CDiscount invente le droit à la confidentialité payant

Ceci est un simple témoignage : il n’a pas pour but de discréditer CDiscount ou tout autre site d’achat en ligne, mais simplement de mettre en avant des défaillances dont je n’ai pas la prétention de connaître l’origine. Et après m’être renseignée auprès de mon entourage, je découvre que ces pratiques sont loin d’être un cas isolé.

Venons-en aux faits : mon père m’offre pour mon anniversaire une somme d’argent que je décide d’investir dans un lecteur MP3, le mien relevant littéralement de l’Antiquité. En bonne étudiante, soucieuse de ne pas avoir à trop investir de ma poche, je tente d’aller au moins cher, et me retrouve donc sur le site susnommé, devant un appareil au design et à la capacité (8 giga) très intéressants au vu de son prix. Décidant de m’en faire acquéreur, j’avance, étape par étape jusqu’au paiement, non sans me réjouir de la livraison proposée en 48 heures (payante bien entendu), impatiente d’essayer mon nouveau joujou !

Le lendemain, après réception de ma facture indiquant le montant débité, je reçois un mail étrange, m’indiquant que, pour des raisons de "lutte contre la fraude", il m’est demandé de fournir un certain nombre de pièces justificatives qui me semblent inadaptées : un chèque barré aux noms, prénoms et adresse de la commande (j’ai un compte jeune sans chéquier, je ne peux donc pas le fournir), une photocopie de pièce d’identité recto et verso (fichtre !) ainsi qu’une quittance EDF/GDF de moins de six mois aux noms et adresse de la commande (étant "hébergée à titre gratuit", cela m’est également impossible).

Mais pas de panique, pour toute question, un numéro (payant) m’est fourni ! J’appelle donc et tombe sur une employée à peine audible, à l’accent à couper au couteau (ah, les délocalisations !) qui m’explique que ma commande est bloquée jusqu’à réception de ces pièces. Je demande si l’argent a été débité, et après avoir tourné autour du pot un quart d’heure (à 0,34 cts la minute plus le prix de l’appel, ça fait cher le quart d’heure...) elle finit par m’avouer que oui. Furieuse, je demande l’annulation pure et simple de ma commande et le remboursement du montant payé. Elle m’explique que ce n’est pas possible car pour annuler, il lui faut les justificatifs. Je lui rétorque que j’ai le droit à la confidentialité, elle me répond que j’ai parfaitement le droit de ne pas envoyer les papiers ! Ulcérée, je raccroche...

Sur ce, je reçois dans ma boîte mail une enquête de satisfaction des services téléphoniques (quelle blague !) : je peux être très satisfaite, moyennement satisfaite, peu satisfaite ou mécontente (et extrêmement mécontente et furieuse, c’est où ?)

Je découvre par la suite le nombre incalculable de gens autour de moi ayant déjà subi ce genre d’ennuis, exactement le même sur d’autres sites, situations inextricables avec GDF, sites très important publiant uniquement des commentaires positifs et rejetant les autres (bonjour l’honnêteté...) et autres caviardages et manquements aux délais... ou même à la vente.

J’en retiens trois choses : premièrement, leur soi-disant lutte contre la fraude s’accommode semble-t-il très bien d’un paiement, quelle que soit sa provenance. L’envie ne leur prend de vérifier qu’une fois la transaction faite... on se sent vraiment plus en sécurité !
Deuxièmement, que les recours sont extrêmement limités : une standardiste qui ne semble pas connaître le problème, nulle service de réclamation en évidence sur le site (s’il y en a un, il est très bien caché !) et peu de recours possibles, sinon de déposer les armes ; car soit on me raconte des choses aberrantes (et dans ce cas, pourquoi engager pour répondre aux questions des personne en évidence pas aptes à le faire) ou alors l’administration de ce site relève de Kafka (et ce n’est pas le seul).
Enfin, il semblerait que la confidentialité de chacun non seulement ne soit pas respectée, mais soit également l’objet d’un racket honteux !

Au final, je regrette amèrement cette commande, et la livraison en 48 heures absolument pas respectée mais encaissée. J’espère que d’autres recours (lettres recommandées entre autres) me permettront d’en sortir.

Bref, tout ce long témoignage pour exprimer que je trouve ces pratiques (vraisemblablement quasi courantes) indignes et que les recours sont rares, payants (qu’il s’agisse d’appeler ou d’envoyer des lettres), souvent inefficaces et que ce n’est qu’en faisant connaître ces ennuis et en faisant savoir aux gens qu’ils ne sont pas des cas isolés qu’on pourra, espérons-le, générer un mouvement médiatique qui y mettra fin.