Ça y est la propaganda est en route : Sarkozy aurait sauvé le peuple libyen
Lorsque l'on veut un tant soit peu faire d'histoire, et nous sommes en plein dans l'histoire, il faut se ternir à quelques règles simples : la chronologie des faits et la vérification des informations. Nos damnés journalistes sont en train de nous jouer à nouveau un tour pendable. Sans doute ont-ils eu honte d'être français quand Nicolas Sarkozy a reçu le fou du désert lors de la journée des droits de l'homme lui autorisant à planter sa tante de bédouin dans les jardins de la République, puis à nouveau les 13 et 14 juillet en compagnie d'une belle brochette de dictateurs dont les El Assad, et autres Moubarak et Ben Ali, et ensuite lors des révoltes tunisienne et égyptienne quand la diplomatie française a été au-dessous de tout, voulant réparer ses gaffes par un pire Boillon arrogant, alors ces damnés journalistes voulant se sentir moins honteux, et pourquoi pas fiers de notre pays avalent d'un trait, sans recul et sans se pincer le nez, le nectar frelaté qui vient directos de la Nespresso à propagande élyséenne, ce qui n'est en réalité qu'une purge qui fait passer la vérité au second plan laissant les feux de la rampe à une mascarade de faits trompeurs et faux. Non Sarkozy n'est en rien le héros de la révolte libyenne..
Avant toute chose il faut rappeler et rappeler sans cesse et encore que Nicolas Sarkozy a, en son temps, voulu faire entrer dans le concert des nations celui qu'aujourd'hui lui et ses thuriféraires, toute honte bue et en tout cynisme, traitent de fou dangereux, assassin du peuple libyen. Il faut rappeler qu'en fin 2010 Nicolas Sarkozy espérait encore ces fameux contrats qui n'ont jamais été signés, ces contrats qui contenaient des ventes d'avions de guerre dont l'usage aujourd'hui est de bombarder les Libyens. Il faut aussi dire à ceux qui crient avec lui, ceux qui dans les commentaires, dans les articles et à la tribune n'ont de mots assez durs pour fustiger le Guide, qu'ils fassent profil bas, très bas et qu'ils évitent de l'ouvrir. Ils ont soutenu avec force, force de voix et force d'arguments de la Realpolitik qu'il fallait bien recevoir cet assassin, que c'était cela la politique. Seuls les constants comme nous, seuls les réfractaires à cette immonde politique, seuls ceux qui se sont élevés contre ces venues odieuses ont le droit aujourd'hui de reprendre ce qu'ils disaient il y a trois ans et demi.
En quelques mots il ne faut que jamais ce qui se passe aujourd'hui efface le passé, estompe les mémoires et érode les jugements sur la politique de Nicolas Sarkozy.
La presse est donc en train de nous bâtir une nouvelle légende qu'il faut combattre dès aujourd'hui. On nous a déjà bâti la légende de Nicolas Sarkozy, l'efficace ministre de l'intérieur, légende qu'en une phrase le néfaste Guéant a détruite définitivement puisqu'il reconnaît, et persistant et signant, que la politique de lutte contre l'insécurité et l'immigration clandestine est un échec absolu depuis bientôt dix ans (« Les Français à force d'immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux. »). Lui qui vit dans les beaux quartiers et pense que notre France n'est plus la France sous la horde des envahisseurs. Lui aussi ne connaît pas son histoire de France. Poitiers devrait lui dire quelque chose, et Jules César, et Charles Quint, et quelques normands ici ou là. On nous a aussi bâti la légende de la magnifique présidence française de l'Europe alors qu'elle fut un fiasco tant à régler la crise financière (il a fallu plus de deux ans pour mettre en place l'emprunt), que celle de la Géorgie où les Russes campent et ont apporté des missiles, qu'également comme l'Europe nouvelle force politique quand on sait toutes les divergences qu'il y a eu face à la crise et dont on vient d'apercevoir une paralysie mortelle face aux événements du monde arabe. En fait non l'Europe, seulement son émanation des états, car le parlement, lui, a été en pointe avec des discours et des résolutions qui peuvent nous rendre plutôt fiers, mais cette Europe des commissions, ne l'oublions pas, est celle voulue par Nicolas Sarkozy qui avec ses complices a imposé Barroso. Après, donc, ces légendes successives aussi fausses que détestables car elles trompent les Français et influent dans leur choix politique, voilà une nouvelle légende que les images trompeuses semblent accréditer et que les commentateurs développent à longueur d'heure au travers de l'étrange lucarne.
