Boualem Sansal : Philippe Val et l’honneur de la gauche républicaine
L'affaire Boualem Sansal est symptomatique des blocages culturels français. Une gauche engluée dans le "mélenchonisme", coincée par sa base militante composée d'une part des bobos écolos "Nous toutes"/ LGBT des grandes villes et des jeunes islamistes de banlieue de l'autre ; une droite qui se retrouve seule à s'indigner des atteintes aux droits de l'homme dans un pays d'Afrique du nord, n'ayant aucun compte à rendre à l'électorat pré-cité. L'ensemble ne lit pas ou peu et reste cantonné à sa communauté culturelle ou politique ; difficile d'être courageux dans ces conditions.
D'ailleurs qui connaissait l'écrivain Boualem Sansal avant son arrestation à l'aéroport d'Alger il y a quelques jours ? Qui savait que cet homme, fier d'être naturalisé français tout en cultivant ses origines kabyles, était athée, anti-islamiste, critique à l'égard du pouvoir algérien corrompu et autoritaire ? Car oui, il est possible d'être franco-algérien et républicain.
Aucune réaction (ou si peu) des milieux de "gauche" à son interpellation. Libération et l'Humanité timides, aucun tweet des vedettes LFI . Seule la droite médiatique en a parlé. Une situation commentée avec lucidité et pertinence par Philippe Val, ex-rédacteur en chef du Charlie-hebdo des années 1990-2000, qui n'a rien perdu de ses engagements pour la liberté d'expression malgré l'embourgeoisement. Il est vrai que le danger islamiste, il connait depuis longtemps puisqu'il recevait déjà des menaces il y a trente ans, bien avant Daech.
Imaginez Rima Hassan arrêtée à sa descente d'avion à Berlin et emprisonnée sur place pour délit d'opinion. Imaginez les réaction de la gauche, la mobilisation, les manifestations... Philippe Val cite d'autres exemples et démontre la tartufferie de ces milieux à l'indignation sélective, regrettant que seule la droite défende désormais les droits de l'homme.
Surtout, Philippe Val aborde un point ultra-sensible : pour la gauche, un bon "arabe" est musulman pratiquant, antisémite et il crache sur la France. Ce que n'est pas Boualem Sansal, fier de ses deux cultures et de sa liberté de penser. Un homme qui a rappelé les ravages des massacres commis par les islamistes en Algérie il y a trente ans (au moins 300000 morts). Un épisode désormais ignoré par nos bien-pensants qui s'en tiennent à leurs fondamentaux : la torture envers les gentils miliciens FLN en 1960, l'islamophobie, les violences envers les femmes (dans les ménages des classes moyennes de province, pas les autres), le mépris envers la France profonde. Une gauche au fond du trou, dont les éléments les plus déconnectés demandent l'abolition du délit d'apologie du terrorisme (!) au motif que cela dérange la liberté d'expression de leurs militants. Lesquels au juste ?
Philippe Val remet les pendules à l'heure, rappelant qu'il fut un temps où être de gauche c'était défendre la laïcité, l'éducation, la culture, la liberté d'expression. Un temps révolu à son grand regret.
Souhaitons bon courage à Boualem Sansal, livré aux mains de ses bourreaux qui colonisent l'Algérie depuis 1962 par leurs malversations, leur brutalité, leur népotisme et leur incompétence. Des gens qui refusent les critiques, qui rejettent sur les autres leurs échecs, qui incitent à la haine : des "fascistes" ignorés par notre "gauche ultra" qui a oublié la république et ses valeurs.
Source de l'article : https://x.com/search?q=philippe%20val&src=typed_query
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