ça scrolle !
Devant le lycée, à l'arrêt du bus, je vois régulièrement des élèves, les yeux rivés sur leur portable, comme happés par ce monde virtuel... j'en vois aussi certains qui marchent dans la rue, le portable en main, absorbés par les images, les vidéos, comme si le monde extérieur n'existait pas...
ça scrolle !
"Une nouvelle recette de cuisine, une tenue tendance, des images irrésistibles, des vidéos courtes inondent les réseaux sociaux... on les fait défiler : "scroller" en anglais.
Elles captivent tellement qu'on ne voit plus le temps passer... à tel point que, pour certains, c'est devenu une vraie dépendance.
Le scrolling s'est invité dans la vie des gens, devenant une addiction pour les jeunes mais pas seulement. Comment réagir ?
"Je passe en tout 18 heures et 48 minutes par jour sur mon téléphone", confie une jeune femme.
"Moi, c'est 4 heures, 42..." dit une autre. "Sur YouTube, Instagram et TikTok."
Trois Français sur quatre utiliseraient les réseaux sociaux et cette habitude s'invite jusque dans le quotidien des familles. Parfois, les discussions se font smartphone à la main, quitte à être interrompues.
"Je vois une vidéo qui m'intéresse, je scrolle, je scrolle, et voilà c'est une boucle, et puis après, on reprend la discussion avec ma mère et je reçois une notification, donc, je rescrolle... en fait, c'est vraiment infini.", témoigne une jeune fille.
Sa mère en fait autant quand elle regarde un film.
"Je crois que je ne sais plus regarder la télé sans scroller en même temps, je scrolle systématiquement, je pense qu'on perd en capacité de concentration", déclare la mère, Elodie Laloum, attachée de presse, qui songe vraiment à consulter.
Une dépendance de plus en plus fréquente...
Maxime a attendu 5 ans pour pousser les portes d'un hôpital en région parisienne. À 22 ans, le jeune homme a décidé de se prendre en main : jeux en ligne, vidéos, réseaux sociaux, il consacrait jusqu'à 12 heures par jour aux écrans.
"Je me suis complètement isolé depuis quelques années" témoigne le jeune homme.
Isolement, perte de sommeil, de concentration... le jeune homme ne travaille plus.
"Aujourd'hui, je ne suis plus maître de ma journée, c'est à dire que je ne peux pas passer une journée sans passer au moins deux trois heures sur les écrans. Sinon, je me sens anxieux et un peu angoissé", dit ce jeune garçon.
Les écrans : une drogue à part entière selon une addictologue.
Selon Caroline Cros, cheffe d'unité d'addictologie pour adolescents et jeunes adultes, "il y a une excitation, une stimulation, et au final vous avez le même plaisir (...) que pour d'autres consommations ou pour d'autres drogues : la libération de la dopamine ".
Depuis près de 5 ans, en plus des addictions classiques aux psychotropes et aux drogues, la dépendance aux écrans est de plus en plus fréquente.
Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d'addictologie à l'hôpital Paul-Brousse (AP-HP), indique que sur les 14 jeunes patients admis à l'hôpital de jour, "au moins quatre consomment de l'écran, et ça grandit de plus en plus".
Un danger pour les uns, une opportunité pour les autres...
Le temps passé sur une vidéo permet à la plateforme de capter nos goûts et nos envies via un algorithme, créant un cercle vicieux."
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2024/09/ca-scrolle.html
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