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Blue Bayou (3) : bataille des concessions, jeu dangereux et Halliburton

A peine élu en 2000, l’équipe de Cheney s’est efforcée de contourner les lois décidées pour protéger l’environnement votées sous Clinton, et de s’attaquer à une pièce de choix, le forage offshore. Un choix bien déterminé, qui va prendre un tournant encore plus évident en 2004 à la réélection dans les conditions de tricheries informatiques que l’on sait. Le Golf du Mexique, où les réserves s’avèrent fort prometteuses, devient l’objet de toutes les attentions, au point qu’en 2005, à la surprise générale, Halliburton annonce qu’il ne briguera pas d’emplacement de concession en Irak. Cheney se concentre alors sur le Golfe du Mexique, qui devient chez lui une véritable obsession : après Saddam Hussein, le revoilà parti en croisade. A sa manière, tout va donc y passer : l’écologie, le réchauffement climatique, la protection de la nature et des espèces, tout devient dans son propos l’objet de sarcasmes. Seuls comptent la « guerre au terrorisme », sa trouvaille pour maintenir un pouvoir fort... et le pétrole. Tout le staff de conseillers de Cheney provient du monde pétrolier, tous les discours de Cheney ne parlent que de pétrole. Et d’une seule sorte de pétrole : celui qu’on va chercher au-delà des côtes américaines. Le pétrole offshore devient la seule religion de Dick Cheney, prêt à tout, on le sait, pour arriver à ses fins. A savoir empocher personnellement davantage. La notion d’Etat chez lui, se résume à son tiroir-caisse personnel.

Dès son deuxième mandat, l’offensive pétrolière avait battu son plein. Le président Bush faisait le forcing auprès du Congrès et du Sénat pour qu’ils ratifient au plus vite son projet d’Energy Bill, raconte le National Journal - Congress Daily, du 17 mars 2004. Cet acte avait une close particulière ; celui de promouvoir le forage dans des régions jusqu’ici restées sous moratoire, notamment environnemental. Une loi pourtant liée à un désastre écologique précédent en Californie. "Ce moratoire avait été mis en place après un des plus importants accidents pétroliers de l’histoire américaine, soit celui survenu au large de Santa Barbara, en 1969. Environ 300 000 litres de pétrole s’étaient alors déversés sur les plages californiennes après qu’une explosion fut survenue sur une plateforme pétrolière de la firme Union Oil." Un accident déjà oublié, avec d’autres. Les Républicains ont la mémoire courte, très courte. Grâce à leur intense lobbying sous Ford et Reagan, on avait minimisé au maximum l’histoire de Santa Barbara, devenue un "dada d’écologistes"... vingt ans après, tout le monde avait oublié le désastre.
 
Un acte incluant les 241 parcelles existantes dans le Golfe du Mexique mais aussi des zones "hors limites", n’importe où ou presque sur le plateau continental. Une loi autorisant également les forages de recherche, spécifié dans la section 321 de l’acte ratifié après un forcing juridique de la Maison Blanche. Le gouvernement de l’ancien chercheur de pétrole (avec son ami....le frère de Ben Laden, dans leur société Arbusto !) a donc fini par obtenir le droit de creuser n’importe où ou presque, sous la pression évidente des pétroliers. Mais il n’y a pas que cela. Les lobbyistes s’en étaient mêlés, les mêmes qui avaient obtenu d’Obama la poursuite de l’exploitation offshore. Parmi eux,  Tony Podesta, dont le frère John dirige la fondation Soros "Center For American Progress". BP a dépensé 16 millions de dollars en lobbying, dans lequel on peut mettre les 71 000 offerts à Barack Obama pour sa campagne, et les 17 000 donnés à la très influente Mary Landrieu, la sénatrice démocrate de Louisiane, présente au Congrès depuis 1997. "L’une des rares démocrates à soutenir l’ouverture à la prospection et aux forages pétroliers de la réserve naturelle arctique en Alaska," note le Wiki. C’est en fait une DINO, (pour Democrat In Name Only) une fausse démocrate, réactionnaire dans l’âme... le camp d’Obama n’a pas que du beau linge et se traîne de beaux boulets tels que Mary Landrieu. De toute manière,"en Louisiane, il est presque impossible de gagner un mandat électif sans le soutien de l’industrie du pétrole," précise écœuré le Herald Scotland.
 
