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Accueil du site > Tribune Libre > Cameroun : Que faut-il attendre du dialogue national ?

Cameroun : Que faut-il attendre du dialogue national ?

 

Le dialogue n’empêche pas la lucidité. L’humanisme non plus. Voir des enfants Anglophones, sans soins de santé et sans rentrée scolaire, en haillons errer et quémander dans les rues des grandes villes, est insupportable. Et le sentiment de révolte monte encore d’un cran, quand on sait qu’ils sont les victimes d’un odieux conflit dont on se serait passé.
Après le dernier discours de Paul Biya, appelant au dialogue, les Camerounais sont tiraillés. 

     Le problème de l’inertie 

Bien que totalement contradictoires, les deux thèses n’en sont pas moins présentes à égalité dans le débat public. Aimer la paix. Refuser le dialogue. D’un côté, certains nous annoncent urbi et orbi, un « retour à la paix », tandis que d’autres célèbrent au contraire la « mort de La paix ». On observe ainsi, dans l’opinion, un désenchantement populaire. L’incurie et l’impotence de ce régime, font craindre une autre désillusion. Si de la tripartite de 1991, à la révision constitutionnelle de 2008, en passant par le « Large débat », ayant abouti à la révision constitutionnelle de 1996, les textes de loi avaient été promulgués, surtout appliqués, et respectés, on aurait évité ces crises protéiformes.
Au Cameroun, ce ne sont pas les débats qui font défaut, et le pays n’a pas de carence d’experts. Mais le problème réside dans la corruption inscrite dans l’ADN de ses élites. Si toutes les sommes qui ont été englouties, avaient été utilisées à bon escient, on aurait classé notre pays, au rang de pays émergent. 

       Exemples d’échecs 

Combien de fois, Paul Biya a-t-il pris l’engagement, la main sur le cœur de piloter des dossiers ? N’est ce pas qu’il avait promis aux Camerounais, leur fête du football ? Où en sommes-nous ? 
Parlant de football, avec sa bénédiction combien de comités de normalisation avons-nous eu, en l’espace de 05 ans ? N’est-ce pas que ces comités, font aussi partie des dialogues citoyens ? N’est-ce pas qu’à la fin de chaque processus des textes ont été adoptés et des élections transparentes organisées ? Comment dans un pays normal, un an à peine, un bureau élu, on s’achemine déjà vers d’autres crises ? En ce moment, les deux instances faîtières de notre football, se battent à fleurets mouchetés. Qui est donc fou de qui ?

 Prendre les Camerounais pour des veaux

Serait-ce faire preuve de cruauté , si nous pensons que ce dialogue est abject ? N’en déplaise aux courtisans, parfois plus militants que citoyens et plus intéressés qu’efficaces.
Sans cessez-le-feu, comment peut-on envisager la paix ? Le règlement de ce conflit, requiert non seulement des moyens, mais aussi une action internationale qui peut conduire les parties prenantes à respecter les accords.
On connaît malheureusement la suite  : le chaos en zone anglophone va continuer, avec cette radicalisation menaçante et ravageuse. Et partout, dans ces économies exsangues, des milliers de compatriotes, pleureront un espoir déçu. Non sans mal, cahin-caha la tentation de l’internationalisation du conflit pointe à la porte.
Sans décrispation, avec la libération de : Maurice Kamto, le président élu et Ayuk Tabe, le président de l’Ambazonie, ce dialogue ressemblera à une rencontre d’alcooliques anonymes.
Biya nous achemine vers un guet-apens, avec le raticide appelé communément en pidgin Anglais : Arata tchop die. 

Aimé Mathurin MOUSSY


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1 réactions à cet article    


  • the clone the clone 14 septembre 2019 10:22

    Un dialogue ?

    On connait cela en France , on parle et pendant ce temps le temps passe et rien ne bouge ......

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