Ce que veut le peuple algérien
Combien grande fut l’euphorie du peuple algérien en ce jour du 5 juillet 1962, jour de son indépendance. Des éclats de joie, des youyous, et des fêtes populaires célébrées, pendant des semaines, dans toutes les villes et tous les villages de la jeune république.
Cinquante neuf ans après, il ne reste plus rien de cet enthousiasme populaire de la liberté retrouvée. A la place du régime colonial, les Algériens ont vu s’installer un commandement militaire, plus contraignant et moins tolérant que celui des colons français.
Sans oser le dire ouvertement, pour une question d’orgueil, un grand nombre d’Algériens regrettent aujourd’hui l’ère coloniale. Plusieurs d’entre eux, notamment parmi les personnes âgées se demandent ce que le pays a gagné avec l’indépendance.
Tout appartient aujourd’hui, ou est soumis aux militaires. Les instances législatives sont issues d’élections trafiquées par le FLN et les autres partis créés par le pouvoir. Un parlement ‘’étatique’’ obéissant aux ordres des dirigeants militaires, une justice au service des gouvernants, une presse écrite et parlée muselée et contrôlée de près par les services de sécurité. Rien, absolument rien, n’échappe à la surveillance des gouvernants Fini donc ce régime démocratique auquel aspiraient les combattants algériens dont un grand nombre ont laissé leur vie sur le champ de bataille.
Tout ce qui restait des réalisations de l’administration française, sur les plans infrastructure, industrie, agriculture s’est écroulé comme un château de sable. Les routes, les ponts, les ports, les aéroports qui existent sont, à part quelques rares exceptions, ceux édifiés durant la présence française. Avec l’introduction de la langue arabe dans une grande partie des manuels scolaires, le niveau de l’enseignement a chuté et s’est éloigné du niveau européen. Ce changement de l’éducation provient du complexe d’un grand nombre de dirigeants algériens qui ont séjourné pendant de longues années en Egypte, du temps de Jamal Abdennacer, ce soi-disant leader du nationalisme arabe qui prônait un arabisme aberrant et un socialisme utopique.
Les dirigeants algériens essaient, depuis Boumediene, de leurrer le peuple en parlant d’une grande Algérie, riche et prospère, d’un commandement militaire soutenu par le peuple, d’une Algérie la plus démocratique de l’Afrique, d’une force militaire la plus forte et la mieux équipée de tous les pays arabes.
Le peuple algérien rejette aujourd’hui tous ces slogans vides de sens qui ne lui apportent rien de positif dans sa vie quotidienne. Ce peuple veut gérer lui-même sa destinée. Il ne cherche ni grande armée, ni commandement militaire quel que soit le ‘’patriotisme’’ de ses généraux et leur volonté de conduire le pays vers un avenir ‘’meilleur’’. Le peuple algérien exige actuellement une démocratie populaire, un gouvernement civil, issu d’élections libres et surtout le retrait des militaires de la vie politique.
A quand Chengriha et ses complices comprendront qu’il est temps de plier bagage ?
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