Cadeau ou scandale à la ville de Paris : Pourquoi je n’aime pas les Tulipes empoisonnées de Jeff Koons ?
On apprend cette semaine que l'artiste américain Jeff Koons "offrira" à la Ville de Paris "Bouquet of Tulips", une oeuvre monumentale qui se veut "symbole du souvenir" après les attentats. Alors cadeau hommage ou arnaque monumentale ?
Un bouquet... et ses épines.
33 tonnes de bronze et d’aluminium, 12 mètres de haut, l’œuvre représentant une main tenant un bouquet de tulipes multicolores devrait prendre place aux abords du Musées d’art moderne de la Ville de Paris, et du Palais de Tokyo, d’ici l’été 2017.
On pourrait se féliciter de voire un tel élan de générosité et d’amitié, un hommage vibrant aux victimes des attentats… on pourrait.
Un coup de com à 3,5 milions d’euros
Ce n’est pas mon cas. Loin de moi l’idée de juger la qualité artistique de Koons. J’avoue moi même être sensible à son œuvre, qui, même si elle s’apparente parfois à un grand barnum, a le mérite de faire réagir et d’interpeler. Cependant, on peu déplorer le tapage médiatique (et les retombées d’image générées pour l’artiste) de cette opération quand on constate, à grand coup de conférence de presse, qu’Anne Hidalgo se félicite de cette décision « d’offrir à la Ville de Paris l’idée originale d’une œuvre monumentale, symbolisant la générosité et le partage »….
Car oui, ce qu’offre l’artiste contemporain vivant le plus cher du monde n’est pas une œuvre… mais bien « l’idée » d’une œuvre. Reste à la France, via un comité de collecte de fonds, de récolter les 3,5 millions d’euros permettant la fabrication (en Allemagne) et l’installation de l’œuvre. Une paille…
A cela s’ajouteront les frais d’entretiens qu’il est encore difficile de chiffrer. On se souvient cependant de Daniel Buren menaçant l’état d’un procès pour non entretien de ses célèbres colonnes dans la cour du Palais-Royal, entretien qui aura nécessité plus de 5 millions de dépenses publiques en 2010.
Un projet mené dans la hâte ?
On peut également déplorer la hâte avec laquelle l’annonce de cet « événement » a semble-t-il été réalisée. Il semble en effet que ni les architectes des bâtiments de France, ni les riverains n’aient été consultés par la ville de paris pour valider le lieu d’implantation de l’œuvre, qui siégera en face du Palais de Tokyo, bâtiment mémoire architecturale de l’exposition internationale de 1937.
Enfin, on peut être surpris de cette annonce qui ressemble pour certains à un grand coup de com pour l’artiste et ses investisseurs, alors que début novembre, la ville de Paris déclarait dans un contexte tendu avec une association visant à permettre la construction d’un monument commémoratif, que "Le 13 novembre ne doit être sujet ni à des polémiques, ni à des tentatives de récupération ». C'est raté !
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