La zone de travail où Deepwater Horizon faisait ces recherches s’appelle la Macondo Prospect, dans le Block MC 252 (Mississippi Canyon). Contrairement à ce qui a été dit, la concession n’appartient pas à BP seulement, qui n’en possède que 65%. 25% appartiennent à l’Anadarko Petroleum Corporation, et 10% à une filiale de Mitsui. La parcelle avait été achetée en mars 2008, au sein de la vente MMS Lease Sale #206. Au départ, c’était la plateforme Marianas qui aurait dû creuser, mais elle a été endommagée par l’ouragan Ida le 28 novembre 2009. La mise aux enchères du lot avait tourné à la folie : au total, il y en avait pour 3,67 milliards de dollars de concessions ! L’année précédente, en 2007, les ventes avaient plafonné à 2,8 milliards. Des lots, Anadarko en avait récolté 20, tous en eau profonde, pour 143 millions de dollars y compris l’Est du Golfe du Mexique. La firme affirmait alors que c’était la plage des couches du Miocène qui l’intéressait : sur 4600 hectares, elle avait à creuser jusque 10 085 feet de profondeur (un peu plus de 3 000 m). 
 
Pour Robert P. Daniels, le vice-président de la firme c’était plus que jouable, ses plateformes ayant déjà creusé au triple de cette profondeur. Son poste précédent avait été responsable des forages en Algérie, notamment sur le gisement d’Ourhoud, sur le bloc 404découvert en 1994. Bizarrement, dès que les américains ont débarqué là-bas, les revendications du GIA se sont transformées en celles d’Al-Qaida. A croire que le nom colle aux basques des américains... à savoir aussi qu’Anadarko Petroleum Corporation, envoie ses plateformes géantes un peu partout dans le monde, puisqu’on trouve l’une d’entre elles, la Transocean Rather, par exemple aux îles Feroé. Un forage profond n’y avait rien décelé (heureusement dira-t-on). 

 
Une fois les concessions acquises, un dangereux pari technologique a été mis en place : la technique de forage et d’extraction, celui de la "fracturation hydraulique", énoncée par la communauté scientifique, pourtant comme étant "délicate" : "la fracturation hydraulique est une technique utilisée pour aider à augmenter la quantité de pétrole qui peuvent être extraites à partir d’un puits de pétrole. Il s’agit littéralement de pompage de l’eau ou d’un autre fluide sous haute pression dans la roche afin de créer de nouvelles fissures autour d’un réservoir de pétrole (huile). Comme il est décrit dans une fiche du ministère de l’énergie, la fracturation est utilisé "pour créer des passages supplémentaires dans le réservoir d’huile pour l’écoulement du pétrole vers un puits de production. " Le fluide de fracturation contient du sable ou quelque autre "agent de soutènement" pour consolider les fissures restant ouvertes, et peut également inclure des produits chimiques toxiques tels que que du carburant diesel". Un pari risqué donc, étant donné que cela se passe à plus de 1500 mètres de profondeur. Une fissure plus grande de créée, et le pétrole peut remonter ailleurs que sous la tête de forage. Sans que l’on puisse déterminer où au départ. Le but de ce jeu dangereux est l’accélération du débit de sortie, davantage de barils/jour, au détriment de la sécurité. Sur les sites de BP, on a donc un peu (beaucoup) joué à l’apprenti sorcier...
 
Car l’accident provient d’un défaut structurel non pas de la plateforme mais de la tête de puits, qui a sauté sous la pression injectée et ce qu’elle a rencontré, surtout. Selon Mécanique Populaire, ces explosions de retour de pression arrivent 4 à 5 fois par an, selon Bill Markus, vice-président de Boots&Coots, la légendaire firme texane. L’héritière des pompiers de Red Adair ! Ceux qui avaient réussi à "souffler" les 700 puits enflammés par Saddam Hussein au Koweit ! Boots&Coots, désormais elle aussi filiale d’Halliburton depuis le 12 avril dernier seulement ! Encore un autre moyen de se faire de l’argent, et encore un timing assez surprenant : 8 jours pile avant la catastrophe, la firme où a le plus sévi Dick Cheney avait racheté une entreprise dont le métier est de colmater les puits de pétrole qui ont foiré ! Il y en avait entre 11 et 15 en 2000 encore, de puits à colmater, preuve que ce genre d’incident n’est pas rare et n’implique pas nécessairement une catastrophe comme celle-là : il s’est donc passé autre chose, où la poussée de fluide a été bien plus forte qu’à l’accoutumée. Le seul incident qu’avait connu Deepwater Horizon était dû à l’ouverture intempestive d’une vanne en 2005, qui avait provoqué un de ces débuts d’incendie, qui avait été rapidement maîtrisé. Avant l’explosion d’Horizon, trois incendies avaient eu lieu dans le Golfe, et 14 rien que pour l’année dernière, dont certains avaient nécessité l’évacuation de blessés par hélicoptère, selon les sources officielles du Minerals Management Service. Forer n’est pas de tout repos dans cette zone ! Et cela reste dangereux... surtout si on se prive de sécurités dans le seul but de faire des économies !
 
L’accident qui s’est produit est en effet du type "coup de pied", précise le Daily Kos : un gigantesque coup de boutoir envoyé par du gaz sous pression percé par le forage." Un "coup de pied" est l’intrusion non désirée de gaz sous pression très élevée ou de l’huile dans toute la partie du tube de forage. Si cela n’est pas contrôlé par la pression hydrostatique fournies par le contre-poids des lourdes boues de forage dans le tube vertical, ou par des dispositifs de sécurité (de type BOP ou "blowout preventer", une vanne anti-éruption, etc), le gaz remonte rapidement jusqu’à la surface ouverte, où il est sûr de s’enflammer (les incendies et les explosions sont assez communes dans les rapports d’incidents)". Une vanne BOP étant la première chose que l’on pose, à terre, lors d"un forage. Elle est sous le tablier de forage. Statistiquement, l’origine des dégâts repose sur des problèmes au niveau du cimentage : une étude de 2007 menée par trois enquêteurs officiels de l’U.S. Minerals Management Service avait constaté que 18 des 39 remontées de gaz explosives du Golfe du Mexique, dans les 14 dernières années lui étaient liées !
 
Là, c’est effectivement encore le cimentage de la tête de puits, avant de la préparer à l’exploitation, qui a en plus raté : selon Transocean Ltd., l’opérateur de la plateforme, Halliburton venait juste de finir celui-ci quand l’accident s’est produit. 11% des revenus d’Halliburton reposent sur le ciment, dont le total des revenus avoisine les 1,7 milliard de dollars. La seconde firme visée, outre Halliburton, est Cameron International Corp, ancienne Cooper Cameron Corporation, celle qui a construit l’appareillage de tête de puits qui aurait dû se refermer automatiquement lors de la remontée de fluides. Cameron, fort présent en Angola lui aussi. Cameron seul sur le marché depuis le rachat en 2005 de Dresser, son concurrent texan de Dallas pour 224 millions de dollars. Ces vannes défaillantes sont à l’origine de la catastrophe. Mais pour les experts, "c’est bien le ciment qui serait à l’origine en cause : le calendrier du cimentage en relation avec l’explosion et le déroulement des événements à l’origine des problèmes pointe vers lui comme un coupable possible dans la catastrophe de Deepwater Horizon". "La cause initiale des remontées de gaz à la surface avait quelque chose à voir avec le ciment " a déclaré Robert MacKenzie, directeur général de l’énergie et des ressources naturelles au FBR Capital Markets et ancien ingénieur de cimentage dans l’industrie pétrolière". C’est clair : l’enquête met en cause directement Halliburton (*). Halliburton, où, on le sait, Dick Cheney a été PDG de la firme de 1995 à 2000.
 
 
"Le fournisseur géant de services dans le pétrole Halliburton peut être un suspect principal dans l’enquête sur l’explosion de la plateforme pétrolière qui a dévasté la côte du Golfe, indiquait le Wall Street Journal. L’an dernier, Halliburton a également été impliqué dans ses travaux de cimentage avant une éruption massive au large des côtes de l’Australie, où une plate-forme a pris feu et craché des centaines de milliers de litres dans la mer pendant dix semaines." Tout le monde l’avait oubliée celle-là, dans la mer du Timor en fait. L’incendie avait été éteint après deux jours de lutte des bateaux pompes. La plateforme était du type tripode, reposant sur le fond sur son trépied de métal : une configuration classique d’eau peu profonde, donc. Cette fois encore on avait craint l’effondrement de la plateforme, mais son extinction l’avait évitée de justesse. Halliburton tentera à cinq reprises de maîtriser la fuite du puits sans y parvenir. Il fuira pendant plus de trois mois au total... loin, très loin, des côtes américaines, cela a nettement moins occupé les médias.... 
 
L’accident australien était le prototype même de celui du Golfe du Mexique, la profondeur en moins : "dans cet incident, les travailleurs n’ont apparemment pas actionné correctement la pompe à ciment dans le puits, selon Elmer Danenberger, ancien chef de la réglementation affaires pour le U. S. Minerals Management Service, qui a témoigné devant une commission australienne d’étude de cet accident. "Le problème avec le travail de cimentage a été l’un des causes profondes de l’explosion d’Australie", a dit Danenberger au Huffington Post, ajoutant que l’équipe de forage n’a pas fait attention aux indications sur l’afflux de fluides de retour après avoir cimenté le boîtier. "L’équipage ne l’a pas vu, et de n’a pas réagi. " Et c’est bien cela, qui aujourd’hui, pose problème : soit la communication d’incidents chez Halliburton est fort mauvaise, soit.... la seconde, dans les mêmes circonstances a été... intentionnelle. Le mot est lâché, bienvenue à la thèse conspirationniste ! 
 
