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Accueil du site > Tribune Libre > Center Parcs abandonne la Loire et jette son dévolu sur la Vienne

Center Parcs abandonne la Loire et jette son dévolu sur la Vienne

Après avoir, selon sa méthode désormais éprouvée, mis en “concurrence” deux départements afin de choisir celui qui aura fait la proposition de subventions la plus importante et aura su le mieux assurer la promotion du projet et éliminer les oppositions, Center Parcs annonce sa décision de s’implanter dans la Vienne et délaisse donc la Loire et le site de l’étang de Joreau.

La détermination des opposants de la Loire ( pétition signée par plus de mille personnes, création d’un blog et d’une association particulièrement actifs), y est surement pour beaucoup, mais d’autres éléments sont entrés en ligne de compte. Mr Raffarin, par exemple, qui défend le projet depuis le début connait bien le ministre du tourisme Mr Novelli, qui lui même connait bien mr Brémond, le patron de Pierre et vacances … Le terrain convoité appartient à la caisse des dépôts et consignation qui a déjà été en partenariat avec Center Parcs.

Aujourd’hui l’offensive de charme est lancée dans la Vienne : Créations de 600 emplois et de plus de mille pendant le chantier, projet écologique, rayonnement touristique de la région, retombées sur l’économie etc … Comme partout ou elle décide de s’installer, ” là où la France est la plus belle” comme le vantent leurs pubs, c’est toujours ces arguments massue que la société Pierre et Vacances assène à grands renforts de relais politiques, médiatiques et du monde économique local. Ces arguments sont étudiés tout au long de ce blog et n’effacent en rien l’aberration de ce type d’opération de spéculation immobilière adroitement déguisée par des communicants efficaces et sans scrupules en tourisme vert, durable, et créateur d’emplois et de richesse.

Ce tourisme n’est qu’un tourisme de masse destructeur de nature libre et sauvage, lourdement et très inutilement pollueur, dont les emplois sont des plus sous-qualifiés, sans intérêt, précaires, avec leur cortège de temps partiels ( 9h par semaine, souvent) et d’horaires décalés, et qui participe lourdement à la privatisation des territoires et de la nature .

Aujourd’hui la Loire “perdante” de ces magnifiques promesses est invitée à se retourner contre les opposants du projet accusés d’être à l’origine de la perte de cet avenir radieux promis par Center Parcs . Cette stigmatisation des défenseurs de leur territoire et du peu de nature libre qu’il nous reste est significative du peu de liberté qu’ils nous laissent de pouvoir librement critiquer un projet dès que le chantage à l’emploi apparaît dans la communication des industriels uniquement soucieux de leurs profits et de l’argent qu’ils tireront de cette accaparation des espaces naturels retirés du bien public . Elle est révélatrice de l’aliénation des consciences à la marche forcée de la société industrielle qui après avoir détruit des centaines d’emplois par la délocalisation et l’automatisation du travail, et paupérisé les populations veut les soumettre a l’industrie du tourisme dont une main d’oeuvre potentielle, au chômage, fragilisée et désespérée acceptera les bas salaires, les conditions de travail dégradantes et les nuisances. Elle est révélatrice de la mise en concurrence des populations qui sont sommées de se battre pour que ce soit eux et non le voisin qui “récupèrent” l’emploi promis en acceptant de se coucher encore plus .

Souhaitons que dans la Vienne comme dans la Loire et dans l’Isère naisse des mouvements d’opposition forts qui sauront disséquer et rendre inopérente la communication de la très destructrice société Pierre et Vacances et autres club med , afin que nous puissions léguer à nos enfants des territoires libres et des espaces non privatisés ou ils ne seront pas obligés de se soumettre à des emplois obligatoires et à des droits de passage payants pour voir des arbres et ou ils pourront comme leurs grand parents se promener librement dans une forêt, profiter de sa beauté ou y ramasser fruits sauvages et champignons, loin de la domination de la société marchande.

Plus d’infos sur :

http://chambarans.unblog.fr/ 

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7 réactions à cet article    


  • sabazios sabazios 30 août 2010 21:51

    Entre la peste et le choléra , voilà bien le seul droit de réfléchir ou de croire décider qu’il nous reste !

    C’est Center Parcs ou l’aéroport
    Center Parcs ou le chômage
    Center Parcs ou la décharge ....
    La peste .... le choléra .....
    Et notre vie la dedans, nos aspirations nos rêves.
    Notre droit de décider de nos vies ?????
    De la façon de décider de ce que nous voulons en faire ?
    De l’envie que nous pourrions avoir d’une nature libre et non marchandisée .
    De ce que nous attendons de nos territoires ?
    De la vie que nous voulons y mener ? De la façon dont nous voulons y vivre ? en vivre ?
    Si des « associations  » veulent mettre le « binz » dans la mécanique bien huilée du tourisme comme seule alternative à la misère moderne tant mieux !




  • c.d.g. 30 août 2010 17:11

    800 emplois ??
    ca fait pas un peu beaucoup ?
    ou alors c est comme decrit dans l article, des contrats de 9h/semaine ...


  • sabazios sabazios 30 août 2010 22:20

    Un bien fou à la région ? Là ou le tourisme s’installe, toute autre activité non liée est interdite .

