Ce D.S.K quel cas « incompréhensible »

On ne peut pas moins commencer par cette citation de Voltaire concernant le cas DSK : « J'abuserais trop de ma faible raison, si je cherchais à comprendre pleinement l’être qui par sa nature et par la mienne doit m’être incompréhensible…[1] Et j’ajouterais dans une certaine mesure en répondant par Blaise Pascal interposé : « Jusqu'à ce qu’il (l'homme) comprenne qu’il est un monstre incompréhensible. »[2]
Car, depuis samedi dernier c’est le mot qui vient à l’esprit : incompréhensible !
Un homme pour qui tout souriait ; gloire, reconnaissance de ses pairs, succès etc. Et soudain patatras ! Le truc pas beau qui gonfle qui gonfle, et se termine au commissariat de Manhattan, N.Y City - U.S.A.
Halala ! Comprendre un homme et ses pulsions ???
Quoique…
Concernant le ci-devant cité, ses ‘pulsions’ sont des faits plutôt à répétitions si on lit bien entre les lignes. Et chez nous lire entre les lignes est un non choix car c’est seulement comme cela que vous pouvez comprendre la société française. On ne va pas droit au but à l’américaine, non ; trop simpliste, mais plutôt en crabe silencieux et en même temps volubile (pour noyer le poisson) tout en utilisant la langue de bois… Tout un art sociétal. Je me rappelle ce merveilleux bouquin « L’omerta française »[3] qui « Une enquête sur le " club fermé des informés " ou comment la loi du silence qui règne parmi les élites couvre les scandales de la République. » Nous expliquait très bien les grosses cachoteries Mitterrandienne et sa fifille, ainsi que la vie quelque peu mouvementée de Roland Dumas… Quant aux calembredaines Chiraquienne, ça remplirait un bottin téléphonique. Mais tout cela restait sous le coude des initiés des médias. Motus et bouche cousues.
La France est ainsi. Le droit à la vie privée. Quelle belle excuse, car il faut savoir que ce pays de 65 millions est un infime petit village. Qu’ils soient membres actifs des médias, de la politique ou de la finance et du busines ; ces mêmes individus hommes et femmes passent par les mêmes tamis à sélection : Prépa, Science Po pour les deux premières catégories et HEC et ESSEC pour les banquiers et marchants. Donc, en se côtoyant et couchoyant ensemble un certain nombre d’années, il n’est pas étonnant que des connivences très fortes se créait dans ce cercle très étroit. Plus tard on se marrie ensemble, on va au mêmes endroit en vacances (de préférence dans les pays à dictature car c’est gratos), on bouffe, picole et baise ensemble. La France est un pays de 2.000 ou 3.000 individus et pas plus !
Notre Dominique fait donc parti de cette clique. Sa réputation de « Don Juan » le suit depuis ses années du lycée à Monaco. Une parenthèse : quant on ose labéliser cet individu de « socialiste », je me marre ; mais bon, Kadhafi est bien socialiste lui aussi… Pauvre Jaurès ! Bref, cet homme a tendance à « aimer » les femmes. En cela il n’y a rien de mal, moi aussi j’adore les femmes mais certainement avec une différence à ces d’individus « impulsifs » ; lorsqu’une dame me dit non, je comprends non et n’insiste pas. Nous avons tous rencontré dans notre prime jeunesse des copains qui étaient un peu dure de la feuille et que lorsqu’une jolie demoiselle leur disait non, eux comprenaient Oui ! (c’est du moins mon observation personnelle), j’avais compris à l’époque que ce genre de jeunes hommes n’entendaient pas le sens du mot Non ! Comme une réponse ; ils (je pense) refusaient « l’échec » ; ne savais pas entendre non. Le temps faisant et bien cela tourne en une espèce de jouissance du pouvoir sur l’autre. Mais bon, je ne vais pas entrer dans une « analyse » au sens clinique, vu que ce n’est pas mon job ; je peux cependant recommander un livre fort intéressant : « La pulsion du viol » par Dominique Dallayrac qui explique en long cette pathologie.
Le problème est de savoir si oui ou non DSK souffre de cette maladie de ne pas entendre le mot NON !
Malheureusement et à ses dépends il vient de l’apprendre version américaine ; NO ! NO ! (You can’t !) Certaines habitudes apparemment prisent en France ne fonctionnent absolument pas de l’autre coté de la mare. J’ai lu pas mal de versions des faits et gestes du président du FMI durant cette fameuse heure entre midi et 13 heures de samedi dernier. Ce qui en ressort est un sentiment de malaise ; ça sent mauvais tout ça. Comme on dit en anglais « it’s fishy ! », ça sent le poisson…
En France l’abus de pouvoir est un sport national ; donnez le moindre pouvoir à n’importe quel fonctionnaire ou autre et il en usera et abusera à souhait ; c’est culturel ! Une réminiscence de l’ancien système, le mépris du petit, du vilain et le lèche-cultage du puissant. DSK, n’avait lui plus personne à lèche-culté vu qu’il était en haut de la pyramide des puissants. Donc, on peut supposer que Dominique comme tout bon potentat se roulait dans la satiété à souhait. Il s’était fait gauler déjà une fois au FMI avec une Hongroise, mais bon, ce coup la c’était une histoire de bête à deux dos consentie. Pourtant l’alerte avait été chaude.
J’arrête de tourner autour du pot et je donne mon opinion, (elle vaut ce qu’elle vaut). Je suis certain que DSK a tenté quelque chose sur cette femme de ménage ; cet acte correspond très bien au profil d’un homme ivre de pouvoir, adulé comme « grand économiste », futur Président des français et qui ne connait plus de limite, qui ne peut plus voir ou même entre apercevoir la réalité des choses, du commun. Se faire coincer bêtement montant dans une Porsche une semaine avant été déjà une belle toile, dans sa commune de Sarcelle certaines rumeurs commencent à se faire entendre. Et puis il y a la vidéo de 2007 de la jeune écrivain/journaliste et le témoignage de sa mère et puis… Il y a certainement pas mal de placards qui vont sortir du cadavre, des choses qui vont remonter, remonter…
Etant franco/américain et connaissant quelque peu le système de justice local ; il est certain que si la juge garde DSK à Ryker Island pendant une semaine c’est qu’il y a des preuves sérieuses à charge contre lui, d’autant, qu’une deuxième enquête pour tentative de viol est aussi en cours. Je reconnais que la justice américaine a quelque chose d’archaïque lorsqu’il s’agit de traiter les individus ; c’est un peu la coure du moyen âge et le dépouillage public ; mais d’un autre coté si en Amérique vous-vous faites prendre, que vous soyez pauvre ou puissant c’est le même tabac. (Voir les 25 ans de condamnation de l’ex PDG d’Enron.) C’est comme on dit là-bas « No mercy » (pas de pitié). Et j’ai bien peur que le pauvre Dominique devienne le taulard français le plus célèbre dépassant même Christophe Rocancourt c’est peu dire.
Ce qui « m’amuse » le plus c’est qu’un nombre énorme de post et tchat mentionnent le « prestige de la France » à jamais sali… Sarkozy tourne notre pays en ridicule depuis déjà plus de quatre ans, alors, l’affaire DSK et le prestige…
Je ne peux que recommander chaudement l’article du N.Y. Times du 16/05/11 écrit par Elaine Sciolino correspondante à Paris : « Qestions Raised About a Code of Silence ».[4]
- Ca commence comme ça : « Le rituel suit un script parfaitement clair : un scandale qui menace de détruire la réputation d’une puissante personnalité politique française. Les politiciens disent qu’ils sont choqués. Les amis disent que c’est incroyable. Les journalistes débattent s’ils auraient du révéler certaines rumeurs et certains secrets. La poussière retombe… Le statu quo revient… La vie privée est protégée… » C’est le ton de cet article en anglais. Une vision pessimiste mais au combien réelle de la société française. Le fameux statu quo. Ne rien faire, ne rien changer puisque ça marche depuis au moins henry 4.
Il est certain que je voudrais pour rien au monde être à la place de DSK. S’il a fauté une fois de plus et bien c’était la fois de trop. S’il est innocent ça doit être terrible.
Mais en se référent aux sources d’informations, à la personnalité du prévenu, et surtout au pays et à la culture dont il est natif, il est vraiment possible d’envisager que cet homme finira ses jours derrière des barreaux.
Je termine en citant Bossuet : Pour ne vouloir pas croire des mystères incompréhensibles, ils [les incrédules] suivent, l’une après l’autre, d’incompréhensibles erreurs. [5]
GéZé, George Zeter, le Père siffleur. Mai/2011
[1] Voltaire, 1re homél. Athéisme.
[2] Blaise Pascal, dans COUSIN.
[3] L'omerta française : Sophie Coignard Sophie Coignard (Auteur) , Alexandre Wickham› Consulter la page Sophie Coignard d'Amazon
[5] Jacques-Bénigne Bossuet, Anne de Gonz.
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