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Accueil du site > Tribune Libre > C’est beau la vie... mais quelle pagaille

C’est beau la vie... mais quelle pagaille

Nous ne sommes qu’un amas de désordres emboîtés

Les développements récents de la physique – notamment au travers de l’utilisation des lois du chaos – montrent que « l’irréversibilité devient un élément essentiel de la description de l’univers » (Ilya Prigogine dans « Les lois du chaos »).

Quel dommage ! Moi dont l’adolescence avait été peuplée de récits de science-fiction, moi qui avais rêvé si souvent autour du déplacement dans le temps, voilà le retour en arrière impossible « scientifiquement ». Déception. Finalement, je n’aurais jamais dû me mettre à rouvrir des livres de mathématiques et de physique…

Trop tard, le mal est fait ! Et comme il est précisément impossible de revenir en arrière, je vais devoir vivre avec…

Donc notre monde est fait d’irréversibilité, et le temps a une flèche : notre univers a défaut d’avoir un sens (voir mon article « Ciel, je suis né par hasard et pour rien  ») a une direction.

Nous ne savons pas où nous allons, mais nous avançons inexorablement. Chaque photon émis lors du big-bang poursuit sa route au travers du cosmos (voir « A quoi pense un photon du big-bang qui voyage hors du temps ?  »)

Autre enseignement de la physique contemporaine : l’instabilité est la règle, l’ordre et le désordre sont indissociables.

Disons, pour prendre une image, que nous faisons tous du vélo : dès que le vélo s’arrête, il tombe. Pas seulement, le vivant, mais chaque parcelle de matière même apparemment inerte fait du vélo. Quand on pense à l’effervescence des mouvements à l’échelle quantique, elle « pédale » même comme une folle !

Nous, vivants, nous sommes un emboîtement de « vélos qui pédalent » : chacune particule de matière infinitésimale va de déséquilibre en déséquilibre ; chaque cellule est composée d’une multitude de particules qui entrent et sortent de la cellule ; chaque être vivant est un ensemble dynamique de cellules qui « collaborent » provisoirement, naissent et meurent sans cesse, « s’hybrident » constamment avec le « dehors ».

Et, cerise sur le gâteau, nous, les hommes – et les femmes aussi bien sûr ! , nous avons en plus un cerveau sophistiqué composé de milliards de neurones et d’un nombre quasi incalculable de connexions synaptiques (les connexions qui relient les neurones entre eux) et qui n’arrête pas d’intégrer de nouvelles informations, de recomposer ses interprétations passées et d’en construire de nouvelles.

Nous ne sommes donc qu’un gigantesque désordre, une pagaille qui ferait peur si nous pouvions la voir.

Et de tout cela, émerge notre conscience et notre conviction d’exister, c’est-à-dire une sensation de continuité et de responsabilité dans le temps : je suis celui que j’ai été et je me sens responsable de ce que j’ai fait. Tout notre système de pensée et de droit est fondé sur ce sentiment d’identité et de responsabilité.

Ainsi de ce fouillis indescriptible, nous sommes nés.

Et il y en a qui disent que « la vie n’est pas belle » !


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16 réactions à cet article    


  • Radix Radix 18 avril 2009 11:39

    Bonjour monsieur Branche

    Rassurez-vous nous avons quand même une certaine emprise sur temps, car lorsque nous sommes jeune il passe beaucoup moins vite que lorsque nous vieillissons !

    Donc on peut l’accélérer, il reste à découvrir comment le ralentir !

    Et puis si l’on veut voyager dans le passé il suffit de regarder l’espace profond. La lumière porte dans ses photons les images du passé, il suffit d’apprendre à décrypter la mémoire d’un photon !

    Il reste quand même des pistes pour rêver !

    Radix


    • Robert Branche Robert Branche 18 avril 2009 12:23

      mais oui pour rêver, il suffit d’ouvrir un livre ou... d’écrire un article sur Agoravox et de lire les commentaires ! smiley


    • jakback jakback 18 avril 2009 12:03

      Nous sommes tout, nous rien ,le temps de l’écrire, puis plus rien.


      • Robert Branche Robert Branche 18 avril 2009 12:25

        Une fois que l’on écrit, il restera... ce que l’on a écrit !


      • jakback jakback 18 avril 2009 12:03

        oublié « sommes »


        • Battement d’elle 18 avril 2009 15:04

           @ l’auteur
          ’’Et, cerise sur le gâteau, nous, les hommes – et les femmes aussi bien sûr ! ’’ : c’est amusant votre façon de toujours mettre en avant l’ homme dans sa forme sexuée..... et ce rajout ensuite.... en faisant comme si vous les aviez oubliées ’’ - et les femmes aussi bien sûr ! ’’ : ce qui est amusant.... c’est ce tiret entre les deux.... comme si, vous vouliez à tout prix les séparer..... comme si..... vous les redoutiez ..... comme si....elles vous avaient brûlé !
          ’’je suis celui que j’ai été......’’ : vous n’avez pas de chance..... de ne pouvoir évoluer jusqu’à vous transformer dans le temps.
          Rien n’est statique.... avec votre esprit que vous voudriez croire cartésien..... je vous devine bien conformiste faisant de vos expériences de vie.... une réalité de vie immuable.
          ’’Nous ne sommes donc qu’un gigantesque désordre, une pagaille qui ferait peur si nous pouvions la voir.’’ : bé oui.... le désordre est dans l’ordre des choses : vous voudriez faire le ménage des méninges..... pouvoir tout ranger....tout cataloguer : quel ennui !
          Vous savez ce qu’il vous manque : de l’imagination.... du rêve....du délire.... de la capacité à la création pure : d’où votre phrase qui avec ce smiley qui la termine, traduit bien que vous savez que vous êtes incapable d’imaginer tout seul ’’mais oui pour rêver, il suffit d’ouvrir un livre.....’’
          Vous devriez vous autoriser la folie de l’enfance.... ça met du ludique à la vie. 

