Cervelle Vide = Boutique du Diable
Ne pas s’informer revient à vivre dans une piscine la tête sous l’eau aidé d’un tuba. C’est être en apnée permanente où toute réalité est floue, brouillée par la buée sur le masque et où les bulles de respiration en montant à la surface emportent ce qui est communément appelé, bon sens et jugements distanciés. Le semi-noyé ne réagit qu’à coups de stimulus émotionnels primaires, où son sens du rationnel et du jugement est court-circuité. D’où ces votants donnant leur voix à des individus qui agiront contre les intérêts de ces citoyens. Ils seront épaulés par des médias menteurs et manipulateurs, tout en cynisme et dont les messages, subliminaux ou directs, passeront comme des lettres à la poste-mortem. Les chaines d’infos en continu sont les distributeurs de récipiendaires en niveau zéro de ce qu’un bipède puisse recevoir : un jet continu de bourrage de crâne digne d’un bourrage d’urnes aux élections en Absurdistan. Alors, pour la minorité qui a gardé son cerveau néocortex en bon état de fonctionnement, vivre parmi ces noyés correspond à une expérience éternellement renouvelée, où l’intelligence se heurte au mur lamentable de l’absurde et où la logique joue de la fuite de l’air… Irrespirable.
Les médias français : pourraient être assimilés sans en donner une image d’embrouillamini à un cloaque marécageux peuplé de canards boiteux cancanant. Il est connu que ces palmipèdes aiment se débattre dans la fange boueuse tout en poussant des coincoins vociférateurs en agitant du croupion. On peut se dire, mais à qui peut bien s’adresser cette bruyante palmitude ? À des lobotomisés, qui ont eu plus ou moins leur cervelle triunique amputée d’une ou deux de ses parties… Tout cela mérite bien une explication : Phylogénie du cerveau triunique expliqué par le docteur neurobiologiste américain Paul MacLean.[i] Selon lui, nous posséderions trois cerveaux : le reptilien, celui de l’instinctif qui cherche absolument à survivre. Il attaque, s’enfuit ou immobilise le corps. Le limbique où naissent les émotions. C’est aussi là que sont stockés les souvenirs associés aux émotions et souvenirs et enfin le néocortex qui est la tour de contrôle et qui analyse, réfléchit, permet de comprendre ce que ressentent les autres, crée, juge, etc.[ii] Ainsi, avec ce bel équipement serions-nous parés à affronter la vie, si possible la construire, la pétrir et l’optimaliser… En théorie ! Car les neurosciences sont passées par là et ont su déconnecter le cerveau numéro trois pour ne garder que le un et deux, d’où cette exploitation de l’émotionnel ayant pris le pas sur le rationnel.
Comment titiller les préjugés : nous avons tendance à nous placer très vite dans un groupe et à définir, de ce fait, « l’Autre » comme étranger. Une faculté qui nous vient de notre passé de chasseurs-cueilleurs, lorsqu’il nous fallait rapidement déterminer si un inconnu devant nous pouvait faire partie de notre groupe ou non. Le cerveau fait automatiquement appel aux stéréotypes stockés dans notre mémoire. Des qualités ou des défauts attribués à un groupe en particulier nous viennent instantanément à l’esprit. Une sorte de réflexe cérébral qui nous renseigne sur la façon dont cette personne devrait, selon toute vraisemblance, se comporter. Et surtout, s’il faut se préparer à fuir ou à combattre. Or, une fois intégrés, ces préjugés sont très difficiles à chasser. Aux vues de ce constat, il est évident que les dirigeants, les médias, les grands groupes capitalistes, la publicité ont su ces quarante dernières années appuyer là où ça fait mal, en nous bombardant de messages depuis la tendre enfance pour nous convaincre que « l’autre » est potentiellement dangereux ; d’où ce monde tiré à couteaux ouverts. Si en plus on ajoute un autre mécanisme, le processus de déshumanisation, à l’origine des comportements génocidaires. C’est le neuroscientifique Lasana T. Harris qui a montré que nous sommes capables de mettre temporairement en veille les zones cérébrales liées à ce que les scientifiques nomment « la théorie de l’esprit », c’est-à-dire notre capacité à nous mettre à la place de l’autre, à imaginer ses pensées, appelée aussi la « cognition sociale » ou empathie et cette déshumanisation agirait ainsi comme un outil cognitif dont nous disposons pour nous libérer temporairement de notre jugement moral.