    Comme Renault, peugeot ou Michelin à l’époque, c’est la « mono activité » qui arrive en reine avec des salaires tirés vers le très bas et l’espérance que le turn over ne fidèlisera pas des travailleurs qui ne seront pas en position de se fédérer et d’exiger des conditions de vie décentes.
    120 millions investis ? Pour qui et pour quoi ?
    Qui en tirera bénéfices ?
    sur les chantiers de Center Parcs les inspecteurs du travail trouvent des sans papiers, des jeunes de 16 ans en situation illégales .
    eh oui, il faut profiter de la « manne » ....
    800 emplois ? dont un tiers à 9 heures par semaine, dans le ménage tard le soir, tôt le matin.
    Quel avenir radieux !!
    Les chômeurs lorrains peuvent se ballader dans la forêt ?
    Mais ils ont tant à en apprendre !! tant qu’on ne leur a pas volée ....
    khmers verts ? 
    développez, s’il vos plaît .
    Je ne suis encarté dans aucune chapelle verte et la nature que j’aime c’est celle dont mon père m’a appris à en vivre en la respectant, et en n’en tirant que ce qu’elle est capable de me donner, pas en la volant, ni en la violant, ni en la privatisant .

  • Jean Lasson 30 août 2010 14:31

    Pourrait-on avoir des détails sur les deux projets : où exactement doivent-ils (devaient) être situés ? Sur quelle emprise (en hectares) ? L’article mentionne une opération de spéculation immobilière (comme à Disneyland Paris donc). Quel serait son principe ?

    Personnellement, je connais un peu et aime beaucoup la Vienne et la Haute-Vienne et cet article m’inquiète...


    • kiouty 30 août 2010 16:24

      Ce tourisme n’est qu’un tourisme de masse destructeur de nature libre et sauvage, lourdement et très inutilement pollueur, dont les emplois sont des plus sous-qualifiés, sans intérêt, précaires, avec leur cortège de temps partiels ( 9h par semaine, souvent) et d’horaires décalés, et qui participe lourdement à la privatisation des territoires et de la nature .
      Certes, mais rassurons-nous : tout ceci génère de juteux profits pour les actionnaires !!


      • Clouz0 Clouz0 30 août 2010 18:15

        Pour différentes raisons, dont je crois une proximité géographique avec un projet situé en isère, l’auteur mène une bataille contre la société Pierre&Vacances.

        Il semble avoir maintenant élargi cette bataille contre chacun des projets de cette société.
        Ca doit être sans doute « l’expertise de la lutte » qui l’incite à pousser d’autres groupes à l’opposition.

        Que des riverains, les habitués d’un terroir, puissent être opposés à un chamboulement de leurs habitudes est compréhensible et respectable.

        Le danger est toutefois que plus rien ne puisse se créer de nouveau, d’ économiquement intéressant pour une région, ou pour l’emploi en France d’une façon générale.
        Il faudrait donc se poser la question des limites aux actions d’opposition, surtout lorsqu’elles semblent relever d’une véritable croisade contre une entreprise particulière, contre un type de vacances qui ne plaît pas, et qu’elles sont sous-tendues par une idéologie qui ne s’exprime pas clairement mais qui est bien réelle dans l’esprit des organisateurs de ces oppositions.

        Voir ici un élément de compréhension donné précédemment par l’auteur qui me semble manquer cruellement dans cet article.

        • sabazios sabazios 30 août 2010 23:11
          « L’auteur » ne mène pas de croisade. Je ne suis pas mu par un délire religieux ou idéologique.
          Et je ne pousse aucun groupe à quoi que ce soit.
          Je constate que, effectivement, des groupes émergent et veulent se faire entendre, dans un discours qui, parfois rejoint le mien.
          Je ne fais que tenter de faire réfléchir dans un monde ou les économistes sont devenus les nouveaux philosophes .
          Et en simple individu, plus tout jeune, adepte des promenades en nature sauvage, je ne peux que m’insurger contre la marchandisation des espaces naturels libres offerts contre la promesse de quelques emplois ( ah l’argument suprême de la société marchande qui parralèllement les délocalise à tour de bras !).
          Le lundi, on dépossède les gens de leur travail, le lundi suivant, après les avoir fait stagner dans l’angoisse du lendemain, on leur « offre » des emplois de misère en partie subventionnés par l’état et les collectivités et au passage on les dépossède de leurs forêts, transformées en terrain de jeux aseptisés, cloturés et payants .Et on rentre dans le « c’est mieux que rien » propre à nous faire avaler les plus ignobles couleuvres.
          Ce n’est pas d’un « chamboulement des habitudes » qu’il s’agit, mais bien d’une dépossession violente et brutale (bien que greenwatchée, évidemment).
          Se poser les questions quant aux limites aux actions d’oppositions ?
          Mais c’est une inversion tragique de toute logique humaine !
          La question qui se pose aujourd’hui est plutôt : « comment ne pas avoir de limites à nos oppositions » limites soigneusement établies et rendues incontournables par un fatalisme entretenu et une paupérisation sociale propre à faire taire nos consciences.
          « L’élément de compréhension », qui manquerait dans cet article n’est pas masqué et le lien vers le blog des opposants isèrois ( ou un simple clic sur mon pseudonyme) permet d’avoir une vue d’ensemble de nos griefs contre la société incriminée, mais aussi contre toutes celles qui sous couvert d’économie durable, nous vendent actuellement l’inacceptable.
          En isère c’est « Pierre et Vacances » que je participe à combattre, car c’est cette société qui veut s’installer, mais je ne fais pas de fixation sur cette dernière. Néanmoins les méthodes de cette dernière sont d’une telle « actualité » ( et ses concurents les reprennent en les copiant), qu’elle a attiré mon attention et m’a amené à réfléchir et à tenter de faire réfléchir mes concitoyens.
           

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