          PS : je préférais l’autre photo de vous..... vous aviez l’air plus proche de ’’la vie est belle’’ !


          • Battement d’elle 19 avril 2009 18:27

            @ archibald haddock

            non.... je ne pédale pas dans la choucroute !

            j’ai simplement horreur des copistes......................

            Pour tous ceux - et celles bien sur (sourire) qui ont lu les ouvrages d’Edgar Morin ça ne peut passer inaperçu

            Quand je dis à Branche qu’il manque de créativité pure...... c’est ce que je pense réellement !

            il suffit de voir le décalage entre les articles qu’il écrit et ses réponses à vos messages

            Et enfin...... si vous n’étiez pas le nez collé toute la journée sur l’internet.... et plus précisément sur agoravox.... ça vous oxygènerait l’esprit.... et vous auriez une vision moins étriquée.....ou alors... faites comme Robert....lisez.....et ensuite faites un condensé de ce que vous avez cru comprendre..... si vous n’avez pas..... vous non plus, d’idées perso................

            ’’ il y a plus d’opinions personnelles devant le zinc d’un bistro que dans un cocktail littéraire’’..... il a raison Edgar !


          • Robert Branche Robert Branche 19 avril 2009 23:30

            Merci à Archibald... Je n’ai pas cru nécessaire de répondre à « Battement d’aile », car tous les battements ne provoquent pas forcément de grands mouvements... N’est pas papillon qui veut !


          • Lisa SION 2 Lisa SION 2 18 avril 2009 18:12

            Bonjour Robert,

            " Quel dommage ! Moi dont l’adolescence avait été peuplée de récits de science-fiction, moi qui avais rêvé si souvent autour du déplacement dans le temps, voilà le retour en arrière impossible « scientifiquement » " meinz ! moi qui croyais que j’allais retourner d’où je viens...dans le ventre bien chaud de ma mère !

            une question. Si la théorie du Big-Bang est temporelle, a un sens, et passe par le stade zéro rien, alors, chaque particule suit une ligne droite vers l’infini, et aucune n’est jamais vouée à se rencontrer. Donc, non seulement notre trajet est courbe ellipsoïdale, mais aussi peut-être, cyclique, et pour le savoir, les deux théories se croisent en un instant T.

            Et si c’était demain ?


            • Robert Branche Robert Branche 18 avril 2009 19:00

              on ne peut pas exclure que le temps soit un cercle d’un diamètre tellement grand qu’il nous paraît linéaire, alors qu’il peut se boucler sur lui-même... mais qu’est ce que cela pourrait bien vouloir dire ....


            • Diogène de Synope 18 avril 2009 21:02

              Le temps est unidimensionnel à l’échelle macroscopique, donc aura du mal décrire un cercle.


            • Robert Branche Robert Branche 18 avril 2009 21:36

              aller faire un tour dans la théorie des cordes et vous verrez ...


              • Diogène de Synope 18 avril 2009 21:53

                Ne pas confondre courbure de l’espace-temps et courbure du temps.
                Le temps est potentiellement en dimension complexe en-deçà de l’échelle de Planck ou à l’instant du BigBang (proposition des Bogdanov), mais ce n’est pas (ou plus) le cas en dimension macroscopique.


              • Robert Branche Robert Branche 18 avril 2009 22:21

                non je ne crois pas : il est tard et je n’ai pas vraiment le « temps’ » (linéaire ou pas !) de revenir en détail sur la théorie des cordes. Mais une des hypothèses - très peu probable - est que le temps - notre temps - ne soit pas une dimension déployée, mais enroulée, ce sur un rayon immensément long. Je dis cela de mémoire, avec donc tous les risques d’erreur que cela représente !


              • maharadh maharadh 18 avril 2009 22:10

                J’en suis de ceusses là « y’en à qui disent que la vie n’est pas belle »

                je ne sais si vous pouvez comprendre une chose aussi simple vous qui explicitez tellement bien le compliqué pour moi.


                • Robert Branche Robert Branche 18 avril 2009 22:24

                  je comprends que, quand on est soi-même face à des difficultés, ou quand on observe tous les dégâts que fait l’humanité, on puisse ne pas trouver la vie belle.
                  Mais d’une autre côté, quand on regarde tout ce qui doit exister pour la vie se produise, tous ces désordres sous-jacents qui génèrent la vie et la conscience, je trouve que c’est trop « beau » pour être vrai ,et que, de ce point du vue, la vie est belle !

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