’une sphère. Il arrive qu’un débat s’en échappe et touche le grand public, comme on dit, ce fut le cas pour le débat sur le Non (ou le oui) à l’Europe.
La net campagne avait été exemplaire, contrebalançant des journaux tous, ou presque, acquis. Ça, les gros médias l’ont mal digéré. Régulièrement depuis, ils se targuent de donner des leçons de déontologie. Une déontologie qui serait leur apanage, là où le blogueur serait un éditorialiste frustré crachant son venin dans son coin.
Le côté éditorialiste frustré n’est pas toujours faux, bien sûr, mais se faire donner des leçons, sur la taille de son ego ou la vérification de l’info, des sources ou voir mettre en doute son intégrité par des Elkabbach, pantins du pouvoir depuis trente ans et annonceur de morts prématurées, ça fait... rire ? Non, même pas. Voir tant d’arrogance et de cuistrerie s’accoupler avec la servilité médiatique générale, c’est à pleurer.
Bref, l’info sur le net est un enjeu, un truc qu’il faut contrôler. Ouah, quelle jolie bande de révolutionnaires nous sommes. Ego, ego, soyons flattés de tant de (mauvaises) intentions à notre égard, mais ne nous leurrons pas. Si certains blogueurs influents peuvent être pris en considération dans "les milieux autorisés", leurs analyses ne pénètrent généralement pas, ou peu souvent, le foyer de la ménagère de moins ou plus de 50 ans.
Préservons, ou tentons de le faire, cet espace de liberté, mais ne perdons pas de vue que nous ne livrons que des guerres des mots, des combats virtuels. L’action est ailleurs. Disons que nous tentons de baliser le terrain.
L’analyse n’est pas nouvelle, le groupe No One Is Innocent la livrait déjà dans une chanson intitulée Révolution.com.
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