Ici par exemple une vidéo dans laquelle le député européen du MoDem est face à Ménard. Ce dernier n'a de cesse de vouloir faire applaudir Sarkozy par Rochefort qui résiste, mais cela est dur. Ménard revient à la charge plusieurs fois.
Il est temps de rétablir les faits. La révolte débute à Benghazi le 13 février et arrive à Tripoli le 20 février. La révolte commence à être réprimée dans un bain de sang. Jusqu'au 25 février les rebelles progressent partout en Libye et contrôlent certains quartiers de Tripoli. Le 25, le Conseil National de Transition est créé avec à sa tête, Mostafa Mohamad Abdeljalil, ancien ministre de la justice de Kadhafi de 2007 jusqu'à sa démission.
Le premier pays à parler de massacre est la Grande Bretagne, le 19 février, par la voix de son ministre des affaires étrangères qui ne s'est pas contenté de la Libye mais qui a parlé aussi du Bahreïn complètement oublié par notre diplomatie (RomandieNews) : "Je condamne la violence en Libye", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, qui a fait état en Libye "de tirs à l'arme lourde et d'une unité de tireurs embusqués" visant les manifestants.
M. Hague a demandé aux autorités libyennes de "cesser de recourir à la force et d'empêcher l'armée d'affronter les manifestants", affirmant avoir reçu "des informations selon lesquelles 35 corps ont été amenés dans un seul hôpital".
Il a aussi regretté que "l'accès des médias" soit "sérieusement limité" dans le pays. "L'absence de caméras de télévision ne signifie pas que l'attention du monde ne devrait pas se concentrer sur les actions du gouvernement libyen".
En Libye, les forces de sécurité gouvernementales ont tué au moins 84 personnes depuis le début, mardi, des manifestations contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, selon l'organisation Human Rights Watch.
Dans le même communiqué, le gouvernement britannique s'est en outre dit "profondément inquiet sur les informations qu'il a reçues (...) sur la violence inacceptable utilisée contre les manifestants en Libye, à Bahreïn et au Yémen, et sur le nombre de morts parmi les manifestants".
"Les gouvernements doivent répondre aux aspirations légitimes de leur peuple plutôt que de recourir à la force et doivent respecter le droit de manifester pacifiquement", a estimé M. Hague.Le chef de la diplomatie britannique s'est par ailleurs entretenu au téléphone samedi après-midi avec le prince héritier de Bahreïn, Salman ben Hamad Al-Khalifa, à qui il a fait part de "sa profonde inquiétude concernant la situation (dans de ce petit royaume du Golfe) et de sa totale désapprobation de l'usage de balles réelles contre les manifestants".
M. Hague a en outre salué l'ordre donné plus tôt samedi par le prince aux forces de sécurité bahreïnies de "se retirer de la place de la Perle" à Manama, épicentre des manifestations.
En France, pendant ce temps Nicolas Sarkozy fait sa campagne électorale, et visite sa clientèle. Il faut attendre d'abord le 21 février pour un communiqué laconique : Le Président de la République condamne l'usage inacceptable de la force contre les Libyens qui n'exercent que leur droit fondamental à manifester et à s'exprimer librement. Il adresse ses condoléances aux familles des victimes et fait part de sa sympathie aux blessés. Le Président de la République appelle à l'arrêt immédiat des violences et à une solution politique afin de répondre à l'aspiration du peuple libyen à la démocratie et à la liberté., puis le 23 février seulement, et juste pour demander des sanctions économiques (Elysée.fr) : Je demande au Ministre des Affaires étrangères de proposer à nos partenaires de l'Union européenne l'adoption rapide de sanctions concrètes afin que tous ceux qui sont impliqués dans les violences en cours sachent qu'ils devront assumer les conséquences de leurs actes. Ces mesures concernent notamment la possibilité de les traduire en justice, l'interdiction d'accès au territoire de l'Union et la surveillance des mouvements financiers.
Je souhaite en outre que soit examinée la suspension des relations économiques, commerciales et financières avec la Libye, jusqu'à nouvel ordre.
Lors de l'allocution télévisée du 27 février, pour le départ en fait de l'actuelle oxydée, les seuls mots concernant la Libye sont pour s'en méfier : « Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires devenus incontrôlables et sur le terrorisme. C'est toute l'Europe alors qui serait en première ligne. Nous avons donc le devoir d'agir avec une ambition qui soit à la dimension des événements historiques que nous vivons. C'est pourquoi la France a demandé que le Conseil européen se réunisse pour que l'Europe adopte une stratégie commune face à la crise libyenne dont les conséquences pourraient être très lourdes pour la stabilité de toute la région.[…] Mon devoir de Président de la République est d'expliquer les enjeux de l'avenir mais tout autant de protéger le présent des Français. C'est pourquoi, avec le Premier Ministre François Fillon, nous avons décidé de réorganiser les ministères qui concernent notre diplomatie etnotre sécurité. »
La seule crainte de Nicolas Sarkozy est alors l'invasion des barbares issus des révoltes. Il faut bien se souvenir de ces trois phrases :
- Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires devenus incontrôlables et sur le terrorisme.
- C'est toute l'Europe alors qui serait en première ligne.
- C'est pourquoi la France a demandé que le Conseil européen se réunisse pour quel'Europe adopte une stratégie commune face à la crise libyenne dont les conséquences pourraient être très lourdes pour la stabilité de toute la région.
A noter aux conseils des ministres des 2 et 9 mars : rien sur la Libye.
Venons en cette légende. On nous vend une histoire qui n'est pas l'Histoire. Le 10 mars Nicolas Sarkzoy reconnaît le CNT et veut une intervention militaire en Libye avec une zone d'exclusion. On veut nous faire croire à partir de là que la France est en pointe et que Nicolas Sarkozy a convaincu l'ONU, via Juppé, d'intervenir.
Passons sur la forme de ses déclarations du 10 mars qui ne respecte rien ni personne :
- ni le parlement, alors que Cameron a lui engagé une discussion et averti les parlementaires Grands-bretons, au-delà de la simple courtoise, de l'association minimale des Français au travers de leurs élus à cette grave décision,
- ni les leaders politiques jamais tenus au courant
- ni son ministre des affaires étrangères
- ni les partenaires européens, ni l'ONU, personne
- ni la simple légalité car cette reconnaissance du CNT n'a aucune validité légale ni internationale, on ne reconnaît qu'un pays, ou alors un pouvoir élu, mais non des rebelles. Et ce d'autant qu'à la tête il y a l'ancien ministre de la justice de Kadhafi de 2007 à sa démission, le moins eut été d'être circonspect. On verra ce que réservera l'avenir, mais si Kadhafi reste au pouvoir, ce qui est une forte éventualité car la mission n'est pas de le déloger. Quoi qu'il en soit c'est une erreur politique, diplomatique. Par ailleurs le Parlement Européen avait déjà pris position avant Sarkozy, que l'on veut faire passer pour le premier, voulant que l'Europe reconnaisse la CNT comme un interlocuteur valable. L'Europe décidera ensuite de reconnaître ce statut d'interlocuteur mais non sa reconnaissance comme pouvoir légal libyen. Le vote du parlement était donc antérieur à celui que l'on veut faire passer pour le faiseur de l'Histoire.
On veut nous faire croire, donc, que la France est en pointe et que c'est Nicolas Sarkozy qui en est le leader. Or tout cela est faux. Le 8 mars, notez bien la date, deux jours avant le 10 donc, la presse anglaise déclare ceci vu au travers de l'ambassade de France, et c'est éclairant :
Les journaux reviennent également sur la mission diplomatique avortée en Libye. Dans un papier d’analyse, le DAILY TELEGRAPH explique que le pétrole est « en première ligne » dans les événements qui se déroulent actuellement dans ce pays. Les groupes rebelles exercent des pressions sur les compagnies pétrolières occidentales pour qu’elles fassent du lobbying auprès de leurs gouvernements afin de les aider. Certains gouvernements européens auraient déjà pris des contacts avec l’opposition libyenne, et c’est apparemment une des explications pour la tentative avortée des Britanniques le week-end dernier. BP est parmi les compagnies pétrolières qui courent le plus de risques si les combats s’accentuent.
La presse évoque aussi le durcissement de la position américaine, qui pourrait déboucher sur une intervention. Sous le titre « le Royaume-Uni et la France mènent le mouvement en vue de la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne soutenue par l’ONU », le correspondant du DAILY TELEGRAPH à Washington explique que les diplomates cherchent à se mettre d’accord sur ce qui pourrait amener à la présentation d’une résolution au Conseil de sécurité (violation des Droits de l’homme, bombardement de civils, appel à des mercenaires étrangers). Le secrétaire-général de la Ligue Arabe aurait soutenu le projet de zone d’exclusion aérienne lors de son entretien avec M. Juppé dimanche dernier au Caire. Toujours, selon le DT, la Maison Blanche n’a pas encore apporté son soutien à l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne, mais s’accommode de ce que les Britanniques et les Français imposent une discussion sur le sujet.
En fait les américains étaient déjà préparés à une intervention. Ils ont laissé Sarkozy jouer au coq gaulois (Toujours, selon le DT, la Maison Blanche n’a pas encore apporté son soutien à l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne, mais s’accommode de ce que les Britanniques et les Français imposent une discussion sur le sujet). Nous sommes le 8 mars. Le lundi 14 mars c'est un fiasco complet au G8 dont Nicolas Sarkozy se flatte d'être le président, ce qui prouve le pouvoir de la France. En réalité ce n'est ni Juppé, ni Sarkozy qui ont convaincu Obama d'intervenir - et on voit que les diplomates travaillent à rendre l'action présentable (le correspondant du DAILY TELEGRAPH à Washington explique que les diplomates cherchent à se mettre d’accord sur ce qui pourrait amener à la présentation d’une résolution au Conseil de sécurité (violation des Droits de l’homme, bombardement de civils, appel à des mercenaires étrangers)) - , sachant que le secrétaire général de la Ligue arabe est favorable à une exclusion de l'espace aérien, mais c'est en particulier Hillary Clinton qui a été convaincue par les émissaires du CNT, cela c'est selon une déclaration télévisée de samedi par BHL devant Paul Amar, mais cela est confirmé par ceci (Bruno Roger-Petit) :
On reprend.
1/ Un article visiblement très bien informé du New-York Times décrit le processus qui a mené Obama à se décider à intervenir en Libye. Ce sont trois femmes, Hillary Clinton, Susan Rice (ambassadeur américain à l'ONU) et Samantha Powers (conseiller au National security council) qui ont convaincu Obama jeudi dernier (soit AVANT le show Juppé de vendredi devant le Conseil de sécurité) qu'il était possible d'intervenir sans risquer de se lancer dans une opération débouchant sur un nouvel Irak. Le président américain a pris sa décision parce qu'il a été alors convaincu par ces trois femmes que les pays arabes et africains l'approuveraient et ne verraient pas en lui un néo-Bush.
Par la suite, les Américains ont laissé les Français être les petits télégraphistes de leur décision, décision sans laquelle rien n'était possible. En clair, si les trois femmes en question n'avaient pas convaincu Obama, Juppé, Sarkozy et leur résolution se seraient fait retoquer à l'ONU. Du reste, il suffit pour s'en convaincre de lire attentivement le papier du NYT consacré aux coulisses du VRAI pouvoir où s'est joué la prise de décision contre Kadhafi : le nom de Sarkozy n'y apparait pas une fois...
2/ Quant au leadership français dans la direction des affaires militaires depuis hier, un autre article du Washington Post (à lire ici en VO) vient réduire la communication sarkozyste sur le sujet à l'état de fable pour les enfants. En effet, dans cet article faisant le point sur le début des opérations militaires contre les troupes de Kadhafi, le Washington Post précise que l'ensemble de ces opérations est placée sous le commandement des forces américaines en Afrique. "The French sorties were followed quickly by the wave of missile strikes against Libyan air defenses. More than two dozen warships and a large number of warplanes made up the initial strike force, which was led by the U.S. military’s Africa command, a senior U.S. military official said." Encore une fois, la réalité est cruelle : si leadership français il y a, il s'agit d'une politesse faite par les Américains à la France de Sarkozy, "Messieurs les Français, tirez les premiers... Parce que ça nous arrange..." Rien de plus.