Une thèse qui mérite attention, malgré son énormité, quand on étudie en détail ce qui se cache derrière les exploitants exacts d’Horizon : BP n’est pas seul, et les personnes impliquées dans ce forage risqué en golfe du Mexique sont des gens connus pour leur fourberie : vous l’avez déjà reconnu. Nous verrons ce qu’elle vaut exactement un peu plus loin si vous le voulez bien, un peu de patience. Ce n’est peut-être pas ce qu’on suppose : derrière la catastrophe se profile en effet l’ombre pesante d’un Darth Vador bien connu... et des ses amis (ou de sa femme), un Darth Vador, pour une fois peut-être, dépassé par un vilain coup du sort.
 
 
 (*) l’enquête , et la jeune veuve de Shane Roshto, 22 ans à peine, Natalie, qui a déposé une plainte"pour négligence" contre Transocean Ltd., BP et Halliburton Company, pour la mort de son mari dans la catastrophe. Halliburton "pour avoir engagé des opérations de cimentage et de pose de couvercle mal exécutée et de négligence à ses devoirs qui ont entraîné l’explosion" et une deuxième envers Transocean et BP "pour divers actes présumés de négligence, y compris « le défaut de fournir une équipe compétente » et « le défaut de diligence et de prudence » dans la conduite des opérations. Shane tenait un blog, le pauvre, où il avait écrit qu’"en travaillant en mer vous obtenez une chance de rencontrer tous les différentes sortes de gens de partout dans le monde, mais la seule chose que tout le monde a en commun ici, c’est que tout le monde a quelque chose qui lui rappelle la maison et qui l’aide à le garder sain d’esprit ... haha... ". Il laisse derrière lui une femme et un enfant de 3 ans, Blaine. Sa femme, la semaine dernière, avait encore espéré : la mer avait rejeté une capsule de sauvetage de la plateforme renversée. Retrouvée, hélas, vide.
 

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8 réactions à cet article    


  • Castor 14 mai 2010 09:40

    Excellent troisième épisode.

    Nous espérons tous un fil de commentaire exemplaire, comme à l’accoutumée.

    Merci à Agoravox d’avoir rendu cela possible.

    • morice morice 14 mai 2010 10:33

      Nous espérons tous un fil de commentaire exemplaire, comme à l’accoutumée.


      vous ne venez que pour DETRUIRE ce fil, en bon CYNIQUE que vous êtes. Rejoignez donc votre groupuscule d’aigris...

    • Castor 14 mai 2010 10:40

      Vous constaterez aisément, Morice, que sur vos trois derniers articles, je ne suis intervenu qu’une seule fois..

      Je ne pense pas avoir ce pouvoir de destruction que vous me prêtez très gentiment.

      Bien à vous.

    • stephane 14 mai 2010 12:06

      « à la surprise générale, Halliburton annonçe qu’il ne briguera pas d’emplacement de concession en Irak » : c’est peut etre qu’en 2005 les 2 buts de guerre étaient atteints. Le pays est occupé militairement et surtout, Saddam Hussein n’aura jamais pu appliquer sa plus sérieuse menace : commercer son pétrole dans une autre monnaie que le dollar US.
      Chaque baril est payé en $ au niveau mondial et très souvent converti en bons du trésor US, les Etats-Unis savent que la principale menace pour leur économie serait l’arret de ce système au niveau mondial. 
      Série toujours aussi intérressante, je m’en vais lire le 4eme article....


      • morice morice 14 mai 2010 12:33

        Saddam Hussein n’aura jamais pu appliquer sa plus sérieuse menace : commercer son pétrole dans une autre monnaie que le dollar US.


        c’est la seule raison de la décision de l’évincer en effet ! 

        merci pour vos encouragements.

        • Bertrand Desmoison Mireille de l’Eau Fraîche 14 mai 2010 14:38

          dollar US qui remplacera l’euro dans moins de 10 ans.


        • morice morice 14 mai 2010 15:34

          mais non... ça va durer


          • asterix asterix 14 mai 2010 21:52

            Ne flippe pas pour rien. Si hier, il y en a qui te sont rentrés dedans, il y en a eu aussi pour te défendre et ceux-là sont majoritaires.. 

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