Ce qui leur permet de ne pas mourir plus tard que ceux qui travaillent !

Il sont deux le samedi matin sur la radio de France Inter à présenter leur point de vue et leur analyse de la situation, sur l'actualité de la semaine. Soulignons encore la qualité de nos deux prestataires. Laurent Joffrin du Nouvel Observateur que l'on ne présente plus, tant la pertinence, l'impertinence et le non conformisme de sa réflexion l'on rendu célèbre bien au-delà de la sphère journalistique. La chose est à ce point vraie qu'elle a d'ailleurs été - sans doute- immortalisée dans le film de Gille Balbastre et Yannick Kergoat « les nouveaux chiens de garde »d'après un Essai réactualisé de Serge Halimi du Monde Diplomatique (auteur du « grand bon en arrière  »). Nous ne manquons pas de souligner , évidemment, la qualité du célèbre rédacteur en chef de l'Express abonné à l'émission de télévision « C' dans l'air » présenté par Yves Calvi sur France 5. La finesse et l'originalité du propos de nos journalistes sur le thème de la nécessité de réformer les retraites et des raisons de le faire nous a laissé -presque- sans voix. Qu'on en juge. Le rapport entre le nombre d'actifs et le nombre de retraités est tel que les premiers ne peuvent plus payer les seconds devenus trop nombreux ! Le propos à la vertu d'être concis et, de ce fait, d'aller à l'essentiel. Il a le courage de laisser de côté des digressions inutiles telle que l'évolution fantastique de la capacité de création des richesses d'un actif d'aujourd'hui par rapport à celui d'hier. Peu importe que la même quantité de richesses soient produites dans un laps de temps beaucoup plus réduit que par le passé. Concentrons nous sur l'essentiel : le rapport actif / retraité. Si les besoins sont satisfaits beaucoup plus rapidement par nettement moins de travailleurs, malgré la demande croissante des besoins, la société de consommation y pourvoira. Elle maintiendra l'activité avec quelques astuces comme l'obsolescence programmée des biens ou, plus simplement encore, le gaspillage ( Divers organismes évaluent, qu'en moyenne, 40% de la nourriture est jetée tout au long de la chaine production/ consommation). Mais la finesse et la perspicacité d'analyse de nos deux intervenants a atteint son apogée à propos de l'allongement de la durée de vie (1). Un homme politique bien en vu a, en effet, déclaré « Si l'espérance de vie augmente c'est aussi parce qu'on travaille moins …. » En un revers de main, redoutable, nos deux grands journalistes ont balayé ce syllogisme dont semblerait être friand l'auteur du propos. En effet, il est patent que les chômeurs ne vivent pas plus longtemps que les autres. C'est bien la preuve qu'établir une relation, de cause à effet, entre le fait de travailler moins et de vivre plus longtemps est « une grosse bêtise » ( dixit Barbier). Nous remarquerons au passage le fin savoir de nos deux journalistes en matière sociologique. En particulier, sur leurs connaissances poussées des conditions de vies des chômeurs et autres personnes précaires qui, malgré leurs difficultés, à quelques rares exceptions près, trouvent le moyen de ne souffrir d'aucune carence qu'elle soit d'ordres alimentaire ou psychologique.

Ce qui leur permet de ne pas mourir plus tard que ceux qui travaillent !
 

(1) L'allongement de la durée de vie a été une réalité jusqu'à présent. Les différents paramètres qui permettent de la constater font l'objet de conclusions différentes. Les choses semblent,cependant, évoluer. Une étude en provenance des USA montre que la progression réelle de la durée de vie est en train de s'inverser. Par ailleurs, le critère essentiel en matière de maintien dans le travail qui est la durée de vie sans incapacité (evsi) est en baisse.