Buzz ordinaire - Etoile jaune et tête tranchée
Quelquefois pour vendre les marques vont très loin dans la provocation, trop loin parfois jusqu'à la censure. Mais aussi, combien de fois devant le tollé provoqué par la présentation d'un article jugé provoquant, la société vendeuse prendra la sage décision de le retirer des ventes pour limiter la polémique. Mais qui aurait entendu parler de ce T-shirt frappé d'une étoile jaune sans l'intervention d'internautes outrés. Ou plus localement en Lorraine d'une affiche représentant un écolier la tête sous le bras qui vient récemment de déclencher une réaction démesurée de groupuscules extrémistes, qui ont prétendu y voir un rapprochement avec l'horrible exécution de James Foley
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Aujourd'hui, 70 ans après la Shoah, peut-on imprimer sur un tissu une étoile jaune sans qu'immanquablement un rapprochement douteux soit fait avec l'étoile de David et les camps de concentration nazis. Faudrait-il aussi dans l'absurde effacer sur les photographies toutes les étoiles du ciel et toutes celles qui ornent des drapeaux nationaux ou de l'Union Européenne. Pourquoi pas aussi gommer ou flouter sur les nombreux films du regretté et inimitable John Wayne, cette étoile de sheriff qu'il portait bravement et si bien. Mais en fait le motif de la brouille ne serait pas la seule représentation de l'étoile jaune mais l'association de ce symbole de la persécution juive avec les rayures grises horizontales sur ce vêtement pour enfant. Peu importe que l'uniforme des prisonniers des camps était rayé verticalement, car la nuance et l'objectivité n'ont jamais été les qualités d'une critique aveugle à sens unique.
Maintenant, le ou les créateurs de ce pyjama ainsi que les cadres de la société Zara, mais aussi les publicitaires chargés de la promotion des produits du groupe. Ont-ils du sable dans les yeux pour ne pas se douter qu'ils prenaient le risque avec ce T-shirt nommé "Sheriff" qui avait pour vocation un côté western, de provoquer "partout en Europe, ainsi qu'en Israël " la colère sur les réseaux sociaux où le boycott de la marque espagnole a même été proposé. Cette publicité gratuite, anticipé ou inattendu, aura-t-elle des effets négatifs ou positifs sur les achats ou comme souvent le buzz passager tombera vite dans les oubliettes des ratés marketing.
Autre sujet croustillant mais plus local cette fois, avec la fronde lancée comme un pavé dans la boue par le Bloc identitaire suivi par la horde habituelle d'extrémistes, contre la Région Lorraine qui n'en demandait pas tant.
Au passage vous remarquerez encore une fois le T-shirt rayé qui décidément a la cote en ce moment et le don d'attirer les excités du bocal de la toile.
Pourtant dans le cas présent et à l'occasion de la rentrée scolaire "sans prise de tête" organisée par le Conseil Régional, les réseaux sociaux avaient été sollicités pour choisir l'affiche. Ceci probablement avant l'odieux assassinat par décapitation du journaliste américain en Syrie par les "barbares" de l'Etat Islamique.
Bon, l'idée d'afficher l'image de cet écolier qui aurait perdu sa tête devant les problèmes posés par la rentrée scolaire n'est peut-être pas du meilleur goût. Mais enfin bref, on ne peut pas toujours prévoir l'actualité.
Et voila qu'intervient sur le net "Fabrice Robert, président du Bloc Identitaire, qui post une petite saleté odorante pour ne pas dire autrement, « La Région Lorraine a-t-elle financé cette publicité avec l’argent des djihadistes ? » écrit-il. Et le diable est lâché ! L'imagination fertile des internautes aussi et les insultes volent comme la fiente de pigeons sur la cathédrale de Metz.
Évidemment le conseil régional riposte et se dit « odieusement instrumentalisée sur Internet par des groupuscules politiques extrémistes qui n’hésitent pas à associer l’horrible actualité internationale en Syrie et en Irak. C’est révoltant ». Pas question pour autant de retirer l'affiche de la circulation.
C'est vrai que parfois, il y a de quoi se prendre la tête et la conclusion de l'article de l'estrepublicain.fr semble plutôt pertinente - "triste constat sur les réseaux sociaux, véritable tribune à la bêtise, aux idées de haine de l’autre et de repli sur soi." Ce qu'il ne faut tout de même pas généraliser à la majorité des abonnés.
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