C’est toujours les mêmes
J’avoue que cette phrase m’a très longtemps gêné. Elle entrainait comme un rejet que je faisais de la part de son auteur, que je taxais dans la foulée, de « réactionnaire à la con » au sens propre. La réalité rattrapant souvent la fiction, j’ai appris à moduler ce propre, la faute à deux évènements majeurs, symptôme du « là ça déconne vraiment » !
Il a longtemps oeuvré es qualité "travailleur social" venant en aide dans des F.J.T. (foyer de jeunes travailleurs) aux personnes ayant des difficultés extrêmes à trouver leur place dans le corps de la société. Travailleurs et pauvres qu’ils étaient et cela ne date pas d’hier puisque cela remonte, pour les débuts de sa carrière au temps d’un maire de Nice assez sinistre, le Jacqou le croquant alias Jacques Médecin. Grande ordure devant l’éternel qui si le paradis existe, doit sûrement être en train de cuire dans les fourneaux de l’enfer. Bref passons c’est pas le sujet.
La misère cette homme l’a vu à pleines pelletées, femmes abandonnées avec gosse à charge qui devaient se battre pour que les deux survivent, immigré sans tous les papiers face au parcours du combattant administratif pour régularise cela ... en gros des centaines de cas uniques à traiter qui requièrent l’urgence.
Pardonnez moi si j’ai pris un soin important à décrire cet homme mais si un jour il devait être canonisé je n’en serais pas surpris. Lui oui vu que tout ce qui touche à la sainteté papale, il en a une sainte horreur. Dans le genre athée on fait guère mieux.
Le choc est venu lorsque son fils me rendit témoignage de ce qui lui arriva un jour. Une agression lâche, par un groupe qui ne sont fort que lorsqu’ils forment un troupeau. Ceux -ci l’ont gravement molesté car il n’avait pas de cigarettes à donner. Scène ayant eu lieu dans un parking.
C’était gratuit, d’une violence inouïe, et d’une bassesse que j’ai du mal à qualifier ... abject étant encore trop doux comme qualificatif. La police n’a jamais retrouvé les agresseurs ... s’était elle seulement donnée la peine ? J’en sais rien.
L’autre fait marquant (à double détente en fait) que j’ai un poil relaté sur certains posts, c’est la violence mélangée avec un certain malaise lors de mes déplacements quotidiens pour me rendre au travail. Cela faisait plus de vingt années que je ne prenais plus ce type de transport en commun. Belle notion au fait que "transport dans un bien commun".
Dégradé, souillé, tailladé, tagué à vitesse grand V. A croire que nous vivons tous dans la même porcherie.
Je passe sur les "elle est bonne la salope" ; sur les insultes gratuites, visant les voyageurs à quai, au départ du train ; aux petits frappes fumant "cigarettes et cannabis" au petit matin et incommodant les autres, sans cesser même si les remarques sont faites, aux pieds sur les banquettes, au rap de merde à fond. Et cela est quasi quotidien.
Là aussi deux faits m’ont interpellé. Le premier celui d’un homme la cinquantaine demandant à un individu dans un petit groupe, de bien vouloir baisser la musique. Le ton était normal, juste un petit agacement perceptible. Le jeune fit mine de baisser le volume ... juste semblant. L’homme réitéra sa demande avec un agacement certain cette fois-ci mais correct.
- Ben quoi M’sieur on n’a pas le droit d’écouter de la musique en France lança un autre (avec toute l’intelligence au milieu de la voix)
- Ce n’est pas à toi que je parle c’est à ton camarade, aussi reste en dehors de cela rétorqua l’homme.
Et là la surprise de taille. La musique s’éteignit et le groupe d’entonner la Marseillaise en rap. Rap où il était question de niquer la nation, de brûler le drapeau, de se taper les blanches françaises ... toute la panoplie qui plait à un Eric Zemmour. La crétinerie des "zivas" à l’oeuvre. Manquait rien dans le décor.
L’autre fait saillant est survenu, alors qu’un groupe, s’installa à mes côtés ... une douzaine environ. Aucun souci le transport est pour tous aussi partageons. Je passe sur le haut niveau intellectuel des conversations (faut pas que j’oublie que crétin je le fus un jour). Non ce qui m’a laissé quoi c’est une façon bien particulière de parler de la population.
Lorsqu’ils parlent de nous ils disent les "Français" sous entendu les blancs de peau. Eux qui ont sûrement la CNI témoin normalement de leur appartenance à la nation, s’auto-excluent de fait. Sachant qu’ils habitent dans des cités qui n’ont rien de rieuse (L’ariane quartier de Nice de type HLM genre Saint Denis)
Donc nos jeunes de France rejètent dès l’adolescence l’identité qu’ils devraient s’approprier. Et ils se nomment entre-eux "frères".
Je ne sais pas comment cela est arrivé ; qui sont les coupables de cela, mais je suis partagé par un double sentiment.
De culpabilité d’abord ou je me dis que la société française en qualité de modèle à échoué à intégrer (ou assimiler) un partie de sa population.
Ce qui avait fonctionné avec les polonais, italiens, roumains et j’en passe, a totalement ou presque raté avec les générations issues du maghreb et de l’Afrique en général.
Mais ce sentiment coupable est contre balancé par une colère sourde, car il n’est pas question de fouler des pieds l’identité de ce qui fait notre pays. Je ne peux pas tolérer que l’on agresse physiquement et verbalement, mes concitoyens blancs, je ne peux pas bien vivre que l’hymne soit détourné de sa fonction représentative de la Nation, je ne veux pas que la gamine qui entre dans la vie soit taxée de "pute" parce qu’elle ne porte pas de survêtement et une capuche sur la tête, je ne veux pas plus accepter que des petites merdes fument dans un lieu fermé, et interdit à cela, alors que je suis asthmatique (et pas façon coureur du tour de France) ...
LA France est une nation certes imparfaite, capable de mettre à sa tête un chef d’état immonde, mais elle a des principes qui sont nôtres et sur lesquels il n’y a pas lieu de transiger
Je ne sais pas qui a commencé en tout cas pas moi, mais si certains ne sont pas d’accord qu’ils revendiquent intelligemment et pas dans l’agression. Je les écouterai et les épaulerai. Mais si ceux-ci ne veulent pas de nous, chez nous ... alors pas de problème pour moi, la porte est ouverte et bon vent.
Et je ne suis plus surpris du "là ça déconne". Désormais j’en arrive à comprendre le "c’est toujours les mêmes", témoin sans doute grandissant d’une sourde colère qui va inévitablement s’exprimer dans la violence si personne n’y fait rien.
A peluche
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