Carla sans guitare prend sa plume dans Le Monde pour laver l’honneur du locataire de la Lanterne
Le journal de référence, autrement appelé en son temps, le second organe officiel de la propaganda pro-Lider, vient d’ouvrir ses colonnes à une curieuse chanson sans musique, mais avec une bonne petite badine. La nouvelle institutrice de l’éthique « médiale » donne une correction aux mauvais journalistes qui font du mauvais journalisme.
Nous sommes heureux d’apprendre que la fameuse (et ou fumeuse) affaire du SMS de Sarkochef à l’ex-première dame est close. Ce dernier vient, part la plume de sa femme tellement elle est belle qu’elle était mannequin, nous faire savoir qu’il retire sa plainte. Excusez-moi si je suis un sale petit garnement jamais content et qui ne respecte rien - et si cela me vaut quelques volées de bois vert sur mes frêles épaules à les ensanglanter, j’en accepte par avance le martyr - mais je vais me poser tout haut des questions bien senties.
Pourquoi Le Monde ?
C’est la première interrogation qui me vient à l’esprit et qui me chatouille tant du côté du fond que de la forme. Effectivement le coupable de l’information, bidonnée ou non, est Airy Routier (sympa selon RTL) dans l’expression internautique de l’hebdomadaire du Nouvel Observateur. La logique eût voulu que cela se fît dans cet organe-là et non ailleurs. Une autre logique eût prévalu : un texte à l’AFP, car cela est sans favoritisme. La raison ou les raisons de ce choix me sont inconnues, et comme je ne suis ni journaliste ni enquêteur je tombe sous le coup de la loi carlesque, mais je m’en moque. Je ne peux croiser aucune source car je n’en ai pas (sauf celles visibles par tous : les sites internet). Je ne peux émettre que des suppositions. En revanche, on peut mettre en cause l’acceptation du Monde à la publication de la supplique de l’épouse élyséenne. En effet, on s’aperçoit que le milieu de la presse vacille entre du corporatisme et de l’autodéfense groupée à la plus singulière loi de la jungle avec chacun pour soi. Mon scoop à moi. On l’a bien vu avec le lynchage lors de vœux de l’Omnipotent du rédacteur en chef de Libération, Laurent Joffrin devant les rires à peine voilés de ses confrères, alors que l’attaque était insidieuse, à partir de fondements particulièrement faux, et sans possibilité de réponse pour le fusillé public. Le Monde aurait dû prier la gent dame de faire sa réponse dans Le Nouvel Obs d’autant qu’elle entame sa romance par : Le texte de la charte signée en avril 2004 entre Claude Perdriel, PDG du Nouvel Observateur, et les représentants de la Société des rédacteurs prévoit que "l’objectif des articles est de présenter les faits aux lecteurs avec la plus grande rigueur et la plus grande honnêteté. Toute information doit être recoupée et vérifiée. La rumeur doit être bannie, la citation anonyme évitée et la source indiquée aussi précisément que possible", et il ajoute :"L’usage du conditionnel de précaution est proscrit sauf exception visée par la direction de la rédaction. Ne sont publiées que des informations dont l’origine est connue. La vie privée des personnes est respectée." Ce même hebdomadaire qui avait déjà répondu par l’intermédiaire de Jean Daniel parlant d’une erreur et qui va faire un article prochainement sur cette affaire. La justice et la justesse auraient dû prévaloir et ce n’est pas Le Monde qui aurait dû publier cette mise au point.
Pourquoi est-ce Carla et non "son mari" qui annonce le retrait de la plainte ?
On peut effectivement s’étonner que ce n’est pas celui qui avait fait grand bruit autour de ce SMS qui annonce officiellement le retrait de sa plainte. En quoi Carla est-elle fondée à le faire ? Certainement pas juridiquement. Mais, en matière de communication, on peut supposer que tout a été pesé au château. Et même si certains donnent raison à la nouvelle prima donna de l’avoir fait parce qu’elle a été blessée, ce droit de s’exprimer devait se faire dans les bonnes colonnes ou à l’AFP et sans annoncer le retrait de la plainte. Il y a dissymétrie d’annonce entre la plainte et son retrait. Cette dissymétrie laisse à supposer une nouvelle manœuvre.
