Ce qui se trame derrière les attentats en Iran
Le régime des mollahs a d’abord annoncé que le voyage du frileux Ahmadinejad avait été annulé pour cause de mauvais temps (dépêches AFP). Par la suite, les dépêches AFP ont été modifiées, et l’on a su que le président avait annulé son voyage après les attentats. Malheureusement, l’AFP ne contrôle pas le travail de ses correspondants, et souvent ces derniers préfèrent recopier les textes des dépêches qui leur sont communiquées par le régime des mollahs. Au sujet de cet attentat, on peut voir que le sujet principal est le président, et non pas l’attentat ou les victimes. Personne n’a cru bon de s’intéresser aux victimes. Le régime islamique a organisé un show médiatique, dans lequel manque la principale composante : les victimes !

En avril dernier, le Khouzestan avait été le théâtre d’émeutes sociales. Le régime des mollahs avait réprimé les habitants de cette région, qui sont d’origine arabe ou arabophones, et l’événement s’était transformé en répression ethnique. La presse française n’avait rien dit sur ces répression du Khouzestan, mais à l’instar de Libération, les médias français contribuent à relayer les nouvelles des agences officielles du régime des mollahs.
De plus, selon un schéma bien rodé, le régime des mollahs a recours à de faux attentats afin de trouver un prétexte pour ordonner des arrestations, mettre hors d’état de nuire tous les gêneurs, et encore davantage radicaliser son discours général. Le 15 octobre 2005, deux bombes ont explosé à Ahwaz.
Le ministère de l’Intérieur a déclaré que les deux déflagrations avaient été provoquées à cinq minutes d’intervalle, près d’un centre commercial du centre de Ahwaz.
Selon les autorités, les bombes se trouvaient dans deux poubelles distantes de 50 mètres, dans un centre commercial. Mais selon des témoins, les explosions avaient été déclenchées de véhicules piégés, et la deuxième bombe avait explosé alors que les gens se précipitaient pour venir en aide aux victimes de la première explosion, augmentant encore le nombre de ces dernières. Donc, dans le cas de l’attentat du 15 octobre, la deuxième bombe était un engin téléguidé (le même procédé est utilisé par Zarqawi en Irak).
C’était le choix d’un site civil qui rendait les deux bombes du 15 octobre suspectes. Les minorités arabophones n’ont aucun intérêt à viser un centre commercial, ni à tuer des civils de leur propre communauté, discréditant ainsi un « mouvement ethnique ».
Le recours aux attentats est un des éléments constants du régime des mollahs : à chaque fois que le régime est dans une impasse, il se réfugie dans un discours invoquant des « menaces extérieures » et des « ennemis extérieurs ». Ceci est d’autant plus drôle que c’est le régime des mollahs qui finance le Hezbollah, le Hamas, qui reçoit les chefs terroristes à Damas, reçoit Mogtada Sadr en visite officielle à Téhéran, et donne refuge aux fils de Ben Laden dans les quartiers chics de Téhéran.
Le faux attentat n’est rien si les médias le taisent. Le faux attentat nécessite une large couverture médiatique. Nous nous apercevons que quand les tribus arabes ou kurdes d’Iran ont des revendications sociales et sont réprimées, personne n’en parle, mais quand il y a un attentat suspect en Iran, les médias français participent à la fête, diffusent le point de vue des mollahs.
Le régime des mollahs est dans une impasse, dans les négociations nucléaires. En juin dernier, il était déjà dans une impasse parce que les rumeurs de boycott des élections grandissaient. Il y avait eu des attentats à Téhéran, et puis pouf, plus rien.
Mais le discours médiatique était celui-ci : « Les Iraniens ont senti la menace extérieure et ont décidé de boycotter le boycott ».
Aujourd’hui : « Devant la menace extérieure, le peuple soutiendra plus que jamais le droit légitime à l’enrichissement nucléaire ». Et devinez quoi ? Ahmadinejad devait visiter cette banque ! « La nation de l’Islam est en danger » ! « le président est en danger » ! C’est 1984 ! C’est simpliste, mais les recettes de George Orwell trompent ceux qui ont envie d’être trompés. Si les Iraniens restent pantois et n’accordent aucun intérêt à « ces attentats », il en va différemment des médias occidentaux qui relaient l’info sans la vérifier et sans enquêter.
Espérons qu’un jour, les journalistes français finiront par faire des analyses politiques détaillées et documentées, et qu’ils ne se contenteront plus de copier/coller les dépêches des agences de presse officielles des mollahs (IRNA, MEHR FARS etc).
Ceci était un faux attentat, de ceux que les journalistes exilés appellent l’exhibitionnisme médiatique. Pour en savoir + : " à propos des 1res dépêches de l’AFP "
21 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON