Brandt : la France doit-elle sauver son électroménager ?
L’ancien groupe Brandt détenu par FAGOR est désormais en faillite et doit faire l’objet d’une reprise par une entreprise extérieure. Ses 1800 salariés sont dans l’inquiétude car l’offre la plus optimiste ne permettrait que la reprise de 1200 d’entre eux. Comment le gouvernement peut-il aider les restes de l’industrie de l’électroménager en France ?
Brandt représente 14 % du marché français, grâce à ses 5 usines dont 4 en France qui produisent 940 000 unités à La Roche-sur-Yon (lave-linge, séche-linge), 600 000 à Lyon (lave-linge), 1,15 millions à Orléans (cuisinières, fours, plaques induction) et 520 000 à Vendôme (fours, hottes…). Il possède plusieurs marques importantes (Vedette, Brandt, Sauter, de dietrich…).
Il est donc essentiel de s’assurer que le repreneur contrairement à Mittal pour Arcelor ne sera pas là pour piller un savoir-faire mais bel et bien relancer une entreprise et développer l’activité industrielle sans délocaliser.
Pour ce faire l’on pourrait d’abord imaginer comme dans le cas de PSA, une prise de participation de l’Etat dans le capital, ce qui permettrait de rassurer les banques et les créanciers et de renforcer l’entreprise.
Ceci aiderait aussi Brandt à emprunter à des taux plus bas pour moderniser l’outil de travail (FAGOR ayant désinvesti depuis de nombreuses années). L’Etat actionnaire pourrait aussi donner sa garantie à des prêts (comme c’est déjà le cas pour Airbus, bine que la mesure soit contestée devant l’OMC).
Ensuite, dans le cadre plus large d’une véritable politique industrielle (qui pour l’instant doit rester dans le cadre des règles de l’OMC et de l’Union Européenne) l’on peut imaginer des mesures s’appliquant à l’ensemble de l’industrie et permettant de rendre le groupe à nouveau compétitif.
Si un dispositif du type du CICE (voir http://www.christophebugeau.fr) était appliqué et concentré sur l’industrie, ce ne serait pas seulement une baisse de charge de 2,8 % des salaires mais de 19 % qui pourrait s’appliquer.
Additionnée à une TVA sociale sur l’ensemble des produits (y compris ceux importés) et à une taxe au Km, ceci permettrait de rendre l’industrie française plus compétitive et de regagner des parts de marché à l’interne face aux concurrents étrangers (et donc à terme de recréer des emplois !).
L’euro plombe incontestablement notre industrie, le dumping social des pays à bas coût aussi. Mais même le carcan de l’Europe libérale et de l’OMC comporte des failles. C’est à nos hommes politiques qu’il revient aussi de faire preuve d’imagination et d’initiative pour exploiter ces opportunités.
Tant qu’ils ne peuvent prendre l’initiative de quitter ce carcan ou tant que les conditions ne sont pas encore remplies pour cela !
15 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON