C’était mieux avant !
"C'était mieux avant", voilà une phrase que nous entendons tous les jours. Pourtant, Jean d'Ormesson qui vient de fêter son 90 ème anniversaire a déclaré " Il y a une formule que je récuse tout à fait c'est : "c'était mieux avant". Ce n'était pas mieux avant, ça a toujours été très difficile". Déjà en -2400 ans avant JC, le débat faisait rage et selon Socrate "Nos enfants d’aujourd’hui sont des tyrans. Ils ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans une pièce. Ils répondent à leurs parents et ils sont tout simplement mauvais". Dans un monde difficile en perpétuelle évolution, chacun d'entre nous a tendance à se réfugier dans des souvenirs enjolivés. Alors c'était vraiment si mieux avant ?
On ne peut pas savoir si c'était mieux avant mais dans tous les cas, c'était vieux avant...
Avant quoi d'ailleurs ? Avant la crise ? Avant la perte des principaux repères ? Avant la perte de respect que n'ont plus ni les médecins, ni les professeurs, ni les élus ?
Certes notre époque est tourmentée mais écoutons encore ce grand écrivain qu'est Jean d'Ormesson "Nous avons connu, grâce à l'Europe, 30, 40, 50 années de paix et quand je pense à ma jeunesse, quand j'avais 10 ans ou 15 ans, c'était bien plus difficile. Il fallait choisir entre Hitler et Staline, ça n'était pas gai"
Notre passé est il supérieur au présent ? Naturellement les gens de progrès vont dire que ce sont des balivernes. Il est impossible pour beaucoup de penser que, dans quelque domaine que ce soit, les choses aient pu aller mieux avant. Ils ont en partie raison. Un simple chiffre : en 1946, l'espérance de vie était pour les hommes de 59,9 ans, pour les femmes de 65,2 ans et en 2015 elle est de 79,2 ans et 85,4 ans. Que de progrès !
Qui aurait pu imaginer en 1950, que vous alliez lire cet article sur votre tablette ou sur votre téléphone ? Qui aurait pu croire que les hommes allaient marcher sur la lune, s'envoler sur mars ? Quel conducteur de voiture aurait pensé que nous allions passer de 16445 tués par an sur les routes à moins de 3000 en 2014 ?
On nous rabâche les oreilles en prétextant que le niveau scolaire baisse. Or, dans les années 1930, on estimait qu’un élève savait lire s’il pouvait déchiffrer à haute voix un texte simple et répondre à quelques questions de vocabulaire. Pourtant, 50% des Français échouait alors au certificat d’études. En 2012, 20 % des enfants ont, selon ces critères, des difficultés de lecture. Le niveau monte mais pour combien de temps ?
Un chiffre parlant : en 1955, 26% des habitations avaient les toilettes à l'intérieur et seulement 9,8% avaient une baignoire ou une douche ! En 1954, dans une maison il y avait 0,96 pièce par personne maintenant c'est 1,72 pièce par habitant.
Vous pouvez trouver de multiples exemples de l'évolution de notre société, et nous avons mis en évidence les plus anecdotiques.
Cependant, il est difficile de nier que la nourriture industrielle, la politique, l'économie et bien d'autre domaines vont dans le mauvais sens.
En 1950, on enregistrait 42 cas pour 10 000 habitants de taux d'atteinte aux biens et aux personnes contre 400 en 2006. Qui peut prétendre que Nicolas Sarkozy ou François Hollande représente mieux notre pays que le Général De Gaulle ? En 1950, la France avait un taux de croissance de 8,6%, de 6,1% en 1970 et un maigre 0,2% en 2014 ! C'est vrai, nous travaillons moins, d'ailleurs depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la durée du travail annuelle des salariés a baissé d’un quart, soit de 480 heures ou si vous préférez 60 journées de huit heures. 2 mois de travail en moins en 60 ans ! C'est pour cette raison qu'en 1960 43% des français partaient en vacances au moins une fois dans l'année et en 2010 c'est 65%. Rien que pour nos fameux seniors, en 1979, ils représentaient 7 % des nuitées de vacances en 2015 c'est 14% des nuitées.
Mais inéluctablement, nous perdons la notion des bonnes choses : en 1950, nous consommions 120 kg de pain par an pour n'en manger que la moitié actuellement. Nous absorbions 77 litres de lait par an en 1960, de nos jours ce n'est plus que 66 litres...
Que de chiffres, que d'anecdotes, juste pour dire que le "c'était mieux avant" n'est pas une vérité absolue mais une simple vérité personnelle. Même des jeunes de 20 ans disent que c'était mieux auparavant.
Dans tous les cas, n'hésitez pas d'être un brin nostalgique car, et c'est scientifique, les chercheurs de l’Université américaine du Dakota ont démontré que la nostalgie c’est excellent pour le moral et pour notre santé. En se basant sur l’étude de 100 personnes âgées de 50 à 70 ans qui devaient se rappeler leur passé, les psychologues se sont aperçus que la nostalgie permettait de bloquer les sentiments négatifs et les remords, de plus elle donnait l’idée que la vie est remplie de belles choses et qu’elle a un sens. En outre, la nostalgie est utile car elle permet de se baser sur le passé pour ne pas refaire les mêmes erreurs. La nostalgie n’est dons pas un moment de repli sur soi, de ronger son frein et ruminer des idées noires mais, au contraire, ce sentiment nous booste et nous requinque !
Si vous doutiez encore de notre époque, méditez cette phrase de Michel Serres 85 ans "Alors, quand un vieux ronchon me dit que "c'était mieux avant", je lui réponds : "Ah oui ? Cent cinquante millions de morts !"
http://blog.seniorenforme.com/
12 réactions à cet article
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@Le p’tit Charles je suis assez d’accord avec vous Dans les annees 1960 les maisons n’etaient pas fermees et lorsque vous rencontriez des personnes elles souriaient Maintenant dans le bus j’ai l’impression que c’est un enterrement de premiere classe Si la technologie nous a apporte le moyen de mieux nous soigner et de garantir la paix ( la bombe interdit a tous pays une agression ) nous avons quand meme beaucoup perdu en spontaneite en joie et respect d’autrui Et entre temps nous avons quand meme laisse notre merde sur cette planete et d’ici quelques annees les prochaine les generations pourront dire : avant la terre etait propre D Ormesson n’a jamais foutu les pieds dans une banlieue il est respectable mais comme beaucoup de personnes elles sont en dehors dans un ailleurs
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@Le p’tit Charles
Je vous invite à lire ou relire Vidocq et ses mémoires, ou il parle de la criminalité à Paris.Non, ce n’était pas mieux avant. Dans le Paris du XIXè siècle, ce qui n’est pas si loin, il se plaignait de ce que les gens se comportent de façon irresponsable en laissant leurs portes ouvertes et faciles d’accès, ce qui encourageait la cambriole en plein jour. Il militait pour que chaque occupant d’immeuble se transforme an véritable gardien et s’enquière du moindre inconnu venu rendre visite à un voisin.Enfin, il mettait les gens en garde quand à la visite des parcs public à la nuit venue, qui devenaient de vrais coupe-gorges faute de moyens policiers. -
C’était mieux avant, ces mots sont souvent dits par des gens qui ne regrettent pas le passé en général, mais leur jeunesse en particulier.
Dommage pour eux, mieux vaut essayer de ne voir que les améliorations si on ne veut pas devenir un vieux ronchon, et des améliorations il y en a plein ! D’Ormesson, du haut de ses 92 ans, a raison, et l’auteur aussi. Profitons de ce qui est mieux et tentons d’améliorter ce qui cloche.-
Que Jean d’Ormesson récuse le C’était mieux avant n’a rien d’étonnant, dans une conjoncture qui n’a jamais été aussi favorable depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.à la classe sociale qu’il sert avec subtilité.
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@Dwaabala
ah oui ? toi tu considères que c’était mieux avant ?waooo... C’est juste le cris de ralliement des forces réactionnaires....pour rappel, nous, notre cris de ralliement c’est : « prolétaires de tous les pays, unissez vous ! »Lequel des deux dis tu le plus souvent ?J’en connais un qui votera pour l’extrême droite avant d’avoir des cheveux grisonnants. -
c’est mieux pour toi car tu es un vieux bourgeois et pas un sans dents.
je vois aucune différence chez moi car les inconvénients existent bien.-
si l’on pouvait mettre mon esprit actuel dans mon corps d’avants se serait parfait .
si l’on pouvait avoir un environnement comme avant avec la technique de maintenant aussi
le top serait serait d’avoir les élites du futur .
quand a l’amour lui,il est intemporel .
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pour d’ormesson avant et maintenant ça a été toujours bien pour lui !
pour moi de 1962 (fin de la guerre d’Algérie ) a 1972 (fin du gaullisme ) c’était mieux : ouvrier on pouvait être licencé pour incompatibilité d’humeur avec ses supérieurs !pas de suicide !on retrouvait du travail la semaine suivante .tant qu’on a la santé !
de 1972 a 1983 et le chômage la donne a changé il fallait faire profil bas mais il nous restait « L’ESPOIR » que cela change .ça aide a vivre !
1983 ------->, le ps a abdiqué du socialisme et de la lutte contre le chômage ,plus d’espoir de ce côté là !
alors piège tendu par Mitterrand pour rester au pouvoir malgré cela , en divisant la droite = fn !
après 30 ans d’alternance stérile ce piège se referme sur le ps !se refermera-t-il sur la droite qui a inventé le front ripoublicain en 2002 . 2017 nous le dira-
@non667
j’ajoute : je n’attribue pas le mieux- être du au progrès technique aux politiques. -
Le monsieur né avec une cuillère en OR sertie de DIAMANTS le TOUT bien enchâssé dans l’oignon, doit assurément trouver agréable de profiter des petits agréments de la modernité .
Sa seule insatisfaction serait de disposer d’un capital de demande, que l’offre ne satisfera jamais !-
Non, ce n’était pas mieux avant.
C’était différent. Mais pas mieux.On mangeait bio, mais on mourrait vers les 60 ans.Il n’y avait pas de pollution aux gaz d’échappements, mais les fers des chevaux sur les pavés faisaient un vacarme d’enfer. Dans les petites rues, on recouvrait les pavés de paille pour atténuer le bruit près des hôpitaux et des hospices.Le travail se trouvait facilement. Mais il était très mal payé, l’ouvrier n’avait pratiquement aucun droit, pas de congés payés et en cas de manifestation, la troupe tirait à balles réelles. La caste jouait à plein aussi. Un fils d’ouvrier n’avait que très peu de chances d’échapper à sa caste d’origine et finissait à l’usine aussi.Les jeunes ne trainaient pas les rues. Mais on les faisait travailler dès 8 ans dans les mines à trier le charbon selon sa qualité.Les femmes n’avaient aucun droit, passant sous l’autorité du père à celui du mari. Pourquoi pas le droit de vote tant qu’on y est ???Peu d’immigrés. Normal, les populations autochtones étaient trop occupées à survivre sous l’égide des autorités coloniales qui avaient fait de leurs pays leurs sources de matières premières. Quand une tribu prenait les armes, disons qu’il n’y avait pas de médias pour relayer les images de femmes et d’enfants abattus en toute discrétion.L’on pouvait y exprimer son opinion, à condition de ne pas sortir des clous de la bienséance et de la morale. Hors de question de défendre les filles-mères, ou de proférer des propos blasphémant la sainte Eglise.Plus largement, un pays ne passait pas trente ans en moyenne avant de se voir entrainé dans une guerre, sur son sol ou à côté. La chair à canon était très prisée à l’époque.Non, vraiment, ce n’était pas mieux avant.
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