Cabale haineuse contre Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon le tribun, à la gouaille facile. Dans un élan de sincérité, le verbe haut, il a eu l’outrecuidance de soutenir l’un de ses lieutenants qui s’en était pris à Monsieur Moscovici, notre vénérable ministre de l’économie. Quel est donc ce crime de lèze majesté commis par le populiste Mélenchon ? Pourquoi l’oligarchie aux affaires l’a rappelé à l’ordre ?
Dans un accès de vérité, Monsieur Mélenchon à laisser entendre que la caste politique au pouvoir est soumise à l’idéologie mondialiste. Parlant de Monsieur Moscovici, il lâche : « un comportement de quelqu'un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale ». En ces temps d’appauvrissement généralisée, la crise à bond dos et la pieuvre finance peuvent se féliciter d’avoir des serviteurs zélés.
La riposte cinglante ne se fait pas attendre. Pourtant juge et partie de part ses ascendances juives, Harlem Désir, le secrétaire général du PS réplique : « Un vocabulaire des années 30 que l'on ne pensait plus entendre de la bouche d'un républicain ». La ficelle est grosse mais Pierre Moscovissi prend la posture de la victime, parlant de « dérive ». Les seconds couteaux s’engouffrent dans l’abîme. Le sénateur-maire d'Alfortville Luc Carvounas notamment, se fait l’avocat du diable : « Je n'imagine pas un seul instant que Jean-Luc Mélenchon soit quelqu'un d'antisémite. Mais aujourd'hui, avec la petite oligarchie qui l'entoure, il a franchi plus que la ligne rouge. »
Or, à y regarder de plus prêt, le peuple de France aurait tout intérêt à voir une partie de l’oligarchie capable et guidée par l’intelligence de cœur prendre son parti pour faire bouger les lignes. Voilà ce que veut à tout prix éviter la caste au pouvoir. A court d’argument rationnels, l’arme de l’antisémitisme est un outil pour contrer toute tentative de dissidence.
Monsieur Mélenchon a pourtant des amitiés qui dépassent les clivages politiques et ethniques. Qu’on pense au nationaliste Zemmour ou au sénateur UMP milliardaire Dassault, des proches du plébéien Mélenchon. A en croire Harlem Désir ou Pierre Moscovici, il y aurait deux catégories de citoyens. Des privilégiés, au dessus de toute critique, fût-elle fondée, et les autres, la masse protéiforme des citoyens, docile et soumise.
Ce gouvernement serait donc fondé à agir en toute opacité et avec le plus grand mépris pour la volonté populaire. En effet, tous les grand ministères de ce pays sont à la botte de personnalités protégées de la vindicte politique. Michel Sapin au travail et à l’emploi, Laurent Fabius pour la défense, Pierre Moscovici à l’économie et la finance, Vincent Peillon à l’éducation Nationale.
Tous les ministères régaliens à l’exception de l’intérieur sont concernés. Dans une démocratie vivace, peut-on accepter l’instrumentalisation de l’antisémitisme pour refuser le débat public ?
Certes, Mélenchon n’ignorait pas les origines juives de Monsieur Moscovici, quoi qu’en dise notre bonimenteur mais tout de même. En tout état de cause « Harlem Désir instrumentalise l'antisémitisme et de façon insupportable ». Mélenchon est dans le vrai. La novlangue est en marche.
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