[iii] D’où l’explication par exemple des comportements criminels et inhumains des soldats de Tsahal à Gaza, qui d’ailleurs et c’est à souligner, ils subissent depuis leur enfance une pression intense éducative axée sur : « ils nous détestent tous, sont tous antisémites, restons entre nous et ne nous mélangeons pas. »
L’endormissement de la masse : ceux qui décident ont bien compris qu’il fallait absolument activer en priorité le cerveau limbique, celui en charge des émotions par un tas de stimulus manipulatoires telles les publicités ciblées, la pornographie, la consommation de masse, les jeux de hasard et les slogans simplistes qui entre bien dans les esprits, s’y installent comme des squatters et s’y développent. Pour beaucoup, l’intérieur de leur crâne est devenu un potager dans lequel des jardiniers diaboliques font pousser et éclore les germes de la haine et les pulsions de guerre. Le néocortex est de sortie, alors que pourtant, il faudrait l’activer impérativement afin de prendre en main sa propre destinée et, par extension, notre destin commun. Il n’en est rien, il est si triste d’observer que certains de nos proches s’enfoncent dans ce brouillard poisseux qui ne construit rien de bon. Les guerres éclatent aux quatre coins de la planète, les conflits sociaux deviennent ingérables et ce qui faisait le creuset de notre civilisation, la famille, est partie aux orties.
Que faire ? Mettre à la poubelle cet instrument du diable qu’est la TV. Boycotter les médias mainstream, n’écouter à la radio que de la musique, ce serait un début de cure. S’informer par différents canaux, car sur internet, il y a à boire et à manger, cependant, les heures passées à s’abrutir devant les Pujadas et autres Praud seront récupérées à s’instruire, sachant qu’aussi il y a de bons médias francophones en Suisse, Belgique et Canada et puis, il y a les traducteurs qui permettent de lire la presse Anglos, qui bien souvent parle de chose tues. Parler à ses voisins, discuter au marché, aux AMAP, boycotter les supermarchés, être toujours à l’affut de nouvelles rencontres et nouvelles connaissances ; c’est ainsi que l’homo-modernus devrait se comporter au lieu d’être devenu ce que les américains appellent un « coach potatoes », une patate de canapé. Et pis, les en couple, passez du vrai temps de qualité ensemble, jouez avec vos gosses, cuisinez de concert et éteignez ces écrans… Bref, réactivez ce cortex qui pour la plupart s’est assoupi sous l’effet des somnifères distribués par la Propagandastaffel. Être du 21ᵉ siècle, c'est avoir appris à sortir à coup de pied au c…. Toutes ces influences néfastes qui cautérisent l’esprit, rendent esclave et passif comme un mouton à l’abattoir…
N’oubliez pas un truc, nos enfants ont déjà hérité d’un monde infernal, et ça ne demande qu’à s’aggraver, donc, comme dans le film Network de 1977 ou un présentateur TV pète un câble et demande aux habitants de New York, d’ouvrir leurs fenêtres et de crier à l’unisson et à pleins poumons leur ras-le-bol : « I'm as mad as hell and I'm not going to take this anymore ! »
« Je suis furieux et je ne peux plus supporter ça ! » C’est peut-être un début de solution, crier très fort son mécontentement afin de réactiver les neurones…
Georges ZETER/novembre 2024
Film Network de Sidney Lumet : https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/network-main-basse-sur-la-television/
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