Il faut rappeler, ce que j'avais dit il y a dix jours, c'est que les Français ont besoin des américains notamment avec les avions radar. Et nous avons vu que les Français ont détruit cinq blindés pendant que les américains ont envoyé 120 missiles. On voit la différence. Sarkozy a donné l'ordre, toujours pour être le premier, avant la réunion à Paris des parties concernées. Il savait que les journalistes retiendraient, sans chercher à en savoir plus, que ce seraient les Français les premiers à bombarder et ce serait donc Nicolas Sarkozy qui serait le héros. Or nous savons que le 8 mars déjà Obama penchait pour une intervention. Du reste il suffit de simplement analyser le fait que les USA ont lancé plus de 110 missiles samedi après-midi. Pour cela il fallait qu'ils fussent prêts. En fait Sarkozy, et les journalistes avec lui, se sont flattés du rôle de la France. La réalité est toute autre. Obama s'est servi, comme un bon stratège, de la velléité électoraliste, de l'agitation de Nicolas Sarkozy, de la volonté également de Cameron (qui a respecté, lui son parlement) pour ne pas apparaître en première ligne. Sarkozy n'a été qu'une marionnette évitant à Obama d'être le responsable de la résolution. Les deux pensent y gagner, mais attendons la suite. Ainsi Obama n'apparaîtra pas comme un va-t-en guerre mais comme un acteur tardif qu'il a fallu convaincre.
N'oublions pas non plus que pendant que Sarkozy faisait sa campagne électorale dans la France profonde des partis politiques français dont notamment le MoDem, le Ps, celui de Dupont Aignan, préconisaient une intervention militaire.
La réalité est donc que Nicolas Sarkozy est intervenu très tardivement, que, tout se mettant en place (Obama changeait d'opinion, la Ligue arabe se préparait à être d'accord), il a voulu faire croire qu'il était tout à la fois à l'initiative (à la remorque en France de nombreux autres personnalités politiques, et en Europe de Cameron qui avait pris position avant lui) et le moteur de cette action militaire quand tout cela n'est que de la communication bien relayée par des images trompeuses et par des journalistes fêlons qui ne font pas leur métier et qui enfument les Français.
Mais ce n'est pas tout. On apprend que le cynisme de Sarkozy n'a pas de fond. Voici ce qui est une honteuse manœuvre à immonde but de politique intérieure qui a coûté sans doute la vie à des habitants de Benghazi et ce qui devrait être su de tous (Rue89) : Le New York Times raconte ainsi que vendredi, la France a d'abord ralenti toute intervention avant le sommet de Paris, puis a accéléré d'elle-même les événements samedi, en envoyant des avions au-dessus de la Libye pendant le sommet :
« Les premiers raids aériens français, qui n'étaient pas coordonnés avec les autres pays, ont irrité certains pays présents à la réunion, selon un diplomate haut placé d'un pays de l'Otan.
Les informations sur les mouvements des troupes de Kadhafi vers Benghazi étaient clairs depuis vendredi, mais la France a bloqué tout accord de l'Otan sur les raids aériens jusqu'à la réunion de Paris, a affirmé ce diplomate, suggérant que les vols auraient pu commencer pendant la nuit de vendredi à samedi avant que les troupes du colonel Khadafi atteignent la ville. »
Pour le Guardian, « Sarkozy parade sur la scène mondiale »
La France aurait en fait refusé que l'Otan participe à l'intervention, « estimant que cela s'agirait un très mauvais signal envers les pays arabes », nuance Le Monde. Dans les pays membres de la coalition contre Kadhafi, on a pourtant du mal à croire que Nicolas Sarkozy n'a pas cherché à garder l'initiative.
Aurait-il, même, confondu campagne militaire et campagne électorale ? Pour une fois, le soupçon ne vient pas de France. En Grande-Bretagne, le Guardian persifle, en rappelant les mauvais sondages de popularité du chef de l'Etat et l'approche de la présidentielle : « Nicolas Sarkozy parade sur la scène mondiale avec un œil sur les votes français. »
Dans l'entourage du chef de l'Etat, on ne s'en cacherait d'ailleurs pas, selon Le Parisien, qui cite « un proche » :
« Si tout se termine bien, ce sera un triomphe. Il était dans les cordes et le voilà qui réunit le monde entier à ses pieds ! »
A vomir.
