Borloo abdique, Sarkozy entre en campagne

La candidature à la Présidentielle de Borloo a fait pschitt

Naturellement. Une candidature, rappelons-le, uniquement motivée par la déception, parce qu'il n'avait pas été retenu comme Premier ministre lors du dernier remaniement de novembre 2010. Il avait alors fait sa gosse colère Jean-Louis, genre vous savez pas à qui vous avez affaire, colère qui s'était fièrement terminée par un puisque c'est comme ça, je quitte l'UMP et j'me présente aux Présidentielles, et le centre hérita à nouveau d'un de ces leaders positionnés au milieu de nulle part, il n'en manquait pourtant pas, à l'instar d'un François Bayrou, d'un Hervé Morin ou encore d'un Dominique de Villepin.

Balle au centre

Le Parti Radical ayant quitté le giron de l'UMP et donc repris son indépendance, le futur candidat Borloo s'était donné une noble mission, rassembler le Centre. On se demande bien pourquoi. La théorie giscardienne de 2 français sur 3, née en 1984 mais morte en  mai 81, n'a démontré qu'une seule chose, l'inanité du centre et son peu de poids électoral, juste une petite force d'appoint, genre Quatrième république, et puis, rassembler le Centre, c'était finalement expliquer à Bayrou, Villepin, voire Morin, que c'était lui le champion de la droite non-sarkozyste, que c'était lui Jean-Louis Borloo, qui devait être le candidat du centre à l'élection présidentielle de 2012, problème, si le centre n'a quasiment pas d'électeurs, il recèle de candidats se rêvant à l'Elysée, alors forcément, ça a moitié plu.

L'ARES

Ça a moitié plu ? Les centristes sont désunis ? Pas grave, Borloo va créer un nouvel OVNI centriste, l'ARES (Alliance républicaine écologiste et sociale) pour fédérer tous les centristes. Si. C'est quoi un centriste ? Aucune idée, raison de plus pour les fédérer au plus vite.
Tout s'enchaîne, la promesse d'un livre programme, l'inauguration du QG de campagne, l'annonce de l'annonce de la candidature programmée fin octobre-début novembre depuis Valenciennes, et une université d'été, incontournable et inutile exercice que toute formation politique s'impose, une université donc, de l'ARES à la Grande Motte, il y a à peine trois semaines, où Jean-Louis Borloo déclarait plus déterminé que jamais :" Oui, j'irai au bout de ma logique, parce que je ne badine pas avec l'engagement politique ". Ni avec le reniement semblerait-il ..

"En mon âme et conscience .." : http://youtu.be/3RXhawclwNQ

Rama Yade

Il avait réussi un joli coup pourtant Jean-Louis : débaucher une des personnalités politiques préférées des Français, Rama Yade, autre déçue du remaniement de fin 2010 qui l'a laissée sur la touche. Hyper télégénique, représentant l'accession des minorités visibles au sommet de l'Etat, à droite, mais pas trop, Rama Yade savait qu'il serait candidat, elle nous l'a dit, aujourd'hui, elle nous explique qu'il s'est sacrifié. Pas tant qu'elle si on y réfléchit un peu.

Le retour de Nicolas Sarkozy

Si à la lumière des sondages et autres cotes de popularité qui sont au plus bas, ou encore des résultats économiques peu visibles, crise oblige, quelques égarés pensaient que Nicolas Sarkozy ne se représenterait pas, ils vont être déçu. Il vient d'entrer en campagne, ce week-end, première victoire et première victime Jean-Louis Borloo, c'est un signe fort envoyé à son probable challenger, la personnalité qui sera désignée par les primaires socialistes  : Sarkozy, dont tout le monde annonce la défaite, va se battre, avec méthode et détermination.

Les socialistes ont d'ailleurs immédiatement réagi, à commencer par le favori à l'investiture, "Peut être y a-t-il eu des pressions politiques venues de l’Elysée", a déclaré François Hollande ce lundi matin sur France Info en ajoutant que le renoncement de Jean-Louis Borloo "doit faire réfléchir la gauche (...) La candidature unique de la droite est aujourd’hui plutôt en marche (…)". Je te le confirme François, il ne suffira pas de remporter les primaires pour être élu le 6 mai 2012...