Pourquoi le retrait de la plainte ?
C’est une question majeure. Airy Routier ne s’est absolument pas excusé publiquement de son article, il a même confirmé ses assertions, y compris après les dénégations vigoureuses de Cécilia Ciganer ex-Sarkozy. Or, la plainte est clairement énoncée pour faux et usage de faux. Si Routier persiste dans ses déclarations, il n’y a aucune raison de retirer la plainte sauf par peur d’un imbroglio duquel le cheftain ne s’en serait pas ressorti indemne. Cela a dû paraître évident que cet engagement judiciaire était une voie sans issue pour le président. Du reste, la femme du locataire de la Lanterne qui fustige cette mauvaise presse (or, tous ces principes ont été bafoués par Airy Routier, pourtant signataire de cette charte, dans l’article qu’il a commis sur le site du Nouvel Obs à propos du SMS présumé que le président aurait adressé à son ex-épouse juste avant notre propre mariage... Le problème n’est pas non plus l’existence elle-même du SMS en question, car si le SMS avait existé, si la rumeur avait été avérée, c’eût été par hasard, au terme d’une vague indiscrétion, d’un "quelqu’un m’a dit", et non d’une investigation rigoureuse... Voilà bien le problème : quand on est indiscret, il faut être sûr de ce qu’on raconte. Ce qui est malhonnête et inquiétant dans cet épisode, c’est qu’à aucun moment l’"information" n’a été vérifiée, recoupée, validée. De son propre aveu, Airy Routier n’avait pas vu (et pour cause !) le SMS, qu’il a pourtant présenté comme un fait.) nous parle d’une lettre d’Airy Routier pour elle-même et que cette lettre aurait entraîner le pardon du chef et donc son retrait de plainte. Or, Airy Routier dans cette entrevue déclare qu’il n’a pas été au courant de cet article et surtout il a répété ailleurs qu’il maintenait sa vérité. Cette fameuse lettre, privée elle aussi, dont Carla parle, mais sans en révéler le contenu, ce qui est de ce fait tout autant peu déontologique que le fameux faux ou vrai SMS, dans une moindre mesure car les conséquences ne sont pas les mêmes et parce que la lettre existe, est instrumentalisée par Carla qui tente de lui faire dire ce qu’elle ne dit pas et elle lui donne un pouvoir de pardon totalement impossible dans le contexte de la plainte.
Qui a écrit ce texte ?
Il serait bien de savoir comment ce courrier a été composé. En effet, on y retrouve un mélange de sabir qui se veut lettré ici (avec Beaumarchais, comme si l’énoncé d’un nom connu pouvait justifier toute pensée) et bon peuple là avec "des sources en béton " ou pire encore " il s’est senti libre d’écrire ce qui lui passait par la tête ou par l’oreille." On peut passer à côté du risible "mon mari ne s’en prend pas à la liberté de la presse (qu’il a toujours ardemment défendue : qu’on se souvienne, pour cela, de l’affaire des caricatures du prophète dans Charlie Hebdo), mais au droit de dire et d’écrire n’importe quoi. De ce point de vue, loin de se conduire en despote, c’est la liberté de chacun qu’il protège." En effet chacun sait les attaques ad hominem contre les journalistes (photographes à Wolfeboro, journaliste de Libé, Joffrin, au Portugal, à Paris-Match, etc., les éditions First...) Comme chacun sait que pour le procès de Charlie Hebdo il a été un des derniers à intervenir. Comme chacun sait que tous les autres présidents ont été attaqués de façon virulente par les journalistes et même il y en a un qui a échappé à un attentat avec des balles réelles, et que depuis Giscard aucun président n’a porté plainte et que de ne pas porter plainte cela n’a pas privé la presse de sa liberté. Il y aussi cette phrase "Si, tel le pire des magazines trash, Le Nouvel Observateur, trahissant sa charte, sa vocation et même son nom, n’observe plus mais invente ce qu’il raconte, quel rempart nous reste-t-il contre l’hystérie de l’époque ?“ dans un français de caniveau (trash) sans aucun rapport à la réalité de cet hebdomadaire ni avec ce vocabulaire de la pensée unique et vite faite mal faite de "l’hystérie de l’époque". Enfin que vient faire là ce surprenant Gad Elmaleh "C’est la porte ouverte à toutes les fenêtres". Cela n’a strictement aucun sens ici. Sorti de son contexte cette phrase n’a ici sa place que pour mettre les rieurs de son côté. On dirait bien une tirade à un Guaino qui se lâche et qui comme d’habitude tombe complètement à côté de la plaque. Cette phrase n’est que du comique pur par l’absurde. Il ne signifie rien. Il ressort de l’écriture de ce texte une sorte d’écriture militante, genre UMP, avec toutes les ficelles du métier.
La conclusion que j’en tire est que cette lettre est une erreur manifeste. Carla Sarkozy attaque violemment Le Nouvel Observateur et Airy Routier, alors qu’elle n’est qu’une victime collatérale et qu’elle se sert d’une tribune pour annoncer un fait qui aurait dû l’être par la voix de Sarkozy lui-même ou de son avocat, qu’elle donne des leçons en particulier d’investigation alors qu’elle ne démontre en rien ses propres investigations pour prouver qu’Airy Routier n’a pas fait lui son métier. Elle affirme tout simplement. Ce SMS partage de façon brutale les observateurs. Fallait-il le publier ? Est-il vrai ou faux ? Cette "réponse" si tant est que l’on puisse appeler cela une réponse quand Carla n’est pas concernée directement - et même si elle l’est indirectement et fortement, c’est comme quand quelqu’un parle à la place d’un autre comme si cet autre était incapable de se défendre lui-même ce qui dévalorise la victime surtout lorsqu’elle se considère comme un dur de dur - a un effet pervers. En effet, à la tardive dénégation de Cécilia (pourquoi non tout de suite) qui a rendu sa déclaration suspecte (à ceux qui disent qu’elle a d’autres raisons valables et honnêtes ou honorables d’avoir attendu je répondrais trois choses : Un- si c’est par vengeance pour bien laisser développer l’affaire ce n’est pas très beau. Deux- si elle dit la vérité et qu’elle n’a pas reçu ce fameux SMS et dit la vérité, toute la vérité, rien que la vérité et ce toujours alors lorsqu’elle parle de son mari et qu’elle en dit qu’il est pingre, ne fait pas président, n’aime pas ses enfants, ne pense qu’à lui et est un sauteur, alors cela aussi est vrai et ce n’est pas beau. Trois- si on met en doute ces dernières paroles, on met en doute sa dénégation, il ressort de toute façon qu’aucun éclairage net de cette affaire ne sera jamais fait), s’ajoute le fait que la police a les moyens de savoir si ce n’est le contenu du SMS (les serveurs des opérateurs téléphoniques ne gardant pas assez longtemps les textes des SMS) du moins s’il y a eu des SMS envoyés entre les deux protagonistes et que d’évidence il y en a eu, et se surajoute cette tribune du Monde qui nous annonce le retrait de la plainte par personne interposée et pour une raison bidonnée : une lettre qui n’est ni adressée au plaignant ni un reniement des affirmations de son auteur. Cette colonne offerte à Carla Sarkozy apparaîtra comme l’envoi au feu d’un bon petit soldat pour masquer une situation d’où Minimo ne pouvait sortir sans dommage et par la méchanceté et l’injustice journalistiques envers la victime créer une nouvelle fois de la sympathie pour le défenseur de la liberté de la presse.
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