Terminons cette analyse en tenant compte des éléments suivants :
- Sarkozy a reçu par deux fois Kadhafi et lui a léché les pieds
- l'UPM est un échec absolu et n'a servi à rien dans ces révoltes
- Sarkozy est intervenu de façon très tardive en Tunisie, en Egypte, pour ne pas dire qu'il est passé au travers
- Sarkozy s'est cru leader alors qu'il a servi la tactique d'Obama, a agi très tardivement, a reconnu un CNT dont on sait que cela n'a aucune valeur légale et alors qu'on ignore la suite en Libye de ce mouvement, mais dont on sait que le leader était le ministre de la justice de Kadhafi
- cette intervention est trop tardive politiquement et pour la révolte en Libye. Elle est aussi trop tardive pour les vies qui n'ont pas été sauvées, mais est utile pour celles qui sont à sauver, alors qu'il semble en plus que Sarkozy ait retardé de nombreuses heures l'intervention pour en faire un coup d'éclat, accélérant avant le sommet de Paris pour paraître être le premier et le capitaine.
- le consensus international est une façade, la Russie, la Chine, l'Egypte, la Tunisie se sont opposés à ou ont regretté cette intervention, ce qui en soit fait une bonne partie du monde. La ligue arabe a retourné sa veste et a condamné les bombardements
- cette attaque tardive - mais on ne peut jurer de rien - sera un échec quant à la mise à la porte de Kadhafi. Ce qui était présenté comme un succès diplomatique et comme un succès historique n'est qu'un très faible succès, certes réel pour sauver des vies, mais sera sans doute surtout un échec pour aider la révolte à réussir. N'oublions pas que le mandat de l'ONU ne concerne que la sauvegarde des vies, et en aucun cas le pouvoir actuel, ce qui laisse supposer qu'il pourra rester en place. Sarkozy a tendu la main à Kadhafi (ce qui est passé inaperçu comme contradiction) paraissant de la magnanimité ou une dernière chance alors que le cessez le feu avait été violé. Cela a une forte signification : Kadhafi est encore le représentant légal de la Libye, même pour Sarkozy car on n'a pas a offrir une chance à celui qui ne serait plus le chef d'Etat, celui étant, selon la reconnaissance de Sarkozy, le président du CNT, ce qui par ricochet montre la position intenable de la France qui a deux interlocuteurs pour un seul pays. Peut-être les sanctions économiques ultérieures le chasseront-elles, et encore. Le blocus de Cuba n'a pas mis dehors Castro. Et les compagnies pétrolières vont faire pression. Quant à juger Kadhafi on peut toujours rêver. Certains Serbes ont longtemps couru
- cette résolution montre d'évidence qu'il y a deux poids deux mesures. Dans le même temps en Côte d'Ivoire, au Yemen, à Bahreïn ou en Syrie il y a des morts et il n'y aura pas d'intervention. Ceci démontre une belle hypocrisie et un choix des dictateurs à éliminer. N'oublions pas qu'El Assad a été lui aussi reçu les 13 et 14 juillet qu'il a manipulé Sarkozy et que celui-ci a voulu s'en servir pour les problèmes du Liban avec à la clef un échec patent.
La conclusion est qu'il ne faut pas oublier le passé à cause d'un présent douteux, que Nicolas Sarkozy n'a pas réussi ce coup de maître comme le claironne la presse, que les faits disent le contraire, la chronologie (exemple les 8 et 10 mars), les autres interventions, les missiles américains, que ce qui est présenté comme un très grand succès n'est qu'une action semi-humanitaire trop tardive qui ne renversera pas Kadhafi et donc qui ne sert pas la révolte ni les insurgés dans leur finalité politique et ce dans un contexte qui est loin d'être unanime au niveau international et qui commence déjà à se retourner contre nous (ce qui ne veut en aucun cas dire qu'il ne fallait pas intervenir).
Luttons pied à pied contre cette propagande qui va être utilisée ad nauseam en tout cynisme et tout mensonge pendant l'année qui vient.
- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
- l’affaire Karachi
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- les affaires Wildenstein
- l'affaire César
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- les discours de Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa
- l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, le copinage avec Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobela de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
- la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles)
- l’affaire de la Jatte, du Fouquet's, du Paloma, de la villa mexicaine, de Wolfeboro, du voyage en Egypte …
- l’affaire Pérol
- l’affaire de l’Epad (et du scooter)
- Gandrange
- les vaccins du virus H1N1
- les affaires Yade, Boutin, Joyandet, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Marleix, Charron, Longuet …
- l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
- l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy
- les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Peugeot etc.)
- l'Air Sarko one, le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- l'affaire Servier
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus)
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
Vignette tiré du NouvelObs
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