#BringBackOurGirls : une mobilisation bien trop tardive
Dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 avril 2014, un commando du groupe islamiste nigérian Boko Haram enlevait 129 lycéennes. Si le hashtag #BringBackOurGirls lancé de façon spontanée ainsi que des témoignages de leaders d'opinion, à l'instar de Richard Attias, a permis d'alerter l'opinion publique mondiale, les médias ont mis beaucoup de temps avant de se mobiliser. A n'en pas douter, si une telle affaire s'était déroulée dans une autre région du monde, elle aurait fait la une des journaux du monde entier.
#BringBackOurGirls, ce hashtag qui ponctuait l'appel d'Oby Ezekwesili, vice-présidente de la section africaine de la Banque mondiale, à libérer les jeunes nigérianes enlevées connait actuellement un grand succès sur Twitter. Lancé une semaine après l'enlèvement, il a été retweeté environ 2 millions de fois, y compris par Michelle Obama qui a même publié une vidéo de 5 minutes sur le site de la Maison Blanche appelant à leur retour chez elles.
C'est un nouveau type de mobilisation, à la fois viral et numérique. La photo Bring Back Our Girls de Michelle Obama a été retwettée plus de 50.000 fois, et une pétition sur Change.org a quant à elle déjà recueilli près de 900.000 signatures à ce jour.
Cette mobilisation en ligne a permis d'alerter les leaders internationaux qui n'ont pas manqué de réagir. Ainsi, Barack Obama lui-même a condamné le rapt, un "acte révoltant" selon lui, et a décidé d'envoyer des experts américains pour aider les Nigérians à retrouver les jeunes filles. Peu de temps après, François Hollande a fait de même.
Conséquence directe, les autorités nigérianes, silencieuses pendant de nombreux jours, offrent désormais une récompense de 300 000 dollars pour quiconque aiderait les recherches par des "informations sérieuses". Cependant, force est de constater que les médias internationaux ont attendu que le hashtag BringBackOurGirls se diffuse pour commencer enfin à couvrir le sujet. "Cela se serait produit n'importe où ailleurs, le sujet aurait fait la une dans le monde entier", explique ainsi une ancienne journaliste de CNN sur le site de la chaîne.
Les sujets concernant la viralité du hashtag passionnent davantage les journalistes que l'enlèvement des lycéennes. Pendant ce temps, dans l'État de Borno, les enlèvements continuent : onze autres jeunes filles ont été enlevées la semaine dernière. Mais de cela, les médias ne parlent pas.
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