Brésil : lulamania en question

Va-t-il y avoir continuité ou rupture ?
Le Brésil donne le ton en Amérique Latine-« Là où le Brésil va, l’Amérique latine ira. » (Nixon 1971)
__Difficile de faire un bilan du lulisme, après huit années, qui ont peu à peu consacré sa popularité et vu le pays s’élever au niveau des grands.
Un bilan survendu ?
L’homme d’exception a connu bien des métamorphoses .
Son mouvement s’est progressivement développé et s’est banalisé . ["Historiquement ancré dans le sud-est du pays, autour de Sao Paulo, où il a vu le jour, avec des incursions dans le sud, comme à Porto Alegre, laboratoire de la démocratie participative et berceau du Forum social mondial, le PT pourrait ainsi s’imposer comme la première formation politique du pays à l’Assemblée, avec une forte présence dans le Nord amazonien et le Nordeste. Autrefois, ces zones, les plus pauvres et les plus arriérées, étaient dominées par quelques grandes familles de caciques de droite. Une révolution. " (Mediapart)]
De grandes réussites, surtout au niveau social, des points noirs aussi, dans un bilan contrasté. Mais le Brésil partait de bien bas.
On attendait plus tout de même, il aurait pu mieux faire, si on ose un bilan...
Lula a souvent déçu, surtout lors de son premier mandat : trop grande soumission au régime du FMI, alliances et affaires douteuses. Un homme très habile et parfaitement en phase avec la mentalité et les traditions brésiliennes et ses contradictions. On lui a parfois reproché une certaine démagogie. On peut aussi y voir une expression de ses origines modestes.
Parler de "miracle" est exagéré.
Pas de révolution dans le pays, qui n’a toujours pas fait sa réforme agraire, la plaie de l’Amérique Latine, héritage colonial. Les quelques millions de "sans-terre" attendent toujours...
Comme en Argentine, l’agriculture du pays passe aux mains de l’agrobusiness voué à l’exportation, on défriche à tout va, les sols s’épuisent rapidement. Une impasse à long terme.
___Continuité et ruptures sans révolution. Le plan de vol semble tracé. Jusqu’où ira le pays dans les réformes nécessaires, sans leader quasi charismatique, objet d’une sorte de culte dans certaines couches sociales ?
Les poches de pauvreté restent importantes, surtout dans le Nordeste et les favelas des grandes villes. A Rio, les contrastes sont saisissants, la violence s’incruste.
Il faudra encore plus d’un Lula pour venir à bout des problèmes de ce pays à deux vitesses...[« "...beaucoup reste à faire. Les réformes structurelles capables d’enraciner les conquêtes démocratiques n’ont pas été effectuées et les profondes inégalités sociales qui perdurent depuis cinq siècles dans ce pays sont loin d’être résorbées ».(R.S.)]
"..Le Brésil demeure le pays le plus inégalitaire au monde à peine 1% de la population du pays concentre 50% des richesses.Selon le coefficient de Gini qui mesure la répartition des richesses, le Brésil est l’un des plus mal placés, aux côtés du Honduras, de la Zambie ou de Haïti. Le salaire minimum est de seulement 200 euros..."(R.Soubrillard)
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-Brésil 2010 : Observation électorale
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